Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance (ou born again en anglais, littéralement « né de nouveau ») ou encore le qualificatif « régénéré », caractérise un individu qui estime avoir vécu une régénération d'ordre spirituel par le Saint-Esprit en conséquence de sa repentance et de sa réconciliation avec Dieu, devenant ainsi « enfant de Dieu ».

Origine

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L'expression fait référence à plusieurs passages de la Bible[1], dont l'entretien de Jésus avec Nicodème[2], où Jésus explique que pour rentrer dans le Royaume de Dieu, l'homme doit renaître de l'Esprit[3].

La rencontre de Paul sur le chemin de Damas avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de « nouvelle naissance »[4].

Histoire

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En 1527, la régénération après repentance symbolisée par le baptême, est le premier point de la Confession de Schleitheim publiée par les frères Suisses, un groupe d’anabaptistes à Schleitheim[5],[6]. Cette confession sera à l'origine de la doctrine de l’Église de professants, qui accorde également la même importance à la nouvelle naissance[7],[8]. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'expression et le concept sont devenus principalement associés au christianisme évangélique[9].

Positions

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Christianisme évangélique

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Les chrétiens évangéliques font de la nouvelle naissance, après repentance et profession de foi, un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens[10],[11]. En pratique, ce terme fait référence à une conversion au christianisme lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre Jésus pour le Salut[12],[13],[14]. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le baptême du croyant[15]. Dans certains courants, notamment baptiste, il est synonyme du baptême du Saint-Esprit[16]. Dans les courants du pentecôtisme, du mouvement charismatique évangélique et du mouvement néo-charismatique, il s'agit d'une expérience distincte du baptême du Saint-Esprit[17],[18].

Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la sanctification du croyant[19]. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la sanctification complète [20].

Église réformée de France

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La déclaration de foi de l'Église réformée de France de 1938 mentionne la nouvelle naissance[21]. Pour le théologien réformé Élian Cuvillier, la nouvelle naissance est « une redéfinition, une réorientation de mon existence. »[22].

Anglicanisme

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Dans l'anglicanisme, la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du baptême d'eau[23].

Luthéranisme

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Dans le luthéranisme, la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le Saint-Esprit renouvelle la foi d'une personne, lors du baptême d'eau[24].

Catholicisme

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Le terme de nouvelle naissance n'est pas employé par le catholicisme, qui identifie la régénération avec le sacrement du baptême et parle plutôt de « baptisé » [25].

Critique

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Certains auteurs sont restés sceptiques face à l'interprétation de la nouvelle naissance. En effet ce concept est surtout développé dans l'évangile de Jean, alors que les autres évangiles sont discrets sur le sujet[26], ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.

Notes et références

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  1. Robert Paul Lightner, Handbook of Evangelical Theology, Kregel Academic, USA, 1995, p. 199
  2. Jn 3,3–8.
  3. Sébastien Fath, Du ghetto au réseau: Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, Genève, 2005, p. 37-38
  4. J. Dwight Pentecost, New Wine: A Study of Transition in the Book of Acts, Kregel Academic, USA, 2010, p. 100
  5. J. Philip Wogaman, Douglas M. Strong, Readings in Christian Ethics: A Historical Sourcebook, Westminster John Knox Press, USA, 1996, p. 141
  6. Donald F. Durnbaugh, The Believers' Church: The History and Character of Radical Protestantism, Wipf and Stock Publishers, USA, 2003, p. 65, 73
  7. Michael Edward Williams, Walter B. Shurden, Turning Points in Baptist History, Mercer University Press, USA, 2008, p. 91
  8. Philip LeMasters, Discipleship Between Creation and Redemption: Toward a Believers' Church Social Ethic, University Press of America, USA, 1997, p. 2
  9. Brian Stiller, Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century, Éditions Thomas Nelson, États-Unis, 2015, p. 34.
  10. Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, p. 236.
  11. Orlando O. Espín, James B. Nickoloff, An Introductory Dictionary of Theology and Religious Studies, Liturgical Press, États-Unis, 2007, p. 425.
  12. Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity, Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, p. 142.
  13. Wesley Peach, Itinéraires de conversion, Les Editions Fides, Anjou, 2001, p.s 56-57.
  14. Stephen J. Hamilton, “Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism, Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55
  15. Michael J. Meiring, Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials, Wipf and Stock Publishers , États-Unis, 2009, p. 117.
  16. Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, États-Unis, 2001, p. 138.
  17. Allan Anderson, An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity, Cambridge University Press, UK, 2013, p. 184.
  18. Veli-Matti Karkkainen, The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, p. 39.
  19. Justo L. González, Essential Theological Terms, Westminster John Knox Press, USA, 2005, p. 155
  20. Roger E. Olson, The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 319
  21. André Gounelle, « La déclaration de foi de l'Église Réformée de France », sur le blog d'André Gounelle (consulté le )
  22. Élian Cuvillier, Étranges témoins de la Passion : Jésus, mort "pour nous", Lyon, Olivétan, , 87 p. (ISBN 978-2-35479-031-8, lire en ligne), cité par Christophe Paya, Repères de théologie pratique – 3, ThEv vol. 10, n°1, 2011, pp.85-94.[1]
  23. Paul F. M. Zahl, The Protestant Face of Anglicanism, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 1998, p. 98.
  24. Carl Ferdinand Wilhelm Walther, Sermons and prayers for Reformation and Luther commemorations, Joel Baseley, États-Unis, 2008, p. 27.
  25. John F. McHugh, The International Critical Commentary, T&T Clark, États-Unis, 2009, p. 227.
  26. CF. LeFevre, Williamson, ID., The Gospel anchor. Troy, États-Unis, 1832, p. 66.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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