Émile Duport

militant politique français
Émile Duport
Émile Duport en 2018.
Fonction
Directeur général
Progressif Media
depuis le
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
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A travaillé pour

Émile Duport, né le [1] à Villefranche-sur-Saône, est un militant anti-avortement[Note 1] et directeur de communication français.

Biographie modifier

Carrière professionnelle modifier

Issu d'une famille de huit enfants, Émile Duport est le fils d'une mère professeur de lettres et d'un père marchand de vin[2]. Jeune adulte, il passe par le Foyer de charité de Saint-Bonnet, à Châteauneuf-de-Galaure, puis par l'Idrac de Lyon, dont il suit le cycle préparatoire intégré[3]. Il intègre ensuite Warner Music France, où il devient producteur et enregistre deux albums avec son groupe de rock-catho « Elles et ils sonnent », dont il est le leader, puis un album solo[3]. Après cette expérience[2], il quitte la société de production et rejoint une agence de communication.

Newsoul modifier

Au début de l'année 2016, il crée sa propre agence de communication nommée Newsoul. Elle s'adresse notamment aux « structures d'intérêt général ou d'influence »[2], et où il a une activité de graphiste[4]. Il se concentre au fur et à mesure de plus en plus sur les marques engagées et les organisations caritatives[réf. souhaitée].

Sa société s'occupe de la communication du vidéaste controversé Thierry Casasnovas[5],[6].

Progressif Media modifier

En 2023, il est le directeur général de Progressif Media, une entreprise de communication fondée en 2011 par David Bonhomme et son associé Thomas Ghys, et impliquée dans de nombreux projets d'extrême-droite. Selon Libération, le rôle de cette société — dont le groupe Vivendi avait racheté 8,5 % du capital à la fondation chrétienne évangélique ZeWatchers, qui en détenait 30 % —, est de « concevoir et mettre en œuvre des campagnes d’influence alignées sur la vision réactionnaire » de Vincent Bolloré [6].

Militantisme modifier

Références intellectuelles modifier

Proche du Renouveau charismatique catholique[7], Émile Duport se dit politiquement proche de José Bové et de la revue Limite, dont il partage l'« écologie intégrale ». Son mentor est par ailleurs Arnaud Bouthéon, cofondateur de Sens commun[7].

Pour La Croix, il est, en 2010, l'un des « dix jeunes qui font bouger l'Église »[7].

Actions et communication modifier

Militant anti-avortement, Émile Duport fonde en 2016 Les Survivants[8]. Porte-parole de la Marche pour la vie, il est aussi le fondateur de la Life Parade, une manifestation « populaire, sociale et culturelle, destinée à promouvoir les valeurs de la vie et de la famille »[7].

En 2012-2013, il fait par ailleurs de la « com’ de mobilisation » pour La Manif pour tous[7], dont il inspire les tracts, calqués sur ceux de Mai-68, et dont il crée l'hymne, sur l'air de Non, je ne regrette rien d'Édith Piaf[2].

Responsable d'une agence spécialisée dans l'opinion, Émile Duport est un adepte des coups d'éclat. En , par exemple, il réunit quelques dizaines de militants devant le Centre Pompidou : quatre cinquièmes d'entre eux sont enroulés dans des rubans verts siglés « conforme » ; les autres dans un rouge marqué « non-conforme »[7]. Dans le même esprit, il crée plusieurs sites internet, dont Test positif, Parole de soignants, Parler de mon IVG, Sauvez Pikachu, Mon corps, mon choix[9] ou encore Afterbaiz, qui traite de la sexualité de manière humoristique[7], tout en rappelant aux jeunes le lien entre sexualité et procréation[2]. Il crée aussi simoneveil.com, un portail destiné à rappeler « la vérité sur Simone Veil, celle d'une femme trahie dans ses intentions, puisque sa loi n'existe plus tant elle a été modifiée et parce que la légalisation de l'avortement n'a pas amélioré la santé des femmes, bien au contraire »[2]. Ce site a fait l'objet de poursuites judiciaires[10]. Pour Frigide Barjot, Duport est, en effet, « l'homme de la com’ dans les milieux cathos pro-life, car il a ce côté très branché sur les modes de communication »[7].

Références et notes modifier

Notes modifier

  1. Le terme « pro-vie » est le terme utilisé par les membres du mouvement contre le droit à l'avortement ; le terme « anti-avortement » est celui que lui donne le mouvement « pro-choix », lequel milite pour le droit des femmes à contrôler leur grossesse et leur fertilité.

Références modifier

  1. « Emile DUPORT - Dirigeant de la société Progressif Media - Verif.com », sur www.verif.com (consulté le )
  2. a b c d e et f Marie Vaton, « Émile Duport, un croisé anti-IVG dans un costume de hipster », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Mickaël Fonton, « Émile Duport, un corsaire au service de la Vie », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Pascale Tournier, « Émile Duport et les Survivants : quand les pro-vie vont au clash », La Vie,‎ (lire en ligne).
  5. Samuel Laurent, « Thierry Casasnovas, le déclin de l’empire du gourou du crudivorisme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  6. a et b Pierre Plottu et Maxime Macé, « Progressif Media : dans le secret de la fabrique à influenceurs de Bolloré », sur Libération (consulté le ).
  7. a b c d e f g et h Christophe-Cécil Garnier et Philippe Somnolet, « Émile Duport, le dresseur de pokémon en croisade contre l'avortement : Dieu lui a donné la foi et le sens du marketing », StreetPress,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Clémence Barral, Les gardiens de la vie naissante (2/2) : Émile Duport, le survivant, Famille chrétienne, 17 janvier 2018.
  9. Jules Darmanin, « La galaxie anti-IVG d'Émile Duport, le «troll» en chef des «Survivants» », sur buzzfeed.com, .
  10. Claire Kesraoui, Émile Duport : « C’est top, ce qui arrive aux Survivants », Famille chrétienne, 11 juillet 2017.