Rue Albert-Lautman

rue de Toulouse, en France

La rue Albert-Lautman (en occitan : carrièra Albert Lautman) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France.

Rue Albert-Lautman
Image illustrative de l’article Rue Albert-Lautman
La rue Albert-Lautman et l'entrée de l'université Toulouse-Capitole.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 25″ nord, 1° 26′ 21″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Métropole Toulouse Métropole
Ville Toulouse
Secteur(s) 1 - Centre
Quartier(s) Arnaud-Bernard
Début no 2 rue des Puits-Creusés et no 12 rue Antoine-Deville
Fin no 7 rue des Salenques et no 43 rue des Lois
Morphologie
Longueur 134 m
Largeur m
Odonymie
Anciens noms Rue des Lausimes (XVe siècle)
Rue des Études (XVe – XVIIIe siècle)
Rue l'Invincible (1794)
Rue de l'Université (1806-1945)
Nom actuel 30 novembre 1945
Nom occitan Carrièra Albert Lautman
Histoire et patrimoine
Lieux d'intérêt Université Toulouse-Capitole
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Notice
Archives 315553974437
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
(Voir situation sur carte : Toulouse)
Rue Albert-Lautman
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Albert-Lautman

Situation et accès modifier

Description modifier

La rue Albert-Lautman est une voie publique. Elle se trouve dans le quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 - Centre. Elle appartient au site patrimonial remarquable de Toulouse.

Elle naît de la place Anatole-France, au carrefour de la rue des Puits-Creusés et de la rue Antoine-Deville, dans le prolongement de la rue Valade. Longue de 134 mètres, elle est parfaitement rectiligne, orientée au nord-est, et une largeur régulière de 8 mètres. Elle reçoit la rue Urbain-Vitry à droite. Elle se termine au carrefour que forme la place du Peyrou avec la rue des Lois et la rue des Salenques. Elle est prolongée à l'est par la rue Émile-Cartailhac qui aboutit à la place Saint-Sernin.

La chaussée compte une seule voie de circulation automobile en sens unique, de la place Anatole-France vers la rue des Salenques. Elle appartient à une zone de rencontre et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Il n'existe pas de bande, ni de piste cyclable, quoiqu'elle soit en double-sens cyclable.

Voies rencontrées modifier

La rue Albert-Lautman rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Rue des Puits-Creusés (g)
  2. Rue Antoine-Deville (d)
  3. Rue Urbain-Vitry (d)
  4. Rue des Salenques (g)
  5. Rue des Lois (d)

Odonymie modifier

 
Portrait d'Albert Lautman.

Le nom de la rue rend hommage à Albert Lautman (1908-1944), philosophe et résistant français[1]. Né le à Paris, il grandit à Nice. Il étudie ensuite au lycée Condorcet et réussit le concours d'entrée à l’École normale supérieure en 1926. Sous la direction de son professeur, Léon Brunschvicg, il s'intéresse particulièrement à la philosophie des mathématiques. Il réussit l'agrégation et enseigne à la faculté des Lettres de Toulouse où il se fixe avec son épouse, Suzanne Perreau-Detrie. Officier de réserve, il est mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, mais il est fait prisonnier en . Il s'évade le , gagne la « zone libre » et revient à Toulouse. Il rejoint l'Armée secrète et s'occupe, au sein du réseau Pat O'Leary, puis du réseau Françoise, des filières d'évasion vers l'Espagne. En , il devient avec Albert Carovis un des responsables du secteur I de l'Armée secrète, autour de Grenade. Le , alors qu'il cherche à entrer en contact avec son frère Jules, résistant et incarcéré à la prison Saint-Michel, il est lui-même arrêté. Emprisonné jusqu’au , il fait partie des prisonniers déportés dans le « Train fantôme ». Le , alors que les détenus attendent à Bordeaux, il est conduit avec dix autres personnes au fort du Hâ, puis au camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle, où il est fusillé le 1er août par les autorités allemandes[2],[3].

Au XVe siècle, la rue était connue comme la rue des Études, car elle se trouvait au cœur du quartier universitaire de la ville[4]. Elle était bordée, au sud, par le couvent des Cordeliers, où étaient dispensés des cours de théologie et de droit canonique, et par le collège de Narbonne, qui accueillait des étudiants du diocèse de Narbonne. En 1794, pendant la Révolution, elle fut désignée comme la rue l'Invincible, mais ce nom ne subsista pas[5]. En 1806, après la refondation et la réorganisation de l'université par Napoléon Ier, elle devint la rue de l'Université, nom qu'elle conserva jusqu'en 1945[6]. Il est remarquable cependant que le nom d'Albert Lautman ait été mal orthographié en Lautmann et que cette erreur se soit conservée jusqu'à la rectification du conseil municipal du 22 octobre 2021[7].

Histoire modifier

Patrimoine et lieux d'intérêt modifier

Université Toulouse-Capitole modifier

  • no  2-4 : université Toulouse-Capitole.
    En 1515, le parlement de Toulouse ordonne aux capitouls de construire six écoles pour l'enseignement du droit, mais les bâtiments actuels ont été élevés en plusieurs phases au cours du XIXe siècle. En 1807, la nouvelle école de droit, qui devient rapidement faculté de droit au sein de l'université réorganisée par Napoléon Ier, s'installe dans les bâtiments dessinés par l'architecte de la ville Jacques-Pascal Virebent. En 1840, de nouveaux travaux sont exécutés par l'architecte Auguste Virebent, qui dessine le plan de reconstruction de l'aile droite, achevé seulement en 1878. En 1886, la faculté des lettres est installée à côté de la faculté de droit, dans un nouveau bâtiment à l'angle de la rue des Salenques. Mais après la scission de l'université de Toulouse en 1969, la faculté des lettres s'installe au Mirail, la nouvelle université de Toulouse-I conservant l'ensemble du site de la rue Lautman.
    L'université se compose de plusieurs corps de bâtiments entre la rue des Puits-Creusés, la rue Albert-Lautman et la rue des Salenques. Le bâtiment principal, à un étage, développe une longue façade de 18 travées. Les cinq travées centrales forment le corps central, qui se distingue par des fenêtres en plein cintre et une grande porte[8].

Immeubles modifier

  • no  1-3 : immeubles.
    Les immeubles sont construits, probablement en même temps et pour le même propriétaire, vers 1859, à l'emplacement du collège de Narbonne. Ce collège médiéval occupait un vaste emplacement entre les rues Antoine-Deville (actuels no 8 à 12) et Albert-Lautman, devenu après le XVIe siècle la propriété des Carmélites, qui l'avaient vendu en 1857. Il est probable qu'une partie des élévations du XVIIIe siècle aient été conservées dans la cour intérieure du bâtiment actuel[9],[10].

Notes et références modifier

  1. Salies 1989, vol. 2, p. 94.
  2. Julien Lucchini, « LAUTMAN Albert », Le Maitron. Dictionnaire biographique. Fusilles, guillotinés, exécutés, massacrés. 1940-1944, sur site de l'université Paris-I (consulté le 30 janvier 2019).
  3. Elerika Leroy, « Albert Lautman », sur site du Mémorial François Verdier Forain - Libération Sud (consulté le 30 janvier 2019).
  4. Salies 1989, vol. 1, p. 445.
  5. Salies 1989, vol. 2, p. 19.
  6. Salies 1989, vol. 2, p. 544.
  7. « Notice no 315550003234 », Au nom de la voie, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse, 20 septembre 2021 (consulté le ).
  8. Notice no IA31130498, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  9. Notice no IA31130490, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  10. Notice no IA31130491, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier