Jean-Baptiste Michaud

homme politique français

Jean-Baptiste Michaud, né le 17 avril 1759 à Pontarlier, mort le 29 novembre 1819 à Monthey (canton du Valais, Suisse), est un homme politique de la Révolution française.

Biographie modifier

Mandat à la Législative modifier

Jean-Baptiste Michaud est reçu avocat au Parlement de Besançon en 1777. En septembre 1791, alors qu'il est administrateur du département du Doubs, il en est élu député à l’Assemblée nationale législative, le quatrième sur six[1]. Durant son mandat, il vote en faveur des mises en accusation de Bertrand de Molleville[2], le ministre de la Marine, et du marquis de Lafayette[3].

Mandat à la Convention modifier

À l'issue de la journée du 10 août 1792, la monarchie française s'effondre : la famille royale est incarcérée et un Conseil exécutif provisoire est élu. En septembre, Michaud est réélu député du Doubs, le deuxième sur six, à la Convention nationale[4].

Michaud siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis[5]. Il ne participe pas à la mise en accusation de Marat[6] et s'abstient de voter au scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Entre mars et avril 1793, Michaud est envoyé en mission dans les départements du Doubs et de la Haute-Saône aux côtés de Siblot, afin d’accélérer la levée en masse décrétée en février[8]. En pluviôse an II (janvier 1794), il remplace Legendre comme représentant dans les départements du Cher et de l'Indre[9].

Le 9 thermidor an II, Robespierre, Couthon et Saint-Just, membres du Comité de Salut public, sont mis en minorité à la Convention et décrétés d'arrestation, puis guillotinés le lendemain. Lors de l'insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), au terme de laquelle sont déportés les anciens membres du Comité de Salut public, Michaud signe la demande pour que la question soit votée par appel nominal, rejoignant les « derniers montagnards »[10]. Michaud est élu membre de la Commission des Vingt-et-Un en floréal an III (mai 1795), laquelle doit juger la conduite de Joseph Le Bon, député proche de Robespierre envoyé en mission dans les départements du nord de la France[11].

Le peintre Jean-Louis La Neuville, élève de Jacques-Louis David, réalise son portrait fin 1792.

Mandats sous le Directoire modifier

Sous le Directoire, Michaud est réélu député. Il siège au Conseil des Cinq-Cents entre brumaire an IV (octobre 1795)[12] et prairial an VI (mai 1798)[13] puis au Conseil des Anciens.

Il est ensuite président du tribunal criminel du Doubs, et refuse tout emploi après le coup d'État du 18 brumaire.

Exil sous la Restauration modifier

Michaud adhère à l'Acte additionnel en 1815 et ayant voté la mort de Louis XVI, il est visé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides et les soutiens à Bonaparte. Il se retire à Monthey en Suisse aux côtés de ses anciens collègues conventionnels Descamps et Maribon-Montaut.

Ayant adhéré à l'Acte additionnel en 1815, « sous la pression, écrivait-il depuis, des troupes françaises qui occupaient ma maison », il est atteint, l'année suivante, par la loi contre les régicides, et se retire en Suisse, à Monthey, où il vécut ignoré avec deux de ses anciens collègues,

Références modifier

  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 31.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 494.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 583.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 40.
  5. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »  , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 74.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 537.
  8. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 302-306.
  9. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 10, Représentants en mission, séance du 2 pluviôse an II (21 janvier 1794), p. 360.
  10. Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française n°229, 1977, p. 391.
  11. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°231 du 21 floréal an III (10 mai 1795), Convention nationale, séance du soir du 18 floréal (7 mai), p. 4.
  12. La Sentinelle n°127 du 7 brumaire an IV (29 octobre 1795), p. 4.
  13. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°167 du 17 ventôse an V (7 mars 1797), p. 6.

Sources modifier