Pierre Lampué (Paris, 1899 - id., 1987) est un juriste français. Spécialiste du droit colonial, il est l'auteur, en collaboration avec Louis Rolland, du précis Dalloz de législation colonial[1].

Pierre Lampué
Fonctions
Membre du Conseil supérieur de la magistrature

(8 ans)
Juge à la Cour arbitrale de la Communauté

(1 an)
Biographie
Nom de naissance Pierre Lampué
Date de naissance
Lieu de naissance 5e arrondissement de Paris
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès 7e arrondissement de Paris
Nationalité française
Diplômé de École libre des sciences politiques
Faculté de droit de l'université de Paris
Distinctions Commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur

Biographie

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Pierre Lampué naît le dans le 5e arrondissement[2]. Il est le fils de Mario Lampué[3], chef de bureau à la préfecture de la Seine[3],[4], et de son épouse, Amélie née Thiriot[3]. Il suit des études à l'École libre des sciences politiques, dont il sort diplômé, ainsi qu'à la faculté de droit de l'université de Paris[5]. Docteur en droit, il est d'abord chargé de cours de droit constitutionnel à l'université de Rennes[4] puis, semble-t-il, à l'université de Caen[4]. En , il est reçu au concours national de l'agrégation en droit (section droit public) avec Henri Dupeyroux, Marcel Waline et André Decencière-Ferrandière[6]. Le , il est nommé, à compter du suivant, professeur de droit constitutionnel et international public[7]. En , il est candidat aux élections législatives dans la 1re circonconscription de Caen[8],[9]. Mais Camille Blaisot, ministre de la Santé publique, est élu dès le premier tour[8],[9].

En , il est mobilité comme lieutenant de réserve d'infanterie[10]. Il regagne Caen après l'armistice[10]. Affecté à Paris en , il y est nommé professeur en [4]. Il enseigne, en outre, à l'École nationale de la France d'outre-mer et est chargé de mission à la faculté de droit de Saïgon en puis au Centre d'études juridiques de Tunis en , à l'École française de droit du Caire en et à l'Institut Henri-Vizioz de Fort-de-France en [11]. Il prendra sa retreinte en [12].

En , il cosigne — avec Suzanne Bastid, Georges Burdeau, René Capitant, Charles Eisenmann et Marcel Sibert, cinq de ses collègues à la faculté de droit de Paris — la « Consultation de six professeurs de droit public sur la Communauté européenne de défense » publiée le , en deux pleines pages, par Le Monde[13].

En , il est nommé membre de la Cour arbitrale de la Communauté[14],[15],[16],[17]. En , il est le seul juriste à admettre la régularité de la procédure de révision de la Constitution mise en œuvre par Charles de Gaulle pour l'adoption du projet de loi relatif à élection au suffrage universel direct du président de la République, à savoir le recours, non pas à l'article 89 de la Constitution, mais à son article 11[18]. En , il est nommé, pour quatre ans, membre du Conseil supérieur de la magistrature[19],[12]. En , il cofonde, avec René Cassin, l'Institut international de droit d'expression française[20],[21],[22],[23]. En , il est fait commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur[12],[11]. En , il est reconduit, pour quatre ans, au Conseil supérieur de la magistrature[24].

Pierre Lampué meurt le à Paris[20],[25].

Notes et références

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  1. Barrière 1993, n. 2, p. 57.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. a b et c Qui est qui en France 1977, s.v.Pierre Lampué, p. 975.
  4. a b c et d Renucci 2011, n. 4, p. 62.
  5. Rabany 1924, p. 572.
  6. Arrêté du , art. 2.
  7. Décret du , art. 2.
  8. a et b Annales de la Chambre des députés 1933, p. 2141, col. 1.
  9. a et b Milhaut et al. 1933, p. 33.
  10. a et b Levasseur 1987, p. 206.
  11. a et b Marchés tropicaux et méditerranéens 1965, p. 1245.
  12. a b et c Levasseur 1987, p. 207.
  13. Milet 2012, § 5.
  14. Décision du , art. unique.
  15. Borella 1959, p. 577.
  16. Decheix 1987, p. 209.
  17. Maus 2014, n. 61, p. 59.
  18. Avril 1987, no 50.
  19. Décret du , art. 1er.
  20. a et b Decheix 1987, p. 208.
  21. Lechat 1994, p. 13.
  22. Levasseur 1987, p. 205.
  23. Singaravélou 2011, p. 321.
  24. Décret du , art. 1er.
  25. Journal de l'année 1988, s.v.Pierre Lampué, p. 510, col. 1.

Voir aussi

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Documents officiels

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Bibliographie

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  • [Annales de la Chambre des députés 1933] Annales de la Chambre des députés : débats parlementaires, t. 147, Paris, Journal officiel, , 32 cm (BNF 32693798, SUDOC 039202682, lire en ligne).
  • [Avril 1987] Pierre Avril, La Ve République : histoire politique et constitutionnelle, Paris/Paris, Presses universitaires de France, coll. « Droit fondamental / Droit politique et théorique » (no 6), , 1re éd., 1 vol., 325, 22 cm (ISBN 2-13-040189-9, EAN 9782130401896, BNF 35019343, SUDOC 001459309, lire en ligne).
  • [Barrière 1993] Louis-Augustin Barrière, Le statut personnel des musulmans d'Algérie de à (texte remanié de la thèse de doctorat en droit, préparée sous la direction de Nicole Dockès-Lallement, et soutenue à l'université Lyon-III – Jean-Moulin en ), Dijon, Presses de l'université de Bourgogne, coll. « Publications du centre Georges-Chevrier pour l'histoire du droit » (no 12), , 1re éd., 1 vol., 490, 24 cm (ISBN 2-901074-12-X, EAN 9782901074120, BNF 36671174, SUDOC 003121097, lire en ligne).
  • [Borella 1959] François Borella, « L'évolution de la Communauté », Annuaire français de droit international, vol. 5,‎ , p. 2e partie (« Chroniques »), 4e sous-partie (« Questions internationales intéressant la France »), art. no 2, p. 761-783 (DOI 10.3406/afdi.1959.1466, lire en ligne, consulté le ).
  • [Decheix 1987] Pierre Decheix, « Le professeur Lampué est mort », Penant : revue de droit des pays d'Afrique, no 795,‎ , p. 208-209.
  • [Falconieri 2012] Silvia Falconieri, « Pierre Lampué », dans Florence Renucci (dir.), Dictionnaire des juristes ultramarins : XVIIIe – XXe siècles (rapport), Paris, Mission de recherche Droit et Justice, , 1re éd., 1 vol., 320-[8]-[1], 30 cm (BNF 43544003, SUDOC 170173097, présentation en ligne), p. 167-172.
  • [Journal de l'année 1988] Journal de l'année : du au , Paris, Larousse, , 1re éd., 1 vol., 516, 24 cm (BNF 34382722, lire en ligne), 9e partie (« Nécrologie »), p. 510, col. 1, s.v.Pierre Lampué (lire en ligne).
  • [Kirsch 1987] Martin Kirsch, « Le professeur Lampué et le Penant », Penant : revue de droit des pays d'Afrique, no 795,‎ , p. 210.
  • [Lechat 1994] Philippe Lechat, « Regards sur le droit d'outre-mer », Revue juridique polynésienne, no 1,‎ , p. 17 p. (lire en ligne, consulté le ).
  • [Levasseur 1987] Georges Levasseur, « Pierre Lampué », Penant : revue de droit des pays d'Afrique, no 795,‎ , p. 205-207.
  • [Machelon et Mathieu 2012] Jean-Pierre Machelon et Bertrand Mathieu, « La nomination des membres du Conseil supérieur de la magistrature sous la IVe et la Ve République (-) », dans Conseil supérieur de la magistrature, Rapport d'activité , Paris, La Documentation française, , 1re éd., 1 vol., 396, 24 cm (ISBN 978-2-11-009011-9, présentation en ligne, lire en ligne), 2de partie (« Étude »), p. 165-234.
  • [Marchés tropicaux et méditerranéens 1965] « Le professeur Lampué, commandeur de la Légion d'honneur », Marchés tropicaux et méditerranéens, vol. 21e année,‎ , p. 1245 (lire en ligne, consulté le ).
  • [Maus 2014] Didier Maus, « La mise en œuvre institutionnelle de la Communauté », dans Philippe Oulmont et Maurice Vaïsse (dir.), De Gaulle et la décolonisation de l'Afrique subsaharienne (actes du colloque organisé par la Fondation Charles-de-Gaulle et tenu à Paris, les et , à l'occasion des cinquante ans des Indépendances africaines), Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », (réimpr. 2016), 1re éd., 1 vol., 243-[8], 24 cm (ISBN 978-2-8111-1033-8, EAN 9782811110338, SUDOC 181657864, présentation en ligne, lire en ligne), 1re partie (« De Brazzaville à la Communauté »), chap. 3, p. 43-.
  • [Milet 2012] Marc Milet, « Les publicistes français et la CED : controverse doctrinale et engagement civique », Relations internationales, no 149 : « Juristes et relations internationales »,‎ , art. no 8, p. 101-113 (DOI 10.3917/ri.149.0101, résumé, lire en ligne, consulté le ).
  • [Milhaut et al. 1933] Albert Milhaud (préf. de) et al., Les élections législatives des et , d'après les procès-verbaux officiels : les deux tours de scrutin, par circonscription et par canton, Paris, G. Roustan, coll. « Collection des politiques contemporains », , 1re éd., 1 vol., XI-286, in-8o (25 cm) (BNF 32451311, SUDOC 092861008, lire en ligne).
  • [Rabany 1924] Charles Rabany, « Les Conseils du contentieux administratif des colonies, par Pierre Lampué », Revue générale d'administration, vol. 47e année, no 6,‎ , p. 6e partie (« Bibliographie »), compte rendu no 3, p. 572 (lire en ligne, consulté le ).
  • [Renucci 2011] Florence Renucci, « La “décolonisation doctrinale” ou la naissance du droit d'outre-mer : – début des années  », Revue d'histoire des sciences humaines, no 24 : « Décolonisation et sciences humaines »,‎ , p. 1re partie (« Dossier »), art. no 4, p. 61-76 (DOI 10.3917/rhsh.024.0061, résumé, lire en ligne, consulté le ).
  • [Singaravélou 2011] Pierre Singaravélou (préf. de Christophe Charle), Professer l'Empire : les “sciences coloniales” en France sous la IIIe République (texte remanié de la thèse de doctorat en histoire contemporaine, préparée sous la direction de Christophe Charle, et soutenue à l'université Paris-I – Panthéon-Sorbonne en ), Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire contemporaine » (no 3), , 1re éd., 1 vol., 409, 16 × 24 cm (ISBN 978-2-85944-678-9, EAN 9782859446789, BNF 42568681, SUDOC 157448207, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Qui est qui en France 1977] « Pierre Lampué », dans Qui est qui en France, - : dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France et à l'étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, Paris, J. Lafitte et A. Hébrard, , 13e éd., 1 vol., 1680, 31 cm (ISBN 2-85784-013-6, SUDOC 169227545), p. 975.

Liens externes

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