Stalking en groupe
Gang stalking désigne en anglais un délire de persécution caractérisant les personnes se pensant victimes d'un harcèlement de groupe de type traque furtive[1],.
Terminologie
modifierLe concept de harcèlement est apparu dans les années 1980 suite à une plus grande égalité juridique pour les femmes et à la poursuite des violences domestiques. Le harcèlement criminel est généralement commis par un seul auteur, qui peut parfois recruter d'autres personnes pour agir indirectement en son nom, généralement sans s'en rendre compte. Au début des années 2000, le terme « intimidation en groupe » est devenu populaire pour décrire une expérience différente d'intimidation répétée qui provient plutôt de plusieurs personnes s'organisant autour d'un objectif commun, sans qu'aucune personne ne soit responsable[Information douteuse][2][source insuffisante].
Selon le criminologue Nicolas Desurmont, si la surveillance est cachée en situation d'enquête, elle ne devrait pas être considérée comme du harcèlement, si le stalking est ostentatoire et qu’il utilise des techniques de surprise et de poursuite, d’intimidations très variées, il peut être considéré comme du harcèlement[3]. Par ailleurs, le harcèlement organisationnel étant assimilable psychiâtriquement parlant au délire de persécution, il est souvent laissé pour compte par les autorités policières[4].
Analyse
modifierCeux qui se croient victimes déclarent croire que le harcèlement des gangs est motivé par le fait de perturber tous les aspects de leur vie[5]. Les activités impliquées sont décrites comme incluant le harcèlement électronique, l'utilisation de " armes psychotroniques", armes à énergie dirigées, cyberharcèlement, suggestion hypnotique transmis via des logiciels et des appareils électroniques et d'autres prétendus contrôle mental techniques. Ceux-ci ont été rapportés par des observateurs extérieurs comme des exemples de systèmes de croyance plutôt que comme des rapports de phénomènes objectifs[6]. Au sein de la communauté d'individus ciblés, l'intimidation en groupe est décrite comme une expérience partagée dans laquelle tous les harceleurs de gangs se coordonnent pour harceler les individus, et les gens partagent leurs expériences de victimes les uns avec les autres[7],[8],[9],[10].
Techniques
modifierLee Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme répertorie 15 techniques de harcèlement en groupe[11], auxquelles peut s'appliquer le déni plausible d'abord, l'ignorance délibérée si nécessaire, pour culminer sur la neutralisation de la culpabilité:
- 1 Surveillance
- 2 Établissement de profilage de faiblesses et d'insécurités
- 3 Conditionnement à certains stimulis
- 4 Engendrer de la peur, de la confusion,
- 5 Mobbing
- 6 Mise en scène de saynètes avec mise en exergue d'éléments de la situation personnelle de la victime.
- 7 Utilisation de hauts-parleurs directionnels (voice to skull)
- 8 Utilisation d'effets visuels éblouissants
- 9 Utilisation du bruit comme perturbateur
- 10 Privation de sommeil
- 11 Provocation à la faute et Piégage
- 12 Gaslighting
- 13 Violation de propriété afin de modifier l'environnement de la victime.
- 14 Propagande, désinformation, diffamation et discrédit.
- 15 Sapage de réputation
Dans le monde
modifierBelgique
modifierLe médecin belge Yves Couvreur recense et dénonce des cas de harcèlement collectif[12].
Suisse
modifierEn 2023, la lanceuse d'alerte Chantal Frei décrit le harcèlement organisé pour empêcher une personne de faire des révélations, sans recourir à l'élimination, les contrevenants pouvant recourir à différents moyens et niveaux de surveillance, intimidation ou menace. Les acteurs sont particulièrement disposés à manipuler la victime, à la confondre (à la faire douter d'elle-même), à lui inculquer l'idée qu'elle est dans une prison panoptique et à la faire taire. Les personnes qui viennent en aide sont aussi la cible[13]. Dans les dossiers sensibles, certaines de ces intimidations peuvent être conçues de telle sorte que la victime ne puisse pas porter plainte car les faits sont trop subtil[14].
France
modifierDepuis 2015, Frédérique Laroche dénonce un harcèlement collectif de la part de l'État français[15].
Plaignants notables
modifier- James Tilly Matthews (1770-1815), homme d'affaires anglais[16]
- Francis E. Dec (1926-1996), avocat américain[17]
- Gloria Naylor (1950-2016), romancière américaine[18]
- Isaac Brock (1975-présent), musicien américain[19]
Références
modifier- Andrew Lustig, Gavin Brookes et Daniel Hunt, « Linguistic Analysis of Online Communication About a Novel Persecutory Belief System (Gangstalking): Mixed Methods Study », Journal of Medical Internet Research, vol. 23, no 3, , e25722 (ISSN 1439-4456, PMID 33666560, PMCID 7980115, DOI 10.2196/25722, lire en ligne, consulté le )
- last1=Sheridan |first1=Lorraine P. |last2=James |first2=David V. |title=Complaints of group-stalking ('gang-stalking'): an exploratory study of their nature and impact on complainants |journal=The Journal of Forensic Psychiatry & Psychology |date=3 September 2015 |volume=26 |issue=5 |pages=601–623 |doi=10.1080/14789949.2015.1054857|s2cid=143326215
- La géocriminologie en contexte de gang-stalking, Nicolas Desurmont, 2009, p.11. In International e-Journal of Criminal Science, Artículo 1, Número 3, (2009), http://www.ehu.es/inecs, ISSN: 1988-7949
- La géocriminologie en contexte de gang-stalking, Nicolas Desurmont, 2009, p.10. In International e-Journal of Criminal Science, Artículo 1, Número 3, (2009), http://www.ehu.es/inecs, ISSN: 1988-7949
- Mike Mcphate, « United States of Paranoia: They See Gangs of Stalkers », The New York Times, New York City, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Roisin Kiberd, « The Online Monde cauchemardesque du « Gang Stalking » » [.today/20160722181842/http://motherboard.vice.com/read/the-nightmarish-online-world-of-gang-stalking archive du ], Vice Media, (consulté le )
- (en-US) Roisin Kiberd, « The Nightmarish Online World of 'Gang-Stalking' » [archive du ], sur Motherboard, Vice Media, (consulté le )
- (en) Joe Pierre, « Gang Stalking: Real-Life Harassment or Textbook Paranoia? », sur Psychology Today,
- (en) Joe Pierre, « Gang Stalking: Conspiracy, Delusion, and Shared Belief », sur Psychology Today,
- (en) Joe Pierre, « Gang Stalking: A Case of Mass Hysteria? », sur Psychology Today,
- www.ohchr.org%2FDocuments%2FIssues%2FTorture%2FCall%2FIndividuals%2FHarrassmenttechniques.pdf&usg=AOvVaw0qs_fQIrnBxT-VsEhlgWS2&opi=89978449
- https://www .profession-gendarme.com/le-docteur-yves-couvreur-denonce-le-harcelement-electromagnetique-et-en-reseau-gang-stalking/
- Chantal Frei, Satanisme et violence ritualisée, un survivant parle !, éditions Nouvelle Tierra, 2023, p.194.
- Chantal Frei, Satanisme et violence ritualisée, un survivant parle !, éditions Nouvelle Tierra, 2023, p.196.
- « Notre Torture Est Réelle », sur notretortureestreelle.com (consulté le ).
- last1=Sarteschi |prénom1=Christine M. |title=Meurtres de masse, attaques de personnes et harcèlement criminel : explorer la connexion | journal=Violence et genre |date=Mars 2018 |volume=5 |numéro=1 |pages=45–54 |doi=10.1089/vio.2017.0022
- Jeffrey Sconce, The Technical Delusion : Electronics, Power, Insanity, Duke University Press, , 237–245 p. (ISBN 978-1-4780-0244-4, lire en ligne)
- Ed Gordon, « '1996': Under the Watchful Eye of the Government », sur News & Notes, NPR,
- (en-US) « Isaac Brock Reviews Every Modest Mouse Album », sur UPROXX, (consulté le )
Liens externes
modifier- (en) « The Nightmare World of Gang Stalking » [vidéo], sur YouTube, Vice Media,
- (en) « Meet the Targeted Individual Community » [vidéo], sur YouTube, Vice Media,
Bibliographie
modifier- DESURMONT, Nicolas, « Vers une problématique du harcèlement criminel en réseau », Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique, Neufchatel, 2006, 3, LIX, p. 350-374.