Savièse

commune suisse

Savièse
Savièse
Savièse vu depuis le château de Montorge en .
Blason de Savièse
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
District Sion
Localité(s) Drône, Vuisse, Chandolin, Granois, La Muraz, Mayens-de-la-Zour, Ormône, Roumaz, Saint-Germain (le chef-lieu), Diolly, La Sionne, Monteiller, Prinzières, La Crettaz
Communes limitrophes Arbaz, Ayent, Conthey, Grimisuat, Gsteig bei Gstaad (BE), Lauenen (BE), Ormont-Dessus (VD), Sion
Président Sylvain Dumoulin (Le Centre)
NPA 1965
No OFS 6265
Démographie
Gentilé Saviésan
Population
permanente
8 097 hab. (31 décembre 2022)
Densité 114 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 15′ 00″ nord, 7° 20′ 18″ est
Altitude Min. 515 m
Max. 3 176 m
Superficie 70,92 km2
Localisation
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Savièse
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Savièse
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Savièse
Liens
Site web www.saviese.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Savièse (Chavyeje dans le patois local) est une commune suisse du canton du Valais, située dans le district de Sion.

Géographie modifier

Situation modifier

Située sur la rive droite du Rhône, la commune est bordée à l'est par la vallée de la Sionne et à l'ouest par la vallée de la Morge. La source de la Sarine est située sur son territoire. Au nord, elle est délimitée par les Alpes bernoises et est connectée à l'Oberland bernois par le col du Sanetsch. On dénombre deux glaciers sur la commune : le glacier de Tsanfleuron, situé essentiellement sur le territoire saviésan, ainsi que le glacier du Brochet. Le point le plus bas de Savièse (515 m. d'alt.) est situé au hameau de Vuisse, et son point culminant (3 176 m. d'alt.) dans le massif du Wildhorn. Les premiers contreforts de la commune sont principalement constitués d'un important vignoble en terrasse.

Le territoire de Savièse s'étend sur 70,92 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,5 % de sa superficie, les surfaces agricoles 20,7 %, les surfaces boisées 16,2 % et les surfaces improductives 57,6 %[3].

Les villages modifier

Les villages sont disséminés sur plusieurs plateaux situés sur le versant sud de la montagne du Prabé. La commune en compte six :

  • Saint-Germain, le chef-lieu, au centre, avec pour hameaux Prinzières et La Crettaz ;
  • Drône à l'est, avec pour hameaux Monteiller et La Sionne ;
  • Granois et Chandolin à l'ouest, Chandolin a pour hameau Vuisse ;
  • Roumaz et Ormône au sud, Ormône a pour hameaux La Muraz et Diolly.

Les mayens et alpages modifier

Une partie des mayens (chalets) saviésans se situe sur le versant sud du Prabé, par exemple Binii, Prafirmin ou les Mayens-de-la-Zour. Cependant, la majorité des mayens de la commune se trouve dans la vallée du Sanetsch, à l'instar de Visse, Dilogne ou encore Dorbagnon. À noter que Savièse possède des mayens sur le canton de Berne, à proximité de Gsteig, comme la Vispille-derrière et la Vispille-devant.

Les alpages saviésans sont répartis sur les cantons du Valais, de Berne et de Vaud. Les alpages de Tsanfleuron, de l'Infloria, du Genièvre et de la Créta-Lé se trouvent dans la région du Sanetsch. L'alpage de la Boiterie (Stierenberg en allemand) ainsi que celui de la Vispille (Walliser Windspillen) sont en territoire bernois ; ceux du Fély, des Grieden et des Ertets (ce dernier se situe sur Berne et Vaud) sont près du col du Pillon[4].

Montagnes modifier

Au nord du territoire communal se situe un grand nombre de sommets des Alpes bernoises. Certains d'entre eux sont à cheval entre les cantons de Berne et du Valais, comme le Sanetschhore (Mont Brun en français, Sanetschhorn en allemand) qui culmine à 2 924 mètres d'altitude, ou l'Arpelistock, dont la pointe est située à 3 035 m. D'autres sont à la limite des cantons de Berne, Vaud et Valais, notamment l'Oldehore (Becca d'Audon en français, Oldenhorn en allemand) qui culmine à 3 123 m. Certaines de ces montagnes sont situées entièrement sur le territoire de la commune, on peut citer parmi elles le Sublage (2 735 m), le Sérac (2 817 m), Crêta Besse (2 702 m) et bien sûr le Prabé, qui surplombe Savièse et la plaine du Rhône du haut de ses 2 041 mètres.

Toponymie modifier

L’origine et la signification du nom de la commune ne sont pas claires. Selon les hypothèses, il pourrait dériver du latin saevus (sauvage, mauvais), du gaulois samo- (été) et samesia (estivage) ou du nom d'une personne, Sabius[5].

Selon une autre hypothèse fondée sur le nom en patois de la commune, Chavyèje[6], il proviendrait de deux mots : chat (sept) et veouadzé (villages), ce qui correspondrait à la configuration communale de l'époque (bannières de Saint-Germain, Drône, Granois, Chandolin, Roumaz-Ormône, Neinda-Zuchuat et Malerne)[réf. nécessaire].

La première occurrence écrite du toponyme remonte à 1200, sous la forme de Saviesi[5].

L'ancien nom allemand de la commune est Safiesch[7].

Histoire modifier

Les premières traces d'établissement d'une communauté sur le territoire communal ont été retrouvées au château de la Soie (situé sur une arête rocheuse dominant la plaine du Rhône à proximité du village de Granois) et datent de 4800 av. J.-C[8]. En 2022, une nécropole de l'âge du bronze, comprenant 19 tombes dites en cistes et datant de 2000 av. J.-C environ, est mise au jour dans le secteur des Mouresses, dans les hauts de Saint-Germain[9].

Au XIIe siècle, l'église paroissiale de Saint-Germain est construite. Le village de Drône est attesté dès 1189. Dès le XIIIe siècle, les Saviésans étendent leurs possessions sur les actuels cantons de Berne et de Vaud. À cette époque, la région de Gsteig - Lauenen est possession des comtes de Guyères. Les raisons qui ont poussé les gens de Savièse à prendre des mayens et alpages au-delà des limites communales sont multiples. Avec l'évolution de l'agriculture (liée à la croissance démographique mais également aux maladies frappant la population), les paysans préfèrent miser sur l'élevage bovin, plus rentable. Mais cette agriculture demandant plus de terrains et d'eau, les Saviésans, mécontents des accords trouvés entre l'Évêque de Sion et les ducs de Savoie au sujet des droits d'eau et droits d'alper dans la vallée du Sanetsch, se voient obligés d'acquérir des alpages hors-cantons. Plusieurs théories, relevant souvent plus de la tradition orale que de documents historiques officiels, expliquent la manière dont les Saviésans ont pu obtenir ces biens. La population de Savièse de cette période étant quasiment exclusivement composée de paysans n'ayant pas d'argent, certaines hypothèses avancent que les hommes de Savièse ont aidé les comtes de Gruyères dans leurs différents conflits armés à l'époque. Une autre théorie stipule que les Saviésans échangeaient des denrées et des ressources contre ces alpages (bétail, froment, vin...). Une autre hypothèse date l'acquisition d'une partie de ces mayens et alpages à la Réforme protestante ; en effet, des Bernois catholiques auraient fui leur canton et trouvé refuge à Savièse. En échange de l'asile, ces Bernois auraient donné leurs mayens et alpages aux hommes de Savièse. Si aucune théorie ne peut être validée scientifiquement, il est fort probable que ces trois hypothèses soient - en partie du moins - véridiques. Aujourd'hui, certains mayens hors-cantons sont possessions de la Bourgeoisie, et il est interdit de vendre son chalet à un non-bourgeois (c'est par exemple le cas de la Vispille).

 
Ruines du château de la Soie

En 1219, le prince-évêque Landri du Mont construit le château de la Soie, ce qui détériore les relations entre l'évêché de Sion et la Maison de Savoie, qui voulait augmenter son influence en Haut-Valais. Le prince-évêque Guichard Tavelli est défenestré de ce même château en 1375 par la famille de la Tour, qui désirait s'émanciper de l'autorité épiscopale. Le château de la Soie sera finalement détruit en 1417 par les Patriotes. Les hommes de Savièse continuèrent cependant de s'y fortifier afin de renforcer leurs défenses face aux hommes de Conthey[10]. À cette époque, les escarmouches et tensions entre Contheysans et Saviésans au sujet de la source de la Morge et des terrains de la vallée du Sanetsch sont fréquents, ce qui a donné naissance et à une vive rivalité entre les communes voisines, rivalité entretenue pendant longtemps.

La communauté saviésanne apparaît en 1447[11].

Durant la Bataille de la Planta, le , les hommes de Savièse descendent à Sion prêter main-forte à l'évêque, assiégé par les Savoyards. Les adversaires profitent de l'absence des Saviésans pour piller et brûler la commune. Les villages de Neinda et Zuchuat seront détruits. En reconnaissance de l'aide apportée par les Saviésans, l'évêque de Sion Walter Supersaxo offre une bannière représentant l'épée de l'évêché à la commune de Savièse[7]. Cette épée symbolise le pouvoir temporel de l'évêque, le fond rouge de la bannière ses victoires militaires.

La Savoie abandonne sa majorie, dans le village de Drône, en 1540, et la maison de commune est bâtie en 1568. On suppose que c'est durant cette période que le village de Malerne disparaît. Les chapelles sont construites dans tous les villages, à l'exception de celui de Roumaz, entre les XVIIe et XXIe siècles. On en trouve également dans le hameau de Vuisse, aux Mayens-de-la-Zour, à l'entrée et sur le parcours du bisse du Torrent neuf, à la Grande Zour dans la vallée de la Morge ainsi qu'au foyer et home de Zambotte. La chapelle d'Ormône est dédiée aux rois mages, celle de Chandolin à Notre-Dame des Corbelins, celle de Granois à la Sainte-Trinité, celle de Drône à Saint-Jacques   et Saint-Christophe. À l'entrée du Torrent-Neuf, la chapelle est dédiée à Sainte Marguerite  , à la Grande Zour à Saint-Pierre et à la Vierge, à Vuisse à Nicolas de Flue, et aux Mayens-de-la-Zour à Sainte-Thérèse. La construction de ces chapelles est certainement due à la contre-réforme valaisanne, Chandolin étant le premier village à l'arrivée du canton de Berne et au départ de celui du Valais pour les commerçants transitant par le col du Sanetsch. La chapelle de Notre-Dame des Corbelins était d'ailleurs à l'époque un important lieu de pèlerinage. C'est également durant cette période que la Fête-Dieu fait son apparition.

Lors de l'arrivée des troupes françaises en Valais en 1798, une bataille a lieu dans les gorges de la Morge, à proximité du village de Chandolin. Les Saviésans et les Patriotes valaisans combattent face aux forces de Napoléon Bonaparte mais sont défaits.

De 1815 à 1839, Savièse est incorporée au district d'Hérens, avant de rejoindre le district de Sion.

Au XIXe siècle, la Municipalité et la Bourgeoisie sont séparées. Afin que les communes politiques puissent exister, les bourgeois se voient contraints de céder une partie de leurs biens à celles-ci. Aujourd'hui, la Bourgeoisie possède encore des mayens, alpages, forêts et divers types de terrains (vignes, près...). Jusqu'en 1848, les Sociétés des Hommes — sociétés dites du Privilège et présentes dans chaque village — organisaient la vie communautaire et politique des villages (travaux communautaires comme l'entretien des routes communales). Ces sociétés étaient composées exclusivement de bourgeois de Savièse. Les bourgeois géraient également les principales ressources de manière communautaire : des consortages s'occupaient de la répartition et de la distribution de l'eau. Les bourgeois étaient également responsables de la gestion des alpages, des forêts... Les Sociétés des Hommes existent encore aujourd'hui à Drône et à Ormône, mais elles n'ont plus de pouvoir politique.

Lors des élections de 1936, au cours desquelles il y aura deux morts (après ces événements, Savièse sera pendant quelques années la seule commune suisse où les militaires rentrant de leurs services se voient contraints de déposer leurs armes à l'arsenal de Sion), les libéraux, radicaux et socialistes s'unissent pour fonder le parti d'Entente. Ils obtiennent la présidence de Savièse ainsi que la majorité au Conseil Communal. Ils les conserveront pendant 80 ans, jusqu'en 2016, date à laquelle Sylvain Dumoulin, membre du Parti démocrate-chrétien, est élu président. À la suite de ce revers, la formation de l'Entente est dissoute. Ainsi, après les élections de 2020, il n'y aura plus de conseiller étiqueté Entente.

De 1941 à 1974, un camp militaire d'aviation et de DCA (défense contre avion) est installé à Zambotte, dans le village de Granois.

Politique modifier

Autorités communales modifier

 
Maison communale

Le Conseil communal de Savièse est composé de 11 membres élus tous les quatre ans ; il en va de même pour le juge et le vice-juge de commune. Il n'y a pas de conseil général (organe législatif) à Savièse. De ce fait, chaque conseiller est responsable et membre de plusieurs commissions, et celles-ci sont complétées par des habitants de la commune qui désirent s'investir au niveau politique. Il n'y a pas d'élection pour les membres des commissions, mais celles-ci doivent être acceptées par le Conseil communal. Le pouvoir législatif est représenté par l'assemblée primaire, lors de laquelle les autorités présentent les grands projets communaux ainsi que le budget de la Municipalité et où les citoyens peuvent voter et s'exprimer en présence du conseil communal.

Pour la législature 2021-2024, le Conseil communal se compose de 5 élus issus du parti démocrate-chrétien, 3 élus issus du parti libéral-radical, 1 élu issu du parti socialiste suisse, 1 élu issu de l'union démocratique du centre, et 1 élu issu du parti écologiste suisse. L'actuelle juge de commune est démocrate-chrétienne, et la vice juge membre de l'UDC[12].

Autorités cantonales et fédérales modifier

Pour les élections au Grand Conseil du Canton du Valais, les candidats résidant sur la commune de Savièse concourent pour les places à la députation et à la suppléance du district de Sion. Sur un total de 36 sièges (18 à la députation et 18 à la suppléance), au lendemain des élections cantonales du , 16 Saviésans sont élus (6 à la députation et 10 à la suppléance)[13]. Ainsi, Savièse est très bien représentée au niveau cantonal en comparaison avec les autres communes du même district (Arbaz, Grimisuat, Sion et Veysonnaz). Pour les élections au Conseil d'État (Valais), le socialiste Mathias Reynard, originaire et habitant de la commune, est le troisième meilleur élu du canton à la fin du premier tour[14]. Il confirme sa position au deuxième tour, le , et devient ainsi conseiller d'État, seul représentant du parti socialiste, pour le canton du Valais. Après son élection au Conseil d'État, il quitte ses fonctions de conseiller national sous la coupole fédérale, à Berne.

Au niveau fédéral, un des 8 conseillers nationaux représentant le Valais à Berne réside la commune ; il s'agit de l'UDC Jean-Luc Addor[15]. À noter que depuis 2003, il y a toujours eu un Saviésan au Conseil national (Suisse), et entre 2011 et 2020, toujours deux[16].

Présidents de Savièse modifier

Liste des présidents successifs[17]
Période Identité Étiquette Qualité
1823 1843 Jean-Batiste Jacquier ???  
1843 1853 Frédéric Dumoulin ???  
1853 1859 François-Adrien Dubuis ???  
1859 1863 Jean-Marie Reynard ???  
1863 1864 Charles-Joseph Héritier ???  
1864 1873 François-Adrien Dubuis ???  
1873 1888 Adrien Dubuis ???  
1888 1894 Basile Dubuis ???  
1894 1895 Jean Varone ???  
1895 1917 Jérôme Roten ???  
1917 1917 Joseph Luyet ???  
1917 1924 Joseph Reynard ???  
1924 1928 Victorien Dubuis ???  
1928 1935 Cyprien Varone ???  
1936 1939 Marc Héritier Entente de Savièse  
1940 1954 Raymond Héritier Entente de Savièse  
1955 1963 François Luyet Entente de Savièse  
1964 1976 Clovis Luyet Entente de Savièse  
1977 1989 Georges Héritier Entente de Savièse  
1990 2008 André Reynard Entente de Savièse  
2009 2016 Michel Dubuis Entente de Savièse  
2017 En cours Sylvain Dumoulin Parti démocrate-chrétien (PDC)  

Population et société modifier

Gentilés et surnoms modifier

Les habitants de la commune se nomment les Saviésans[18]. Ils sont surnommés lé Bojé ou Bougi (les couards ou chieurs en patois valaisan) les Tsaraoutes (ceux qui utilisent des chars à hutte ou les charognes, vauriens ou fainéants), lé Peca-Trépa (les mangeurs de tripes) et les Coquins[19].

Les habitants de la localité de Chandolin se nomment les Chandolinois et sont surnommés lé Choadzo, soit les sauvages en patois valaisan[20]. Ceux de la localité de Granois sont surnommés les Coquins[21] et ceux de la localité de Vouisse se nomment les Vouissards[22].

Démographie modifier

Évolution de la population modifier

Savièse compte 8 097 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 114 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 18,5 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Savièse entre 1850 et 2020[23],[1]

Au 31 décembre 2019, 1 691 personnes résident à Saint-Germain (y compris la Crettaz et Prinzières), 1402 à Ormône (y compris la Muraz et Diolly), 1276 à Drône (y compris la Sionne et Monteiller), 1150 à Granois, 928 à Chandolin (y compris Vuisse), 829 dans les hameaux des hauts de Savièse (les Binii, Prafirmin, Prarainson ou encore Mossevron) et 621 à Roumaz. La population totale de Savièse est donc de 7 897 habitants ; elle a quasiment doublé depuis les années 1990, ce qui témoigne de l'attractivité de la commune. Savièse est la treizième commune la plus peuplée du canton.[réf. nécessaire]

La commune compte 13,1 % d'étrangers à la fin de l'année 2020[24].

Pyramide des âges modifier

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 30,7 %, au-dessous de la valeur cantonale (31,7 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 27,9 %, alors qu'il est de 26,6 % au niveau cantonal[25].

La même année, la commune compte 3 882 hommes pour 4 055 femmes, soit un taux de 47,9 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,4 %)[25].

Pyramide des âges de Savièse en 2020 (%)[25]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,3 
90 ans ou +
1,1 
8,5 
75 à 89 ans
9,5 
17,7 
60 à 74 ans
18,7 
22,0 
45 à 59 ans
22,2 
19,7 
30 à 44 ans
18,9 
16,8 
15 à 29 ans
15,6 
15,0 
- de 14 ans
14,0 
Pyramide des âges dans le canton du Valais en 2020 (%)[25]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,2 
7,5 
75 à 89 ans
9,4 
16,8 
60 à 74 ans
17,7 
22,2 
45 à 59 ans
21,7 
20,3 
30 à 44 ans
19,4 
17,7 
15 à 29 ans
16,6 
14,9 
- de 14 ans
14,1 

Langues modifier

Le patois de Savièse est parlé quasiment par toute la population jusque dans les années 1950. En effet, les personnes nées avant 1950 sont de langue maternelle patoisante mais, devenu interdit, les enfants ont ensuite l'obligation de parler le français. À Savièse toutefois, le patois s'est conservé longtemps et aujourd'hui encore, de nombreux habitants de la commune le pratiquent.

L'expression Pa Capona, issue du patois saviésan et qui signifie « ne jamais abandonner, ne jamais capituler » est devenue un proverbe très connu en Valais et en Suisse. Elle était utilisée au départ par les Saviésans devant effectuer les travaux périlleux et entretenir le bisse du Torrent-Neuf. Elle est présente sur les badges de la Brigade d'instruction et d'entraînement des Forces aériennes suisses (br IE FA) de l'armée suisse.

Économie modifier

 
Vue de l'hôtel du Sanetsch

Savièse est l'une des principales régions viticoles du canton avec environ 300 hectares de vigne sur son territoire. C'est la cinquième plus grande commune viticole du Valais. Jusque dans les années 1950, la population saviésanne vit majoritairement de l'agriculture, de l'élevage et de la viticulture. Progressivement, la vigne supplante l'agriculture. À partir des années 1990, la proximité de Sion, devenu le centre économique du Valais central moderne et tourné vers le secteur tertiaire, ainsi que sa situation géographique et son ensoleillement rendent Savièse très attractive, augmentant énormément sa population en une vingtaine d'années et permettant de développer un grand nombre de nouvelles zones d'habitations ainsi qu'une zone artisanale à Redin, dans les villages de Roumaz et d'Ormône. Dès la fin du XXe siècle, la commune se dote de nombreuses infrastructures répondant aux besoins toujours croissants de sa population. Parmi les plus significatives, il y a le foyer et home de Zambotte, le centre scolaire de Moréchon, la crèche-nursery UAPE Snoopy et le centre médical de Saint-Germain centre.

Si le secteur tertiaire est le plus représenté au sein de la population aujourd'hui, le secteur primaire est tout de même encore bien présent, notamment grâce à l'important domaine viticole saviésan. Le tourisme s'est développé grâce au bisse du Torrent-Neuf et avec l'hôtel du Sanetsch, la région du col du Sanetsch offrant de nombreux sentiers de randonnée. La proximité des Diablerets a également favorisé l'activité touristique de la commune.

Culture et patrimoine modifier

Patrimoine bâti modifier

 
Une des passerelles du bisse du Torrent-Neuf
  • Construit dès 1430, le bisse du Torrent-Neuf ou bisse de Savièse est situé sur la commune et est l'un des plus célèbres et impressionnants de la région. Après des rénovations successives, il est définitivement fermé en 1934, remplacé dans son rôle de canal d'acheminement d'eau par le tunnel du Prabé[26]. Il fut réhabilité en 2005 grâce à l'appui de la commune de Savièse et de l'Association pour la sauvegarde du Torrent-Neuf[27]. Il est depuis lors une attraction touristique de la commune attirant de nombreux randonneurs ;
  • Le château de la Soie au sud-ouest de Granois, est construit en 1219 par Landri de Mont, évêque de Sion. C'est une résidence épiscopale. Guichard Tavelli y est défenestré en 1375. Le château est détruit durant l'affaire de Rarogne en 1417[28] ;
 
Église paroissiale de Saint-Germain
  • L’église paroissiale Saint-Germain, mentionnée déjà au XIe siècle, est détruite en 1475, puis reconstruite vers 1517 (clocher) et 1523 (nef) par l’architecte Ulrich Ruffiner. Deux chapelles latérales sont ajoutées en 1880, la nef est rallongée d’une travée et les vaisseaux latéraux élargis par des bas-côtés en 1933 -1935 par l’architecte Lucien Praz. La porte sculptée du portail principal date de 1687. À l’intérieur, le maître-autel de la seconde moitié du XVIIe siècle, est dédié à saint Germain de Paris. Les vitraux, mobilier et chemin de croix en mosaïque sont créés par Ernest Biéler, entre 1934 et 1948[28].
  • Les chapelles d'Ormône (Rois Mages, XVIIe et XVIIIe siècles) de Granois (Sainte-Trinité, reconstruite en 1973), de Chandolin (Notre-Dame des Corbelins 1666, transformée au XVIIIe siècle), de Sainte-Marguerite, de Drône (Saint-Christophe, 1684[28]) ;
  • Le pont du Diable, sur la route du Sanetsch ;
  • La maison de commune de 1580, construction maçonnée de trois niveaux ;
  • La maison de la culture ;
  • La Grande Maison ;
  • Le four banal de Drône ;
 
L'antenne de Savièse, située à Ormône, vue depuis Sion
  • De 1948 à 2005, Savièse possédait un émetteur de radiophonie d'ondes moyennes sur 1 485 kHz utilisant un fil d'antenne fixé sur une tour tubulaire en fer. Il fut démantelé en 2006.

Fêtes et évènements modifier

La Fête-Dieu de Savièse, l'une des plus réputées du canton, est organisée chaque année par un village de la commune différent (à l'exception de Roumaz et d'Ormône qui organisent conjointement la fête). Elle est suivie du bal de l'octave et du ou des bals des grenadiers. La Fête-Dieu à Savièse figure sur la Liste des traditions vivantes de Suisse[29].

La communauté saviésanne perpétue et transmet de nombreuses traditions de divers ordres (religieux, profane, social...), notamment :

  • le bon an a tui (bonne année à tous dans le patois local), où tous les 1ers janvier de l'an, le président de commune adresse ses bons vœux à la population depuis le balcon de la maison communale.
  • le carnaval de Savièse, autrefois célébré dans le quartier du Petit-Paris, au cœur du village de Granois, et qui se déroule désormais à la Halle des Fêtes de Saint-Germain.
  • la préparation et la distribution du pain par les Sociétés des Hommes, à Drône et à Ormône, pendant la fête de Pâques.
  • le bal de la mi-été, à la Grande Zour (dans la vallée de la Morge) tous les 15 août.
  • les soirées animées de Drône Bouge, le dernier week-end d'août.
  • la Fête de la Courge, à Chandolin, un dimanche du mois d'octobre[30].
  • l'inalpe, la désalpe et les transhumances dans les alpages pendant l'été.
  • les caves ouvertes, dans le courant du mois de mai et qui ont lieu partout à travers le Valais, à l'occasion desquelles les propriétaires encaveurs de Savièse présentent et font déguster leur nouveau millésime. De manière générale, la culture de la vigne et du vin est très importante au sein de la communauté saviésanne, de nombreuses familles possédant et travaillant encore leurs vignes[31].
  • les différents bals organisés par les cafés de la commune.

Culture locale modifier

Savièse possède également ses spécialités culinaires, comme le flon, tarte aux fruits, généralement à la pomme, le gâteau saviésan, sii (un dessert local à base de pain de seigle imbibé de Dôle[32]) ou encore la rochya (raclette).

De nombreux organismes, notamment la Fondation Bretz-Héritier[33], s'emploient pour la sauvegarde du patrimoine saviésan. Il existe un dictionnaire patois-français du parler de Savièse ainsi qu'une large documentation écrite sur l'histoire, le patrimoine et la culture de la commune (avec entre autres un livre sur la Fête-Dieu et un autre sur le costume traditionnel)[34].

Patrimoine naturel modifier

 
Vue du glacier de Tsanfleuron
  • Le col et la région du Sanetsch ;
  • Les lapis du glacier de Tsanfleuron ;
  • Les étangs des hauts de Savièse (Mouchy, Arvige, des Rochers ou encore Motone) ;
  • Les bisses de Lentine, du Tsampé, de Déjore et de Sainte-Marguerite, l'ancien bisse de Couluirette.

Arts modifier

 
Maison de la culture

L'École de Savièse désigne les artistes peintres ayant trouvé l'inspiration à Savièse ou y ayant vécu (Raphaël Ritz, Ernest Biéler, Albert Chavaz, etc.). Certaines de leurs œuvres sont conservées à la maison de commune.

Le centre culturel du Baladin est créé en 1999. Outre une programmation variée et riche (pièces de théâtre, concerts, conférences, débats...), il accueille également de nombreuses représentations des sociétés communales, comme les fanfares, les chorales ou encore les troupes de théâtre.

La maison de la culture, située au centre du village de Saint-Germain, est une ancienne bâtisse villageoise typique totalement rénovée en 2008 et accueillant aujourd'hui des expositions temporaires[35].

La Grande Maison, bâtiment historique niché au cœur du vieux village de Chandolin, propose des offres de théâtre, de restauration et de chambres d'hôtes[36].

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blasonnement :
« De gueules à l'épée d'argent garnie d'or posée en pal[37]. »

Les armoiries de Savièse sont attestées dès 1476 et se retrouvent notamment sur une clé de voûte de 1525 et une porte de l'église de Savièse de 1687. Elles font référence à la contribution de Savièse dans la bataille de la Planta[38].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel »  , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes »   [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux »   [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. « Quels sont les alpages saviésans (nom courant et nom patois) ? - Fondation Bretz-Héritier », sur Fondation Bretz-Héritier, (consulté le ).
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  6. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 121
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  10. « Une histoire », sur saviese.ch
  11. « Village de Drône », sur drone-bouge.ch (consulté le ).
  12. « Autorités communales :  : Municipalité de Savièse :  : Administration communale :  : Commune de Savièse :  : Valais :  : Suisse », sur saviese.ch (consulté le ).
  13. « Votations, élections », sur vs.ch (consulté le ).
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  16. « Membres du Conseil national A–Z »
  17. Archive communale
  18. Charles Knapp (dir.), Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 6 : Toffen - Zybachsplatte, Neuchâtel, Victor Attinger, 1902-1910, p. 191 [détail des éditions] [lire en ligne (page consultée le 17.11.2022)]
  19. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 123
  20. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 25
  21. Raphy Rappaz, Les sobriquets des localités du Valais romand, Sion, Éditions Fiorina, , 3e éd., 290 p., p. 29
  22. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 145
  23. « Évolution de la population des communes 1850-2000 »  , sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  24. Grégoire Baur, « Le duel des villes: Conthey-Savièse, et au milieu coule une rivière », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  25. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge »  , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  26. « torrent-neuf.ch/index1.php?pag… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  27. « torrent-neuf.ch/index1.php?pag… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  28. a b et c Guide artistique de la Suisse : Fribourg, Freiburg, Valais, Wallis, vol. 4b, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 604 p. (ISBN 978-3-906131-99-3), p. 420.
  29. « Traditions », sur www.lebendigetraditionen.ch (consulté le )
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  37. « Savièse », sur www.aveg.ch (consulté le ).
  38. Armorial valaisan, Zurich, Orell Fuessli, , 304 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 231.

Voir aussi modifier

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Fonds d'archives modifier

  • Fonds : Savièse, Commune (1297-1951) [14,60 mètres]. Cote : CH AEV, AC Savièse. Sion : Archives de l'État du Valais (présentation en ligne).

Liens externes modifier