Lycée Champollion

établissement public d'enseignement français situé à Grenoble
Lycée Champollion

Description de cette image, également commentée ci-après
Entrée principale du lycée Champollion.
Histoire et statut
Fondation 1887
Type Lycée public
Administration
Académie Académie de Grenoble
Proviseur Manuel Neves
Proviseur adjoint Aline Dupuis (Secondaire), Sandrine Domenech (CPGE)
Études
Population scolaire 1942 élèves (2021)
Formation Général, classe préparatoire aux grandes écoles
Options Grec ancien, Latin, Arts plastiques, Musique
Langues Allemand, Anglais, Espagnol, Italien
Localisation
Ville Grenoble
Pays Drapeau de la France France
Site web https://www.lycee-champollion.fr/
Coordonnées 45° 11′ 16″ nord, 5° 43′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Grenoble
(Voir situation sur carte : Grenoble)
Lycée Champollion

Le lycée Champollion est un établissement français d'enseignement secondaire et supérieur situé à Grenoble, au 1 cours Lafontaine, près de la place Victor-Hugo. Le lycée est nommé en hommage à l'égyptologue Jean-François Champollion, d'origine dauphinoise par son père, et ayant vécu de nombreuses années à Grenoble.

Le lycée Champollion possède également des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques (MPSI, MP2I, PCSI, BCPST), littéraires (Khâgnes A/L, et LSH), économiques et commerciales (ECE et ECS).

À la rentrée 2021, le lycée Champollion comptait 1 942 élèves (1073 en CPGE et 869 dans le secondaire)[1].

Histoire modifier

Du début du XVIIIe siècle jusqu'en 1887, l'actuel lycée Stendhal est l'unique établissement d'enseignement secondaire de Grenoble et de l'Isère. Parmi ses élèves, il compte Jean-François Champollion. L'époque de Jules Ferry, vers 1880, privilégie l'enseignement public et à Grenoble, un maire, Édouard Rey, aide au mouvement de scolarisation en profitant de l'expansion démographique que connaît alors la ville, ainsi que de l'espace libéré par la destruction des remparts Haxo.

C'est en 1882 qu'est décidée la construction d'un nouveau lycée sur un terrain de 28 000 m2 situé entre les anciennes fortifications et le nouveau quartier de la gare. Il est alors prévu pour 1 000 élèves (400 internes, 100 demi-pensionnaires, 500 externes). Son budget de construction ne devra pas dépasser 2 millions de francs. À terme, il atteindra 3 millions et demi, partagés par moitié entre la ville et l'état. La municipalité a recours à un architecte de renom, grand prix de Rome, réalisateur du lycée Buffon à Paris et de la prison de la Santé : Joseph Auguste Émile Vaudremer. On ne lésina pas sur la qualité des matériaux employés : bois des forêts de Chartreuse, pierres de Villebois (Ain) et de l'Estaillade (Drôme) ; sur l'hygiène et le confort : chauffage central à vapeur, tout-à-l'égout. Mais on en resta à l'éclairage au gaz.

Le lycée est inauguré pour la rentrée d'octobre 1887 faisant l'objet de nombreuses critiques. Les unes portant sur le dépassement financier, les autres sur son architecture qualifiée, au choix, de « mégisserie », de « séchoir à tabac », voire « d'hôpital d'incurables ». Édouard Rey ne sera pas réélu en 1888, et la construction du nouvel établissement ne semble pas avoir été étrangère à son échec électoral.

 
Jean-François Champollion, égyptologue à l'origine du déchiffrement des hiéroglyphes.

En 1923, ce lycée de garçons sera baptisé Champollion, après avoir failli prendre le nom de Barnave. Mais 1922 marquait le centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes et c'était l'occasion de rendre hommage à deux frères très liés à la vie grenobloise, Jacques-Joseph Champollion employé à la bibliothèque municipale et plus particulièrement Jean-François Champollion qui a vécu près de 17 ans à Grenoble avant de devenir illustre le en révélant le déchiffrement des hiéroglyphes devant les membres de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Près de deux siècles plus tard, leur maison familiale deviendra le musée Champollion.

La statue de la salle des professeurs n'est qu'une copie du plâtre de Bartholdi légué par sa veuve en 1905 à la ville de Grenoble et installé au lycée (modèle lui-même de l'œuvre en marbre que l'on trouve dans la cour de la Sorbonne), l'original ayant été récupéré par l'actuel musée de peinture au moment de la mise en service de son nouveau bâtiment en 1994[2].

Au départ, l'établissement accueillait des élèves des classes enfantines (5-6 ans) aux classes préparatoires (« Saint Cyr » et « mathématiques spéciales »), si bien que l'on pouvait y passer 13 ans de sa jeunesse. Au fil des décennies, il perdra ses classes primaires, puis son premier cycle, verra gonfler le second cycle et se multiplier les classes préparatoires. Prévu pour 1 000 élèves, il en accueillera jusqu'à 2 500, dont 200 seulement seront toujours internes.

Bien des péripéties marqueront son existence : la guerre, les réformes, les frondes scolaires, constituant une histoire dense et colorée, mais cependant semblable à celle de bien d'autres lycées de grandes villes.

Enseignements modifier

Le lycée abrite des élèves qui préparent le baccalauréat général. Le lycée accueille des CPGE littéraires (Khâgnes A/L, et LSH), économiques et commerciales (ECG), et scientifiques (MP, MPI, PC, PSI, BCPST).

Les langues enseignées modifier

Liste des langues selon l'ordre alphabétique :

Options modifier

  • Science de l'ingénieur
  • Latin
  • Arts plastiques
  • Musique
  • Japonais

Classement modifier

Classement du Lycée modifier

En 2018, le lycée se classe 1e sur 43 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 70e sur 2277 au niveau national[3]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtiennent le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[4].

Classements des CPGE modifier

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2021 (2018), L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2020 (resp. 2017) :

D'après ce classement, le Lycée Champollion compte plusieurs des meilleures classes de CPGE à l'échelle nationale.

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Classement
national
MP / MP* [5] 16 / 62 élèves (2017)

49 / 108 élèves (2020)

25,8 % (2017)

45,4 % (2020)

14e (2017)
sur 113
17e (2020)
sur 134
PC / PC* [6] 11 / 66 élèves (2017)

39 / 80 élèves (2020)

16,7 % (2017)

48,8 % (2020)

18e (2017)
sur 106
11e (2020)
sur 109
PSI / PSI* [7] 17 / 95 élèves (2017)

54 / 86 élèves (2020)

17,9 % (2017)

62,8 % (2020)

25e (2017)
sur 118
15e (2020)
sur 124
BCPST [8] 53 / 83 élèves (2017)

54 / 89 élèves (2020)

63,9 % (2017)

60,7 % (2020)

8e (2017)
sur 54
11e (2020)
sur 55
ECS [9] 23 / 34 élèves (2017) 73,5 % (2017) 23e (2017)
sur 95
ECE [10] 22 / 33 élèves (2017) 66,7 % (2017) 28e (2017)
sur 105
Khâgne A/L [11] 3 / 27 élèves (2017)

8 / 29 élèves (2020)

11,1 % (2017)

27,6 % (2020)

20e (2017)
sur 36
8e (2020)
sur 33
Khâgne LSH [12] 8 / 43 élèves (2017) 18,6 % (2017) 26e (2017)
sur 73
Source : Classement 2021 (2018) des prépas - L'Étudiant (Concours de 2020 (resp. 2017)).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude.
NB : La classification de ces grandes écoles a évolué entre les classements de 2018 et de 2021 dans chaque filière.
  • MP / MP* (2017) : 4 ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay, Rennes), CentraleSupélec, Centrale Lyon, ENSTA Paris, Mines ParisTech, Polytechnique, Ponts ParisTech, ISAE-Supaéro, Télécom ParisTech.
  • MP / MP* (2020) : Polytechnique, 4 ENS, Mines ParisTech, Ponts ParisTech, Télécoms Paris, ISAE-Supaéro, CentraleSupélec, les écoles Centrale de Lyon, Lille, Marseille et Nantes, les Mines Nancy et Saint-Étienne, Ensta Paris, Arts et Métiers, Insa, Grenoble INP, ENSEEIHT, ESTP, UTC, IMT Atlantique.


  • PC / PC* (2017) : 3 ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay), CentraleSupélec, Centrale Lyon, ENSTA Paris, Mines ParisTech, Polytechnique, Ponts ParisTech, ISAE-Supaéro, Télécoms ParisTech, ESPCI ParisTech, Chimie ParisTech.
  • PC / PC* (2020) : Polytechnique, 3 ENS, Mines ParisTech, Ponts ParisTech, Télécoms Paris, ISAE-Supaéro, Chimie ParisTech, ESPCI, CentraleSupélec, les écoles Centrale de Lyon, Lille, Marseille et Nantes, les Mines Nancy et Saint-Étienne, Ensta Paris, Arts et Métiers, Insa, Grenoble INP, ENSEEIHT, ESTP, UTC, IMT Atlantique.


  • PSI / PSI* (2017) : Arts et Métiers ParisTech, CentraleSupélec, Centrale Lyon, 2 ENS (Paris-Saclay, Rennes), ENSTA Paris, Mines ParisTech, Polytechnique, Ponts ParisTech, ISAE-Supaéro, Télécom ParisTech.
  • PSI / PSI* (2020) : Polytechnique, 3 ENS, Mines ParisTech, Ponts ParisTech, Télécoms Paris, ISAE-Supaéro, CentraleSupélec, les écoles Centrale de Lyon, Lille, Marseille et Nantes, Mines Nancy et Saint-Étienne, Ensta Paris, Arts et Métiers, Insa, Grenoble INP, ENSEEIHT, ESTP, UTC, IMT Atlantique.


  • BCPST (2017) : 3 ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay), 4 ENV (ENV Alfort, VetAgroSup Lyon, Oniris - Nantes Atlantique, ENV Toulouse), AgroParisTech, Agrocampus Ouest, Agrosup Dijon, Bordeaux Sciences Agro, Montpellier Sup Agro, Ensaia, Ensat, ENGEES, ENSG
  • BCPST (2020) : 3 ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay), 4 ENV (ENV Alfort, VetAgroSup Lyon, Oniris - Nantes Atlantique, ENV Toulouse), AgroParisTech, Agrocampus Ouest, Agrosup Dijon, Bordeaux Sciences Agro, Montpellier Sup Agro, Ensaia, Ensat, ENGEES, ENSG, Chimie Paris Tech, ESPCI, Polytechnique.


  • ECE et ECS (2017) : HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, EDHEC, ENS Paris-Saclay, Audencia, Grenoble École de Management, Neoma, Skema, Toulouse Business School.


  • Khâgne A/L (2017) : ENS Ulm, École des chartes, École du Louvre, Masters ENS, Celsa, ESIT, ISIT, Ismapp, 9 IEP, écoles de commerce (banques BCE et Ecricome)
  • Khâgne A/L (2020) : 3 ENS (Ulm, Lyon, Paris-Saclay), Ecole des chartes, Master ENS, Ecole du Louvre, Celsa, ESIT, ISIT, ISMaPP, Dauphine, 10 IEP, Top5 ESC (HEC, ESSEC, ESCP BS, EMLyon, EDHEC).


  • Khâgne (2017) : ENS-LSH, Celsa, ESIT, ISIT, Ismapp, Dauphine, Masters ENS, 9 IEP, écoles de commerce BCE et Ecricome.

Anciens élèves modifier

Anciens professeurs modifier

Proviseurs modifier

  • Jean-Louis Coppéré ( - 2012)
  • Alain Mattone (2012 - 2022)
  • Manuel Neves (2022 - )

Annexes modifier

  • Un collège est annexé sur le côté Sud, entre la rue Lesdiguières et le quartier Hoche.
Les façades donnant sur le square Docteur Léon-Martin ont été partiellement repeintes. La noirceur des murs date du temps des locomotives à vapeur des VFD, du temps où ce réseau était ferroviaire à voie métrique.
Au cours de l'année 2016, de grands travaux de rénovations ont été entamés afin de moderniser les structures existantes (façades, salles de classe) et en créer de nouvelles (gymnase, salle de restauration). Ces modifications visent à augmenter la capacité d'accueil de l'internat et de la restauration. Ces travaux sont prévus pour s'étendre de 2016 à 2020[14].
  • Le lycée Champollion est le berceau de grands clubs sportifs grenoblois : en 1892 avec le FCG (rugby), et en 1911 (football).
  • Au cours du "Colloque sur la résistance en Isère" qui s'est tenu au lycée en , le journaliste et écrivain Paul Dreyfus (1923-2017) a rappelé aux élèves que « ce sont leurs prédécesseurs qui furent les animateurs d'une première manifestation lors de la venue du maréchal Pétain à Grenoble []. Alors qu'il prononçait un discours Place de Verdun c'est en effet Pierre Fugain, un ancien du lycée, qui provoqua un monumental chahut »[15].
Le , dans le cadre de ce que les historiens appellent la Saint-Barthélemy grenobloise, des lycéens ont participé à la manifestation commémorant l'armistice de 1918, qui fut réprimée de manière sanglante par les Nazis[16].

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Fiche établissement - LYCEE GENERAL CHAMPOLLION », sur bv.ac-grenoble.fr (consulté le )
  2. Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné N°3591 du 2 juillet 1993.
  3. « Classement Lycee Champollion - Grenoble - Palmarès des lycées 2019 », sur LExpress.fr, (consulté le )
  4. « Palmarès des lycées 2019 : notre méthodologie », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Classement prépas Maths spé MP/MP* (maths physique) - Classement prépa scientifique 2021 - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  6. « Classement prépas Maths spé PC/PC* (physique chimie) - Classement prépa scientifique 2021 - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  7. « Classement prépas Maths spé PSI/PSI* (physique – sciences de l’ingénieur) - Classement prépa scientifique 2021 - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  8. « Classement prépas Maths spé Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre (BCPST) - Classement prépa scientifique 2021 - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  9. Classement 2015 des prépas ECS
  10. Classement 2015 des prépas ECE
  11. « Classement prépa littéraire 2021 – Les prépas A/L, sur cinq ans - effectif de plus de 15 élèves », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  12. Classement 2015 des prépas LSH
  13. « Mort de Jean-Loup Dabadie : l'académicien a passé son enfance à Grenoble et était fervent supporter du FCG », sur www.francebleu.fr, (consulté le )
  14. « Restructuration du Lycée Champollion », INGÉROP,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Association des anciens élèves du lycée Champollion, « Colloque sur la résistance en Isère au lycée Champollion », (consulté le ).
  16. Philippe Robrieux, Notre génération communiste, 1953-1968 : essai d'autobiographie politique, R. Laffont (Paris), coll. « Notre époque », , 349 p. (OCLC 1034515529, lire en ligne).