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René Maury, né le à Béziers, et mort le à Montferrier-sur-Lez, est un économiste, juriste et historien français. Agrégé de sciences économiques, docteur en droit et diplômé de la Harvard Business School, René Maury fut professeur de sciences économiques à l'Université de Montpellier, Visiting Professor à la Keio Business School de Tokyo et professeur à l'Université de Limerick[1]. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages.

Biographie modifier

René Maury fait ses études en droit à la faculté de Montpellier, et suit conjointement des cours à la faculté des Lettres. Il obtient ainsi une licence ès Lettres et un doctorat en droit en 1949. D'abord avocat à la Cour d’appel de Montpellier (1949-1951), il est nommé chargé de cours à la faculté de droit de Lyon (1952-1954). En 1954, il est le plus jeune agrégé de France en sciences économiques[2]

Professeur à la faculté de droit de Montpellier (1954-1997), il est le directeur et fondateur de l’Institut de préparation aux affaires de Montpellier en 1956 (IPA, devenu ensuite IAE)[3]. Une bourse Fulbright lui permet en 1959 de suivre une formation destinée au corps professoral à la Harvard Business School. Premier professeur français à enseigner à la Keio Business School de Tokyo-Yokohama (Japon) de 1983 à1995, il est aussi professeur adjoint à l’Université de Limerick (Irlande) de 1991 à 1997. (Cf. Biographie René MAURY Universitaire.docx)

En 1952 il épouse Geneviève Vialet dont il a trois enfants : Maxime né en 1954, Isabelle en 1957 et Emmanuel en 1966. Il divorce en 1975 et se remarie en 1981 avec Marie-Hélène Le Baud.

La peinture fut une de ses grandes passion, née dans ses jeunes années au Musée Fabre, ainsi que l'Histoire , le jeu d'échecs, la chasse à la bécasse et la pêche à la truite et au saumon.

Sa pensée et son parcours intellectuel modifier

Nouvelle approche de la science économique modifier

Dès 1951, sa thèse de doctorat dirigée par François Perroux et intitulée « Essai sur l’introduction de la sociologie de la connaissance en économie politique » dénonce la place trop exclusive faite au seul individu, l'homo economicus, qui est défini en termes abstraits dans l’analyse économique. Il y décrit de manière approfondie et exhaustive les dérives de la science économique et les indispensables apports de la sociologie de la connaissance.

« On doit semble t-il », écrit-il dans sa thèse « prendre en considération, non seulement la géographie psychologique qui modifie les habitudes d’activité et de consommation sous chaque latitude, l’évolution historique qui produit une mentalité économique spécifique pour chaque époque, mais encore l’influence sur le raisonnement économique, du cadre social et institutionnel dans lequel l’individu se trouve plongé. » Et encore : "La science économique nous paraît valable dans la mesure où elle ne sépare pas, fictivement, ces deux aspects d’une seule réalité que sont l’individu et son milieu. ". (Guin . Contribution le 15/10/2016)

Cette approche  annonce déjà sa vision « transversale » de l’analyse économique. (Article de MaximeM. .docx)

 L’Européen modifier

Le professeur Maury proclame son européanisme en 1958 dans son livre L’Intégration européenne. Il restera toujours attaché à l’idée d’un fédéralisme européen centré sur les grands enjeux géostratégiques[2].

Le visionnaire modifier

Dès le début des années soixante-dix, où il publie Pour comprendre la crise (Albin Michel, 1974) et La Société d’inflation (Seuil, 1975), il avait largement pressenti la fin des « trente glorieuses » et la crise durable qui allait en découler. De même d’ailleurs, que, quelques années auparavant, la révolution de mai 1968. (MaximeM. Docx) au cours d’un colloque organisé en Mars 1968 à Marbella par quelques grands patrons de l’industrie française (Guin In memoriam).

Puis dans deux articles parus dans le journal Midi-Libre, en septembre 1998, il prophétise le krach boursier qui surviendra le 19 octobre 1998, soit un mois plus tard[4] [5].

Le libéral modifier

En économie, c’était un libéral pur, proche de l’école française des économistes classiques, peut-être plus particulièrement de Frédéric Bastiat, qui écrivait : «  Chacun veut vivre aux dépens de l’État, mais c’est l’État qui vit aux dépens de tous ». Son livre L’État maquereau ou la perversion du système français (Albin Michel, 1992) développait la même thèse : en prétendant apporter une protection à tous, l’État prospère d’abord pour son propre compte catégoriel et ruine la société. Un des traits caractéristiques de René Maury était sa méfiance profonde des institutions qu’il jugeait fondamentalement trompeuses, mensongères et hypocrites. Il avait en contrepartie une foi sans limite dans l’initiative et la créativité individuelles dans lesquelles il voyait la seule source de richesse. Il croyait dans l’innovation. (Article de MaximeM. Docx) 

Dans L’Homme mystifié (Gallimard, 1966), l’un de ses premiers ouvrages, il affranchit l’individu des mensonges officiels ou des tromperies institutionnelles qui brident son énergie et sa créativité[2]. Il croit par-dessus tout dans la liberté et à son pendant indispensable, la responsabilité.

Il part de l’absurdité de la condition humaine (...), et il considère qu’à partir de là les hommes ont été amenés à créer des mythes, pour rendre la vie supportable et donner un sens à l’existence humaine. Des mythes qui, par définition, sont trompeurs mais qui recouvrent toutes les données de la vie sociale, jusqu’aux règles de vie, aux normes, aux lois, et qui sont donc le produit des rapports de force, notamment entre les dominants et les dominés. (Emmanuel 15/10) 

Dans son ouvrage L'État maquereau (1992), il montre, en s'appuyant sur les travaux de l'industrie automobile allemande, que « le salaire horaire moyen brut de l'opérateur est dans l'automobile française de 40% inférieur à celui du Japonais et de près de 50 % inférieur à celui de l'Allemand »[6].

Dans son livre J’accuse l’impôt sur le revenu –supprimons-le (Calmann-Levy, 1996), il proposait, à l’instar de plusieurs Prix Nobel, la suppression pure et simple d’un impôt qui bride la création de richesses. Il était persuadé que l’abolition de l’impôt direct, et surtout de sa progressivité, serait le point de départ d’un formidable dynamisme économique et permettrait une véritable refondation de l’économie française. (Maxime) 

L’historien modifier

Grand admirateur de Napoléon Ier, il deviendra un spécialiste de sa mort dont il démontrera qu’elle est la conséquence d’un empoisonnement à l’arsenic dans trois ouvrages successifs : L’assassin de Napoléon ou le mystère de Saint-Hélène (Albin-Michel 1994), Albine. Le dernier amour de Napoléon (Calmann-Lévy 1998) et L’énigme Napoléon résolue (Albin-Michel 2000).

Tout en rendant hommage à Forshufvud, René Maury « présentait une nouvelle lecture de l'énigme : c'est en empoisonnant le vin de Constance que Montholon l'avait assassiné, afin de se venger de tant de choses qu'on ne les compte plus. Depuis lors, le calendrier s'est emballé, les tenants de la thèse de l'empoisonnement de Napoléon se livrant une concurrence acharnée »[7].

Sa passion pour les grands personnages de l’Histoire, dont il a toujours essayé de décrypter les traits de génie, l’a conduit aussi vers Hannibal - Prodigieux Hannibal (L’Harmattan 2004) - ainsi que vers Jacques Coeur et Agnès Sorel - Agnès Sorel assassinée (L’Harmattan 2004). (Maxime) 

Le chroniqueur  modifier

Il collabore au Midi Libre en publiant chaque semaine, avec talent et une plume toujours provocatrice, une chronique économique de 1987 à 1998. 

Le sociologue modifier

Dans l’intégralité de ses ouvrages, la sensibilité de René Maury aux phénomènes sociologiques, sa capacité à les percevoir et à les interpréter est flagrante. Elle donne à ses analyses une acuité nouvelle et lui permet de désenclaver les sciences les unes par rapport aux autres et de montrer leur interpénétration, indispensable à une vision pertinente et plus riche de la société et des hommes qui la constituent.

Le professeur, né dans un milieu modeste, avait su, par ses seuls mérites, son talent et son travail, accéder à la bourgeoisie et surtout à « l’aristocratie de la pensée ». Il se plaisait à dire qu’il avait « traversé toute la structure sociale », ce qui lui permettait de mieux en comprendre les acteurs et d’en saisir les rouages. (Emmanuel 15/10)  

Le professeur modifier

Dès son plus jeune âge la littérature classique et la poésie, nourrissent et développent ses dons naturels pour l'art oratoire et son amour de la langue française. Il deviendra ainsi un tribun redoutable et redouté, un conteur fascinant et beaucoup de ses étudiants loueront ses talents pédagogiques associés à ses méthodes novatrices d'enseignement inspirées des États-Unis. Il introduira très précocement la "méthode des cas" et fera intervenir des professionnels (chefs d'entreprises, consultants, célébrités de tous horizons ...) afin d'enrichir toujours plus son enseignement qu'il voulait avant tout pratique et ouvert sur le monde réel. Il est ainsi apparu comme un novateur au sein de l'université encore fortement conservatrice et proche de la théorie, et de ce fait, le professeur René Maury fut souvent incompris. (Gérard)

Il fut également très recherché dans les milieux professionnels, où il anima avec beaucoup de succès des séminaires et conférences dans le monde entier.

Bibliographie modifier

Principaux ouvrages

  • L’intégration européenne,  Sirey, 1958
  • Économie politique. Cours élémentaire Droit-Économie, Sirey, 1959
  • L’homme mystifié, Gallimard Les essais, 1966
  • Pour comprendre la crise, Albin Michel, 1974
  • La société d’inflation, Seuil, 1973
    • En Italien édité par la Cassa di risparmio delle provincie lombarde . Milano . Italie 1975 (« La società dell’inflazione »)
    • En Espagnol aux éditions Monte Avila editores Caracas, Vénézuéla 1976 (« La sociedad de inflacion »)
  • Marianne à l’école japonaise, Plon, 1986
  • Les patrons japonais parlent, Seuil Collection « L’histoire immédiate », 1990
    • En Espagnol édité par Editorial Atlantica, Buenos Aires ; Argentine . 1990 (« Hablan los empresarios japoneses »)
    • En Allemand aux éditions Gabler . Wiesbaden, Allemagne 1991 (« Die japanischen manager »)[8]
    • En Portugais édité par Edicoes Loyola, Sao Paolo, Brésil. 1991 (« A vez do empresario japonês »)
    • En Allemand aux éditions Manz , Wien, Autriche . 1991 (« Die japanischen manager »)
    • En Portugais aux éditions Publicacoes Don Quixote, Lisboa. Portugal 1992 (« A palavra aos patroes japoneses »)
  • L’Etat maquereau Albin Michel 1992
  • L’assassin de Napoléon  ou le mystère de Sainte-Hélène AlbinMichel 1994
    • En Allemand édité par Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1996 (« Napoleon wurde ermordet , Das Geheimnis von Sankt-Helena »)
    • En Japonais par les éditions Taishukan Publishing co.ltd , Tokyo . Japon 1998
  • J’accuse l’impôt sur le revenu Calmann-Lévy 1996
  • La libération des pauvres Godefroy de Bouillon 1997
  • Albine, le dernier amour de Napoléon Calmann-Lévy1998
  • L’Énigme Napoléon résolue (Préface et épilogue de François de Candé-Montholon), Albin Michel, 2013[9].
    • En Lituanien édité par Tyto Alba , Vilnius , Lituanie 2002 (« Napoleonas, didziojo karvedzio saulélydis « )
  • Prodigieux Hannibal l’Harmattan 2005
  • Agnès Sorel assassinée l’Harmattan 2007

Notes et références modifier

  1. « Livres de René Maury », sur calmann-levy.fr (consulté le )
  2. a b et c Maxime Maury, « Hommage à René Maury », sur lefildariane.com (consulté le )
  3. « Saint-Clément-de-Rivière : hommage au professeur René Maury », sur midilibre.fr, Midi Libre, (consulté le )
  4. René Maury, « Faut-il vendre aujourd'hui ? Sans doute... », Midi Libre,‎
  5. René Maury, « Bourse : Pourquoi la baisse se poursuivra », Midi Libre,‎
  6. François Dalle et Jean Bounine-Cabalé, L' Éducation en entreprise: Contre le chômage des jeunes, Odile Jacob, , 288 p. (ISBN 9782738160836, lire en ligne), p. ii
  7. Paul Fornès, Pascal Kintz, Jean-François Lemaire et Thierry Lentz, Autour de l'empoisonnement de Napoléon, Éditions Nouveau Monde, 131 p. (ISBN 9782365830669, lire en ligne)
  8. (de) René Maury, Die japanischen Manager: Wie sie denken, wie sie handeln, wie sie Weltmärkte erobern, Springer-Verlag, , 278 p. (ISBN 9783322827968, lire en ligne)
    une autre édition en allemand de 2013.
  9. L'Énigme Napoléon résolue, Paris, Albin Michel, janvier 2000, 233 pp., 24x14 cm, (ISBN 2-226-12049-1)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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