Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1610

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Chronologie de l'économie

Années 1600 - Années 1610 - Années 1620

Événements modifier

  • 1609-1625 : diminution de la flotte vénitienne. L’activité du port, compensée par les navires étrangers, se maintient jusqu'en 1625[1].
  • 1609-1621  : la trêve de Douze Ans dans la Guerre de Quatre-Vingts Ans entre l’Espagne et les Provinces-Unies permet aux dernières de s’assurer le contrôle de l’Asie du Sud-Est face aux Anglais. La Compagnie néerlandaise a acquis des positions importantes : îles Amboine et Banda occupées, comptoir à Banten, traités d’amitiés avec de nombreux princes locaux, dont celui de Makassar, des agents à Bornéo (diamants). La trêve garantie la paix dans les mers d’Europe et libère une partie de la flotte pour le contrôle des îles à épices. Les actionnaires touchent des dividendes substantiels (17 % en 1605, 75 % en 1606, 40 % en 1607, 20 % en 1609, 50 % en 1610)[2].
  • 1609-1614 : afflux massif d’immigrants espagnols musulmans et Juifs en Tunisie et au Maroc à la suite du décret d'expulsion des Morisques du (275 à 300 000 personnes)[3].
  • 1610 : 25 000 officiers environ en France. Les achats d’offices représentent 7,4 % de la recette de l’Épargne entre 1600 et 1610. Le prix nominal des charges a plus que triplé depuis 1595[4].
  • Vers 1611 : Antoine de Montchrestien crée une manufacture d’ustensile et d’outils à Châtillon-sur-Loire[5].
  • 1612-1620 : la communauté séfarade d'Amsterdam passe de 500 personnes à plus de 1000. Elle compte 2000 personnes vers 1650 (400 familles) puis 2500 en 1672 aux côtés de 5000 Ashkénazes[6].
  • 1615 :
  • 1617-1632 : la peste fait en France 2 000 000 morts[10].
  • 1618-1620 : révolte en Bohême[3]. Avant 1620, la situation des paysans de Bohême est acceptable. Les grands domaines se développent, mais avec un personnel salarié. Après la bataille de la Montagne Blanche, la main-d’œuvre se raréfie en Bohême par suite des pertes de guerre et des fuites, si bien que les nouveaux seigneurs implantés dans le pays ont recours à la corvée (robota). Une ordonnance du roi Ferdinand fixe les paysans à la terre. La réserve se développe, principalement tournée vers l’exportation de blé. Le terroir agricole s’accroît par des défrichements, les nouveaux champs étant loués en précaire (baux de courte durée). Au cens et aux corvées dues au seigneur s’ajoutent la dîme ecclésiastique et l’impôt royal, fort lourd puisque la Bohême et la Moravie acquittent entre le tiers et la moitié des redevances de la monarchie. Les paysans tchèques développent des ressources d’appoint, comme le tissage à domicile.
  • 1619 : fondation de la banque d'État de Venise (banco del Giro (en)) et de la banque de Hambourg sur le modèle de la banque d'Amsterdam[11].


  • 200 000 nobles au maximum contrôlent un quart ou un cinquième du sol français (un autre quart pour le clergé et la bourgeoisie, la moitié à la paysannerie)[12].
  • Augmentation de la rente foncière (fermage) en Languedoc sous Louis XIII et au début du règne de Louis XIV (l’impôt foncier dans les régions méridionales touche principalement les propriétaires, qui en répercutent la hausse sur les fermages)[13].

Démographie modifier

  • 1615 : 1,7 million d’habitants en Bohême.
  • 1618 : la population du Saint Empire est estimée à 20 millions d’habitants. Elle passe à 16 ou 17 millions après la Guerre de Trente Ans ; d'autre historiens donnent une perte de 8 millions de personnes, de 21 à 13,5 millions, soit une chute de 35%[15].

Notes et références modifier

  1. Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Colin, , 1214 p. (ISBN 978-2-200-36007-8, présentation en ligne)
  2. Jean Bruhat, Histoire de l'Indonésie, Presses universitaires de France (ISBN 9782705904883, présentation en ligne)
  3. a b et c Michel Peronnet, Yves-Marie Bercé, Mireille Laget, Michel Henry, Alain Molinier, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 - De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation, (ISBN 9782011814340, présentation en ligne)
  4. a et b Emmanuel Le Roy Ladurie, L'État royal : De Louis XI à Henri IV (1460-1610). Histoire de France Hachette, Hachette, (ISBN 978-2-01-235730-3, présentation en ligne), p. 334
  5. Jean Boncoeur, Hervé Thouément, Histoire des idées économiques - De Platon à Marx, vol. 1, Armand Colin, (ISBN 9782200619541, présentation en ligne)
  6. Antoine Germa, Benjamin Lellouch et Évelyne Patlagean, Les Juifs dans l'Histoire - De la naissance du judaïsme au monde contemporain, Champ Vallon (ISBN 978-2-87673-555-2, présentation en ligne)
  7. Martine Acerra et Guy Martinière, Coligny, les Protestants et la mer, Presses Paris Sorbonne, , 277 p. (ISBN 978-2-84050-091-9, présentation en ligne)
  8. Benoît Daviron, François Lerin, Le Café, Economica (ISBN 9782402021142, présentation en ligne)
  9. Jean-Pierre Smyers, Tea for 2 : les rituels du thé dans le monde, Renaissance Du Livre, (ISBN 9782804603250, présentation en ligne), p. 19
  10. Michel Peronnet, Alain Molinier, Henri Michel, Mireille Laget, Yves-Marie Bercé, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation Technique, , 352 p. (ISBN 978-2-01-181434-0, présentation en ligne)
  11. Michel Péronnet, Le XVIIIe siècle (1740-1820): Des Lumières à la Sainte-Alliance, Hachette supérieur (ISBN 9782014612479, présentation en ligne)
  12. Emmanuel Le Roy Ladurie, op. cit, p. 320.
  13. Emmanuel Le Roy Ladurie, Emmanuel Le Roy Ladurie - Les paysans de Languedoc., vol. 1, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, (ISBN 9783111330280, présentation en ligne)
  14. a b c d et e Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France : De la guerre de Cent Ans à nos jours, Agone, , 832 p. (ISBN 978-2-7489-0302-7, présentation en ligne)
  15. Thierry Baudet, Indispensables frontières : Pourquoi le supranationalisme et le multiculturalisme détruisent la démocratie, L'artilleur, , 592 p. (ISBN 978-2-8100-0625-0, présentation en ligne)