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Érika Gagnon (comédienne)

actrice et metteuse en scène canadienne

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Érika Gagnon, née le , est une comédienne, narratrice et metteure en scène de Québec.

Études modifier

Érika Gagnon obtient son diplôme du Conservatoire d’art dramatique du Québec avec spécialisation en jeu en 1992[2]. En 2001, elle réalise des stages en jeu, tragédie grecque, masque neutre et bouffons, sous la direction de Philippe Gaulier, à l’École internationale de théâtre portant son nom.

Débuts modifier

Après avoir étudié au Conservatoire, elle fonde, avec des collègues finissantes et finissants, le Théâtre Les Moutons noirs. En plus d’Érika Gagnon, les cofondateurs sont Marie-Christine Lê-Huu, Normand Daneau, Véronique Dumont, Sébastien Hurtubise, Yves Amyot et Paul-Patrick Charbonneau. Elle remporte le Masque du rôle de soutien féminin en 1998 pour son interprétation de Pauline, dans Carpe Diem[3],[4].

Les Moutons noirs modifier

Le Théâtre Les Moutons noirs est soutenu par des subventions du Conseil des arts du Canada[5]. Bien qu’elle s’occupe de la comptabilité et du financement de la compagnie de théâtre[6], Érika Gagnon interprète au moins un rôle dans chacune des productions. En 1993, elle incarne Ève dans Les amours isocèles[7], pièce écrite par Marie-Christine Lê-Huu et Normand Daneau, avec une mise en scène de Mathieu Gaumond. La compagnie produit ensuite deux pièces écrites par David Mamet : Perversion sexuelle à Chicago, en 1994[8], puis Edmond, une première fois en 1994[9], reprise en 1996.

La compagnie produit en 1997 la pièce Ceci n’est pas une morte, adaptée du roman Into the Night, de William Irish. Érika Gagnon y interprète le rôle de Dell, une jeune femme qui s’immisce dans la vie de la famille d’une femme assassinée[10]. Cette pièce s’intercale entre les deux morceaux de la dyade Éros (1998) et Thanatos (1996) [11],[12], écrites par Marie-Christine Lê-Huu et mises en scène par Normand Daneau.

En plus des pièces de théâtre, Les Moutons noirs réalisent l’installation des Nouveaux Contes de Noël, présentée dans le réseau des Bibliothèques de Québec en 1996[13]. Ils exposent une autre installation, en 1998, au Musée du Québec, pour marquer le cinquantième anniversaire du Refus global.

Érika Gagnon quitte Les Moutons noirs lorsque la compagnie déménage de Québec à Montréal[14].

Années 2000 modifier

Érika Gagnon se joint à la Troupe Pol Pelletier, pour un contrat d’un an en 2000, toutefois, après 10 semaines, elle quitte la troupe à la suite d'un conflit. Ce contrat à peine terminé[15], elle se rend en Europe pour faire une série de stages à l’École internationale de théâtre, à Londres, et au Festival international des théâtres francophones, à Limoges, pour perfectionner son jeu[16].

Elle fait une première apparition au grand écran en 2003 dans le tournage du film La face cachée de la lune[17], adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Robert Lepage. Elle commence, à la même époque, à réaliser des mises en scène, d’abord avec la troupe de théâtre Les Treize (Des restes humains non identifiés, de Brad Fraser, La Maison de Bernarda Alba[18], de Federico Garcia Lorca, La Cerisaie[19], d’Anton Tchekov), puis avec plusieurs troupes professionnelles, dont Bienvenue aux dames (Gros et détail[20], d’Anne-Marie Olivier).

Elle jouera en 2006 un de ses rôles marquants dans la pièce On achève bien les chevaux[21],[22], une adaptation de Marie-Josée Bastien du roman d’Horace McCoy. La pièce connait un tel succès qu’elle est reprise en tournée québécoise. Le jeu très physique des comédiens a cependant une conséquence fâcheuse : Érika Gagnon se fracture un pied sur scène, forçant l’annulation de certaines représentations en 2007[23]. La pièce repart en tournée en 2010 pour un total de 47 représentations[24],[25]. Cette époque est aussi marquée par deux autres productions qui ont été reprises à plusieurs occasions : Show d’vaches au Bitch Club Paradise[26] (2005, 2006 et 2007[27],[28]) ainsi que La Société de Métis[29] (2005, 2006 et 2008).

La période de 2009 à 2013 marque un ralentissement dans ses passages sur scène. Elle profite de cette accalmie pour tourner dans un film biographique, Gerry dans lequel elle tient le rôle de la mère de Gerry Boulet. Elle commence aussi à enseigner au Cégep de Trois-Rivières [30] dans le programme Théâtre et créations médias.

En 2017, elle devient chargée de cours à l'Université Laval pour la Faculté de musique côtoyant ainsi les chanteurs d'art lyrique. Elle travaille avec eux l'interprétation.

Une nouvelle occasion de travailler avec Robert Lepage se présente en 2016. Érika Gagnon interprète le rôle de l’épouse du marquis de Sade (incarné par Lepage) dans la pièce Quills[31], adaptation du film de Doug Wright (en). La pièce est reprise à deux occasions à Montréal[32] et à Lyon[33], en 2016, et à Paris, Châlons-en-Champagne[34],[35] et Ottawa[33], en 2018.

Vie personnelle modifier

Érika Gagnon est mère de deux enfants. Elle donne naissance à son premier enfant, Samuel, en 2009 et elle accouche d’un deuxième, Edouard, en 2012.

Filmographie modifier

Au cinéma modifier

À la télévision modifier

  • 2000 : Deux frères : infirmière de l’institut
  • 2005: Les Invincibles: infirmière 1977
  • 2007 : La Galère : journaliste
  • 2010 : Chabotte et fille: Maître Berthiaume
  • 2011 : Toute la vérité (saison 2): Diane

Théâtrographie modifier

Comédienne modifier

Metteure en scène modifier

Narrations modifier

  • 1992 à 2024 : narrations multiples pour Studio SFX, Studio Expression, et plusieurs autres producteurs
  • 2018 : narration pour la trilogie des romans de Marie Bourassa, Le Maître des peines (Livres audios produit par Audible et distribué sur Amazon)
  • 2020 : Plusieurs voix dans Solstice : 5 podcasts produits par le Théâtre Niveau Parking

Prix et distinctions modifier

Lauréate modifier

  • 1998 : Récipiendaire du Masque de l’interprète féminine dans un rôle de soutien pour le rôle de Pauline dans Carpe Diem, Les Enfants Terribles

Nominations modifier

  • 1994 : Finaliste prix Nicky Roy pour le rôle de Paula dans Mrs Klein aux Prix d'excellence des arts et de la culture de Québec
  • 2003 : Finaliste prix Paul Hébert pour l'interprétation de Flaminia dans La Double inconstance, Prix d'excellence des arts et de la culture de Québec
  • 2004 : Finaliste - production - prix de la Critique de l'Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) pour Gros et détail
  • 2005 : Lauréat - production - Masque du public Loto-Québec pour Gros et détail
  • 2013 : Finaliste prix Paul Hébert pour l'interprétation d'Agrippine dans Britannicus, Prix d'excellence des arts et de la culture de Québec
  • 2019 : Finaliste prix Janine Angers pour l'interprétation de Marie-Éléonore de Brandebourg dans Christine, la reine garçon, Prix du Trident
  • 2020 : Finaliste prix Paul Hébert pour l'interprétation de la mère dans Nikki ne mourra pas, Prix du Trident

Références modifier

  1. ↑
     
  2. ↑ « Tous les diplômés - Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec », sur Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec (consulté le )
  3. ↑ Stéphane Baillargeon, « Celui qui rit, celui qui pleure », Le Devoir,‎ , A1
  4. ↑ Jean Saint-Hilaire, « 4e soirée des masques : la mise en scène de Denoncourt reconnue », Le Soleil,‎ , p. C3
  5. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Les Moutons noirs obtiennent une aide au fonctionnement du Conseil des arts du Canada », Le Soleil,‎ , p. C9
  6. ↑ Marie-Ève Gérin, « Passionnée, essoufflée la relève du théâtre à Québec », Le Soleil,‎ , p. C1
  7. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Une belle entrée en scène pour la troupe des Moutons noirs », Le Soleil,‎ , p. C5
  8. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Les Moutons noirs proposent Mamet au Conservatoire d'art dramatique », Le Soleil,‎ , B4
  9. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Patric' Saucier monte Mamet: Edmond ou le théâtre à la "Road Movie" », Le Soleil,‎ , E7
  10. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Les Moutons noirs dans leur élément », Le Soleil,‎ , p. C3
  11. ↑ Nathaly Dufour, « Le théâtre des Moutons noirs : bêtes de scène », Voir.ca,‎ (lire en ligne)
  12. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Mort joyeuse et érotisme sombre », Le Soleil,‎ , p. D5
  13. ↑ « Contes de Noël pour adultes », Le Soleil,‎ , p. C5
  14. ↑ Ève Dumas, « De Québec à Montréal, à saute-mouton », La Presse,‎ , p. D4
  15. ↑ a et b Ève Dumas, « Casa Loma: journal de bord », Le Soleil,‎ , p. C4
  16. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Western romantique », Le Soleil,‎ , E13
  17. ↑ Gilles Carignan, « « La face cachée de la lune », la réconciliation », Le Soleil,‎ , G5
  18. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Les Treize joueront Lorca, Ionesco, le duo Bacri-Jaoui et « Clue » », Le Soleil,‎ , B3
  19. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Les Treize jouent La Cerisaie, de Tchekov », Le Soleil,‎ , B5
  20. ↑ Jean Saint-Hilaire, « « Ha Ha!... » remporte le Prix de la critique », Le Soleil,‎ , B12
  21. ↑ Patrick Caux, « Nourrir l’espoir », Le Devoir,‎ , B7
  22. ↑ Valérie Gaudreau, « Dansez, misérables! », Le Soleil,‎ , A20
  23. ↑ Jean Saint-Hilaire, « Deux jours de relâche forcée pour cause de fracture », Le Soleil,‎ , A2
  24. ↑ Marie Labrecque, « Théâtre – Misère-spectacle », Le Devoir,‎ , B8
  25. ↑ « Se tuer pour 1500$ », sur Radio-Canada
  26. ↑ Pascale Guéricolas, « Les vaches qui ruent », L'Actualité,‎ volume 31, numéro 1, 1 janvier 2006, p. 62
  27. ↑ Frédérick Masson, « Bonne retraite, chères vaches! », Québec Hebdo,‎ , p. 30
  28. ↑ Patrick Caux, « Le grand cabaret des vaches, Show d'vaches est de retour pour une troisième et dernière année », Le Devoir,‎ , B1
  29. ↑ Alexandre Cadieux, « Un ballet lent et envoûtant », Le Devoir,‎ , e3
  30. ↑ « 5 à 7 poétique au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières », sur Cégep de Trois-Rivières,
  31. ↑ Geneviève Bouchard, « Quills ou les limites floues de la liberté », Le Soleil,‎ , p. 12
  32. ↑ Louise Bourbonnais, « La pièce controversée débarque à Montréal », Le Journal de Montréal,‎ , p. 63
  33. ↑ a et b « Tournées Quills », sur ExMachina
  34. ↑ Anaïs Heluin, « Robert Lepage, machine sadienne », Scèneweb,‎ (lire en ligne)
  35. ↑ Normand Provencher, « Robert Lepage présente Quills en France », Le Soleil,‎ (lire en ligne)
  36. ↑ Gilles Carignan, « Une production en ébullition », Le Soleil,‎ , B5

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