Barbara Goalen
Naissance
Malaisie britannique
Nationalité Anglaise
Décès (à 81 ans)
Putney
Physique
Mensurations 33 - 18 - 31 inch[1]
Carrière
Période active fin des années 1940
jusqu'au milieu des années 1950

Barbara Goalen, née Barbara Kathleen Bach le 1er janvier 1921 est un mannequin britannique. Célèbre à l'aube des années 1950, elle est considérée à cette époque comme une représentation de la distinction anglaise et devient « la femme la plus photographiée en Angleterre », indissociable du photographe John French. Elle arrête son métier de modèle au milieu des années 1950 à la suite de son mariage. Elle meurt le 16 juin 2002 dans la banlieue sud de Londres.

Biographie modifier

Née en Malaisie où son père est propriétaire d'une plantation de caoutchouc, Barbara Bach rentre en Angleterre à l'âge de huit ans[2]. Elle fait ses études à la St Mary's School (en) à Calne. Elle entreprend des études d'art, mais quitte celles-ci pour devenir chauffeur d'ambulance[2].

Son premier mari, un pilote de la RAF Ian Goalen[n 1] meurt lorsque son avion s'écrase[2]. Veuve avec deux enfants en bas âge, elle commence sa carrière comme mannequin-cabine vers l'âge de vingt-quatre ans[1] : « Elle possédait à la fois l'allure et l'aisance »[4]. La rupture avec cette activité cantonnée dans les salons et ateliers d'une maison de couture arrive lorsqu'elle rencontre le photographe anglais John French (en)[1] ; elle devient rapidement son « mannequin préféré »[a 1] et établissant une profonde complicité, ils sont tous deux indissociables[5]. Mais les débuts sont difficiles : son nez qualifié d'« aristocratique » ne convient pas aux photos et elle choisit de se faire opérer[a 2].

Dès la fin des années 1940, elle est publiée dans les pages de The Ambassador, The British Export Magazine (en) photographiée par Elsbeth Juda, puis dans Vanity Fair ou le Daily Express[5]. Rapidement, elle est continuellement publiée dans le British Vogue et Harper's Bazaar[1] accédant ainsi à la notoriété[a 3]. Connue pour sa taille étroite[3], ses mensurations « parfaites[2] » sont idéales pour la tendance du New Look qui domine cette époque[2],[1]. Barbara Goalen s'affiche alors en Dior ou Balenciaga à Paris, couvrant, à la demande du Vogue français, les collections haute couture[4]. Elle travaille dans plusieurs endroits du monde, jusqu'à l'Australie[3], avec les photographes Cecil Beaton, Henry Clarke, Norman Parkinson, ou Clifford Coffin dont elle devient un des modèles favoris[2],[5] et fera plusieurs couvertures de Vogue[6].

D'une grande sophistication et élégance, elle est l'une des premières à paraître inaccessible et distante[n 2],[7] ; son élégance naturelle lui permet de faire d'un simple chemisier de coton le sommet du chic[1],[4] et chaque vêtement porté semble sortir de sa propre garde-robe[4],[n 3].

Au sommet de sa gloire, elle gagne parfois en une heure l'équivalent du salaire de base hebdomadaire anglais[1],[n 4] ; cela paraît tellement facile qu'elle va engendrer la vocation de nombreuses femmes pour ce métier[1] et avoir de nombreux fans[7]. les vêtements qu'elle porte et son maquillage avec ses « yeux de biche » sont largement copiés[1].

En plein succès, elle arrête sa carrière de mannequin lorsqu'elle se marie au milieu des années 1950[n 5] avec Nigel Campbell (1993†) à Caxton Hall[1],[8]. Elle aura deux filles de plus. En 1958, elle fait une apparition dans la comédie romantique Wonderful Things! (en) réalisée par Herbert Wilcox. Par la suite, elle écrit une chronique de mode dans le Daily Telegraph[1],[3], puis apparaît en 1961 dans un hommage photographié par Terence Donovan et publié dans le Daily Express.

Surnommée parfois « La Goalen »[7],[a 1], elle reste avec Fiona Campbell-Walter et Anne Gunning, l'un des trois grands modèles britanniques de cette époque[a 4],[a 5], et l'un des mannequins vedettes telles Lisa Fonssagrives, Suzy Parker ou Dorian Leigh[a 1]. Dans les années 1950, les médias la présentent comme « la femme la plus photographiée d'Angleterre[3] ».

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les sources divergent propos de Ian Goalen, certaines le citant comme un pilote de la RAF, une autre comme un pilote commercial[3].
  2. Durant les années 1950, tous les modèles des photographes et mannequins des couturiers se doivent d'avoir une attitude distante, hautaine, et très sophistiquée, qui ne reflète pas forcément leur caractère, mais correspond aux standards de l'époque que ce soit pour les défilés ou les prises de vues.
  3. Dans le chapitre que lui consacre Jean Noël Liaut, celui-ci précise cette faculté plusieurs fois et la décrit comme : « il ne s'agissait pas seulement de poser dans une robe, mais de lui offrir une existence propre[7]. »
  4. Alors qu'après la Guerre le métier devient enfin enviable, les salaires atteignent, pour quelques mannequins, des sommes importantes. Pourtant, si Barbara Goalen, comme quelques autres, perçoit un salaire conséquent, celui-ci est nettement inférieur qu'aux États-Unis ; de plus, les séances de pose pour le magazine Vogue sont elles systématiquement moins rémunérées[7].
  5. Suivant les sources, la date de son mariage est 1954 ou 1956.

Références principales modifier

  1. a b c d e f g h i j et k (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1950s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 112 p. (ISBN 978-1-84091-603-4, présentation en ligne), « Barbara Goalen : The first British supermodel », p. 32 à 33
  2. a b c d e et f (en) Veronica Horwell, « Barbara Goalen », Obituaries, sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le )
  3. a b c d et e (en) « Tribute to Barbara Goalen », sur vogue.co.uk, Condé Nast, (consulté le )
  4. a b c et d Liaut 1994, p. 101
  5. a b et c Liaut 1994, p. 103
  6. Nathalie Herschdorfer (préf. Todd Brandow), Papier glacé : un siècle de photographie de mode chez Condé Nast [« Coming into fashion »], Paris, Thames & Hudson, , 296 p. (ISBN 978-2-87811-393-8), « La fabrique de la beauté », p. 130
  7. a b c d et e Liaut 1994, p. 102
  8. Liaut 1994, p. 104

Détails source modifier

Références annexes modifier

  1. a b et c Harriet Quick, Défilés de mode : Une histoire du mannequin [« Catwalking - A History of the Fashion Model »], Courbevoie, Éditions Soline, , 174 p. (ISBN 2-87677-280-9), « L'âge d'or de la haute couture », p. 69, 85 et 86
  2. (en) Jean Dawnay, Model Girl, Londres, Weidenfeld & Nicholson, , 199 p. (OCLC 500471425), p. 82 à 83
  3. Frédéric Monneyron, La photographie de mode. Un art souverain, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Perspectives critiques », , 240 p. (ISBN 978-2-13-057874-1, présentation en ligne), chap. 4, p. 111
  4. (en) Charles Castle, Model girl, Chartwell Books, , 208 p. (ISBN 978-0-89009-129-6), p. 33
  5. (en) Harold Koda et Kohle Yohannan, The Model as Muse : Embodying Fashion, New York, Metropolitan Museum of Art, , 223 p. (ISBN 978-1-58839-313-5, lire en ligne), p. 28