Élections aux Cortes de Castille-et-León de 2003

Élections aux Cortes
de Castille-et-León de 2003
82 sièges des Cortes
(Majorité absolue : 42 sièges)
le
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 177 222
Votants 1 581 983
72,66 % en augmentation 3,4
Votes exprimés 1 532 395
Votes blancs 36 027
Votes nuls 13 557
PPCyL – Juan Vicente Herrera
Voix 760 510
48,49 %
en diminution 2,1
Sièges obtenus 48 en stagnation
PSCyL-PSOE – Ángel Villalba
Voix 576 769
36,77 %
en augmentation 3,6
Sièges obtenus 32 en augmentation 2
VIe législature des Cortes
Diagramme
Président de la Junte
Sortant Élu
Juan Vicente Herrera
PPCyL
Juan Vicente Herrera
PPCyL

Les élections aux Cortes de Castille-et-León de 2003 (en espagnol : Elecciones a las Cortes de Castilla y León de 2003) se sont tenues le dimanche afin d'élire les quatre-vingt-deux députés de la sixième législature des Cortes de Castille-et-León, parlement de la communauté autonome.

Le scrutin voit la victoire du Parti populaire de Castille-et-León (PPCyL), qui obtient une nouvelle majorité absolue, en sièges seulement.

Contexte modifier

Depuis le début des années 1990, la Castille-et-León est un fief du Parti populaire (PP).

Au cours des précédentes élections du 13 juin 1999, le PPCyL, qui gouverne depuis 1987, confirme sa majorité absolue mais enregistre son premier recul. Avec un total de 50,4 % des voix, le président de la Junte Juan José Lucas reçoit 48 députés sur 83, une majorité nette en baisse de 2 élus. Remontant à 33,1 %, le Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE (PSCyL-PSOE), qui a dirigé la communauté autonome entre 1983 et 1987, contrôle désormais 30 parlementaires. Cette amélioration contrarie la Gauche unie (IU), qui perd la moitié de ses voix avec 5,4 %, ce qui ne lui donne qu'un député. Les 4 mandats restants sont partagés entre l'Union du peuple léonais (UPL), présente dans la seule province de León où elle en engrange 3 avec plus de 18 % des suffrages, et Terre commune - Parti nationaliste castillan (TC-PNC), qui en récole 1 dans la province de Burgos.

Ce rééquilibrage se retrouve lors des élections municipales, convoquées simultanément. En tête, le PP concentre 47 % des voix dans les neuf provinces, devant le PSOE qui en recueille 32,9 %. Troisième, IU collecte 5,1 % des voix, tandis que l'UPL monte à 2,7 % au niveau régional, soit 13,3 % dans le territoire léonais. En conséquence, le grand chelem conservateur sur les quatorze villes de plus de 20 000 habitants de la communauté autonome est rompu, les socialistes s'emparant de Burgos, Palencia, Soria et deux autres villes. En revanche, le centre droit maintient ses majorités dans les neuf députations provinciales, confirmant la domination acquise en 1995.

Aux élections européennes qui se tiennent le même jour, le PP vire largement en tête, puisqu'il remporte 52,8 %. Toujours deuxième, le PSOE concentre 33,8 %, tandis qu'IU doit se contenter de 5 %.

Les élections législatives du 12 mars 2000, l'écart va considérablement s'accroître, rappelant celui de l'élection régionale de 1995. Loin devant se trouve le PP, avec ses 55,7 % des voix qui lui donnent 22 sièges sur les 33 à pourvoir dans les neuf provinces, tandis que le PSOE suit avec 32,2 % et les 11 élus restants.

Au mois d', sept mois après la déroute des législatives et trois mois après le XXXVe congrès fédéral du PSOE, Ángel Villalba prend la suite de Jesús Quijano comme secrétaire général du PSCyL-PSOE, un poste que ce dernier occupait depuis 1990. À peine quatre mois plus tard, en , Juan José Lucas est appelé au gouvernement espagnol par José María Aznar, au poste de ministre de la Présidence. Il abandonne, après presque dix ans, la direction de l'exécutif régional. Le PPCyL se tourne alors vers le porte-parole du groupe parlementaire, Juan Vicente Herrera, pour lui succéder dans les fonctions de président de la Junte.

Mode de scrutin modifier

 
Salle des séances des Cortes de Castille-et-León.

Les Cortes de Castille-et-León se composent de 82 députés (en espagnol : procuradores), élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel direct, suivant le scrutin proportionnel à la plus forte moyenne d'Hondt. Toutefois, le nombre de parlementaires n'est pas fixe : chaque province en a trois d'office, puis un supplémentaire pour 45 000 habitants ou fraction supérieure à 22 500.

Chaque province constitue une circonscription, à raison de 7 sièges pour Ávila, 11 sièges pour Burgos, 14 sièges pour León, 7 sièges pour Palencia, 11 sièges pour Salamanque, 6 sièges pour Ségovie, 5 sièges pour Soria, 14 sièges pour Valladolid et 7 sièges pour Zamora. Seules les forces politiques – partis, coalitions, indépendants – ayant remporté au moins 3 % des suffrages exprimés au niveau d'un territoire provincial participent à la répartition des sièges.

Campagne modifier

Partis et chefs de file modifier

Parti Chef de file Idéologie Score en 1999
Parti populaire de Castille-et-León
Partido Popular de Castilla y León
Juan Vicente Herrera
(Président de la Junte)
Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne
50,5 % des voix
48 députés
Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE
Partido Socialista de Castilla y León-PSOE
Ángel Villalba Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
33,1 % des voix
30 députés
Gauche unie
Izquierda Unida
José Luis Conde Gauche
Écosocialisme, communisme, républicanisme
5,4 % des voix
1 député
Union du peuple léonais
Unión del Pueblo Leonés
Joaquín Otero Centre
Régionalisme léonais
3,7 % des voix
3 députés

Résultats modifier

Voix et sièges modifier

Résultats des élections aux Cortes de Castille-et-León de 2003[1]
 
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire de Castille-et-León (PP) 760 510 48,49   1,96 48  
Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE 576 769 36,77   3,71 32   2
Union du peuple léonais (UPL) 60 331 3,85   0,15 2   1
Gauche unie (IU) 54 085 3,45   1,98 0   1
Terre du peuple-Parti nationaliste castillan (TC-PNC) 18 595 1,19   0,20 0   1
Candidature indépendante-Parti de Castille-et-León (CI-PCL) 11 180 0,71   0,25 0  
Les Verts (LV) 7 424 0,47   0,42 0  
Union du peuple salmantin (UPSa) 6 630 0,42 Nv. 0  
Unité régionaliste de Castille-et-León (URCL) 5 323 0,34   0,43 0  
Gauche castillane (IzCa) 3 972 0,25 Nv. 0  
Centre démocratique et social (CDS) 3 016 0,19   0,52 0  
Zamora unie (ZU) 2 579 0,16 Nv. 0  
Gauche républicaine (IR) 2 420 0,15 Nv. 0  
Parti de El Bierzo (PB) 2 286 0,15   0,11 0  
Autres partis 17 279 1,10 - 0 -
Vote blanc 36 027 2,30   0,37
Suffrages exprimés 1 568 426 99,14
Votes nuls 13 557 0,86
Total 1 581 983 100 - 82   1
Abstention 595 239 27,34
Inscrits / participation 2 177 222 72,66

Par circonscription modifier

Circonscription Ávila Burgos León
Sièges 7   11   14  
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 144 030 100,00 303 383 100,00 449 398 100,00
Abstentions 32 610 22,64 86 112 28,38 130 865 29,12
Votants 111 420 77,36 217 271 71,62 318 533 70,88
Nuls 1 171 1,05 2 129 0,98 1 928 0,61
Exprimés 110 249 98,95 215 142 99,02 316 605 99,39
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 65 496 59,41 5   114 482 53,21 7   1 123 043 38,86 6  
PSOE 35 439 32,14 2   72 219 33,57 4   113 908 35,98 6   1
UPL NC 56 389 17,81 2   1
IU 4 422 4,01 0   8 905 4,14 0   9 767 3,08 0  
TC-PNC 1 343 1,22 0   9 789 4,55 0   1 122 0,04 0  
Autres 1 417 1,29 3 056 1,42 8 314 2,62
Blanc 2 132 1,93 6 691 3,11 5 064 1,60
Circonscription Palencia Salamanque Ségovie
Sièges 7   11   6  
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 152 964 100,00 311 270 100,00 124 457 100,00
Abstentions 38 233 24,99 91 007 29,24 29 568 23,76
Votants 114 731 75,01 220 263 70,76 94 889 76,24
Nuls 1 192 1,04 1 705 0,77 1 070 1,13
Exprimés 113 539 98,96 218 558 99,23 93 819 98,87
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 55 214 48,63 4   113 026 51,71 7   47 636 50,77 4  
PSOE 47 188 41,56 3   80 401 36,79 4   34 157 36,41 2  
IU 3 672 3,23 0   4 462 2,04 0   3 601 3,84 0  
TC-PNC 2 439 2,15 0   298 0,14 0   1 001 1,07 0  
Autres 2 181 1,92 16 197 7,41 5 143 5,48
Blanc 2 845 2,51 4 174 1,91 2 281 2,43
Circonscription Soria Valladolid Zamora
Sièges 5   15   7   1
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 78 329 100,00 430 530 100,00 182 861 100,00
Abstentions 22 304 28,47 114 140 26,51 50 400 27,56
Votants 56 025 71,53 316 390 73,49 132 461 72,44
Nuls 689 1,23 2 305 0,73 1 368 1,03
Exprimés 55 336 98,77 314 085 99,27 131 093 98,97
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 29 534 53,37 3   145 460 46,31 8   66 619 50,82 4   1
PSOE 20 265 36,62 2   125 372 39,92 6   1 47 822 36,48 3  
UPL NC 3 942 3,01 0  
IU 1 155 2,09 0   14 777 4,70 0   1 3 324 2,54 0  
TC-PNC 306 0,55 0   3 087 0,98 0   210 0,16 0  
Autres 2 212 4,00 17 157 5,46 6 432 4,91
Blanc 1 864 3,37 8 232 2,62 2 744 2,09

Analyse modifier

Dans la mesure où 68 000 électeurs nouveaux se rendent aux urnes, le taux de participation pour ces élections repasse au-dessus des 70 %.

À nouveau vainqueur, le Parti populaire de Castille-et-León engrange 23 000 voix nouvelles, mais l'amélioration de l'affluence le refait passer sous le seuil symbolique de la majorité absolue des voix. Il stagne alors en termes de représentation, quand bien même les Cortes perdent un siège à pourvoir. Il tombe sous les 50 % des suffrages dans les provinces de León, Palencia et Valladolid, réussissant toutefois un nouveau grand chelem en virant en tête dans les neuf circonscriptions.

Bien qu'il reste dans l'opposition, le Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE, conduit par son nouveau secrétaire général, enregistre une forte progression puisqu'il gagne 93 000 nouveaux soutiens en quatre ans. C'est là son deuxième meilleur résultat, après celui de 1983. Pourtant, il ne franchit la ligne des 40 % que dans la province de Palencia, et s'approche des conservateurs dans celle de León avec moins de trois points de retard. Ainsi, l'écart entre les deux principaux partis de la communauté autonome se resserre encore, s'établissant à 184 000 voix.

En abandonnant 25 000 voix, la Gauche unie reflue sous le seuil des 5 % et se voit exclue de l'assemblée parlementaire. En effet, avec 4,7 % dans la province de Valladolid, elle ne peut sauver le seul siège qu'elle y détenait. En progression de seulement 2 000 suffrages, l'Union du peuple léonais doit abandonner un mandat, alors qu'elle cumule 18 % des voix dans la province de León. Elle présente également une liste dans celle de Zamora, qui atteint à peine les 3 %. Quant à Terre commune - Parti nationaliste castillan, elle perd tout juste 2 000 suffrages, mais son recul de 3 points dans la province de Burgos lui coûte son seul député.

Conséquences modifier

Le , Juan Vicente Herrera est investi président de la Junte pour un deuxième mandat.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier