Emilio Perin, né le 9 septembre 1916 à Spresiano (province de Trévise, région Vénétie, Italie) et et mort fusillé le par les Allemands au camp de Souge en Gironde, est un garagiste, Résistant, membre de l’Armée secrète et combattant FFI.

Biographie modifier

Emilio Perin est né le 9 septembre 1916 à Spresiano (province de Trévise, région Vénétie, Italie). Il est le fils d’Antonio Perin et de Maria Amélia Capellazo. Il arrive en France avec ses parents dans les années 1930. Son père meurt peu après et sa mère l’éleve seule avec ses douze frères et sœurs. Il habite à Touzac (Lot)[1].

Seconde Guerre mondiale modifier

Durant Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, Emilio Perin est réquisitionné pour travailler au service des occupants dans un garage de Fumel (Lot-et-Garonne) et doit s’y établir[1].

Résistance modifier

Il devient un résistant, membre de l’Armée secrète (AS) et appartient au groupe Martin des Forces françaises de l'intérieur (FFI), actif dans le Lot [1].

Arrestation modifier

Le 27 mars 1944, ayant une permission de trois jours, il rend visite à sa famille à Touzac (Lot). Les Allemands l'arrêtèrent. Il est incarcéré à Toulouse (Haute-Garonne) à la prison Saint-Michel[1].

Le 2 juillet 1944[2], Emilio Perin est enfermé avec sept cent deux résistants, dont soixante deux femmes, dans les wagons bétaillers du convoi dit « train fantôme ». Le lendemain, le train, à destination de Dachau, se dirige vers Bordeaux, la ligne vers Lyon ayant été détruite[2]. Pris pour un convoi militaire, il est bombardé par l'aviation britannique en gare de Parcoul-Médillac[2], près d'Angoulême. La locomotive détruite, il y reste stationné cinq jours[2]. Le train revient à Bordeaux le [2]. Les prisonniers restent plus de soixante heures en gare Saint-Jean, enfermés près du dépôt des locomotives dans les wagons bétaillers mais ravitaillés par le Secours national.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1944[2], ils sont, au bout d'une grande demi-heure de marche en rangs, entassés dans la synagogue de la ville transformée par les autorités allemandes en annexe insalubre de la prison du Hâ. La Fête nationale y est hardiment célébrée par une harangue du militant SFIO Noël Peyrevidal[3] juché sur la tébah puis une Marseillaise suivie d'un chahut. Le , dix prisonniers, Emilio Perin, Noël Peyrevidal, Robert Borios, Litman Nadler, Pierre Fournera, le réfugié espagnol José Figueras Almeda, André Guillaumot, Marcel Jean-Louis, Joseph Uchsera et Albert Lautman, en sont extraits et conduits au fort du Hâ[4]. Ils y rejoignent un groupe de trente six autres détenus, des maquisards qui ont été sélectionnés sur dossier par le Kommando IV de la Sicherheitspolizei de Bordeaux, KDS, que dirige le lieutenant S.S. Friedrich-Wilhem Dohse. Ils reçoivent chacun un carton « Zum Tode verurteilt ».

Le après midi, les condamnés sont emmenés au camp de Souge, qui se trouve à vingt cinq kilomètres à l'ouest du centre de Bordeaux, sur le territoire de la commune de Martignas-sur-Jalle, pour y être fusillés le soir même avec deux autres prisonniers. L'officier de garde français refuse de former le peloton d'exécutionau prétexte que l'autorité dont émane l'ordre n'est pas mentionnée sur celui ci[5]. Le lendemain 1er août, le chef du convoi, l'Oberleutnant de la Wehrmacht Baumgartner, ne réussit pas à rassembler les gendarmes mobiles et ce sont des sous-officiers de la Feldgendarmerie qu'il commande pour procéder à ce qui est, aux termes du chapitre II de la Convention de La Haye relatif aux prisonniers de guerre, un crime de guerre. Les condamnés, conduits à un des deux sites d'exécution, sont attachés chacun à son tour à un des dix[6] poteaux[7]. Les corps sont jetés dans des fosses déjà prêtes[5]. Vingt sept jours plus tard, Bordeaux est libérée.

Honneurs modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g PERIN Emilio. fusilles-40-44.maitron.fr.
  2. a b c d e et f Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 197, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  3. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 203, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  4. F. Nitti, 8 chevaux 70 hommes, p. 79-81, Éditions Chantal, Perpignan, avril 1945.
  5. a et b Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 178, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  6. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 72, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).
  7. Dominique Mazon, Jean Lavie & all., Les 256 de Souges. Fusillés de 1940 à 1944., p. 15, Le Bord de l'eau, Lormont, septembre 2014 (ISBN 9-782356-873408).

Articles connexes modifier

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