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Pensionnat indien de Qu'Appelle
Fort Resolution

Les pensionnats autochtones ou écoles résidentielles, étaient l'enseignement public en internat destiné aux Autochtones au Canada. Il s'agissait d'institutions destinées à scolariser, évangéliser et assimiler les enfants autochtones. Au cours du XXe siècle, le Département des Affaires Indiennes encouragea les internats pour autochtones afin de favoriser leur assimilation[1]. Cette pratique, qui séparait les enfants de leur famille, a été décrite comme le fait de « tuer l'indien dans l'enfant »[2]. Ces pensionnats ont existé des années 1820 jusqu'aux années 1990[3], le dernier ayant fermé ses portes en 1996[4].

Début de l’assimilation modifier

C’est pour évangéliser et assimiler les populations autochtones que le gouvernement fédéral et les Églises ont instauré les pensionnats autochtones[5]. Les conditions de vie des pensionnats y étaient très difficiles et plusieurs pensionnaires en conservent encore aujourd'hui des séquelles importantes[6].

Les premiers pensionnats furent créés en 1820. Les Autochtones étaient considérés comme des personnes que l’on devait civiliser par l’éducation qu’ils n’avaient jamais eue. Suivant la loi sur les Indiens modifiée en 1920, tous les enfants autochtones du Canada devaient fréquenter un pensionnat autochtone au moins 10 mois par année. Le terme « pensionnat autochtone » regroupe les écoles industrielles, les pensionnats, les foyers scolaires, les maisons d’hébergement, les logements chez un particulier et les écoles résidentielles.

Le régime des pensionnats indiens est officiellement instauré en 1892, suite à des ententes avec les clergés catholiques, anglicans, méthodistes et presbytériens. Ces ententes seront abolies en 1969.

En 1945, le gouvernement fédéral cessa de verser une allocation familiale aux familles dont les enfants ne fréquentaient pas l’école, ce qui était un autre moyen de rendre obligatoire la fréquentation scolaire et l’assimilation[7].

Pensionnats autochtones au Québec modifier

Introduction modifier

Le Québec a donc eu un caractère spécifique dans la gestion « des affaires indiennes ». En effet, nous pouvons rapidement comprendre que le Québec se différencie des autres provinces simplement dans le nombre de pensionnats que le Québec a mis sur pied. Beaucoup moins de pensionnats ont été ouverts tandis que le nombre d’autochtones présent sur le territoire n’était pas moindre que dans les autres provinces. De plus, les différents pensionnats ouverts au Québec l’ont été de façon très tardive. Effectivement, si les pensionnats au Québec ont été ouverts autour des années 1950, ceux dans le reste du Canada avaient plutôt été ouverts au tournant du 20e siècle. Le Québec a donc ouvert ses pensionnats alors que le reste du Canada était en train de revoir le fonctionnement de ces établissements ainsi que son désir de garder ces établissements ouverts. Le Québec a aussi refusé de suivre les recommandations de l’enquête commandée par le ministre J.W. Pickersgill. Ce rapport stipulait en effet que les pensionnats devraient disparaitre au profit de l’intégration des pensionnaires dans le réseau d’école publique déjà existant. Nous pouvons donc comprendre d’ambler que l’histoire des pensionnats autochtones au Québec est distincte de celle du reste de l’Amérique du Nord et c’est ce qui sera étudié dans le travail qui suit. L’analyse portera sur l’ouverture des pensionnats, le fonctionnement de ceux-ci et finalement leur gestion.

Ouverture des pensionnats modifier

Pour commencer, il est important de faire un bref retour historique sur la gestion des autochtones au Québec. C’est en effet en 1853 que les premières réserves autochtones ont été ouvertes. En effet, des colons ainsi que des compagnies avaient envahi les territoires des autochtones ce qui fit en sorte que le gouvernement du Québec avait à l’époque pris la décision d’ouvrir des réserves où les autochtones pourraient pratiquer leurs activités sur un territoire qui serait leur. Dès lors nous pouvons remarquer une différence dans la gestion des autochtones entre le Haut-Canada et le Bas-Canada. En effet, en Ontario, ce sont les politiques britanniques qui prédominent. Cela fait en sorte que les gouvernements reconnaissaient « aux Indiens un droit de possession sur leurs pays de chasse, de même que le droit d’être dédommagés pour les cessions de terrains qu’ils seraient disposés de faire. »[8] Cependant le fonctionnement était différent au Québec puisque c’était les politiques françaises qui prédominaient dans les politiques québécoises. Ces principes ne « reconnaissent aucun droit aux Indiens et considère que les terres de la province appartiennent à la couronne par droit de découverte et de conquête »[9] ces deux types de politiques ont donc fait en sorte que la gestion des autochtones n’était absolument pas la même dans le Haut-Canada et dans le Bas-Canada ce qui aura des impacts dans la suite des choses. En effet, l’éducation des enfants autochtones était prévue dans les politiques du Haut-Canada tandis que celle-ci ne l’était pas dans les politiques du Bas-Canada. Puisque des fonds étaient prévus pour l’éducation des enfants autochtones dans le Haut-Canada, l’ouverture d’école destinée à ces jeunes était plus facile. Ce ne serait qu’à partir des années 1940 que le gouvernement du Québec aurait inclus l’éducation des jeunes autochtones dans leur plan politique. De plus, c’est en 1943 que le gouvernement du Québec a mis sur pied la loi de l’obligation scolaire pour tous les enfants de 6 à 14 ans ce qui fait que l’éducation des enfants autochtones était maintenant directement sous la juridiction du gouvernement québécois. [10] Nous pouvons encore une fois reconnaître le caractère distinct du Québec puisque le Canada au complet excepté le Québec avait déjà adopté cette loi avant 1919. C’est donc au tournant des années 1950 que le Québec prend la décision d’ouvrir les premiers pensionnats autochtones sur son territoire.

           Les Oblats joueront un rôle déterminant dans la gestion et la mise sur pied de ces pensionnats. Cette communauté religieuse s’est donc installée au Québec au tournant des années 1840. « Les oblats reçoivent le mandat explicite d’œuvrer auprès des citoyens les plus pauvres du Canada, notamment les Autochtones. »[11] Ils avaient donc le mandat, en partant d’Europe, de venir civiliser les peuples autochtones sur le territoire canadien. La communauté religieuse des Oblats a donc pris les mesures nécessaires pour pouvoir s’installer partout au travers le Canada. Ils seront aussi très présents et engagés dans la province de Québec. Cette communauté religieuse finira aussi par atteindre un haut niveau de connaissance à propos des mœurs et coutumes des différents peuples autochtones à l’intérieur desquels ils travailleront à l’éducation des jeunes autochtones. Au tournant des années 1950, un élément ressort des différents rapports des pères Oblats et c’est le fait que les différentes communautés autochtones vivent dans une grande pauvreté.[12] La communauté religieuse se sentait donc directement concernée par la situation difficile dans laquelle se trouvait la majorité des communautés autochtones. Nous pouvons ici noter une autre différence entre la situation québécoise de la question autochtone et la situation canadienne. En effet, les églises protestantes présentes dans le reste du Canada étaient plutôt favorables à l’assimilation complète des peuples autochtones. Au Québec, les oblats considéraient que le contact trop direct entre la culture autochtone et européenne apporterait des problèmes aux autochtones. En effet, les pères oblats ne désiraient pas assister à la disparition de la culture autochtone au profit de la culture européenne. De grands efforts ont donc été portés dans le but de faire l’instruction des enfants autochtones dans leur langue première. « Pour eux, l’instruction religieuse des enfants dans leur propre langue est déterminante puisque ce sont les enfants qui, au retour dans leurs communautés, pourront transmettre les principes religieux aux parents et aux autres membres de la famille. »[13] Ce serait donc entre autres pour cette raison que les pères Oblats ont été retissant à l’idée du gouvernement fédéral et des églises protestantes d’intégrer les jeunes autochtones présents dans les pensionnats à l’intérieur du régime public d’éducation. À cette époque il n’y avait que deux pensionnats au Québec qui avaient été ouverts dans les années 1930. Ces deux pensionnats se situaient à Fort George. C’est donc à partir des années 1945 que des pressions sont exercées par les pères oblats sur le gouvernement du Québec pour que celui-ci entreprenne la mise sur pied de plus de pensionnats qui permettraient aux pères oblats d’évangéliser et d’éduquer un plus grand nombre d’autochtones. Étrangement, c’est lorsque le Canada entreprend la réflexion de mettre fin aux pensionnats autochtones que les pressions sur le gouvernement québécois s’accentueront. C’est grâce à ces pressions que les pères oblats auront la permission d’ouvrir 3 pensionnats entre les années 1952 et 1960. (Pensionnat de Sept-Îles, 1952. Pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery, 1955. Pensionnat de Pointe-Bleue, 1960.)[14] Nous pouvons ici remarquer une autre différence entre la façon de faire québécoise et celle présente dans le reste du Canada. En effet, dans le reste du Canada, c’était les gouvernements qui désiraient mettre sur pied ces pensionnats. Au Québec, c’était plutôt les communautés religieuses qui le désiraient.

Fonctionnement et gestion des pensionnats. modifier

Pour mieux comprendre le fonctionnement et la façon dont les pensionnats autochtones étaient gérés, le présent document s’attardera sur le pensionnat de Sept-Îles. Le pensionnat fut ouvert en 1952 et fut fermé en 1971. Les études s’entendent pour dire qu’il représente le premier pensionnat à proprement dis du Québec. Comme nous l’avons vue plus haut, « l’implantation des pensionnats indiens catholiques au Québec relève principalement de la responsabilité des évêques et des pères oblats qui missionnent auprès des communautés autochtones »[15] alors que le pensionnat de Sept-Îles ouvre ses portes, la mentalité est tout autre dans le reste du Canada. En effet, le gouvernement fédéral était en train de déterminer si oui ou non il désirait continuer l’exploitation des pensionnats autochtones où s’il désirait fermer ces établissements. On comprend donc que le cas du Québec est encore distinct. Il n’y a pas contre une volonté de la part des institutions religieuses de ne pas laisser les écoles publiques s’occuper de l’éducation des jeunes autochtones puisqu’ils ne désirent pas assister à la fin de leur culture. À l’origine, c’était donc une réserve qui avait été créée à Sept-Îles. C’est quelque temps après que le Mgr Labrie témoigne au gouvernement provincial son désir de mettre sur pied une école au sein de la réserve pour le bien-être des autochtones présents sur le territoire.[16] Une fois le pensionnat mis sur pied, une difficulté apparaîtra : celle de recruter des religieuses qui s’occuperont des enfants autochtones. Ce sera finalement sous la responsabilité des Sœurs de Notre-Dame auxiliatrice de Rouyn que seront placés les jeunes autochtones fréquentant le pensionnat. En 1952, lorsque les inscriptions commencèrent, le pensionnat était en mesure d’accueillir 120 pensionnaires entre 6 et 16 ans. Cependant, le pensionnat recevra beaucoup plus de demandes d’inscription que ce que les capacités de ses locaux offraient. Des travaux seront donc entrepris pour être en mesure de répondre à la demande. Les pensionnaires qui fréquenteront le pensionnat de Sept-Îles proviennent essentiellement de la Côte-Nord et plus précisément des réserves Betsiamites, Maliotenam, Mingan, Natashquan et La Romaine.[17] Des témoignages du père Laurin sont disponibles pour nous démontrer les conditions de vie à l’intérieur du pensionnat : « Les débuts ont été assez pénibles. Tout le personnel manquait d’expérience dans le fonctionnement des écoles indiennes. »[18] Il mentionne aussi les difficultés occasionnées par les différentes origines des pensionnaires. On y apprend en effet que l’origine des pensionnaires pose problème puisqu’il y a beaucoup de différence entre leur langage ce qui fait en sorte que les pensionnaires ne sont pas en mesure de se comprendre. Bon nombre d’entre eux n’avaient aussi jamais eu de contact avec le mode de vie occidental ce qui fait en sorte qu’il devait s’adapter avec les comportements les plus simples comme par exemple apprendre à ouvrir et à fermer des portes. Plusieurs témoignages de pensionnaires nous sont disponibles et en les lisant, nous pouvons apprendre que ceux-ci n’avaient pas la permission de parler leur langue d’origine ce qui pose encore plus problème au niveau de la compréhension entre les pensionnaires qui avaient des origines différentes les unes des autres. Cependant, la situation était différente dans les pensionnats au Québec. En effet, comme nous l’avons vue plus haut dans le document, l’enseignement de la religion était uniquement fait dans la langue d’origine des pensionnaires pour qu’ils « héritent d’une mission évangélisatrice lorsqu’ils retournent dans leurs familles. Le cas du Québec se démarque donc par sa volonté de ne pas séparer entièrement les autochtones de leur culture d’origine. Le gouvernement donnait aussi la possibilité aux pensionnats d’aller recruter dans des régions plus éloignées puisque celui-ci n’était pas capable de fournir les services nécessaires à l’éducation dans ces régions malgré l’obligation de fréquentation scolaire entre 7 et 16 ans.

           Il y avait aussi des critères qui déterminaient si oui ou non un enfant autochtone devait passer par l’éducation dans les pensionnats. En effet, pour fréquenter les pensionnats, les enfants devaient répondre à 3 critères[19] :

« Des jeunes qui vivent à proximité de l’école, mais qui, après évaluation individuelle du surintendant, auraient avantage à y suivre leurs cours tout en demeurant chez leurs parents; ».

« Des jeunes qui vivent trop loin d’une école et dont le surintendant a déterminé qu’ils pouvaient aller au pensionnat; »

« Des jeunes qui vivent près d’une école de jour dans leur réserve, mais dont le surintendant juge qu’il serait préférable pour eux d’aller au pensionnat. »

Les critères sont donc relativement sévères et on comprend que ce n’est pas tous les enfants autochtones qui passeront par les pensionnats en raison de ces critères. Les pères oblats envoyaient donc des religieux et des religieuses aller chercher les enfants dans les réserves.

Au tournant des années 1955, les pensionnats au Québec adopteront un virage au niveau de la formation qui est donnée dans ces établissements. En effet, la formation qui était initialement très axée sur l’éducation donnée dans le système scolaire publique passa alors à une formation plutôt axée vers les métiers. Les pensionnats désirent dorénavant « former les jeunes dans des métiers leur assurant une intégration plus facile au marché du travail. »[20] Les pensionnats offrirent donc des cours de menuiserie, de cordonnerie, de soudure et de boulangerie. Pour ce qui est des femmes, leur éducation était plutôt axée sur la formation de bonne mère. Elle apprenait donc comment entretenir une maison et comment subvenir aux besoins des différents membres de sa cellule familiale. Malheureusement les cours de cuisine étaient complexes en raison de la barrière linguistique qui fit en sorte que les jeunes femmes avaient de la difficulté à suivre des recettes de façon précise. C’est pour cette raison que les cours de cuisine étaient surtout axé sur la technicité de la cuisine.[21]

Selon les pères oblats responsables des pensionnats, la vie de famille était aussi une valeur importante au sein des pensionnats et c’est pour cette raison que les établissements mettaient en place des mesures pour favoriser la vie de famille dans les pensionnats en organisant par exemple des activités qui rassemblaient tous les pensionnaires. Les pères oblats étaient donc conscients du fait que les jeunes autochtones étaient séparés de leurs familles pendant de longues périodes de temps. Le fait de favoriser la vie de famille facilitait donc la vie à l’intérieur des pensionnats.

Passons maintenant au mode de financement des pensionnats. « Depuis la création des pensionnats par le gouvernement fédéral le financement de ces institutions était fondé sur le par personne. »[22] Les pensionnats recevaient donc une somme d’argent en fonction du nombre de pensionnaires qu’ils accueillaient chaque année. Les sommes d’argents envoyés par le gouvernement fédéral étaient malheureusement trop souvent bien en dessous du montant nécessaire au bon fonctionnement de l’établissement. En 1957 eut cependant lieu une grande réforme au niveau du financement des pensionnats. C’était maintenant le gouvernement qui gérait toutes les dépenses. Les pères oblats devaient donc rendre des rapports au gouvernement qui se chargeait par la suite de payer ce qui nécessitait des fonds. Cette refonte fut malheureusement très mal reçue chez les communautés religieuses puisqu’elle impliquait une grande perte de pouvoir et de contrôle des religieux sur les pensionnats. « Les supérieurs de la communauté invoquent même une perte de confiance à leur égard de la part du gouvernement. »[23] Le pensionnat assistera par la suite à son propre déclin. En effet, de moins en moins d’élèves s’inscrivent aux pensionnats en raison des mesures d’intégration au régime public d’éducation proposé par le gouvernement fédéral. En effet, plusieurs écoles secondaires seront construites dans les réserves ce qui fait en sorte que les jeunes autochtones ne voient plus la nécessité d’aller aux pensionnats pour y recevoir leur éducation. Les pensionnats adopteront donc une transition dans leurs raisons d’exister. En effet, à partir de l’année 1965, les pensionnats deviendront pour la plupart des lieux de résidences plutôt que des lieux où l’on peut y recevoir une éducation. Le pensionnat fermera ses portes en 1971. En septembre 2012 les autochtones qui ont connu le pensionnat se sont rassemblés pour détruire ce qui restait de l’établissement « dans un esprit de libération et de renouveau ».[24]

Conclusion modifier

L’un des éléments importants à retenir dans l’histoire des pensionnats autochtones du Québec est assurément le grand rôle qu’auront eu les pères oblats dans la construction et dans la gestion des différents pensionnats. Ils auront aussi été à l’origine du refus d’intégrer les jeunes pensionnaires au système d’éducation publique en défendant le fait que cela serait synonyme de disparition de la culture autochtone. Les communautés religieuses de femmes ont aussi eu un grand rôle dans l’histoire des pensionnats autochtones au Québec. En effet, ce sont elles qui ont enseigné les différentes matières et qui se sont occupées des différentes tâches à l’intérieur des établissements. Une autre des caractéristiques des pensionnats autochtones au Québec serait le fait que l’enseignement de la religion se faisait dans la langue d’origine des pensionnaires dans le but de leur donner la mission de transmettre la foi chrétienne à leur famille une fois qu’ils quitteraient les pensionnats pour retourner dans leur famille. Finalement, après l’analyse des pensionnats autochtones au Québec, nous pouvons maintenant affirmer que cette histoire diffère beaucoup de l’histoire des pensionnats autochtones dans le reste du Canada.

Listes des pensionnats modifier

Entre 1874 et 1996, nous retrouvions 130 pensionnats au Canada. Ce sont plus de 150 000 jeunes Autochtones qui sont passés dans ces pensionnats[25].

En 1931, on comptait 80 écoles résidentielles au Canada, principalement dans les provinces de l'Ouest et le Nord-Est.

Québec modifier

Officiellement, il y avait six pensionnats indiens au Québec [26] :

Il y avait également cinq pensionnats laïcs réservés aux Inuit du Nord du Québec : les réserves fédérales de Fort George, George River, Pointe à la Baleine, Bellin et Port-Harrison.

Au Québec, c'est dès l'âge de cinq ou six ans que les enfants autochtones sont retirés de leur famille et envoyés dans des pensionnats situés à plus de 200 kilomètres de leur réserve[27].


Conditions de vie modifier

Les conditions de vie dans les pensionnats étaient souvent difficiles. L’une des causes directes des maladies et des décès était le financement largement inadéquat de la part du gouvernement, ce qui entraînait un manque de qualité, de quantité et de variété de la nourriture. La solitude, l’absence de contact avec les parents et la famille, la frustration liée à l'interdiction de parler sa langue maternelle, la piètre qualité de l’enseignement, la faim, l’institutionnalisation, le travail excessif, les règles strictes, la brutalité et l’absence de personnes de confiance sont des aspects que l’on a pu retrouver dans la majorité des pensionnats[28].

Lors de leur arrivée au pensionnat les jeunes étaient dépouillés de leurs effets personnels et de leurs vêtements traditionnels. On coupait leurs cheveux, changeait leur nom et donnait un numéro. Ils recevaient de nouveaux vêtements de Blanc qui différaient selon la tranche d'âge à laquelle ils appartenaient[29]. Les enfants étaient punis s'ils utilisaient leur langue.

Les traumatismes modifier

Ces établissements ont laissé chez leurs pensionnaires des cicatrices et des traumatismes importants. Même si quelques-uns d’entre eux gardent un souvenir favorable suite à l’apprentissage des habiletés utiles et les attitudes positives qu’ils ont acquises, la majorité des pensionnaires raconte des histoires de solitude, de discipline rigoureuse et de sévices physiques, sexuels (pédocriminels) et psychologiques. Selon le livre Peuples autochtones, résilience et séquelles du régime des pensionnats : « la séparation de leurs parents et de leur famille a été leur premier traumatisme ». Les jeunes étaient confrontés à une nouvelle culture, à une nouvelle langue et à un nouveau régime disciplinaire que leur imposaient les Blancs[30].

La confiscation des enfants à leurs communautés, leur déracinement, la déstabilisation des communautés cantonnée dans des réserves et le dépouillement de leur culture ont engendré de profonds traumatismes et bouleversements sociaux.

Références modifier

  1. (en) « Alberni School Victim Speaks Out », First Nations Drum (consulté le )
  2. (en) « Truth and Reconciliation Commission of Canada (TRC) », sur www.trc.ca (consulté le )
  3. HistJulien/Brouillon sur L'Encyclopédie canadienne
  4. http://www.cbc.ca/news/canada/a-timeline-of-residential-schools-the-truth-and-reconciliation-commission-1.724434
  5. Modèle:Voir: List of Indian residential schools in Canada.
  6. Morissette 2012.
  7. Chartrand, Logan et Daniels 2006.
  8. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  9. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  10. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  11. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  12. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  13. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  14. Catherine Foisy, « Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec. Le rôle déterminant des pères oblats, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2016, 213 p. », Recherches sociographiques, vol. 58, no 2,‎ , p. 525 (ISSN 0034-1282 et 1705-6225, DOI 10.7202/1042180ar, lire en ligne, consulté le )
  15. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  16. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  17. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  18. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  19. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  20. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  21. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  22. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  23. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  24. Henri Goulet, Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec, Presses de l’Université de Montréal, (ISBN 978-2-7606-3229-5 et 978-2-8218-9537-9, lire en ligne)
  25. Gilles Ottawa, Les pensionnats indiens au Québec : un double regard, Québec, Les éditions Cornac, , 126 p. (ISBN 978-2-89529-160-2), p. 19
  26. Ottawa, Gilles., Les pensionnats indiens au Québec : un double regard, Cornac, , 126 p. (ISBN 9782895291602, OCLC 741378661, lire en ligne), p. 19
  27. Ottawa, Gilles., Les pensionnats indiens au Québec : un double regard, Cornac, , 126 p. (ISBN 9782895291602, OCLC 741378661, lire en ligne), p. 25
  28. Chansonneuve 2005.
  29. Ottawa, Gilles., Les pensionnats indiens au Québec : un double regard, Cornac, (ISBN 9782895291602, OCLC 741378661, lire en ligne), p. 53
  30. Dion Stout et Kipling 2003.

Bibliographie modifier

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  • Larry N. Chartrand, Tricia E. Logan et Judy D. Daniels, Histoire et expériences des Métis et les pensionnats au Canada, Ottawa, Fondation autochtone de guérison, , 200 p. (ISBN 978-1-897285-36-7, OCLC 144149649, lire en ligne).
  • Réjean Morissette, Les Autochtones ne sont pas des pandas : histoire, autochtonie et citoyenneté québécoise, Montréal, Hurtubise, , 402 p. (ISBN 978-2-89647-886-6, OCLC 794573036).
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  • Ottawa Gilles. Les pensionnats au Québec : un double regard. Québec, Les éditions Cornac, 2010, 226 p.
  • Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque, Le peuple rieur, Montréal, Lux Éditeur, , 320 p. (ISBN 978-2-89596-237-3), p. 259-286.

Filmographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Situations comparables modifier

Droit international modifier

Bulles papales modifier

Études théoriques modifier