Île Tromelin
L'île Tromelin[1] est une île de l'océan Indien administrée par la France au sein des îles Éparses de l'océan Indien, entité rattachée aux Terres australes et antarctiques françaises. L'île est revendiquée par Maurice depuis 1976.
Île Tromelin | |||
Vue aérienne de l'île Tromelin. | |||
Géographie | |||
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Pays | France | ||
Revendication par | Maurice | ||
Archipel | Aucun | ||
Localisation | Océan Indien | ||
Coordonnées | 15° 53′ 31″ S, 54° 31′ 23″ E | ||
Superficie | 1 km2 | ||
Côtes | 3,7 km | ||
Point culminant | Point Marrec (7 m) | ||
Géologie | Île corallienne | ||
Administration | |||
Territoire d'outre-mer | Terres australes et antarctiques françaises | ||
District | Îles Éparses de l'océan Indien | ||
Démographie | |||
Population | 3 hab. | ||
Densité | 3 hab./km2 | ||
Autres informations | |||
Découverte | 1722 | ||
Fuseau horaire | UTC+04:00 | ||
Géolocalisation sur la carte : Maurice
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
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Îles en France | |||
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Géographie
modifierLocalisation
modifierL'île Tromelin, qui doit son nom au chevalier Jacques-Marie Boudin de Tromelin, est située à 436 km à l'est de Madagascar et à environ 560 km au nord des îles de La Réunion et de Maurice. Elle est entourée de fonds marins de 4 000 m de profondeur. Il n'est pas encore clairement défini si elle constitue le sommet émergé d'un volcan sous-marin ou s'il s'agit d'un atoll surélevé.
Topographie
modifierL'île Tromelin est composée d'un terrain plat et sablonneux, recouvert d'arbustes épars, battu par les vents et chahuté par les alizés.
Son point le plus élevé ne dépasse pas sept mètres.
D'une forme ovoïde, sa côte de 3,7 km de longueur est sablonneuse. L'île est longue d'environ 1 700 m et large au maximum de 700 m. Elle est ceinturée par une barrière de récifs coralliens particulièrement dangereux à la navigation et rendant son accès très difficile. L'accostage se fait uniquement par temps calme et par un seul point, au nord-ouest où il existe une passe étroite. Très souvent, les lames déferlent sur les récifs, rendant tout abordage impossible.
Une piste aérienne permettait l’atterrissage de petits avions et de C-160 Transall de l'armée ; elle est désormais condamnée afin de protéger la colonie locale de fous masqués. L'accès aérien se fait uniquement par hélicoptère.
Climat
modifierLe climat est de type tropical maritime avec des températures moyennes mensuelles qui varient de 21 à 30 °C.
Les précipitations se situent entre 1 000 et 1 500 mm d'eau par an, la moitié tombant de janvier à mars. Les pluies sont en général de courte durée et d'intensité modérée à forte. Les alizés de sud-est soufflent la majeure partie de l'année à une vitesse de 15 à 35 km/h.
En saison chaude, se produisent des périodes sans ou avec peu de vent mais entrecoupées par le passage de dépressions ou cyclones tropicaux auxquels l'île est particulièrement exposée. En 1986, elle a ainsi subi deux cyclones : Erinesta, très dévastateur suivi quelques semaines plus tard d'Honorina.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 25,8 | 26 | 25,9 | 25,4 | 24,4 | 22,8 | 21,8 | 21,6 | 22 | 22,9 | 23,9 | 25,2 | 24 |
Température moyenne (°C) | 28,4 | 28,5 | 28,3 | 27,7 | 26,6 | 25 | 24 | 24 | 24,4 | 25,4 | 26,5 | 27,8 | 26,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 31 | 31 | 30,8 | 30 | 28,8 | 27,2 | 26,2 | 26,3 | 26,8 | 27,9 | 29,1 | 30,3 | 28,8 |
Record de froid (°C) date du record |
20,5 26.1986 |
22,3 21.1987 |
20,9 11.1960 |
20,8 20.1962 |
19,5 22.1960 |
18,1 10.1995 |
17,4 12.1964 |
17,8 22.1957 |
18 05.1974 |
18,2 04.1975 |
19,6 05.1960 |
20,5 25.1960 |
17,4 1964 |
Record de chaleur (°C) date du record |
36,3 01.1983 |
34,9 10.2017 |
34,4 08.1988 |
33,3 15.1996 |
31,6 17.1976 |
30 03.2009 |
28,5 10.1977 |
28,8 15.1990 |
29,3 26.2019 |
31,7 22.2018 |
33,8 29.1997 |
33,9 19.2014 |
36,3 1983 |
Précipitations (mm) | 137,4 | 187,8 | 156 | 128,7 | 69,1 | 66,9 | 65,2 | 51,9 | 47,4 | 30,9 | 33,9 | 99,1 | 1 074,3 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 12,1 | 13,8 | 14,7 | 12,3 | 10,2 | 11,3 | 12,9 | 11,6 | 9,1 | 7,6 | 6,3 | 9,6 | 131,4 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 6,2 | 7,2 | 7,5 | 5,5 | 3,8 | 3,5 | 3,9 | 2,9 | 2,8 | 1,7 | 1,7 | 4,2 | 50,8 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 3,8 | 4,5 | 4,3 | 3,4 | 1,7 | 1,6 | 1,5 | 1,1 | 1,1 | 0,6 | 0,7 | 2,6 | 26,8 |
Flore et faune
modifierLa flore est peu développée du fait des conditions météorologiques et du manque d'eau douce (stress hydrique). À l'exception de deux ou trois mois en été, cette île plane est balayée, nuit et jour, par des alizés qui sont soutenus en hiver. En été, elle peut subir les assauts des cyclones tropicaux et des tempêtes tropicales. On ne trouve donc que des herbes et des broussailles constituées d'arbustes peu denses. Des veloutiers (Heliotropium foertherianum) et des pourpiers (Portulaca oleracea), à la croissance torturée par un vent d'est dominant, sont présents un peu partout sur l'île. Les essais de plantations d'autres espèces n'ont pas réussi à l'exception de quelques rares cocotiers venant des îles Glorieuses et d'un vacoa (Pandanus utilis).
La faune est essentiellement constituée de bernard-l’hermite (Paguroidea), d'oiseaux marins et de tortues marines pour lesquelles l'île est un important lieu de ponte. La tortue verte (Chelonia mydas), aussi appelée tortue franche, est principalement rencontrée et, dans une moindre mesure, la tortue à écailles, plus connue sous le nom de caret. Les oiseaux vivant en colonies permanentes et se reproduisant sur l'île sont les fous masqués à palmes noires (Sula dactylatra) et les fous à pieds rouges (Sula sula). D'autres sont simplement de passage, comme les frégates (suivant le régime des vents) et les sternes blanches (Gygis alba), ces dernières sont observées au moins en août, septembre, octobre. Des Charadriiformes, tournepierre à collier (Arenaria interpres) et Courlis (Numenius sp.) fréquentent également l'île, au moins entre août et octobre.
Les eaux aux alentours sont très poissonneuses[2]. L’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) a recensé vingt-six espèces de coraux[3].
Des espèces allochtones ont été introduites sur l'île lors des différents naufrages : rats, souris et lapins. Ces derniers ont été décimés en 1986 par le cyclone Erinesta. L'île a été dératisée en 2005, permettant de multiplier par dix le nombre d’oiseaux marins (passés de cinq cents couples en 2005 à plus de cinq mille couples en 2020), ainsi que le retour de cinq espèces (sterne fuligineuse...) qui ne nichaient plus à Tromelin depuis 1836[4].
Histoire
modifierDécouverte
modifierL'île Tromelin, petite et plane, à l'écart des routes de navigation, n'est découverte qu'en août 1722 par le navire français de la Compagnie française des Indes orientales, la Diane, commandé par Jean Marie Briand de la Feuillée et elle est baptisée « Île de Sable » à cause des plages de sable blanc qui l'entourent complètement. L'île est décrite comme une « île plate de 700 toises sur 300 environ ». La Feuillée avait estimé sa position par 74° 51’ Est (par rapport au méridien de Tenerife) et par 16° 19’ Sud[5].
Ces coordonnées figurent également en 1739, dix-sept ans après cette première observation, sur une carte conservée dans les archives de la Marine, comme une petite tache à l’Est de Madagascar. En 1740, elle apparaît sur un autre document, mais avec des coordonnées différentes : 53° 12’ Est et 15° 30’ Sud. En 1753, une troisième carte signale sa présence à une position qui a encore changé. Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette, hydrographe confirmé et auteur d’un recueil de cartes qui fait autorité, le Neptune Oriental, la situe cette fois par 52° 32’ Est et 15° 55’ Sud, sans que l’on sache d’où il tire ces informations, car bien qu’il ait croisé dans ces parages, il n’a jamais réussi à l’apercevoir[5].
Naufragés de Tromelin
modifierL'île Tromelin a connu un épisode tragique : les « naufragés de Tromelin »[6].
Dans la nuit du au , L'Utile, frégate de la Compagnie française des Indes orientales affrétée par le négociant esclavagiste Jean-Joseph de Laborde et commandée par le capitaine Jean de Lafargue, fait naufrage sur les récifs coralliens de l'île. Le bateau parti de Bayonne en France avec cent-quarante-deux hommes d'équipage, après une escale à l'île de France (actuelle île Maurice), avait embarqué cent soixante hommes, femmes et enfants malgaches à Foulpointe, sur la côte orientale de Madagascar, pour les emmener en esclavage sur l'île Maurice malgré l'interdiction de la traite décrétée par le gouverneur. Une erreur de navigation, due à l'utilisation de deux cartes contradictoires et à la navigation de nuit, fait échouer le navire sur les récifs de l'île Tromelin[7].
Lors du naufrage, l'équipage et environ quatre-vingts Malgaches (la moitié de ceux qui avaient embarqué) arrivent à rejoindre l'île ; mais les autres esclaves, enfermés dans les cales dont les issues étaient clouées chaque soir par peur d'une révolte[8], périssent noyés. L'équipage récupère différents équipements, des vivres ainsi que du bois de l'épave. Ils creusent un puits, permettant d'obtenir de l'eau tout juste potable, et se nourrissent des vivres récupérés, de tortues et d'oiseaux de mer.
Le capitaine Jean de Lafargue, ayant perdu la raison à la suite de la perte de son navire, est remplacé par son premier lieutenant, commandant en second, Barthélémy Castellan du Vernet. Celui-ci fait construire deux campements sommaires, l'un pour l'équipage et l'autre pour les esclaves, ainsi qu'une forge. Avec les matériaux récupérés de l'épave, il fait construire une embarcation qui, deux mois après le naufrage, embarquera avec peine les 122 hommes d'équipage restants, laissant les Malgaches sur l'île avec quelques vivres[9].
Castellan promet aux quatre-vingt esclaves restés sur l'île de revenir les chercher. Les marins atteignent Madagascar en un peu plus de quatre jours et sont transférés à l'île Bourbon (aujourd'hui La Réunion) puis à l'île de France (aujourd'hui l'île Maurice).
Durant la traversée de Madagascar vers l'île Bourbon à bord du Silhouette, le capitaine Lafargue décède de maladie et Castellan demande par de nombreuses fois l'autorisation d'aller secourir les esclaves restés sur l'île. Mais le gouverneur Antoine Marie Desforges-Boucher, furieux que Lafargue ait enfreint ses ordres de ne pas importer d'esclaves sur l'île de France (par crainte d'un blocus de l'île par les Anglais et donc d'avoir des bouches supplémentaires à nourrir), refuse catégoriquement[6].
Castellan finit par abandonner et quitte l'île de France pour rentrer en France métropolitaine, fin . La nouvelle de cet abandon arrive à Paris et agite un temps le milieu intellectuel de la capitale[6] avant que les naufragés ne soient oubliés avec la fin de la guerre de Sept Ans et la faillite de la Compagnie des Indes.
En 1773, un navire passant à proximité de l'île Tromelin les repère et les signale de nouveau aux autorités de l'île de France[6]. Un bateau est envoyé mais ce premier sauvetage échoue, le navire n'arrivant pas à s'approcher de l'île. Un an plus tard, un second navire, La Sauterelle, ne connaît pas plus de réussite. Il réussit néanmoins à mettre une chaloupe à la mer et un marin parvient à rejoindre les naufragés à la nage, mais il doit être, lui aussi, abandonné par ses camarades qui ne peuvent accoster à cause de l'état de la mer et le navire doit quitter les parages de l'île. Ce marin fait construire, quelque temps plus tard, un radeau sur lequel il embarque avec trois hommes et trois femmes rescapés mais ce radeau disparaît en mer, sans doute en 1775[10],[11],[12].
Ce n'est que le , quinze ans après le naufrage, que Jacques-Marie Boudin de Tromelin (1751-1798)[13], commandant la corvette La Dauphine, récupère les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois[6]. En arrivant sur place, Tromelin découvre que les survivants sont vêtus d'habits en plumes tressées et qu'ils ont réussi, pendant toutes ces années, à maintenir un feu allumé grâce au bois provenant de l'épave, l'île étant dépourvue d'arbres. Les survivants sont recueillis par Jacques Maillart du Mesle, intendant de l'île de France, qui les déclare libres (ayant été acquis illégalement, ils ne sont pas considérés comme esclaves et n'ont donc pas à être affranchis) et leur propose de les ramener à Madagascar, ce qu'ils refusent, au motif qu'elles y seraient « esclaves des autres Noirs »[14],[15]. Maillart décide de baptiser l'enfant Jacques Moyse (Moïse), le jour même de son arrivée à Port-Louis le [14],[16], de renommer d'office sa mère « Ève » (alors que son nom malgache était Semiavou qui se traduit par « celle qui n’est pas orgueilleuse »)[14],[17] et de faire de même avec sa grand-mère qu'il nomme « Dauphine » d'après le nom de la corvette qui les a secourues[14],[18]. Le trio est accueilli dans la maison de l’intendant sur l'île de France[14],[18]. Le chevalier de Tromelin est le premier à décrire précisément l'île qui porte désormais son nom.
Condorcet plaidant l'abolition de l'esclavage dans son ouvrage Réflexions sur l'esclavage des nègres, paru en 1781 sous nom d'emprunt, relate la tragédie des naufragés de Tromelin afin d'illustrer l'inhumanité de la traite[19].
Nom
modifierAu XIXe siècle, l’île de Sable est rebaptisée du nom de Tromelin, en 1825 sur un relevé hydrographique anglais mais seulement vers 1885 chez les francophones[20],[21].
Le naufrage de l'Atieth Rahamon
modifierPar la suite, l'île Tromelin connaît d'autres naufrages.
En 1830, le capitaine Laplace reçoit pour mission de reconnaître l'île et de s'assurer qu'il n'y ait pas de naufragés. Ne pouvant y aborder, il se contente d'en faire le tour, notant la présence de cabanes abandonnées. Il calcule aussi la position de l'île avec 15° 38' Sud et 52° 11' Est. Cette position n'est rectifiée qu'en 1955 par le révérend père Cattala qui travaille pour l'Observatoire de Tananarive avec 15° 53' Sud et 54° 31' Est.
Le , le trois-mâts indien Atieth Rahamon, commandé par le capitaine Samuel C. Hodges, appareille de Port-Louis (Ile Maurice) à destination de Bombay, chargé de 10 474 sacs de sucre avec deux passagers. Le , il fait naufrage au sud-est de l'île Tromelin. Équipage et passagers débarquent sur l'île. Une embarcation non pontée est envoyée pour chercher du secours. Les rescapés sont finalement sauvés par le brick français Pionnier (capitaine Delaselle), les 21 et . Cinquante-sept survivent sous des tentes faites avec les voiles du navire. Ils sont secourus trente-trois jours plus tard. Pendant leur séjour un cyclone très violent balaye l’île, dont rend compte le journal de bord du capitaine :
« […] Les tentes sous lesquelles nous vivions sont mises en pièces par le vent et les petits arbustes dont l’île était partiellement couverte, sont complètement arrachés au niveau des racines […] il est absolument impossible à qui que ce soit de résister à la force du vent sans se tenir à quelque chose, au risque d’être emporté et jeté à la mer[22],[23]. »
Activités météorologiques
modifierEn 1947, l'île commence à intéresser les autorités françaises à des fins de météorologie tropicale pour la surveillance des cyclones tropicaux. La Marine nationale française organisa deux expéditions en 1953. La direction de la météorologie nationale française, suivant une demande de l'Organisation météorologique mondiale, installe le une station météorologique permanente qui détruit les derniers vestiges des naufragés de Tromelin[24].
L'île est toujours aussi difficile d'accès par la mer et lors des débarquements depuis le baliseur Marius Moutet de la mission française en avril et , une partie du chargement tombe à la mer. Depuis cette année, une présence humaine est assurée sur l'île par ces seuls météorologues. Ils sont installés dans un bâtiment de trois étages situé au-devant de l'aérodrome.
Juste à côté se trouve la station météorologique composée de nombreux équipements de Météo-France. L'île n'offre aucun port et seul un mouillage au large est possible. Elle possède un aérodrome avec une piste, achevée le , de 1 100 mètres environ de longueur avec radioguidage par balise. Le premier pilote à s'y être posé est le capitaine André Poux[25]. Un phare est situé sur le toit du bâtiment principal.
En 1960, la France place l'île Tromelin, comme les autres îles Éparses de l'océan Indien, sous l'autorité du ministère des DOM-TOM[réf. souhaitée].
Expédition « Esclaves oubliés »
modifierUne expédition archéologique « Esclaves oubliés » menée par Max Guérout, ancien officier de la marine française et directeur des opérations du Groupe de recherche en archéologie navale et Thomas Romon, archéologue à l'Inrap[26], a lieu d'octobre à novembre 2006[6]. Elle est placée sous le patronage de l'UNESCO et du Comité pour l'histoire et la mémoire de l'esclavage. Les résultats des découvertes sont rendus publics le 17 janvier 2007. Les dix membres de l'expédition sondent l'épave de L'Utile et fouillent l'île à la recherche des traces des naufragés dans le but de mieux comprendre leurs conditions de vie pendant ces quinze années.
Selon Max Guérout, chef de la mission, « En trois jours, un puits de 5 mètres de profondeur est creusé. Cela représente un effort considérable. » « On a retrouvé de nombreux ossements d'oiseaux, de tortues, et de poissons. » « L'arrivée de ces naufragés a dû causer une véritable catastrophe écologique pour l'île. » « On n'a pas l'impression que ces gens étaient écrasés par leur condition. Ils ont essayé de survivre avec ordre et méthode. »
Un journal de bord anonyme, attribué à l'écrivain de l'équipage, est retrouvé. Des soubassements d'habitations fabriquées en grès de plage et corail sont également mis au jour (les survivants transgressèrent ainsi une coutume malgache selon laquelle les constructions en pierre étaient réservées aux tombeaux[14]). On retrouva aussi six gamelles en cuivre réparées à de nombreuses reprises et un galet servant à affûter les couteaux. Le feu du foyer est maintenu pendant quinze ans grâce au bois provenant de l'épave, l'île étant dépourvue d'arbres.
Une deuxième expédition[27] organisée en novembre 2008 n'a pas permis de retrouver les sépultures observées en 1851 par un officier de marine anglais. Toutefois les restes de deux corps ont été mis au jour lors du creusement des fondations d'un bâtiment de la station météo. Trois bâtiments construits à l'aide de blocs de corail ont été découverts, dont la cuisine encore équipée des ustensiles de cuisine et en particulier de récipients en cuivre réparés à plusieurs reprises, témoignant de l'industrie des esclaves et de leur énergie à survivre[28].
Une troisième mission archéologique a eu lieu en novembre 2010. Elle a permis la découverte de trois nouveaux bâtiments et de nombreux objets, dont deux briquets et des silex, qui ont élucidé la technique utilisée par les naufragés pour rallumer le feu[29].
La quatrième expédition[30] dont Thomas Romon est désormais co-directeur, a lieu en septembre/. D'une durée de 45 jours, elle a permis de relever de nombreux outils, des foyers et de comprendre l'aménagement du lieu, réalisé en quatre phases d'habitation[31].
Un documentaire suit au jour le jour cette quatrième mission archéologique, 1000 heures à Tromelin, réalisé par Lauren Ransan[32].
En 2016, une exposition présentant les résultats des différentes campagnes de fouilles, intitulée « Tromelin, l’île des esclaves oubliés », a été présentée conjointement en France métropolitaine et dans les DROM : au musée Stella Matutina à Saint-Leu (île de La Réunion), au château des ducs de Bretagne à Nantes, à la Maison d’Agglomération de Lorient, au musée d'Aquitaine à Bordeaux, au musée départemental d'archéologie et de préhistoire de la Martinique à Fort-de-France[33],[34], au Musée Basque et de l'Histoire de Bayonne de juin à , et enfin au Musée de l'Homme à Paris du au [35].
Administration
modifierL'île Tromelin est placée sous la juridiction de La Réunion en 1814 et est longtemps administrée par le préfet de cette région française bien qu'elle n'en fasse pas partie.
En 1960, l'île Tromelin est officiellement rattachée au ministère des DOM-TOM. Depuis un arrêté du , elle relève de la responsabilité du préfet qui fait office d'Administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises. La France la considère sienne en tant que « domaine privé de l'État » qui fait partie d'un groupe d'îles françaises appelées îles Éparses de l'océan Indien. La république de Maurice en réclame la souveraineté.
Depuis 2007[36], l'île Tromelin fait partie, avec les autres îles Éparses de l'océan Indien, du cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises, un territoire d'outre-mer. Dans ce nouveau contexte, l'Île Tromelin fait toujours partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), mais à l'intérieur d'un district[37], composante des TAAF.
L'Île Tromelin est ainsi, comme le sont les TAAF en 2016, toujours placée sous l'autorité de l'administrateur supérieur des TAAF qui exerce les fonctions de chef du territoire[38]. Il est à noter que ce dernier jouit du rang de préfet. À ce sujet, un chef de district, pour Tromelin mais également pour tout le district des îles Éparses[39], y est le représentant du préfet des TAAF, l’administrateur supérieur.
Un des rôles des chefs de district dans les TAAF est de diriger les bases australes et antarctique[39]. De plus, Tromelin, comme les autres territoires d’outre-mer, est associée à l’Union européenne, en tant que PTOM (pays et territoires d’outre-mer)[40]. Enfin, le budget du district dont Tromelin fait partie est lié au budget général des TAAF qui représente actuellement 26 millions d'euros[40].
Il existe une station météo sur l'île. La France y assure la présence permanente de 3 personnes, qui se relaient par roulement[41].
Revendication mauricienne
modifierMaurice revendique la souveraineté sur l'île Tromelin comme sur l'archipel des Chagos. Si l'île en elle-même ne présente pas un grand intérêt économique ou stratégique, les eaux qui l'entourent sont très poissonneuses[2].
Contexte
modifierAvant l'ouverture du canal de Suez, Maurice occupait une position stratégique dans l'océan Indien et fut donc l'objet des rivalités franco-britanniques. Les Français remportèrent la bataille de Grand Port, leur seule victoire navale sur les Britanniques pendant la campagne de l'île Maurice, mais ils ne purent empêcher la prise de l'île de France (actuelle île Maurice) par les Britanniques à cap Malheureux trois mois plus tard. Le traité de Paris signé le concéda officiellement la possession de l'Isle de France et ses dépendances au Royaume-Uni. À la suite du traité, l'île de La Réunion fut restituée à la France. Les Seychelles furent plus tard détachées de l'île Maurice et devinrent un État indépendant en 1976. Les Britanniques rebaptisent l'île Mauritius, mais laissèrent aux Mauriciens leurs langues, leurs religions, leurs coutumes, leur système juridique et leurs plantations[42].
Souveraineté
modifierMaurice, qui devient un État indépendant en 1968, revendique officiellement Tromelin depuis le [43]. La revendication s'appuie sur le traité de Paris dont l’article 8 stipulait la cession par la France au Royaume-Uni de l’île Maurice et de ses dépendances. Pour autant, Tromelin n’étant pas explicitement mentionnée dans le texte original français du traité, Paris considère que l'île appartient à la France[43]. Les autorités mauriciennes se fondant elles seulement sur une traduction anglaise de ce traité (probablement T F. Jefferies, The Gentleman's Magazine, Volume 84 Part 1, 1814. pp. 634-640), dans laquelle est employé, l’adverbe « especially Rodrigues and The Seychelles », là où le texte original français utilise « nommément Rodrigue et les Séchelles »[44]. Il faut toutefois rappeler qu'il n'y a pas de version anglaise officielle du traité, comme la plupart des traités de l'époque, le traité de Paris n'a été rédigé (et négocié) qu'en français[45].
La thèse de Maurice est que la cession au Royaume-Uni des « dépendances » de Maurice aurait été générale, au-delà de celles nommées « en particulier » qu’étaient Rodrigues et les Seychelles. À l’appui de cette analyse, les Mauriciens font valoir qu’après la cession de Maurice en 1814, les autorités britanniques ont pris possession d’autres petites îles « dépendantes » de ce territoire qui pourtant n’étaient pas expressément nommées dans le traité de Paris, par exemple Saint-Brandon et les îles Agalega (qui appartiennent désormais à Maurice). Par ailleurs, les autorités britanniques de Maurice auraient aussi pris des actes d’administration concernant Tromelin, notamment en y accordant quatre concessions d’exploitation du guano entre 1901 et 1951[46].
En 2004, la marine nationale française arraisonne deux navires de pêche japonais dans la zone exclusive de l'île Tromelin alors qu'ils avaient obtenu de Maurice une licence de pêche sur cette zone.
Une revendication malgache existe sur les îles Éparses de l'océan Indien mais sans vraiment préciser si elle y inclut l'île Tromelin dont elle a semblé reconnaître la demande de souveraineté mauricienne.
Projet avorté de cogestion
modifierEn 2009, un projet d'accord entre la France et l'île Maurice est signé sur un projet de gestion commune de l'île Tromelin[47]. Le , les deux pays entérinent l'accord de cogestion de l'île à Port-Louis[48]. En 2012, le texte est adopté au Sénat, puis au printemps 2013 en commission à l'Assemblée Nationale, avant d'être retiré de l'ordre du jour[49]. À la suite de certaines critiques consécutives au vote à l'Assemblée nationale du projet de loi sur l'accord de cogestion, le ministre français des Outre-mer Victorin Lurel se rend à Tromelin le pour y réaffirmer la souveraineté française sur l'île[50],[51].
Le , alors que l'accord de cogestion devait être soumis au vote de l'Assemblée Nationale le , des sources parlementaires et gouvernementales annoncent que la ratification de l'accord a été retirée de l'ordre du jour[49].
Dans la culture
modifierLittérature
modifierLe fait divers singulier du naufrage de L'Utile sur l'île Tromelin a inspiré le livre Les Naufragés de l'île Tromelin d'Irène Frain paru en 2009. L'autrice, qui a eu accès à la documentation rassemblée par Max Guérout du Groupe de recherche en archéologie navale et a effectué un court séjour sur l'île, tente de percer le mystère des acteurs de ce drame et apporte sa vision du comportement des différents protagonistes et notamment du capitaine Lafargue et du lieutenant Castellan. Sur le même sujet, en 2022, Olivier Fontaine-Kermarrec et Olivier Fontaine publient un livre contre-enquête intitulé Naufragés de Tromelin.
En , les éditions du CNRS et l'INRAP publient Tromelin - L'île aux esclaves oubliés, un ouvrage scientifique destiné au grand public, rédigé par Max Guérout et Thomas Romon avec le concours de Joë Guesnon, Nick Marriner, Philippe Charlier, Véronique Laroulandie et Gaël Leroux. Ce livre s'appuie sur les recherches historiques effectuées depuis 2004 et sur les résultats des deux missions archéologiques effectuées en 2006 et 2008. Une seconde édition est publiée en 2015.
Max Guérout est aussi l'auteur d'Esclaves et Négriers (2012), traitant notamment de l'expédition « Esclaves oubliés », et de Tromelin, mémoire d'une île (2015).
Une bande dessinée d'Emmanuel Lepage, Voyage aux îles de la Désolation, relate une rotation du Marion Dufresne 2, dont un passage à l'île Tromelin.
Parue en 2015, la bande dessinée Les esclaves oubliés de Tromelin de Sylvain Savoia raconte de façon croisée le naufrage et la vie des rescapés sur l'île Tromelin et l'expédition de fouille de 2010[52].
Les Robinsons de l'île Tromelin. L'histoire vraie de Tsimiavo (2016), d'Alexandrine Civard-Racinais relate cette histoire du point de vue de Tsimiavo, jeune malgache naufragée sur l'île Tromelin, qui en sera l'une des ultimes survivantes ultimes de cet épisode tragique. Civard-Racinais est également l'autrice de Île Tromelin. Des tortues, des oiseaux et des esclaves oubliés (2019), où elle retrace sa découverte de l'île Tromelin en et relate les découvertes archéologiques effectuées sur place par Max Guérout et son équipe pour retrouver les traces des esclaves.
Audiovisuel
modifier- 1000 heures à Tromelin[53], de Lauren Ransan, 2014, documentaire réalisé lors de la 4e campagne de fouilles archéologiques de Tromelin[54],[55].
- Les esclaves oubliés de Tromelin, Thierry Ragobert et Emmanuel Roblin, documentaire[56].
- L'Utile, 1761. Esclaves oubliés, Jérôme Palteau, reportage[57].
Exposition
modifier- Tromelin. L'Île des esclaves oubliés, exposition itinérante conçue initialement en 2015 par le Musée d'histoire de Nantes.
Notes et références
modifier- (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 15
- Géographie des mers et des océans : Capes et Agrégation : Histoire-Géographie, Dunod, , 448 p. (lire en ligne), Mais la souveraineté sur l'îlot permet de prétendre à plus de 260 000 km2 d'espaces maritimes de surcroit très poissonneux
- « Les récifs coralliens d'outre-mer », sur www.ifrecor.org (consulté le )
- Débarrassées des rats, les îles Eparses retrouvent leur biodiversité, Nathaniel Herzberg, Le Monde, 25 avril 2021
- Nathalie Couilloud, « Tromelin, naufrage d'une conscience », sur www.chasse-maree.com, Le Chasse-Marée, (consulté le )
- « Expédition - Les naufragés de Tromelin », Le Point, (lire en ligne).
- « L'histoire houleuse de l'île Tromelin, perdue au milieu de l'océan Indien », sur Franceinfo, (consulté le ).
- Annabelle Georgen, « Abandonnés sur une île déserte: la tragédie des esclaves oubliés de Tromelin », sur slate.fr, (consulté le ).
- Irène Frain, Le Nabab, éditions Jean-Claude Lattès, 1982.
- Les derniers hommes survivants et le marin devaient être encore en vie dix-sept mois avant la date du 29 novembre 1776, soit vers juin 1775, puisqu'un bébé de huit mois faisait partie des survivants recueillis en 1776.
- Perdus sur Tromelin – Histoire d’une survie invraisemblable [podcast] [radio], Olivier Chaumelle et Nathalie Battus, dans Sur les docks sur France Culture (, 54 minutes), consulté le .
- Les esclaves oubliés de Tromelin [podcast] [radio], Max Guérout et Sylvain Savoia, dans Le temps d'un bivouac, par Daniel Fiévet sur France Inter (, 53 minutes), consulté le .
- Max Guérout, Biographie de Jacques Marie Boudin de Tromelin, seigneur de Lanuguy
- « Seul(e)s au monde », sur histoireenbulles.wordpress.com, (consulté le )
- « Il est à remarquer qu'ayant proposé à ces femmes de retourner libres dans leur patrie et croyant leur faire une proposition très agréable, elles ont paru l'entendre avec froideur, elles y seraient esclaves des autres Noirs. » — lettre de Jacques Maillart, intendant de l'île de France à Antoine de Sartine, ministre de la Marine, datée du (Archives nationales Marine G222 - f°34B)
- Une entrevue avec Max Guérout, directeur de l’expédition archéologique (23 min)
- Des extraits des lettres à l'époque
- Une entrevue avec Max Guérout, directeur de l’expédition archéologique (23 min)
- Réflexions sur l'esclavage des Nègres, note de lecture rédigée par l'auteur no 15, p. 93-94, Flammarion, Paris 2009, (ISBN 978-2-0812-2678-4)
- « L'abandon des esclaves », sur www.inrap.fr (consulté le )
- « Seul(e)s au monde », sur histoireenbulles.wordpress.com, (consulté le )
- http://www.archeonavale.org/Tromelin/2006/docs/doc5_2006.php
- « Tromelin :: L’identification du naufrage de l’Atieth Rahamon, une longue enquête », sur archeonavale.org
- Thomas Romon et Max Guerout, « La culture matérielle comme support de la mémoire historique : l’exemple des naufragés de Tromelin », In Situ. Revue des patrimoines, no 20, (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.10182, lire en ligne, consulté le )
- « Il y a un an, les Français débarquaient à Tromelin, l'« île des cyclones » », Le Figaro,
- « L'Utile... 1761 « Esclaves oubliés » », sur inrap.fr, (consulté le )
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- Dossier de presse expédition 2008 [PDF]
- M. Guérout, T. Romon, Tromelin, l'île des esclaves oubliés, CNRS ed., Paris, 2010
- « Lancement de la 4e campagne de fouilles archéologiques sur lîle de Tromelin », sur inrap.fr, (consulté le )
- « Retour de la 4e campagne de fouille archéologique sur l’île de Tromelin », Inrap, (consulté le )
- Max Guérout, Tromelin Mémoire d'une île., 20xx (ISBN 978-2-271-13042-6 et 2-271-13042-5, OCLC 1257443625, lire en ligne)
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- « Archéologie sur l’île de Tromelin », Web magazine en lien avec l’exposition itinérante 2015-2017, sur inrap.fr (consulté le )
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- La loi no 2007-224 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer
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- Collectif, Géographie des mers et des océans, Armand Colin, Paris, 26 novembre 2014, [lire en ligne]
- Congrès de Vienne (1814 / 1815) Auteur du texte, Recueil des traités et conventions entre la France et les puissances alliées en 1814 et 1815. suivi de l'acte du Congrès de Vienne ([Reprod.]), (lire en ligne)
- The plenipotentiaries of the high powers who signed the treaty, A definitive treaty of peace between his Britannic majesty and his most Christian majesty Louis XVIII — Done at Paris, the 30th of May 1814. (lire en ligne)
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- « L'île de la coopération », Le Quotidien de La Réunion, (lire en ligne)
- « Tromelin : La Réunion, spectatrice et spoliée », Le Quotidien de la Réunion, (consulté le )
- « Tromelin: l'accord de cogestion de l'îlot retiré de l'ordre du jour de l'Assemblée », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Victorin Lurel: "A Tromelin, on est chez nous!" Par Maïté Koda, dépêche AFP du 17 avril 2013.
- Victorin Lurel en visite sur l'île Tromelin, France Info, le 21 avril 2013.
- Anne Douhaire, « [BD] Savoia fait revivre des esclaves oubliés sur une île en 1761 », sur France Inter, .
- Lauren Ransan, 1000 heures à Tromelin, (lire en ligne)
- Céline Latchimy, « '1000 heures à Tromelin' : Comment les esclaves malgaches abandonnés en 1761 ont-ils (sur)vécu ? », sur OI>FILM VOD (consulté le )
- Mathieu Claveyrolas, « Max Guérout & Thomas Romon, (en collab. avec Odile Zimmermann), Tromelin. L’île aux esclaves oubliés », L'Homme, no 221, , p. 223–224 (ISSN 0439-4216 et 1953-8103, DOI 10.4000/lhomme.30429, lire en ligne, consulté le )
- « Les esclaves oubliés de Tromelin », vidéo 3:19, sur inrap.fr, (consulté le )
- « L'Utile, 1761. Esclaves oubliés. », vidéo 5:55, sur inrap.fr, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Irène Frain, Les Naufragés de l'île Tromelin, Paris, Michel Lafon, , 371 p. (ISBN 978-2-7499-0990-5, BNF 41443253)
- Max Guérout et Thomas Romon, Esclaves oubliés de l'île Tromelin, Paris, CNRS Éditions, , 195 p. (ISBN 978-2-271-07050-0, BNF 42314729)
- Max Guérout, Thomas Romon, Véronique Laroulandie, Christine Lefèvre et Philippe Béarez, « Survivre à Tromelin. Stratégies d’adaptation de naufragés sur une île déserte au XVIIIe siècle », Terres Inhospitalières - Archéopages, no 38,
- Thomas Romon et Max Guérout (avec des photos des fouilles archéologiques), « La culture matérielle comme support de la mémoire historique : l’exemple des naufragés de Tromelin », In Situ, la revue des patrimoines, Ministère de la Culture, no 20 « Les patrimoines de la traite négrière et de l'esclavage », (DOI https://doi.org/10.4000/insitu.10182, lire en ligne, consulté le )
- Max Guérout, Tromelin, mémoire d'une île, CNRS, 2015, (ISBN 978-2271086662).
- Max Guérout, T. Romon, Tromelin. L'Île aux esclaves oubliés, 2015 (nouvelle édition), Inrap, CNRS.
- Emmanuel Lepage, Voyage aux îles de la Désolation, Paris, Futuropolis, , 160 p., 235 × 333 mm (ISBN 978-2-7548-0424-0, BNF 42395854)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins »,
- Sylvain Savoia, Les esclaves oubliés de Tromelin, édition Dupuis, coll. "Aire libre" (bande dessinée), 2015
- Alexandrine Civard-Racinais (auteur) et Aline Bureau (ill.), Les Robinsons de l'île Tromelin. L'histoire vraie de Tsimiavo, éditions Belin Jeunesse, 2016.
- Alexandrine Civard-Racinais, Île Tromelin. Des tortues, des oiseaux, et des esclaves oubliés, Riveneuve, 2019.
- Nathalie Mamosa, Thomas Romon et al., « Tromelin : les naufragés sur l'île de sable », sur INRAP.fr, (consulté le )
Liens externes
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