La Grandière (aviso)

aviso colonial

La Grandière
illustration de La Grandière (aviso)

Type Aviso colonial
Classe Bougainville
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Chantiers et Ateliers de Provence, Port de Bouc
Quille posée 1938
Lancement
Statut Démoli en 1959
Équipage
Commandant La Haye (1947)
Équipage 183 en temps de guerre
Caractéristiques techniques
Longueur 103,70 m
Maître-bau 12,98 m
Tirant d'eau 4,80 m
Déplacement 1 969 tonnes
Propulsion 2 moteurs diesel Burmeister & Wain (en)
2 arbres d'hélice
Puissance 3 200 cv
Vitesse 15,5 nœuds (max 17,5)
Caractéristiques militaires
Armement À partir de 1944
3 canons de 138 mm modèle 1927 sur tourelle simple
4 canons Bofors 40 mm
canons de 20 mm Oerlikon
66 charges de profondeur
Électronique 1 radar SA
1 radar SF
1 sonar QJA modèle 1942/43
Rayon d'action 26 000 nautiques à 8,5 nœuds
Pavillon France

La Grandière était un aviso colonial de classe Bougainville mis sur cale en 1938 aux Chantiers et Ateliers de Provence à Port de Bouc. Conçu sous le nom de Ville d'Ys, le nom de La Grandière lui fut attribué le pour éviter les confusions avec l'aviso Ville d'Ys, navire affecté à l'assistance des pêches et construit en 1917 en Grande Bretagne. Il fut lancé le .

Carrière modifier

Admis au service actif le , le La Grandière fut immédiatement affecté à la Division Navale du Levant, et basé à Beyrouth. Il quitta cette affectation en pour être intégré aux « Patrouilles de l'Océan », effectuant l'escorte et la protection des convois français au large des côtes de l'Afrique-Occidentale française. Le , au cours d'un ravitaillement, il sauve un hydravion dont un des flotteurs était crevé[1].

Le , il est arraisonné par des torpilleurs anglais qui le laissent repartir. Le 22, il participe à la défense antiaérienne de Conakry, mettant un hydravion anglais en fuite. Il sert d'escorteur jusqu'au printemps 1942. Il entre ensuite en carénage à La Ciotat du 1er avril au .

Le , il appareille de Toulon en compagnie du sous-marin Archimède pour Oran, puis Casablanca où il reprend ses tâches d'escorte dans l'Atlantique à partir du , interrompue par une attaque américaine de sur les côtes marocaines. Le , il participe à l'opération Torch. L'équipage restera 72 heures aux postes de combat, engageant quatre fois au 138 mm des bâtiments adverses et subissant sept attaques aériennes. Le , le La Grandière dut appareiller entre les gerbes d'obus de 406 mm de l'USS Massachusetts, ramassant les naufragés (dont le commandant) du torpilleur Fougueux. Il réussit à abattre un des avions qui attaquaient le Primauguet et fut lui-même sévèrement attaqué sur le soir. Le 9, le La Grandière mettait hors de combat un des appareils qui bombardaient le Jean Bart à quai. Au total, 4 marins ont été tués et 21 blessés, dont 10 grièvement[1].

Après le ralliement de l'Amiral Darlan, le La Grandière reste 3 mois au port. Il participe au combat lors de l'attaque de Casablanca par des avions allemands du 29 au . Fin , il reprend ses missions d'escorte, souvent en compagnie de son sistership Dumont d'Urville, ayant à plusieurs reprises des accrochages avec des U-boots. Il rentre de nouveau en carénage à Casablanca en janvier jusqu'en [1].

Il quitte Casablanca le pour rejoindre le convoi G.US.30. La traversée fut très retardée par le mauvais temps. Il subit à Norfolk du au , une révision de moteurs et une modernisation. il sera équipé d'un radar et d'un asdic et son artillerie anti-aérienne est modernisée : 4 canons Bofors 40 mm et 3 canons de 20 mm Oerlikon remplacent les canons de 37 mm et les mitrailleuses de 13,2 mm. Il quitte le port le 1er mai en compagnie de l'USS Clemson, escortant le cargo Sagittarius et le LST Egeria jusqu'au Panama[1].

Il franchit le canal le , puis appareille de Balboa le 11, pour mouiller à Bora Bora le . Sa nouvelle mission assignée était de participer aux opérations du Pacifique sous Commandement Naval Allié et de protéger les intérêts français dans les possessions françaises du Pacifique, conformément aux accords passés précédemment avec les Alliés.

Du au , le La Grandière participe à de nombreuses missions en tant que bâtiment d'alerte à partir de Guadalcanal. Ces missions comportent des recherches de sous-marins japonais en liaison avec l'Aviation américaine et néerlandaises à l'ouest d'Espiritu Santo. Il quitte Guadalcanal pour la Nouvelle-Calédonie le , puis mouille à Nouméa le . Il repartira le pour une dernière mission aux Nouvelles Hébrides[1].

Le , le La Grandière reçoit l'ordre de rentrer en France pour un grand carénage. Il transite vers Papeete le 28, d'où il appareilla le . Il atteint Brest le en passant par le canal de Panama et les Antilles françaises.

Après un grand carénage à Lorient du au , le La Grandière rallie les Forces navales en Extrême-Orient en avril. Il effectue plusieurs croisières au Japon et en Chine en mai et juin. En , il reçoit l'ordre de visiter les possessions françaises du Pacifique Sud. Il arrive à Tahiti le , puis visites diverses îles de la Polynésie française[1].

En 1947, il effectue diverses sorties officielles dans le Pacifique, des opérations de Surveillance Maritime et quelques missions humanitaires et médicales à Cu Lao Chaut (Vietnam) et dans les îles Paracels. Le 1950, le La Grandière remonte la Rivière de Saïgon quand il est pris à partie par des tirs d'armes automatiques Viêt Minh depuis la rive. Ripostant au 40 mm et au 20 mm, il aura deux blessés graves sous les armes, qui décéderont à leur arrivée à l'hôpital de Saïgon.

Il intégra notamment les forces navales de l'ONU pendant la guerre de Corée en . Réarmé, il participe au débarquement d'Inchon le avec une Force amphibie de 230 navires de guerre, commandé par le Général Douglas McArthur. Pour cette campagne, le La Grandière recevra une Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer, et une Citation du Président de la République de Corée. L'équipage recevra la Médaille des Nations unies[1].

De retour en Indochine le , le La Grandière reprend ses opérations de Surveillance Maritime. À partir de , il part opérer en Océanie. Appareillé de Papeete le , le La Grandière ralliera Brest où il arrivera le .

Entre le  au , il effectue une série de croisières d'instruction dans l'océan Atlantique, transitant de Rio de Janeiro jusqu'à Abidjan. Entre 1953 et 1958, il parcourt plus de 200 000 nautiques à travers le globe. Le , le Département prescrira sa mise en réserve spéciale B[1]. Il sera démoli la même année.

L'aviso de 1re classe aura parcouru 489 915 nautiques depuis son premier armement.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Henri Le Masson, The French Navy, vol. 2, Londres, MacDonald & Co. (Publishers) Ltd., , 11–13 p. (ISBN 978-0-356-02384-7)