Ligue d'Augsbourg

coalition européenne

Ligue d'Augsbourg
Carte de l'organisation
En vert clair, les pays membres de la ligue d'Augsbourg ; en vert foncé, les États engagés dans la Grande Alliance. Les deux couleurs indiquent une implication dans les deux alliances.
Situation
Création (Ligue d'Augsbourg)
(Grande Alliance)
Dissolution
Type Alliance militaire
Siège Augsbourg (Ligue d'Augsbourg)
La Haye (Grande Alliance)
Organisation
Membres Ligue d'Augsbourg :
Monarchie de Habsbourg Monarchie de Habsbourg
 Royaume de Suède
Drapeau de l'Électorat de Bavière Électorat de Bavière
Drapeau du duché de Saxe-Weimar Duché de Saxe-Weimar
Drapeau du Palatinat du Rhin Palatinat du Rhin
 Marche de Brandebourg

Grande Alliance :
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Monarchie de Habsbourg Monarchie de Habsbourg
Drapeau de l'Espagne Monarchie espagnole
Drapeau de la Savoie Duché de Savoie

Personnes clés Léopold Ier (Ligue d'Augsbourg)
Guillaume III (Grande Alliance)

La ligue d'Augsbourg, appelée par l'historiographie anglo-saxonne la Grande Alliance, est formée le . Signée par Guillaume III au nom des Provinces-Unies et de l'Angleterre, et par l'empereur Léopold Ier pour la monarchie de Habsbourg, son objectif principal était de s'opposer à la politique expansionniste de la France et de son souverain, Louis XIV, alors au sommet de sa puissance.

Avec l'arrivée ultérieure de l'Espagne et de la Savoie, la coalition est au cœur de la guerre de la Ligue d'Augsbourg qu'elle mène entre 1688 et 1697, et qui s'achève par le traité de Ryswick en 1697.

Une nouvelle Grande Alliance est créée le à la suite de la signature du traité de La Haye, avec pour même objectif de contrer les ambitions françaises qui s'affirment lors de la guerre de Succession d'Espagne. Elle est dissoute en 1713 après la mise en application des traités d'Utrecht.

Histoire modifier

La politique des Réunions, menée par le roi de France Louis XIV à partir de 1679, conduit à l'annexion de plusieurs territoires frontaliers et à une guerre aux Pays-Bas espagnols qui s'achève en 1684. Le bombardement de Gênes par les Français en 1684 et le soutien du roi à sa belle-sœur Madame Palatine lors de la succession de l'électeur palatin en 1685 inquiètent les princes européens. La politique anti-protestante menée depuis 1676 et qui aboutit à la révocation de l'édit de Nantes en 1685 soude le front des princes et des populations protestantes d'Europe. Guillaume III, stathouder des Provinces-Unies depuis 1672, vise à cette époque le trône d'Angleterre de son beau-père Jacques II et désire occuper Louis XIV sur le continent.

Le , les Provinces-Unies et la Suède renouvellent leur alliance défensive[1]. Le , l'empereur Léopold Ier et Frédéric-Guillaume Ier, électeur de Brandebourg, en font de même pour défendre les acquis des traités de Westphalie signés en 1648[2]. Le à Augsbourg est formée la ligue homonyme par l'empereur, la Suède, la Bavière et les ducs de Saxe qui s'allient contre la France[2]. Le , l'électeur palatin rejoint la ligue. Il est suivi le par le duc de Holstein-Gottorp[2].

Le , à la suite de la signature du traité de Vienne, la ligue se renforce par l'alliance de l'empereur avec Guillaume III, stathouder des Provinces-Unies et récemment couronné à la tête de l’Angleterre, auxquels s'ajoutent le Danemark et l’Espagne.

En 1690, Louis XIV menace Victor-Amédée II, duc de Savoie, d'occuper les forteresses de Turin et Verrue ; il lui demande aussi d'envoyer trois régiments de dragons et 2 000 soldats contre les Pays-Bas ou contre les Espagnols à Milan. La Savoie refuse et se joint à la ligue le [3], mais elle est défaite à la bataille de La Marsaille, le  ; plusieurs villes piémontaises sont occupées ou détruites. En 1691, la Suède se retire de la ligue, formant avec le Danemark une « ligue de neutralité armée[4] ».

L'échec de la tentative d'imposer au pape la nomination d'un archevêque pro-français à Cologne débouche sur l'occupation militaire de la ville par les Français (). C’est le début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg qui dure jusqu'en 1697.

Notes et références modifier

  1. Christophe Guillaume de Koch, Histoire abrégée des traités de paix, vol. 4, Bruxelles, Meline, Cans et Cie, (présentation en ligne)
  2. a b et c Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, vol. 14, Furne, (présentation en ligne)
  3. Clemente Solaro Della Margarita, Traités publics de la Royale Maison de Savoie avec les Puissances Étrangères : depuis la paix de Chateau Cambresis jusqu'à nos jours, Volume 6, Impr. Royale, 1844.
  4. Chronologie de l’histoire de Suède.