Bataille de l'Hôpital

La bataille de l'Hôpital, également appelée bataille de Conflans, se déroule le à L'Hôpital, en Savoie. Elle oppose un contingent français sous les ordres du colonel Thomas Robert Bugeaud à une force austro-sarde dirigée par le général-major baron Joseph Friedrich Ghislain von Trenk. L'affrontement se solde par une victoire tactique française.

Bataille de l'Hôpital

Informations générales
Date
Lieu L'Hôpital, Savoie
Issue Victoire tactique française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
Commandants
Thomas Robert Bugeaud Joseph Friedrich Ghislain von Trenk
Forces en présence
2 800 hommes
2 canons
4 000 hommes
4 canons
Pertes
150 tués ou blessés ~ 2 000 tués, blessés ou prisonniers

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Coordonnées 45° 40′ 17″ nord, 6° 23′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de l'Hôpital
Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
(Voir situation sur carte : Savoie (département))
Bataille de l'Hôpital

Prélude modifier

Lors de la période dite des Cent-Jours, Napoléon arrive à Paris le et répartit l'ensemble de ses forces pour assurer la défense des frontières. Le maréchal Louis-Gabriel Suchet est nommé à la tête de l’armée des Alpes qui arrive à Lyon le .

Suchet entre en campagne dès le  : la 22e division d’infanterie centrée sur Chambéry bouscule facilement les troupes piémontaises et s’empare de Montmélian, L’Hôpital (futur Albertville) et Conflans, alors chef-lieu de la Savoie piémontaise. La 23e division d’infanterie, centrée sur Annecy, prend Annemasse et pousse jusqu'à Thonon et Évian, où elle se heurte à l’avant-garde autrichienne. Entre-temps, l’armée autrichienne venant d’Italie a en effet passé les cols des Alpes, l’armée de Bubna par le Mont-Cenis, l’armée de Frimont par les Petit et Grand Saint-Bernard.

Le , Suchet apprend la nouvelle de la défaite de Waterloo () et le 26, il communique à ses troupes la nouvelle de l’abdication de Napoléon (le 22). Suchet fait le 27 une offre d’armistice que les Autrichiens refusent. Ces derniers se heurtent alors aux Français à Bonneville, mais surtout le lendemain à Conflans et L’Hôpital tenus par le 14e de ligne commandé par le colonel Thomas Robert Bugeaud — futur maréchal de France —, qui avec 2 800 hommes repousse victorieusement 4 000 Austro-Piémontais, en leur causant de lourdes pertes.

Forces en présence modifier

Ordre de bataille français modifier

Éléments mixtes des 22e et 23e divisions — colonel Thomas Robert Bugeaud, commandant en chef — 2 800 hommes, 2 canons

Vers 15 h, un bataillon du 67e de ligne (570 hommes), appartenant à la 23e division, arrive en renfort depuis Ugine. De même, à 16 h, un deuxième bataillon du 20e de ligne (480 hommes) venu de Montmélian se présente sur le champ de bataille mais n'est pas engagé. L'artillerie attachée comprend deux canons de 6 livres servis par 50 hommes du 4e d'artillerie à pied et du 7e bataillon du train, mais Mané la note comme possiblement « absente »[1].

Ordre de bataille austro-sarde modifier

Forces austro-sardes appartenant au corps de réserve : général-major Joseph Friedrich Ghislain von Trenk, commandant en chef — 4 000 hommes, 4 canons

  • 1re colonne : général-major comte d'Andezeno — 1 350 hommes
    • Régiment sarde Montferrat — 1 bataillon, 450 hommes
    • IR no 39 Duka (hongrois) — 1 bataillon, 900 hommes
  • 2e colonne : général-major baron von Trenk — 2 650 hommes, 4 canons
    • Régiment de hussards Friederich-Wilhelm — 1 escadron, 100 hommes
    • IR de « Grenzers » no 5 Warasdiner-Creutzer — 2 compagnies, 300 hommes
    • Chasseurs sardes Comte Robert — ⅔ de bataillon, 300 hommes
    • Régiment sarde Piémont — 1 bataillon, 450 hommes
    • IR no 39 Duka (hongrois) — 1 bataillon ⅔, 1 500 hommes
    • Demi-batterie d'artillerie de 6 ou 7 livres — 4 canons, 50 hommes
    • Train d'artillerie — détachement, 50 hommes[1]

La bataille modifier

Bugeaud, en très large infériorité numérique, a démontré, au cours de cette bataille, une maîtrise tactique remarquable. Un cours d'eau sépare effectivement les deux armées. Bugeaud au lieu de se contenter de défendre le cours d'eau en plaçant toutes ses troupes sur la rive opposée à celle où les Autrichiens se trouvent, craint néanmoins que dans un pareil cas, les Autrichiens ne viennent le tourner par les hauteurs environnantes. Il fait ainsi en sorte de placer quelques troupes sur la rive où se situent les Autrichiens qui, au lieu de tourner la position par les hauteurs, seront donc plutôt tentés à venir combattre directement les Français. Bugeaud ordonne à ces soldats isolés de ne faire qu'un simulacre de résistance, puis de se retirer en débandade par le pont. Les Autrichiens, se croyant vainqueurs, pourront alors être encouragés à poursuivre l'ennemi paraissant battu. Bugeaud laissera alors passer une partie seulement de troupes autrichiennes et jettera sur ces dernières toutes les troupes françaises. Pour commencer, la manœuvre fonctionne une fois. Après que les Autrichiens aient traversé le pont, les Français les chargent à la baïonnette et les mettent en déroute. Mais, plus surprenant encore, les Autrichiens traversent le pont encore plusieurs fois dans la journée, se faisant repousser à chaque fois de la même manière et subissant constamment des pertes notoires.

Après la bataille modifier

Bien que la victoire soit française, Bugeaud est obligé de céder le terrain à l'ennemi. Les divisions de l’armée des Alpes se replient sur Annecy et Chambéry. Suchet, ayant reçu des instructions de Davout, se retire de Savoie et fait passer ses troupes au nord du Rhône, confiant la défense au sud à des divisions de réserve. Les hostilités reprennent le 1er juillet ; ce sont les divisions de réserve qui cèdent sous la pression de l’ennemi en direction de Grenoble et aux Échelles. Le , Suchet apprend que son armée doit se retirer au-delà de la Loire selon une convention signée à Paris avec les Coalisés. Le 10, l’armée des Alpes est entre Montluel et Caluire.

Entre-temps, sur ordre de Napoléon, les autorités lyonnaises ont entamé des travaux pour renforcer les défenses de la ville : ceux-ci commencent le et utilisent des ouvriers au chômage. Les vieilles fortifications de Fourvière sont relevées et remises en état ; de même, les bastions de la Croix-Rousse sont aplanis. Des redoutes sont construites sur le plateau de Montessuy, à Saint-Just et à Vaise. Des retranchements provisoires sont aménagés au pont des Brotteaux et autour des Brotteaux et de la Guillotière. 300 canons sont disponibles, mais l’argent manque pour payer les ouvriers et les fournisseurs.

Notes et références modifier

  1. a b et c Mané 2003, p. 10.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Diégo Mané, « Les Mystères de l'Hôpital », Planète Napoléon, Lyon,‎ , p. 1-10 (lire en ligne).  
  • Félix Wouters, Histoire chronologique de la République et de l'Empire, 1789-1815 : suivie des annales napoléoniennes depuis 1815 jusqu'à ce jour, Bruxelles, Wouters frères, , 1095 p. (lire en ligne).
  • Ronald Zins (préf. Jean Tulard), 1815 : L'armée des Alpes et les Cent-Jours à Lyon, Claix, Horace Cardon, , 447 p. (ISBN 2-913020-02-X).