Élections au Parlement d'Andalousie de 1996

Élections au Parlement d'Andalousie de 1996
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Population 7 152 486
Inscrits 5 577 567
Votants 4 347 193
77,94 % en augmentation 10,7
Votes exprimés 4 319 972
Votes nuls 27 221
PSOE-A – Manuel Chaves
Voix 1 903 160
44,06 %
en augmentation 5,4
Députés élus 52 en augmentation 7
PP – Javier Arenas
Voix 1 466 980
33,96 %
en diminution 0,4
Députés élus 40 en diminution 1
IULV-CA – Luis Carlos Rejón (es)
Voix 603 495
13,97 %
en diminution 5,2
Députés élus 13 en diminution 7
PA – Pedro Pacheco (es)
Voix 287 764
6,66 %
en augmentation 0,9
Députés élus 4 en augmentation 1
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
Manuel Chaves
PSOE-A
Manuel Chaves
PSOE-A

Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 1996) se tiennent le dimanche de manière anticipée, afin d'élire les 109 députés de la Ve législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans. Le scrutin se tient le même jour que les élections aux Cortes Generales.

La législature sortante est marquée par « la pinza », une opposition conjointe du Parti populaire et de la Gauche unie qui bloque l'action du gouvernement minoritaire du président de la Junte socialiste, Manuel Chaves. Ainsi, après avoir échoué deux années consécutives à faire voter son projet de loi de finances Manuel Chaves dissout le Parlement et choisit de faire coïncider les élections régionales avec les élections générales.

Le scrutin connaît l'un des plus forts taux de participation d'Andalousie, grâce à la concomitance des élections générales et à la perception d'un véritable enjeu quant au vainqueur. Les résultats aboutissent à la cinquième victoire consécutive du Parti socialiste, qui se renforce au détriment de la Gauche unie, sans toutefois reconquérir la majorité absolue perdue deux ans plus tôt. Le Parti populaire, donné vainqueur par les sondages, perd un siège.

Cinq semaines et demi après la tenue des élections, Manuel Chaves est de nouveau investi président de la Junte, après s'être assuré du soutien du Partido Andalucista, avec qui il forme un gouvernement de coalition.

Contexte modifier

Majorité relative du Parti socialiste modifier

Lors des élections de 1994, le Parti socialiste perd, pour la première fois depuis l'accession de l'Andalousie à l'autonomie, sa majorité absolue au Parlement. Il compte désormais 45 députés sur 109, contre 41 pour le Parti populaire et 20 pour la Gauche unie, qui enregistrent tous deux une forte progression[1].

Après avoir échoué lors des deux premiers tours de vote en raison du refus de toutes les oppositions[2],[3], le président de la Junte socialiste sortant, Manuel Chaves, obtient l'investiture du Parlement six semaines après le scrutin. Il bénéficie de l'abstention de la Coalición Andalucista et d'un vote de la Gauche unie non-conforme au règlement qui annule de fait leurs suffrages[4].

Instabilité et dissolution modifier

La législature est marquée par une instabilité chronique, qui sera connu comme « la pinza » (en français : « la pince »), pour faire référence à la collaboration de fait et non-officielle entre le Parti populaire et la Gauche unie pour bloquer le fonctionnement du Parlement et mettre le Parti socialiste en difficulté[5]. Ainsi, le bureau tente en 1994 de forcer Manuel Chaves à poser la question de confiance, ce qui relève de sa compétence exclusive, et une seule loi est adoptée au cours de la législature[6].

Le , il annonce le retrait du projet de loi de finances pour 1995 et qu'il gouvernera en prorogeant le budget 1994, en raison des amendements adoptés par les oppositions limitant la marge de manœuvre de son exécutif dans l'exécution budgétaire[7]. Après que le Parlement a voté, le , une motion de renvoi du projet de loi de finances pour 1996, Manuel Chaves annonce, le même jour, son intention de dissoudre l'assemblée et de provoquer des élections anticipées en 1996[8].

Il indique, le , que le scrutin se tiendra le , afin de coïncider avec les élections générales anticipées[9].

Mode de scrutin modifier

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de Andalucía) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 109 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin modifier

Conformément à l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[10]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir le 54e jour suivant la publication du décret mais pas entre le et le [11],[12]. Cette interdiction a été instaurée en , suivant des débats préalables aux élections de , afin d'éviter une chute de la participation causée par la combinaison des vacances et des fortes chaleurs habituelles en Andalousie à cette période[13].

Nombre de députés par circonscription modifier

Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'un nombre de députés compris entre 90 et 110 »[10], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[14]. L'article 28 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[10].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[15] :

Circonscriptions Députés
Séville 19
Cadix et Malaga 15
Cordoue et Grenade 13
Jaén 12
Almería et Huelva 11

Présentation des candidatures modifier

Peuvent présenter des candidatures[16],[17],[18] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.

Répartition des sièges modifier

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[19] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[20] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.

Campagne modifier

Principales forces politiques modifier

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1994
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A Manuel Chaves
(Président de la Junte)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
38,7 % des voix
45 députés
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Javier Arenas Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
34,4 % des voix
41 députés
Gauche unie Les Verts – Appel pour l'Andalousie
(es) Izquierda Unida Los Verdes-Convocatoria por Andalucía
IULV-CA Luis Carlos Rejón (es) Gauche
Communisme, écologisme, nationalisme
19,1 % des voix
20 députés
Partido Andalucista
(fr) Parti andalouciste
PA Pedro Pacheco (es)
(Maire de Jerez)
Centre gauche
Social-démocratie, fédéralisme, nationalisme
5,8 % des voix
3 députés

Résultats modifier

Total régional modifier

Résultats des élections au Parlement d'Andalousie de 1996[21]
 
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 903 160 44,06   5,35 52   7
Parti populaire (PP) 1 466 980 33,96   0,40 40   1
Gauche unie Les Verts – Appel pour l'Andalousie (IULV-CA) 603 495 13,97   5,17 13   7
Partido Andalucista (PA) 287 764 6,66   0,86 4   1
Autres listes 25 408 0,59 0  
Vote blanc 33 165 0,77   0,08
Votes valides 4 319 972 99,37
Votes nuls 27 221 0,63
Total 4 347 193 100 109  
Abstentions 1 230 374 22,06
Inscrits / Participation 5 577 567 77,94

Par circonscription modifier

Analyse modifier

 
Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

Le scrutin est marqué par une forte participation, supérieure de l'ordre de dix points de pourcentage à celle des élections de 1994. L'abstention est ainsi l'une des plus faibles de l'histoire d'Andalousie, après celle des élections générales de 1977 et de 1982. Si elle est la plus élevée dans les circonscriptions de Cadix et de Huelva, elle n'y dépasse pas les 30 % des inscrits. Cette affluence aux urnes s'explique par la concomitance des élections générales et régionales, et par l'enjeu pour le Parti socialiste de conserver le gouvernement régional face à des sondages adverses[22].

Pour la cinquième fois en cinq scrutins, la victoire revient au Parti socialiste. Il progresse de sept sièges au détriment de la Gauche unie, qui subit selon El País un « important revers »[23] et d'après ABC une « véritable catastrophe »[24], profitant du « vote utile »[24] mais sans reconquérir la majorité absolue[23]. De même, le Parti populaire, donné favori, ne parvient pas à accéder au pouvoir alors qu'il remporte, parallèlement, les élections générales. Aussi bien la campagne de la Gauche unie sur la « dette historique » de l'État envers la communauté autonome que le discours modéré et peu idéologique du Parti populaire ne portent pas leurs fruits[23].

S'il gagne 200 000 voix en deux ans[25], le Parti populaire est victime de la concentration de ses soutiens, puisque 61 % de ses suffrages proviennent des villes de plus de 20 000 habitants, là où le Parti socialiste y concentre 53 % des bulletins de vote reçus en sa faveur, étant ainsi capable de mobiliser le monde rural en sa faveur. Ainsi, le Parti populaire l'emporte dans sept capitales de province sur huit, mais le Parti socialiste arrive en tête dans les huit circonscriptions. À Linares, Vélez-Málaga ou Úbeda, les socialistes devancent les conservateurs, qui en occupent pourtant les mairies. Ceux-ci virent également en tête à Estepona ou Marbella, bastions du président de l'Atlético de Madrid, Jesús Gil, qui avait publiquement appelé à voter pour le Parti populaire[26].

Le Partido Andalucista gagne un siège supplémentaire[23] en convaincant plus de 73 000 nouveaux électeurs[26], ses quatre députés pouvant faire de lui la « clé » de la stabilité du futur gouvernement[24].

Suites modifier

Dès le lendemain du scrutin, la direction régionale du Parti socialiste se montre favorable à une entente avec le Partido Andalucista. Le chef de file de ce dernier, Pedro Pacheco (es), semble ouvert à des accords ponctuels, mais sans pacte de législature[27]. Pourtant, le , Manuel Chaves signe avec le président du Partido Andalucista, Alejandro Rojas-Marcos (es), un accord garantissant la stabilité institutionnelle pour les quatre années de la mandature, et qui entérine de fait l'entrée des nationalistes au gouvernement régional[28].

Le , à l'issue de deux jours de débats, Manuel Chaves est investi pour un troisième mandat de président de la Junte par 56 voix pour et 53 contre, bénéficiant du soutien du Partido Andalucista et de l'opposition du Parti populaire et de la Gauche unie[29]. Il constitue son gouvernement quatre jours plus tard, dans lequel les nationalistes obtiennent les départements des Relations avec le Parlement, et du Tourisme et des Sports[30].

Notes et références modifier

  1. (es) A. S., « Histórico correctivo del PP al PSOE: Reduce la distancia a cuatro escaños, con pérdida de la mayoría absoluta socialista », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (es) Lourdes Lucio et Diego Narváez, « Rejón pone a Chaves contra las cuerdas para que concrete su proyecto autonómico », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) Lourdes Lucio, « Chaves advierte que no ofrecerá contrapartidas a IU para conseguir la presidencia de la Junta de Andalucía », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Lourdes Lucio et Diego Narváez, « Una treta antirreglamentaria de IU permite la elección de Chaves como presidente de la Junta », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) L. L. C., « La «pinza» acabó en veinte meses con el único gobierno en minoría de Andalucía », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Lourdes Lucio, « El cuento de la legislatura de la pinza », El País,‎ (El cuento de la legislatura de la pinza, consulté le ).
  7. (es) Isabel Pedrote et Lourdes Lucio, « El presidente andaluz retira el presupuesto y gobernará con decretos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Isabel Pedrote et Lourdes Lucio, « Chaves anuncia elecciones anticipadas en Andalucía al ser rechazados los presupuestos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) « Chaves 'anuncia' elecciones generales y andaluzas para el 3 de marzo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. a b et c (es) Espagne, Andalousie. « Ley Orgánica 6/1981, de 30 de diciembre, de Estatuto de Autonomía para Andalucía. », BOE, art. 26 [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)].
  11. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 14. (version en vigueur : 1 juin 1994) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  12. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 31 mars 1994) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  13. (es) « Adelanto electoral en Andalucía: julio y agosto, meses vetados por ley para votar en autonómicas », Newtral,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 17. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)].
  15. (es) Espagne, Andalousie. « DECRETO del Presidente 1/1996, de 8 de enero, de disolución del Parlamento de Andalucía y de convocatoria de elecciones. », BOJA, art. 3. (version en vigueur : 9 janvier 1996) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)].
  16. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. Disposición Final Primera. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  17. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  18. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  19. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 31 mars 1994) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  20. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
  21. (es) Datos Elecciones, « Elecciones Parlamento de Andalucía 1996 », sur datoselecciones.com (consulté le ).
  22. (es) A. S., « La participación superó en casi diez puntos a las autonómicas de 1994 y alcanzó el 76 porciento », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  23. a b c et d (es) Lourdes Lucio, « Chaves logra el quinto triunfo consecutivo del PSOE », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. a b et c (es) Benito Fernández, « El PSOE vuelve a rozar la mayoría absoluta, mientras se mantiene el PP, e IU sufre un verdadero descalabro », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  25. (es) Isabel Pedrote, « Mejoría insuficiente de los populares », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. a et b (es) Diego Narváez, « El voto rural permitió el nuevo triunfo socialista », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) Lourdes Lucio, « Los socialistas andaluces se decantan por un pacto con el PA », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) Lourdes Lucio, « Chaves reorganizará el Gobierno andaluz para dar entrada al PA », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) Isabel Pedrote et Lourdes Lucio, « IU y PP critican que Chaves pida a Aznar mas traspasos que a González en 13 años », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) Lourdes Lucio, « Chaves opta por la continuidad en su Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier