Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec

ancienne commune française du département du Finistère

Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec
Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec
L'église paroissiale et, devant, la borne milliaire trouvée sur la voie romaine, surmontée d'une croix.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Morlaix Communauté
Statut Commune déléguée
Code postal 29410
Code commune 29127
Démographie
Gentilé Éguinériens
Population 336 hab. (2013)
Densité 42 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 28′ nord, 3° 58′ ouest
Altitude Min. 83 m
Max. 181 m
Superficie 8,02 km2
Élections
Départementales Morlaix
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Saint-Thégonnec Loc-Eguiner
Localisation
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Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec

Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec (lɔk eginɛʁ sɛ̃ tegonɛk), ou Logeginer-Sant-Tegoneg en Breton, est une ancienne commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France, fusionnée le avec Saint-Thégonnec pour former la commune de Saint-Thégonnec Loc-Eguiner.

Géographie modifier

 
Le fleuve côtier Penzé à hauteur du bourg de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec.

Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec ne doit pas être confondue avec Loc-Eguiner qui est une autre commune du département du Finistère située dans le canton de Ploudiry. Les habitants se nomment les Éguinériens. Le maire de la commune, Françoise Raoult a déclaré en  : « Le petit village de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec souffre de la ressemblance de nom avec les communes de Saint-Thégonnec et de Loc-Eguiner. Courriers qui n'arrivent pas, livraisons effectuées dans la mauvaise commune et touristes égarés. « On en a au moins deux par semaine », assure-t-elle. »[1].

Longée par le fleuve côtier la Penzé, qui sert de limite communale avec Saint-Sauveur, la commune de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec a une altitude comprise entre 83 et 181 mètres d'altitude, le bourg se trouvant vers 110 mètres.

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme Logueguiner en 1652[2].

Le nom de la commune provient du mot breton lok (« lieu consacré ») et de saint Éguiner, un saint breton du Ve siècle venu d'Irlande croit-on sur une barque de pierre pour évangéliser la région[2].

L'ajout Saint-Thégonnec sert à le différencier de Loc-Eguiner-Ploudiry, bien qu'il soit un démembrement de Plounéour-Ménez et non de Saint-Thégonnec. Localement on dit Log tout court.

Histoire modifier

 
Panneau bilingue français-breton d'entrée du bourg.

Origines modifier

 
Stèle de l'âge du fer appelée lec'h, réutilisée comme borne milliaire puis christianisée, aujourd'hui replacée dans l'enclos paroissial.

Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec a été depuis l'Antiquité un lieu de passage obligé dans la traversée de la Bretagne intérieure. Une stèle datant de l'âge du fer, replacée comme borne milliaire le long de la voie romaine menant de Vorgium à Tolente (des fragments de tuiles romaines ont été trouvés dans le placître), et christianisée au cours du Moyen Âge, a été placée à l'intérieur de l'enclos paroissial[3]. La première trace du nom date seulement de 1652 (Logueguiner).

Une motte féodale, datée entre le Xe siècle et le XIIIe siècle, proche du bourg, entourée de douves profondes, d'une circonférence de 120 mètres et haute de 12 mètres, surveillait le franchissement de la Penzé par la route qui avait succédé à la voie romaine[4]. Par décret en date du la commune portera désormais le nom de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec[5].

Les Hospitaliers modifier

Longtemps Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec n'a été qu'une simple trève de la paroisse de Plounéour-Ménez. L'église est traditionnellement consacrée au saint éponyme, saint Éguiner mais aussi à saint Jean, car un établissement de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dont une commanderie se trouvait non loin de là à La Feuillée a dû y exister.

L'activité toilière modifier

L'activité toilière liée au lin et au chanvre s'était très développée entre le XVIe et le XVIIe siècle à Plounéour-Ménez, pour partie en raison de la proximité de l'abbaye du Relec[6], les moines encourageant le développement de cette activité économique, ce qui facilita l'ascension sociale des Juloded, y compris dans la partie de cette paroisse devenue par la suite la commune de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec : par exemple en 1765 François Croguennec, se fait construire une imposante demeure à Kergaradec-Bihan (depuis 1857 en Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, auparavant paroisse de Plounéour-Ménez), le fil et la toile représentent 62 % de la valeur totale des biens inventoriés sur l'exploitation [...] qui porte sur plus de 10 000 livres[7].

L'indépendance paroissiale, puis communale modifier

 
L'église Saint-Éguiner au sein de l'enclos paroissial.
 
Façade de l'église paroissiale (XVIe siècle).

« La chapelle, et non l'église, de Loc-Eguiner n'a jamais été qu'une chapelle de secours, dans et pour la paroisse de Plonéour-Ménez, sans fabrique, ni possession ni titre avant la Révolution » écrit M. Kernéis, recteur de Plounéour-Ménez, au vicaire général de Quimper en 1864. Dès le 28 frimaire an XII (), les habitants font la demande d'un prêtre à Claude André, évêque de Quimper. Ils exposent qu'ils sont à une lieue et demie de l'église paroissiale de Plonéour-Ménez, et à des distances analogues de toutes les localités voisines : Saint-Sauveur, Guimiliau, Commana, Saint-Thégonnec. M. Berthou, desservant de Plonéour-Ménez, appuie leur requête, le 1er ventôse an XII (), en déclarant qu’il faut conserver l'oratoire nommé Loc-Eguiner, où, avec un prêtre, on rendrait service aux fidèles de quatre paroisses. Un presbytère est construit grâce à une souscription parmi les habitants en 1828 et une nouvelle demande est adressée en 1829 : un prêtre (un vicaire de la paroisse-mère de Plounéour-Ménez) est enfin nommé et Loc-Eguiner devient une trève de Plounéour-Ménez en 1830. En 1832, les habitants demandent le droit d'inhumer dans leur cimetière. Le , cette dernière est érigée en église succursale par l'évêque de Quimper, ce qui est confirmé par ordonnance royale du [8], mais sa séparation de Plounéour-Ménez a déclenché de violentes protestations de la part des riches paysans qui pensaient avoir été rattachés à une paroisse de rang inférieur.

Loc-Eguiner devient une commune indépendante le .

Le XXe siècle modifier

La Belle Époque modifier

En 1903, le curé de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec écrit qu'il ne pourrait prêcher en français « sans faire déserter l'église et la messe par les paroissiens »[9].

La Première Guerre mondiale modifier

Le monument aux morts de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec porte les noms de 23 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux deux au moins sont morts sur le front belge dès (Christophe Lammer le et Pierre Péron le , tous deux à Maissin) ; la plupart des autres sont morts sur le sol français (parmi eux, Guillaume Broustail[10] a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[11].

La Seconde Guerre mondiale modifier

Le monument aux morts de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec porte les noms de 3 personnes (J.-P. Le Mer, J. Meudec et J.-M. Paugam) mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[11].

Célestin Seité est mort pour la France en 1946[11].

Démographie modifier

La population de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec n'est connue qu'à partir de la création de la commune en 1876.

           Évolution de la population  [modifier]
1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921
702647644645625651675651561
1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
564539503448405418381366332
1990 1999 2008 2013 - - - - -
319336322336-----
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
Histogramme de l'évolution démographique

Commentaire : Depuis sa création en 1867, la population de la commune a décliné régulièrement pendant plus d'un siècle jusqu'en 1990, perdant 383 habitants entre 1876 et 1990 soit -54,6 % de sa population en 114 ans, atteignant donc en 1990 son minimum démographique. Ces vingt dernières années, la population s'est stabilisée, enregistrant même un léger regain démographique. La densité de population est de 40 habitants par km2.

Entre 1998 et 2007, la commune a enregistré 50 naissances et 25 décès, enregistrant donc une forte variation naturelle, mais continuant à connaître un déficit migratoire (-1,2 % l'an en moyenne entre 1999 et 2006).

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1989 31 décembre 2015 Françoise Raoult DVG  
Les données manquantes sont à compléter.
 
La mairie-poste.

Monuments et sites modifier

  • L'église Saint-Éguiner (XVIe – XVIIe siècles) est datée de 1566 (ou 1651) ; elle est à double nef, la seconde nef ayant été rajoutée pour faire face à l'affluence les jours de Pardon, ici celui de la Saint-Jean ; les deux nefs sont séparées par 4 arcades pénétrant directement dans des piliers cylindriques. une inscription située à l'entrée du chœur indique « Dimanche 1er jour de juillet l'an (1577) fut dédiée ceste église, était lors Yven Gouverneur ». Le clocher, de style Beaumanoir date de 1631, les fonts baptismaux de 1641, la chaire à prêcher de 1688, le porche de 1699 et la sacristie de 1718. Les deux retables représentent l'un le Couronnement de la Vierge, l'autre Louis de Gonzague[14].
  • La fontaine de saint Éguiner (datant de 1566 et probablement restaurée en 1697).
  • La fontaine saint Jean-Baptiste (1690)[15].
  • Les croix et calvaires : quatre croix et calvaires sont disséminées sur le territoire communal : le calvaire du cimetière date des XVIe et XVIIe siècles et porte une inscription évoquant la Mission de 1926 ; la croix de Langoat, du XVIIIe siècle, évoque la Mission de 1937 ; celle de Croas-ar-Mair est surmontée d'une croix grecque et son fut porte des écots. La plus remarquable est l'ancienne stèle de l'âge du fer, peut-être remployée en colonne itinéraire à l'époque romaine. Elle a été trouvée au lieu-dit Kerargan, sur la tracé de la voie romaine allant de Carhaix (Vorgium) à l'Aber-Wrac'h, puis déplacée dans le cimetière de l'église, en 1948, et surmontée d'une croix de mission.
  • La motte féodale (Xe – XIIIe siècles)[4].
  • Le manoir de Kergaradec.
  • La maison de Ty-Dreuz (1740), maison d'un paysan-toilier (un julod)[16].
  • Les maisons de Poulfanc-Braz (XIXe siècle).
  • La grange à lin de Lanandol (XVIIIe siècle).
  • Quatre moulins.

Évènements modifier

 
L'ancienne boite de nuit le Lit d'eau.
  • Le Lit d'eau fut longtemps une discothèque réputée dans la région.

Notes et références modifier

  1. Ouest-France, 27 avril 2010
  2. a et b infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec » (consulté le )
  3. « Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec », Topic-Topos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Motte féodale », sur Topic Topos.
  5. « Fac-similé JO du 02/06/1955, page 05602 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  6. Wikisource
  7. Sébastien Carney, Les riches maisons paysannes du Léon aux XVIIe et XVIIIe siècles, ou les palais des rois-paysans, Annales de Bretagne, 2000, no 107-3, Persée
  8. Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, « Notices sur les paroisses Loc-Eguiner (Saint-Thégonnec) », Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, vol. 21,‎ , p. 321-324.
  9. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, , 182 p. (ISBN 2-909924-78-5)
  10. Guillaume Broustail, soldat au 77e régiment d'infanterie, mort ds suites d ses blessures le à Barly (Pas-de-Calais).
  11. a b et c « Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec », sur MemorialGenWeb (consulté le ).
  12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  14. « Loc Eguiner », sur monumentshistoriques.free.fr (consulté le )
  15. « Fontaine Saint-Jean », sur Topic Topos.
  16. « Maison de paysan marchand Toilier », sur Topic Topos.

Liens externes modifier

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