Camille Loichot
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Camille Loichot (né à Fournet-Blancheroche, dans le Doubs, le , mort à Ravensbourg le ) est un officier français d'infanterie devenu résistant.

Biographie modifier

Fils de Jules Loichot et Zénaïde Cuenin, horlogers, il épouse Cécile Joubert dont il aura 7 enfants.

D'abord instituteur libre au Russey, il est mobilisé le au 171e régiment d'infanterie. Il est blessé trois fois au cours de la Grande Guerre, qu'il termine avec le grade de capitaine. Mai ntenu dans l'armée, il est affecté à l'armée du Rhin, puis au 137e régiment d'infanterie à Fontenay-le-Comte, puis au 152e régiment d'infanterie à Colmar. Il participe à la campagne de Syrie (1926-1928).

À Colmar, il est promu chef de bataillon (1933) puis, en 1940, il devient lieutenant-colonel commandant le 41e régiment d'infanterie (1940). En juin, lors de la très violente attaque de plusieurs divisions blindées allemandes au sud de la Somme, son régiment a tenu magnifiquement, fait de nombreux prisonniers et ne s’est replié en combattant que sur l’ordre du commandement, accomplissant avec succès un mouvement de repli particulièrement difficile (citation à l’ordre de l’Armée comportant l’attribution de la croix de guerre 1939-40 avec palme)[1]. Fait prisonnier le , il est libéré en .

En 1942, le préfet du Doubs le place à la tête du Groupement de répartition des blés et farines du département[2]. En parallèle, il entre dans la Résistance et devient responsable du groupement Doubs - Jura Nord de l’ORA[3] au côté du colonel Maurin.

Arrêté à son bureau le [4],[5], il est interné à la prison de la Butte. En tout, 34 personnes liées à son réseau sont arrêtées entre le 4 et le [6]. Deux jours avant l’entrée des troupes américaines à Besançon, il est déporté en Allemagne : à la prison de Fribourg-en-Brisgau d’abord, à la citadelle de Manching ensuite, au camp de Dachau enfin[7]. Après la libération du camp en , il rejoint la Première armée française où il peut reprendre l'uniforme français. Mais le typhus, contracté à Dachau, se déclare dans un organisme très affaibli qui ne peut résister à la maladie malgré les soins et notamment l’administration de pénicilline, rare alors, qu’il reçoit à l’hôpital militaire de Ravensbourg. Le lieutenant-colonel Loichot succombe le au soir après avoir reçu les derniers sacrements.

Distinctions modifier

Camille Loichot est déclaré mort pour la France en déportation.

Citation à l'ordre de la Nation : Officier supérieur animé d’un sentiment du devoir particulièrement élevé. Ancien combattant remarquable des deux guerres, prisonnier de 1940 et placé sous contrôle allemand, n’a pas hésité en dépit des risques à rallier la Résistance en . Désigné pour prendre le commandement du département du Doubs, s’est imposé par ses qualités militaires et sa haute valeur morale. Grâce à son énergie et à son activité inlassable, est parvenu à mettre sur pied des effectifs importants prêts à prendre les armes. Arrêté le , a subi les plus durs interrogatoires sans se départir de son attitude ferme et digne. Déporté en Allemagne le , a trouvé la mort à la suite des sévices endurés dans les camps nazis. (J.O. du ).

Voir aussi modifier

Le nom de Camille Loichot figure sur les monuments aux morts de Fournet-Blancheroche (son lieu de naissance) et de Plaimbois-Vennes (résidence de sa famille pendant la Seconde Guerre Mondiale), sur le monument des morts en déportation de Besançon (cimetière des Chaprais), ainsi que sur la plaque inaugurée le à la Gare de TGV Haute-Picardie, et qui porte le texte suivant :

Sur ce sol d’ABLAINCOURT, le / les 1er et 3e groupes / du 10e Régiment d’Artillerie, / sous les ordres des Chefs d’Escadron / LIEVRE et SCHERER, / et le 41e R.I., sous les ordres / du Lieutenant Colonel LOICHOT, / de la 19e Division d’Infanterie / originaire de Rennes, assaillis par / les Divisions Cuirassées Allemandes, / ont défendu l’honneur du Drapeau / au prix de lourdes pertes.

Depuis , une rue de Fournet-Blancheroche porte le nom de rue du lieutenant-colonel Loichot.

Notes et références modifier

  1. Job de Roincé, Les heures glorieuses du 41e R.I., Rennes, 1965.
  2. Jean Boulaine, Richard Moreau et Pierre Zert, Éléments d'histoire agricole et forestière, Paris, L'Harmattan, coll. « Acteurs de la science », , 216 p. (ISBN 978-2-296-12054-9, lire en ligne), p. 163-164.
  3. Conférence du général (c.r.) René Eymin à l’ORA, 15 novembre 1990. Publiée dans le Bulletin de l’Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, n. 15, p. 30-33, mars 2003. Reprise dans Michel Simonin, C’était la guerre 39/45 dans les Franches Montagnes du Doubs et du Jura suisse, association Jardins de Mémoire, Maîche, 2003.
  4. Mireille Barbier, La Résistance dans le Haut-Doubs, Sainte-Croix, Ed. du Balcon Journal de Sainte-Croix et Environs, coll. « Fragments d'histoire », , 278 p. (ISBN 978-2-88419-039-8)
  5. Ainsi que les membres de son réseau, dont les frères Chaffanjon.
  6. Jehanne Baillaud-Loichot, Les arrestations de février 1944 en Franche-Comté, chez l’auteur, 1997 ; déposé au musée de la Résistance de Besançon.
  7. Chanoine Emile Pierre, Un héros de chez nous. Article publié dans le bulletin de l’Association Amicale des Anciens Élèves du Pensionnat de l’Immaculée Conception (Le Russey, Doubs), trim., mars 1951, 29e année, p. 19-24.
  8. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  9. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )