Institut La Persagotière

institut d'enseignement spécialisé pour jeunes sourds et malentendants, Nantes
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Institut La Persagotière

Description de cette image, également commentée ci-après
Le château de La Persagotière qui abrita l'institut durant plus de 160 ans.
Histoire et statut
Type École pour les sourds
Administration
Académie Nantes
Directrice Fanny Sallé
Études
Langues Langue des signes française et Français
Localisation
Ville Nantes
Pays Drapeau de la France France
Site web http://www.la-persagotiere.fr/
Coordonnées 47° 11′ 34″ nord, 1° 32′ 16″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Nantes
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Institut La Persagotière
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Institut La Persagotière

L'Institut La Persagotière est une école d'enseignement spécialisée pour jeunes sourds et malentendants située à Nantes, en France, installée depuis le milieu du XIXe siècle dans le château de la Persagotière.

Localisation modifier

L'institut se trouve dans le quartier Nantes Sud, au no 30 rue Frère-Louis, non loin des bords de la Sèvre Nantaise et de l'hôpital Saint-Jacques.

Historique modifier

Œuvre de René Dunan, origine de la fondation de l'institut La Persagotière modifier

 
Plaque commémorative de la rue Crébillon (Nantes)

Autour de 1820, il assure la formation d'une douzaine de sourds dans sa maison natale. En 1824, René Dunan fonde à Nantes, rue Crébillon, en plein centre-ville, une petite école de sourds-muets.

Vers 1834–1835, la municipalité de Nantes obtient du conseil général de la Loire-Inférieure que l'école de René Dunan soit transférée à l'hospice général Saint-Jacques. Le statut officiel de l'école devient, le , celui d'une « institution départementale »[1].

Installation de l'institut à La Persagotière modifier

En 1850, Louis Cailleau, frère de la congrégation de Saint-Gabriel, devient directeur de cette école. Il obtient de la municipalité de Ferdinand Favre l'achat du domaine de la Haute Robertière, rebaptisé pour l'occasion « Persagotière », où les élèves sont transférés le [2],[3],[4].

Au moment de l'achat du domaine par le conseil général du département de la Loire-Inférieure, celui-ci était la propriété d'un négociant nantais, Anselme Bridon[5], qui fut maire de Pont-Saint-Martin (entre 1830 et 1838)[6].

En 1891, la Persagotière accueille aussi les aveugles[7]. Elle est alors l'Institution départementale des sourds-muets et jeunes aveugles de La Persagotière[8]. Des travaux d'agrandissement sont nécessaires : une nouvelle aile est construite[3].

Fusion avec l'institut Les Hauts-Thébaudières modifier

Le , la Persagotière fusionne avec l'institut Les Hauts-Thébaudières situé à Vertou[coord 1], formant Ocens[9]. Les Hauts-Thébaudières sont chargés de l'enseignement spécialisé pour déficients visuels et qui emploie 260 professionnels. Ce dernier a été créé en 1975 à la suite de scission de l'Institution départementale des sourds-muets et jeunes aveugles de La Persagotière. Le rapprochement entre les deux instituts s'inscrit dans les orientations nationales portées par l'Agence Régionale de Santé avec quatre objectifs[10] :

  • mutualisation les moyens (permettant notamment de soutenir la relocalisation immobilière des activités de l’Institut les Hauts-Thébaudières) ;
  • amélioration de la qualité et de la diversité de l’offre de services et de parcours ;
  • renforcement de l’expertise développée dans le champ des déficiences sensorielles et du langage, des troubles du spectre autistique ainsi que dans celui du secteur spécifique de la petite enfance ;
  • développement des capacités d’innovation et le pouvoir d’agir du secteur public.

Dès le début des années 2010, l'institut Les Hauts-Thébaudières envisageait déjà de quitter le site de 17 hectares qu'elle occupe depuis quatre décennies dans la campagne vertavienne à environ 2,3 km du bourg et qui n'est pas desservi par les transports en commun. Situé en bordure de la Sèvre nantaise, le terrain pentu était jugé inadapté par la direction de l'établissement qui accueille des enfants parfois lourdement handicapés se déplaçant en fauteuil roulant. De plus, la vétusté des locaux engage chaque année des frais de fonctionnement et d'entretien conséquents[11].

Historique des directeurs modifier

  • René Dunan se voit refuser le poste de directeur de La Persagotière.
  • 1856-1890 : Frère Louis (Louis-Augustin Cailleau, né le à Treize-Vents en Vendée, mort à Nantes le [12],[13])
  • 1890-1918 : Frère Constantin (Privat)[14]
  • 1918-1939 : Frère Benoît (Alexandre Lemesle, né en 1856 et mort en 1939[13],[15])
  • 1939-1949 : Frère Cariou
  • 1949-? : Frère Allaire (né en 1902 à Crossac - mort en 1975 à Nantes[16])
  • ?-? : Frère Yvon Garrec
  • depuis 2005 : Fanny Sallé[17]

Architecture modifier

 
Vue d'ensemble des bâtiments (façade sud-ouest).

La surface existante de l'ensemble des bâtiments de l'institut est de 12 000 m2[18], construit sur un espace foncier de 4,23 hectares[19].

Le château modifier

Le château, situé au cœur du site[coord 2], est protégé et inscrit au patrimoine nantais[20].

Le bâtiment sert de décor pour une scène du film Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol, sorti en 2017[21].

La chapelle modifier

La chapelle, se trouvant à une soixantaine de mètres à l'ouest du château[coord 3], a vu sa construction commencée en 1856 à l'emplacement d'une orangerie. Elle fut inaugurée en 1873[22]. Même s'il a validé le projet en tant qu'architecte du département, la contribution à l'ouvrage de Saint-Félix Seheult, n'est pas certaine. Son inscription au patrimoine nantais dans le cadre du projet de restructuration du site est prévue[20].

Aujourd'hui modifier

La Persagotière est de nos jours un institut médico-social public, régi par les dispositions de la loi 2002.2 rénovant l’action sociale et médico-sociale[23]. Il accueille toujours des jeunes sourds et malentendants, des jeunes ayant des troubles complexes du langage, avec ou sans handicap associé.

En 1975, l'institut accueillait 700 personnes. Au début du XXIe siècle, ce nombre se réduisait à 30[19].

En 2012, un projet de réaménagement du site est lancé. L'institut a quitté les bâtiments qu'il occupa durant 160 ans, pour une nouvelle structure située à proximité immédiate, dont l'édification a débuté en 2014 et inaugurée en .

En 2018, le chantier de réaménagement du site de la Persagotière est entamé pour un achèvement complet prévu fin 2021. L'ensemble des anciennes constructions ont été démolies (y compris le gymnase) et le site dépollué. Le château (maison de maître) et la chapelle sont toutefois conservés et seront rénovés pour s'inscrire dans le projet paysagé. La nouvelle destination de ces édifices n'a toutefois pas encore été définie[24],[18].

Cet aménagement donnera naissance à un nouveau lotissement composé de plusieurs ensembles immobiliers (collectifs) à usage d’habitations portant le nom de « Domaine de la Persagotière ». De plus, la ville de Nantes s'étant portée acquéreuse d'une partie du site, elle participera à l'aménagement en y intégrant un parc et un jardin publics donnant sur la Sèvre. L'idée étant d'inscrire dans le paysage de ce nouvel aménagement une « coulée verte » s'étalant du haut du domaine vers son contrebas avec une ouverture progressive sur les rives de la rivière[18].

En 2021, ce projet aura créé 300 à 400 logements (dont 20 % de logements sociaux)[24],[25].

Personnalités modifier

Notes et références modifier

  1. « Histoire de René Dunan », sur dunantes.org (consulté le ).
  2. Bernard Le Nail, Dictionnaire biographique de Nantes et de la Loire-Atlantique : Les hommes et les femmes qui ont fait la Loire-Atlantique, Pornic, Le Temps éditeur, , 414 p. (ISBN 978-2-36312-000-7), p. 79.
  3. a et b Chouteau 1989
  4. Dictionnaire de Nantes, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 1119 p. (ISBN 978-2-7535-2821-5), p. 773
  5. Histoire de la Persagotière avant 1856 (archives l'institut)
  6. Pont-Saint-Martin et ses châteaux, suite et fin : La Rairie - Article de Ouest-France du 17 août 2012.
  7. « Archives de l'Institut La Persagotière », sur ovh.net via Wikiwix (consulté le ).
  8. Source dans le site Gallica
  9. Ouest-France, « Près de Nantes. Ocens, l’union de deux instituts publics du monde médico-social », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  10. « Nantes. Handicap : la fusion de deux instituts », Presse Océan,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « L'institut Les Hauts-Thébaudières sera relocalisé », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Pied 1906, p. 178.
  13. a et b Les premiers pas de la Persagotière - article sur Presse-Océan du 12 septembre 2010.
  14. « Archives de l'Institut La Persagotière », sur ovh.net via Wikiwix (consulté le ).
  15. Histoire de la Persagotière de 1918 à 1939.
  16. Pajot 2010, p. 15
  17. L'Écho Magazine, le mensuel des sourds, no 795, novembre 2012, page 13
  18. a b et c Restructuration Site La Persagotière
  19. a et b PLU 2012, p. 37
  20. a et b PLU 2012, p. 20
  21. « Cessez le feu », sur filmfrance.net, Commission nationale du film France (consulté le ).
  22. « Les bâtiments » (consulté le ).
  23. Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale (1)
  24. a et b PLU 2012, p. 4
  25. Le projet du site de Persagotière à Nantes

Coordonnées des lieux mentionnés modifier

 

Les coordonnées de cet article :

  1. Institut Les Hauts-Thébaudières : 47° 09′ 22″ N, 1° 26′ 52″ O
  2. Le château de la Persagotière : 47° 11′ 32″ N, 1° 32′ 16″ O
  3. La chapelle du château de la Persagotière : 47° 11′ 34″ N, 1° 32′ 19″ O

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

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Lien externe modifier