François-Henri de Montmorency-Luxembourg

général français

 François-Henri de Montmorency
François-Henri de Montmorency-Luxembourg
Portrait de François-Henri de Montmorency (1693), d'après Hyacinthe Rigaud, musée Condé.

Surnom Maréchal de Luxembourg
Tapissier de Notre-Dame
Naissance
à Précy-sur-Oise
Décès (à 66 ans)
à Versailles
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Dignité d'État Maréchal de France
Conflits Guerre de Dévolution
Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Faits d'armes 1690 : Bataille de Fleurus
1692 : Bataille de Steinkerque
1693 : Bataille de Neerwinden
Autres fonctions Pair de France
Signature de François-Henri de Montmorency

François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Piney-Luxembourg ( à Precy sur Oise - à Versailles), comte de Bouteville et comte de Luxe, duc de Piney-Luxembourg, pair de France (1661) et maréchal de France (1675), plus connu sous le nom de maréchal de Luxembourg ou celui de tapissier de Notre-Dame, est un militaire français du XVIIe siècle.

Biographie modifier

Origines et famille modifier

Il a pour ancêtre direct, Bouchard IV de Montmorency, premier nom illustre de cette famille.

Le père de François-Henri, le comte de Bouteville, est exécuté en 1627, six mois avant sa naissance, pour s'être battu en duel contre François d’Harcourt, marquis de Beuvron, en plein jour, place Royale à Paris. Le nom des Montmorency n'est plus alors en odeur de sainteté. Sa tante, Charlotte de Montmorency, princesse de Condé, lui offre sa protection et l'élève avec son fils, le duc d'Enghien. Il s'attache à son cousin, et partage ses succès et revers pendant la Fronde des Princes, tous deux s'exilent aux Pays-Bas espagnols. Il est alors connu sous le nom de comte de Bouteville. De plus, François-Henri est un cousin du duc Henri II de Montmorency, qui est décapité pour crime de lèse-majesté le .

De retour en France en 1659, Condé et lui sont pardonnés. Condé s'attache à la duchesse de Châtillon, la sœur de Montmorency, et arrange, en 1661, le mariage de son cousin avec le plus beau parti de France, Madeleine de Luxembourg-Piney, princesse de Tingry et héritière du duché de Piney, connu sous le nom de duché de Luxembourg. Ce mariage fait de Bouteville un pair de France.

Au début de la guerre de Dévolution, en 1667, Condé et lui-même se retrouvent sans affectation, mais pendant la deuxième campagne, en 1668 il obtient un grade de lieutenant général aux côtés de Condé dans la conquête de la Franche-Comté. Pendant les années de paix qui suivirent, Luxembourg cultive les faveurs de Louvois.

Carrière militaire modifier

Il combattit sous le prince de Condé, à la bataille de Rocroi, le , et servit au siège de Thionville, ville prise le . Il se trouva à la première attaque des retranchements des Bavarois auprès de Fribourg, le  ; à la seconde attaque, le  ; à la prise de Spire, le ; de Philisbourg, le , et de la forteresse de Mayence, le . Il combattit à la bataille d'Alerheim, le  ; à la prise de Furnes, le  ; à celle de Dunkerque, le  ; à la levée du siège de Lérida par les Français, le  ; à la prise d'Ypres, le  ; et à la bataille de Lens, en . S'étant déclaré contre la Cour, après la détention du prince de Condé, il servit dans l'armée espagnole, et fut pris à la bataille de Rethel, le . Réuni au même prince après que ce dernier eut recouvré la liberté, en 1651, il attaqua à Bléneau les quartiers du maréchal d'Hocquincourt, le .

Il se trouva à la journée de la porte Saint-Antoine, le . Il suivit le prince de Condé au siège et à la prise de Rethel, le  ; de Sainte-Menéhould, le  ; et à la levée du siège d'Arras par les Espagnols, avec lesquels il fut battu, le . Il concourut à la défaite du maréchal de la Ferté devant Valenciennes, le  ; à la prise de Condé par les Espagnols, le , et de Saint-Guilain, le . Il se trouva à la défaite des Espagnols, près des Dunes, le , et il y demeura prisonnier. Il rentra en France à la paix de Pyrénées, le [1].

En 1672, pendant la guerre de Hollande il est nommé gouverneur de Hollande. Il défait le prince d’Orange à Woerden et ravage la Hollande, et en 1673 il protège la retraite de Utrecht jusqu'à Maastricht avec seulement 20 000 hommes face à une armée de 70 000 hommes. Cet exploit le place au premier rang des généraux.

En 1674 il est fait capitaine des gardes du roi, et en 1675, maréchal de France. En 1676 il est placé à la tête de l'armée du Rhin, mais en 1677, il ne parvient pas à empêcher le duc de Lorraine de prendre Philipsbourg. En 1678 il défait le prince d’Orange à Saint-Denis le , combat inutile puisque gagné au lendemain de la signature du traité de Nimègue ().

Sa réputation est au plus haut, au point de faire des envieux. Lorsque survient l'affaire des poisons, Louvois prétexte les anciennes expériences d'alchimiste de Montmorency pour l'accuser d'assassinat et de pacte avec le diable ; il est emprisonné à la Bastille en . Rapidement libéré, il est condamné à l'exil sur ses terres pendant un an.

Il ne retrouve grâce aux yeux de Louis XIV qu'en 1688, quand la guerre de la Ligue d'Augsbourg éclate. Le roi et Louvois estiment que Luxembourg est le seul à pouvoir faire face au prince d’Orange, et lui donnent le commandement de l'armée de Flandre. Le il remporte une grande victoire sur le prince de Waldeck à la bataille de Fleurus.

L'année suivante, le , il commande l'armée victorieuse à la bataille de Leuze. Puis il défait une nouvelle fois le prince d'Orange à la bataille de Steinkerque en 1692 et à la bataille de Neerwinden (1693) en 1693. Il est surnommé le tapissier de Notre-Dame en raison du grand nombre de drapeaux ennemis pris par ses troupes sur les champs de bataille et décorant la nef et le chœur de la cathédrale de Paris. Il est reçu partout avec enthousiasme à Paris, sauf par le roi qui ne voit en lui qu'un parent et disciple de Condé.

Dans la campagne de 1694, Luxembourg a peu d'occasion de s'illustrer en Flandre, sauf quand il conduit la fameuse marche de Vignamont à Tournai face à l'ennemi. À son retour à Versailles pendant l'hiver, il tombe malade et meurt le à l'âge de 66 ans.

Mariage et descendance modifier

François-Henri de Montmorency a épousé le Madeleine de Clermont-Tonnerre, duchesse de Luxembourg-Piney, princesse de Tingry, comtesse de Ligny, baronne de Dangu. Ils eurent 5 enfants :

Armoiries modifier

Figure Nom du prince et blasonnement
Armes de François Henri de Montmorency, puis de Montmorency-Luxembourg (1628-1695), comte de Luxe et de Bouteville, puis Duc de Piney (dit « de Luxembourg ») et pair de France, seigneur de Précy, de Blaincourt, de Bouqueval, de Gaillardbois, maréchal de France, chevalier du Saint-Esprit (reçu le )

D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2, sur le tout d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or.[2]

Notes et références modifier

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Le Mareschal de Luxembourg, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 31-32 (lire en ligne)
  • Bertrand Fonck, François-Henri de Montmorency-Bouteville, maréchal de Luxembourg (1628-1695). Commander les armées pour Louis XIV, thèse de l'École des Chartes, 2003.
  • Bertrand Fonck, Le maréchal de Luxembourg et le commandement des armées sous Louis XIV, Seyssel : Champ Vallon, 2014.
  • Henri Pigaillem (préf. Marcel Jullian), Le tapissier de Notre-Dame : Vie du maréchal de Luxembourg. Roman (Éditions du Rocher), Monaco, Rocher, coll. « Grands romans », , 262 p. (ISBN 978-2-268-04236-7)
  • Camille Rousset: Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire. – Paris, 1861-1863
  • Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6)

Liens externes modifier

Chronologies modifier