Élie-Charles Flamand

poète français
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Élie-Charles Flamand, né le à Lyon 3e et mort le à Paris 19e[1], est un poète et écrivain français.

Élie-Charles Flamand
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Claude Marie Héli Noël Charles Flamand
Nationalité
Activité

Biographie modifier

D'abord spécialisé en sciences naturelles, il est l'élève du grand géologue et paléontologue Jean Viret, se livre à des recherches sur le terrain, à des fouilles, et donne des communications sur des sujets paléontologiques à la Société linnéenne de Lyon. Il n'a d'ailleurs jamais cessé de s'intéresser à ces sciences.

En 1948, il découvre la poésie moderne, Pierre Reverdy, Pierre-Jean Jouve, Paul Eluard, etc. et le surréalisme grâce au livre de Maurice Nadeau, Histoire du Surréalisme. Cet événement bouleverse sa vie qui prend une nouvelle orientation. Il écrit alors ses premiers poèmes. Après une entrevue avec Paul Eluard à Montpellier, il se rend, en 1950, à Paris et rencontre Pierre Seghers qui encourage sa vocation poétique.

En 1952, il se fixe définitivement dans la capitale. Grâce à Pierre Seghers il entre en relation avec Jean-Louis Bédouin qui le présente à André Breton dont il devient l'ami. Pendant huit ans, il prendra part à toutes les activités du groupe surréaliste et publiera des textes dans les revues dirigées par André Breton (Médium, Le Surréalisme, même, Bief).

La lecture du Musée des sorciers, mages et alchimistes de Grillot de Givry l'avait depuis longtemps incité à s'intéresser à l'ésotérisme, aussi André Breton et René Alleau lui font-ils connaître le maître alchimiste Eugène Canseliet avec lequel il se lie et par qui il est initié à l'Art d'Hermès non seulement dans sa théorie mais aussi dans sa pratique.

En 1958, il sympathise vivement avec Edouard Jaguer et appartient au groupe Phases.

En 1960, il s'éloigne du surréalisme, ce qui lui vaudra d'être exclu du groupe par une lettre du 11 mai. Il n'en gardera pas moins d'excellents rapports avec André Breton.

Il fréquente les milieux ésotériques, fait partie de diverses sociétés initiatiques, est profondément attaché à André Pieyre de Mandiargues et Stanislas Rodanski[2], rencontre des peintres novateurs et donne des préfaces pour les expositions de certains d'entre eux. Il a d'ailleurs lui-même réalisé des œuvres plastiques. Nombreux sont ses ouvrages de poésie ; celle-ci est son activité essentielle. Il fut passionné par la recherche du merveilleux dans le surréalisme mais récusa le côté « noir » de celui-ci.

Il a toujours conçu la pratique poétique comme un exercice spirituel, un cheminement vers la Lumière intérieure.

Avec le galeriste Alphonse Chave à Vence, il se penche sur l'Art Brut et fréquente Arman à Nice.

Il s'intéresse aussi à l'art naïf et devient à Paris l'ami du grand spécialiste Anatole Jakovsky.

En 1965, il rencontre brièvement Jack Kerouac lors de séances de recherche à la Bibliothèque nationale où, on le sait, le romancier américain traque avec obsession ses origines bretonnes, durant le séjour européen qui précède de peu sa disparition ; Flamand aide le romancier américain, un peu égaré à Paris, à orienter ses travaux. Cette brève rencontre n'en prend pas moins une allure de symbole. L'auteur futur de « La Voie des mots » et celui de « Sur la route » ne poursuivent-ils pas, chacun à sa manière, « une voie » et une quête ?

Élie-Charles Flamand est aussi l'auteur de maints essais ou articles sur l’histoire de l'art, l'alchimie, la symbolique, etc. Il les considère comme une extension de son œuvre poétique.

Le premier, il étudia à fond et fit redécouvrir les artistes musicalistes, tels par exemple Louise Janin, ainsi que les peintres symbolistes des salons de la Rose-Croix organisés par Péladan dans les années 1890, tels Armand Point, Maurice Chabas, Alexandre Séon, Henry de Groux etc.

Depuis 1943, le jazz n'a cessé de l'accompagner. Membre du Hot Club de France, il a connu personnellement quelques-uns des plus grands musiciens noirs : Baby Dodds, Sidney Bechet, Louis Armstrong, Lester Young, Buddy Tate, etc. et entretenu des rapports amicaux avec ceux-ci. Il a autrefois pratiqué la batterie.

Élie-Charles Flamand a donné des poèmes et des articles à de nombreuses publications, notamment Médium, Le Surréalisme, même, Bief, Morphème, Syntaxe, La Nouvelle Revue française, Phases, Front Unique, Connaissance des arts, Lettres et Médecins, La Tour Saint-Jacques, Shi'r (Beyrouth), Les Lettres françaises, Fantasmagie, Réalités Secrètes, Horizons du fantastique, Le Puits de l'Ermite, Le Point d'Être, Evohé, Le Journal des Poètes, L'autre Monde, Phréatique, L'Initiation, Question de, Artères, Lœss, Rose-Croix, Jointure, Soleil des Loups, La Nouvelle Tour de Feu, Le Cri d'Os, La Révolte des Chutes, La Sœur de l'ange, La Tortue-Lièvre, Supérieur Inconnu, Europe, Recours au Poème, etc.

Des articles sur ses œuvres ont paru dans des revues et journaux, signés entre autres par Eugène Canseliet, Jacqueline Hondermarcq, Jacques Arnold, Alain Mercier, Rafaël Delgado, Pascal Pia, Pierre Cabanne, Roger Otahï, Hubert Juin, Francis Lacassin, Robert Amadou, Pierre Esperbé, Guy Malouvier, Gérard Murail, Jean-Pierre Bayard, Jacqueline Kellen, Gérard Durozoi, Hubert Haddad, Jean Chatard, André Lagrange, Jean-José Marchand, Yves-Alain Favre, Armand Olivennes, Edouard Jaguer, Marc Kober, Isabelle Roche, Michel Host, Jean-David Jumeau-Lafond, Gwen Garnier-Duguy, Matthieu Baumier, Julien Starck, Isabelle Lévesque, Dominique Rabourdin, etc.

Élie-Charles Flamand est sociétaire de la Société des gens de lettres de France.

Il a reçu en 1989 le prix Campion Guillaumet de la Société des gens de lettres pour son recueil Transparences de l'Unique et en 2011 le prix Delmas de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.

Élie-Charles Flamand est l'époux du peintre Obéline Flamand.

En 2017, un Fonds Élie-Charles Flamand (Archives et Manuscrits) a été constitué à la Bibliothèque de l'Arsenal / Bibliothèque nationale de France [6]

Publications modifier

Poésie
  • À un oiseau de houille perché sur la plus haute branche du feu (Illustrations de Toyen), Henneuse, 1957.
  • Amphisbène (Livre-objet réalisé avec Paul-Armand Gette), Eter, 1966.
  • La lune feuillée (Préface d’André Pieyre de Mandiargues) (Éditions Pierre Belfond, 1968).
  • La voie des mots (Préface d’Edmond Humeau, illustrations de Louise Janin), Le Point d’être, 1974.
  • Vrai centre (Illustrations d’Obéline Flamand), Evohé, 1977.
  • Jouvence d’un soleil terminal, Arcam, 1979.
  • Attiser la rose cruciale, précédé de La Quête du Verbe, Le Point d’or, 1982.
  • L’attentive lumière est dans la crypte (Illustrations de Gaetano di Martino), Le Point d’or, 1984.
  • Transparences de l’Unique (Illustrations de Chu Teh-Chun), Le Point d’or, 1988.
  • Ce qui s’ouvre à la pierre du matin (Portrait de l’auteur et trois dessins par Obéline Flamand), Éditions du Soleil natal, 1991.
  • L’immuable et l’envol (Illustré d’une photo par l’auteur et de quatre emblèmes du XVIIe siècle), Éditions du Soleil natal, 1993.
  • Les chemins embellis suivi de Shambala et les deux saint Michel, Éditions La Lucarne Ovale, 1995.
  • Au vif de l’abîme cristallin (Illustré d’un collage de l’auteur et de dessins de Paul-Armand Gette), Éditions Tarabuste, 1997.
  • Les Temps fusionnent (Illustré de douze reproductions d'œuvres diverses), Éditions La Lucarne Ovale, 1998.
  • Pacte avec la Source (Illustré de sept collages de l'auteur), Éditions La Lucarne Ovale, 2000.
  • Vers l’or de nuit (Illustré de six reproductions d’œuvres diverses), Éditions La Lucarne Ovale, 2002.
  • Sur les pas de la fille du soleil (récit poético-initiatique, illustrations d’Obéline Flamand), Éditions La Lucarne Ovale, 2002.
  • Distance incitative (Illustré de photographies par Obéline Flamand), Éditions La Lucarne Ovale, 2005.
  • Lorsque l’envers se déploie (Postface de Marc Kober, avec un collage de l’auteur et une couverture d’Obéline Flamand), Éditions La Mezzanine dans l'Ether, 2007.
  • Terres d’appui (Illustré par des papiers découpés d’Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2008.
  • Les strates de l'instant (Illustré de 4 tableaux de l'auteur), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2009.
  • Le troisième souffle (Frontispice de Gustave Moreau), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2010.
  • Ciseaux en liberté (Illustré de papiers découpés réalisés par l'auteur en 1950 et commentés par des poèmes écrits récemment), Éditions La Mezzanine dans l'Ether, 2010.
  • La part d'outre-dire (avec deux illustrations d'Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2012.
  • La Vigilance domine les hauteurs (avec trois cosmogrammes de Louise Janin), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2013.
  • Percer l'écorce du jour (illustré de documents divers), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2014.
  • Braise de l'unité, Anthologie (1957-2014), Éditions Recours au poème, 2014 (Version numérique). Préface de Gwen Garnier-Duguy et postface de Marc Kober. Le même ouvrage est paru en version papier aux Éditions La Lucarne Ovale, 2015.
  • Un strelitzia monte de l'entrefaite (En frontispice, dessin d'Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2016.
  • Fleuraison du silence (Illustré par 10 dessins d'Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2017.[1]
Essais
  • La Renaissance I (La peinture en Italie au XVe siècle. Préface de Jean-Clarence Lambert. Tome IX de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne, 1966.
  • La Renaissance II (La peinture en Italie au XVIe siècle. Préface de Robert Lebel. Tome X de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne, 1966.
  • La Renaissance III’’ (La peinture en France, en Allemagne, en Suisse et dans les Flandres au XVIe siècle. Préface d’André Pieyre de Mandiargues. Tome XI de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne, 1966.
  • Le peintre Eugen Gabritschevsky (monographie en langue allemande), Éditions Bayer, Leverkusen, 1966.
  • Erotique de l'Alchimie (Préface d'Eugène Canseliet), Éditions Pierre Belfond, 1970. Réédité par le Courrier du Livre en 1989.
  • La Tour Saint-Jacques, Éditions Lettera Amorosa, 1973. Réédité par La Table d'Emeraude en 1991.
  • Nicolas Flamel, sa vie, ses œuvres, Éditions Pierre Belfond, 1973. Réédité par Le Courrier du Livre en 1989.
  • Les salons musicalistes, Éditions Hexagramme, 1973.
  • Le peintre Louise Janin (monographie), Éditions Hexagramme, 1974.
  • Les Pierres magiques (essai sur le symbolisme du monde minéral), Éditions Le Courrier du Livre, 1981.
  • Catalogue de l'Exposition Arthur Rimbaud, Musée Ivan Tourguéniev à Bougival, 1991. Repris dans Arthur Rimbaud, Images et Imaginaire, Galerie 1900-2000, Paris, 1993.
  • Les Méandres du sens, retour en Forez, retour sur moi-même, Éditions Dervy, 2004.
  • Propos mosaïqué, 2009 : en ligne sur le site de l'auteur [3]. Cet ouvrage est paru en version papier aux Éditions La Lucarne Ovale en 2021.
  • Essai sur la peinture d'Obéline Flamand, avec textes critiques choisis par l'auteur, en ligne sur le site du peintre.

Notes et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Souvenirs sur Stanislas Rodanski », in Supérieur Inconnu, n° 1 [26], octobre 2007.
  3. [www.eliecharlesflamand.fr]

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Anthologies poétiques où figure l'auteur
  • Benjamin Péret, La poesia surrealista francese, Éditions Schwarz, Milan, 1959.
  • Aldo Pellegrini, Antologia de la poesia surrealista, Buenos Aires, 1962.
  • A. V. Aelberts et J.-J. Auquier, Poètes singuliers du Surréalisme et autres lieux, Collection 10/18, Livre de poche, 1971.
  • Daniel Giraud, Le Miroir du Verbe, 1982.
  • Alain Mercier, La Poésie initiatique vivante, Éditions Les quatre fils, 1983.
  • Edouard Jaguer, Lumière du jour, Éditions Actual, 1989.
  • Arturo Schwarz, I surrealisti, Éditions Mazzotta, Milan, 1989.
  • Jean-Luc Maxence, Anthologie de la poésie mystique contemporaine, Presses de la Renaissance, 2000.
  • Das surrealistische Gedicht’’, Éditions Zweitausendeins & Museum Bochum, Frankfurt-am-­Main, 2000.
  • Jean-Luc Maxence et Elisabeth Viel, Anthologie de la poésie maçonnique et symbolique, Éditions Dervy, 2007.
  • Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy, Anthologie de la poésie française contemporaine des profondeurs, Éditions Recours au poème, 2014 (version numérique).
Ouvrage dédié à Élie-Charles Flamand

Jean-David Jumeau-Lafond, Naissance du fantôme (Textes de Poe, Villiers de L'Isle-Adam, Lorrain, Dujardin, Rodenbach, etc.), La Bibliothèque, Paris, 2002.

Ouvrages à consulter sur Élie-Charles Flamand
  • Alain Mercier, Élie-Charles Flamand, essai suivi d'un choix de poèmes et d'une bio-­bibliographie, d'extraits de presse et de documents’’. Collection Fontaine Prodigue, Éditions René Jeanne, 1987.
  • À propos de la poésie d'Élie-Charles Flamand, choix de comptes rendus, études, lettres, dédicaces, etc. Éditions La Lucarne Ovale, 2011.

ainsi que :

  • Serge Brindeau, La poésie contemporaine de langue française depuis 1945, Éditions Saint-­Germain-des-Prés, 1973.
  • Dictionnaire général du Surréalisme et de ses environs, sous la direction d'Adam Biro et de René Passeron, Éditions des Presses Universitaires de France, 1982.
  • Robert Sabatier, Histoire de la poésie française. La poésie du vingtième siècle. 3 - Métamorphoses et Modernité, Éditions Albin Michel, 1988.
  • Communication d'Yves-Alain Favre, Professeur à l'Université de Pau, au IIème Colloque du Centre de Recherches sur le Merveilleux et l'Irréel en Littérature (Université de Caen, 2 septembre 1989) : "Alchimie et poésie dans l'œuvre d'Élie-Charles Flamand"
  • Alain et Odette Virmaux, Les Grandes figures du Surréalisme, Éditions Bordas, 1994.
  • Marc Kober, Dans le verger de la salamandre (Élie-Charles Flamand) in La Sœur de l'Ange No 3, printemps 2005.
  • Entretiens avec Isabelle Roche parus sur le site internet lelitteraire.com en novembre 2005 et février 2006.
  • Michel Host, Une odyssée intérieure, Élie-Charles Flamand paru en 2012 sur www.lacauselitteraire.fr (cf. Chroniques).
  • Interview de Gwen Garnier-Duguy dans la revue Recours au Poème sur internet en 2013 (cf. Rencontre)
  • Cahier Élie-Charles Flamand dans la revue La Sœur de l'ange, No 13, printemps 2014, Éditions Hermann. Illustrations, documents, textes de l'auteur, le tout inédit. Articles de Marc Kober, Abdul Kader El Janabi, Hughes Simard, Jean-David Jumeau-Lafond, Jean-Pierre Lassalle, Matthieu Baumier.
  • Article de D. Rabourdin dans la revue Infosurr n° 130, mars-avril 2017
  • Article de Gwen Garnier-Duguy "Hommage à Élie-Charles Flamand. Le recueil posthume d'un immense poète français" paru dans la revue CAUSEUR le 10 juin 2017. [2]
  • "Hommage à Élie-Charles Flamand" par C. Beaudinat, paru dans le Bulletin de la Diana (Société historique et archéologique du Forez), 2ème trimestre 2017.
  • Des poèmes de l'auteur ont été mis en musique par Henri Jarrié (1924-2004) : mélodies pour baryton, piano et flûte.
  • Présentation par Michel Passelergue "Élie-Charles Flamand : une quête du Verbe dans les méandres du sens", Arts et Jalons, Saint-Mandé (94), le 27 octobre 2018. [3]
  • "Journée d'étude sur Élie-Charles Flamand" dans le cadre de l'APRES à la Halle Saint-Pierre - Paris 18e, le 8 février 2020. [4][7]

Liens externes modifier