X 4900
Les X 4900 sont une petite série de treize autorails tricaisses (deux motrices encadrant une remorque), cinquième et dernière série de la famille surnommée « Caravelles » dans l'ordre des numérotations. Ils appartiennent au parc moteur de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), qui les classifie dans les éléments automoteurs diesel.
Exploitant(s) | SNCF Basse-Normandie, Haute-Normandie |
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Désignation | X 4901/2 à X 4925/6 |
Surnom | EAD ou Caravelles |
Motorisation | Diesel |
Composition | 3 caisses (M+R+M) |
Couplage | UM 3 entre eux et avec X 4300 à X 4750 |
Concepteur | Bureau d'études SNCF |
Commande | 13 |
Construction | 13 |
Constructeur(s) | ANF Industries 1975 - 1977 |
Mise en service | 22 mai 1975 |
Effectif | 0 |
Service commercial | 1975 à 2016 |
Retrait | 13 décembre 2016 |
Affectation | TER |
Type | Rame d'origine | Rame modernisée |
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Longueur : Masse : |
62,230 m 103,8 t |
64,230 m ? |
Écartement | standard (1 435 mm) |
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Carburant | gazole |
Moteur thermique | Saurer S1 DHR |
Puissance |
2 X 330 kW à 1550 tr/min |
Transmission | Hydraulique Voith T 420 R |
Puissance continue | 590 kW |
Capacité en carburant | 2 X 800 L |
Largeur | 2,888 m |
Hauteur | 3,740 m |
Empattement | 15,200 m |
Bogies | 6 |
Empattement du bogie | 2,500 m |
Diamètre des roues | Ø860 |
Places assises | 141 pl. |
Vitesse maximale | 140 km/h |
Ils ont circulé en service commercial sur le réseau ferroviaire français (sud-est et Normandie principalement) de 1975 à 2016. Deux rames sont préservées.
Histoire et description
modifierCaractéristiques techniques
modifierDès 1964, soit un an après la sortie des premiers X 4300, la possibilité d'obtenir des rames de plus grande capacité, de plus grande puissance et roulant plus vite en associant deux motrices d'EAD encadrant une remorque est évoquée[5].
Le projet se concrétise avec la commande auprès d'ANF Industries, en 1973-1975, des treize rames de X 4900 mises en service entre et [6]. Ces autorails sont dérivés des X 4630 avec qui ils partagent les mêmes moteurs Saurer de 330 kW ainsi qu'une boîte de vitesses hydraulique Voith pour chaque moteur. Schématiquement, la rame est composée de deux motrices de X 4630 encadrant une remorque pourvue d'une intercirculation à chacune de ses extrémités. En raison de cette configuration, leur puissance massique est améliorée de près de 20 % par rapport aux X 4630 et leur vitesse maximale portée à 140 km/h comme pour les X 4750 contre 120 km/h (X 4300, X 4500 et X 4630)[7].
Configuration d'origine
modifierL'aménagement intérieur marque une rupture par rapport aux autres séries de Caravelles ; il se caractérise par une nette amélioration du confort des passagers avec l'abandon des banquettes en seconde classe (cinq places de front) au profit de sièges individuels (quatre places de front). Un X 4900 ainsi configuré offre une capacité de 154 places assises dont 32 en première classe[8].
L'esthétique est différente des autres autorails avec une livrée bleue (bleu anglais 208), blanche (blanc grisâtre TGV 708) et grise (gris argent 806) à leur livraison, découpe de peinture ensuite reprise sur les X 2100 ainsi que sur les X 2800 et Z 7100 rénovés[9].
Rénovation
modifierLes dix automoteurs appartenant à la Haute-Normandie font l'objet d'une rénovation lourde sur le modèle des X 4750. les faces frontales des rames, rallongées de 0,50 m, sont radicalement modifiées et reçoivent un bouclier ; le poste de conduite est réaménagé. Les suspensions sont modifiées pour tenir compte de l'augmentation de masse qui en découle. Les espaces voyageurs sont réaménagés en classe unique avec remplacement des sièges sur le modèle de ceux des Z 23500, création d'un espace bar, d'un emplacement pour suspendre quatre vélos, installation d'un système de vidéosurveillance[10].
Les trois éléments du parc TER Basse-Normandie bénéficient au début des années 2000 d'une révision générale à la suite de laquelle ils conservent leur livrée d'origine sans être rénovés comme les dix autres unités de la série[10].
-
X 4915 Haute-Normandie rénové en livrée TER.
-
Intérieur d'un X 4900 rénové.
Carrière
modifierServices assurés
modifierBien que la numérotation des X 4900 suive dans l'ordre numérique celle des X 4750, ils sont mis en service deux ans avant ces derniers.
Les six premiers engins de la série sont affectés au dépôt de Marseille-Blancarde, en remplacement des autorails X 2400 et X 2800 sur la relation Marseille - Briançon. En 1975, l'essai d'un X 4900 a lieu sur Grenoble - Veynes. Leur puissance supérieure est très appréciée sur les services voyageurs des lignes à fort profil des Alpes du Sud dont la relation Marseille - Briançon, mais ils circulent aussi durant un été sur la relation Marseille - Grenoble via Veynes sur la ligne des Alpes. Les sept autres engins de la série sont attribués au dépôt de Sotteville-lès-Rouen[12].
Le ont lieu des cérémonies pour la célébration du centenaire de la ligne de Veynes à Briançon avec la circulation d'un train spécial Veynes - Briançon - Veynes, tracté par la locomotive à vapeur 141 R 1187 (série 141 R), avec le baptême de l'autorail triple X 4901/2 « Ville de Veynes », tête de la série X 4900[13],[14].
En Normandie, les X 4900 circulent souvent accouplés aux automoteurs X 4500 et X 4750 autour de Caen, Rouen et Le Mans jusqu'à Rennes et Tours, dans la limite de sept caisse maximum. Le reste de la série rejoint ses consœurs à Sotteville après l'arrivée des BB 67400 au service TER. Malgré l'arrivée des X 72500 et surtout des X 73500, les X 4900 continuent de rouler en complément des nouveaux automoteurs, en particulier sur Rouen - Dieppe. Les X 76500 livrés en 2004 circulent entre Caen et Rouen aux côtés des X 4900.
En Haute-Normandie, la livraison des Régiolis entraîne directement la radiation des X 4900. En Basse-Normandie, ils sont évincés par des X 72500 eux-mêmes remplacés par les Régiolis[15]. Les deux dernières rames de la série sont radiées le .
Parc
modifierAu cours de leur existence, seuls deux dépôts entretiennent les X 4900 : Marseille-Blancarde et Sotteville-lès-Rouen. Les six premières rames de la série sont réceptionnées à Marseille-Blancadre de mai à . Les sept exemplaires suivants sont réceptionnés de à par Sotteville-lès-Rouen. En , les unités marseillaises rejoignent celles de Sotteville et le parc n'évolue plus jusqu'à la radiation en 2016. Les engins marseillais sont les seuls à être dotés de chasse-pierres sur l'avant du bogie.
Numéro de rame | Mise en service | Radiation | Livrée | Dépôt | Baptême (date) |
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X4901+XR8901+X4902 | TER | / | Veynes () | ||
X4903+XR8902+X4904 | TER | / | Manosque () | ||
X4905+XR8903+X4906 | TER | / | |||
X4907+XR8904+X4908 | TER | / | |||
X4909+XR8905+X4910 | TER | / | |||
X4911+XR8906+X4912 | TER | / | |||
X4913+XR8907+X4914 | TER | / | |||
X4915+XR8908+X4916 | TER | / | |||
X4917+XR8909+X4918 | TER | / | |||
X4919+XR8910+X4920 | TER | / | Sotteville le report sur Z 9605 | ||
X4921+XR8911+X4922 | TER | / | |||
X4923+XR8912+X4924 | TER | / | |||
X4925+XR8913+X4926 | TER | / |
Préservation
modifierLa rame X 4903 + XR 8902 + X 4904 est sauvegardée par l'Association du Train Touristique du Centre-Var à Besse-sur-Issole[16]. Cette rame a retrouvé une décoration proche de la livrée d'origine à l'occasion du tournage de la saison 3 de la série Riviera. Elle a également servi de décors pour une séquence de Plus belle la vie et de la mini-série Ils étaient dix.
La rame X 4911 + XR 8906 + X 4912 est préservée par la même association[16].
Modélisme
modifierCet autorail a été reproduit à l'échelle HO par la firme Jouef dans ses configuration et livrée d'origine.
Notes et références
modifier- Defrance 1969
- Redoutey 2007, p. 293
- Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
- Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
- Constant 2003, p. 62.
- Constant 2003, p. 62-63.
- Constant 2003, p. 64.
- Constant 2003, p. 63.
- Constant 2003, p. 63-64.
- Marc Carémantrant, « La Haute-Normandie modernise ses X 4900 », Rail Passion, no 68, , p. 16-18.
- Constant 2003, p. 65.
- Constant 2003, p. 64-65.
- édition des Hautes-Alpes du journal Le Dauphiné-Libéré du 14 juillet 1975.
- « Veynes-Briançon : vapeur pour le centenaire », La Vie du rail, no 1509, .
- Bernard Collardey, « Les EAD normands ont jeté l'éponge », sur Rail Passion, (consulté le ).
- « Trois nouveaux autorails rejoignent le parc préservé par l'association », sur Train touristique du Centre-Var (consulté le )
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Bernard Collardey, « Les X 4900, les plus puissants de la galaxie des Caravelles », Rail Passion, no 14 hors-série « Les Caravelles, une invincible armada », , p. 52-55.
- Olivier Constant, Le Train, no 21 hors-série « Les autorails unifiés - tome 5 : les EAD 2e partie », .
- Olivier Constant, « Les X 4901 à 4926 - des AED de plus grande capacité », dans Encyclopédie du matériel moteur SNCF (Supplément à la revue « Le Train »), t. 4 : Les autorails des années 1950 à nos jours (2e partie), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008), p. 62-65.
- Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1969 et réédition 1978.
- Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3).
- « Les éléments automoteurs triples de 660 KW (900 ch), série X 4900 », La Vie du rail, no 1502, , p. 10-15.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Matériel moteur de la SNCF
- Élément automoteur double
- Autorails dit « Caravelles » de la SNCF
- X 94750 (Rames automotrices postales)