Vol Turkish Airlines 452
Le vol Turkish Airlines 452 était un vol intérieur régulier, assuré par un Boeing 727-200 de la Turkish Airlines, reliant l'aéroport international Atatürk d'Istanbul à l'aéroport d'Antalya, qui s'est écrasé près d'Isparta, le , tuant les 144 passagers et 11 membres d'équipage à bord. Cet accident aérien est le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie.
Vol Turkish Airlines 452 | |||
Le Boeing 727-200 impliqué (TC-JBH), photographié 11 mois avant l'accident. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
---|---|---|---|
Date | |||
Type | Impact sans perte de contrôle | ||
Causes | Erreur de pilotage, erreur de navigation | ||
Site | Karatepe, Isparta, en Turquie | ||
Coordonnées | 37° 43′ 50″ nord, 30° 33′ 16″ est | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Boeing 727-2F2 | ||
Compagnie | Turkish Airlines | ||
No d'identification | TC-JBH | ||
Lieu d'origine | Aéroport international Atatürk, à Istanbul, en Turquie | ||
Lieu de destination | Aéroport d'Antalya, en Turquie | ||
Phase | Approche | ||
Passagers | 144 | ||
Équipage | 11 | ||
Morts | 155 (tous) | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : Turquie
| |||
modifier |
L'avion arriva à Istanbul en provenance d'Italie et décolla à 22 h 45, heure locale. Les pilotes commencent la descente vers Antalya à 23 h 11 avec le commandant de bord qui est alors dans la cabine passagers. L'avion s'écrasa vers 23 h 20 sur la colline de Karatepe près d'Isparta, à environ 100 km de la destination, après que le premier officier ait confondu les lumières de la ville d'Isparta avec la piste de l'aéroport d'Antalya, malgré les avertissements du contrôleur aérien.
La plupart des passagers se rendaient à Antalya pour des vacances et n'étaient pas de nationalité turque. Les corps de 18 victimes italiens ont été enterrés dans un cimetière près d'Isparta au lieu d'être envoyés en Italie. Un membre de la Grande Assemblée nationale de Turquie est également décédé dans l'accident.
Avion et équipage
modifierL'appareil impliqué est un Boeing 727-2F2[N 1] immatriculé TC-JBH et portant le numéro de série 20982/1087. L'appareil effectue son premier vol le [2], puis est livré à la Turkish Airlines le de la même année[3]. L'avion fut même baptisé sous le nom d’Antalya, destination du vol lors de l'accident[4].
Le capitaine était Celâl Topçuoğlu et le premier officier était Sacit Soğangöz. À bord se trouvaient également le mécanicien navigant Ahmet Bursalı et le technicien Muhittin Güçlü. Les quatre membres de l'équipage de cabine étaient Feyzan Güngör, Neriman Düzelli, Kâmuran Küçükkoşum et Canan Dinç. Trois employés de Turkish Airlines, qui devaient piloter un McDonnell Douglas DC-9 d'Antalya à Istanbul le lendemain matin, étaient également tête baissée (en) sur le vol[5].
Déroulement du vol et accident
modifierL'avion arrive à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul en provenance d'Italie à 21 h 30, heure locale, avec 68 passagers. 78 autres passagers montent à bord à l'aéroport d'Istanbul et l'avion décolle à 22 h 45 avec un retard de 35 minutes[5].
À 23 h 11, les pilotes signalent qu'ils peuvent voir les lumières de la ville, alors que l'avion se trouvait à environ 100 km au nord de celle-ci[6]. Trente minutes après le décollage, ils annoncent qu'ils approchent de l'aéroport d'Antalya et qu'ils ont l'intention de descendre de 14 400 pieds (4 400 mètres) à 13 000 pieds (4 000 mètres)[5]. Lorsque les pilotes confirment qu'ils ont la piste en vue, le contrôleur d'Antalya les informes qu'il ne peut pas les voir. Le premier officier Soğangöz répond alors : « Dois-je vous croire, ou croire mes yeux ? ». Le capitaine Topçuoğlu, qui se trouve dans la cabine passagers, retourne au cockpit après avoir réalisé que quelque chose n'allait pas à une altitude de 490 pieds (150 mètres) et met plein gaz lorsqu'il voit la colline devant lui[7].
Des témoins oculaires rapportent que l'avion vola très près de la ville et qu'ils pouvaient « presque voir les passagers ». L'avion dépasse la colline de Sidre Tepe, près d'Isparta, après qu'il commença à monter[8]. A 23 h 20, une forte explosion est entendue depuis Karatepe, la colline se situant après Sidre Tepe[5]. L'avion s'écrasa avec son aile droite dans une colline, après qu'il a rebondi de l'autre côté de la vallée et s'est par la suite désintégré[7]. L'épave se trouvait à une altitude approximative de 1 130 mètres[9]. Au moment de l'accident, un film d'horreur était diffusé à la télévision, obligeant certains habitants à quitter leur domicile après l'explosion[10].
Épave et récupération
modifierL'impact brisa l'épave de l'avion sur une zone de 2 km. Après avoir entendu l'explosion, les habitants des environs grimpent au sommet de la colline pendant deux heures. Des militaires sont alors dépêchés sur place et arrivèrent rapidement. Ils trouvent des morceaux de l'avion en feu et les ont éteignent en jetant du sable dessus. L'une des ailes est retrouvée au sommet de la colline, tandis que les moteurs sont retrouvées vers le bas. Un générateur est utilisé pour éclairer le site la nuit. Pour empêcher le pillage d'objets, les autorités ferment la zone aux civils, mais des milliers de personnes ayant gravi la colline ont pu voir les décombres et les corps après minuit. Le premier enregistreur de vol est retrouvé le lendemain de l'accident[10]. L'enregistreur de données de vol est quant à lui retrouvé le [11]. En 2009, quelques restes de l'avion étaient encore trouvable sur le lieu du crash[7].
Victimes
modifierAu total, 155 personnes, inclant 144 passagers et 11 membres d'équipages, ont été tuées dans l'accident. 125 de ces passagers étaient d'origine non turque[5], étant largement des touristes italiens. Parmi les victimes se trouvait Kemal Ziya Öztürk (tr), membre indépendant de la Grande Assemblée nationale de Turquie du district d'Aydın et père de l'aviateur Murat Öztürk (en)[10],[12]. L'accident couta également la vie de l'ancien soldat italien et récipiendaire de la médaille d'or de la valeur militaire, Enrico Martini (en). İlhan Cavcav (en) était à bord de l'avion lors de la première étape du vol et devait également poursuivre le vol vers Antalya, mais changa d'avis pour rejoindre Ankara[12].
Selon des témoins oculaires, les corps des victimes étaient gravement brûlés, rendant impossible toute identification[10]. Alors que la plupart des corps des victimes italiennes furent envoyés en Italie, 18 des passagers italiens ont cependant été enterrés dans un cimetière local[13]. Il s'agit de l'accident aérien la plus meurtrière de toute l'histoire de la Turquie[2].
Enquête
modifierLe lendemain du crash, la foudre est éliminée comme cause de l'accident, sur la base des bulletins météorologiques[10]. Les enquêteurs ont eu accès à l'enregistreur vocal du cockpit le , dont la transcription est restée secrète[11]. Les experts ayant inspecté les enregistrements annoncèrent plus tard que les pilotes essayaient de voler à vue, au lieu du vol de manière instrumentale, qui est pourtant nécessaire durant la nuit, et qu'ils avaient confondu la zone sombre devant eux – les montagnes occidentales du Taurus – avec la mer Méditerranée[14] et les lumières de la ville d'Isparta pour celles d'Antalya[6]. Il est également révélé que l'équipement de mesure de distance de l'aéroport d'Antalya fut tombé en panne trois jours avant que l'accident ne se produise[15].
Notes et références
modifierNotes
modifier- « F2 » est le code client Boeing (en) de la Turkish Airlines[1].
Références
modifier- Gero 2000, p. 138.
- (en) Description de l'accident sur Aviation Safety Network.
- Air Pictorial 1975, p. 78.
- Gök 2018, p. 125.
- (tr) « Antalya Uçağı Düştü: 155 Ölü » [« Crash d'un avion à Antalya : 155 morts »], Cumhuriyet, , p. 1
- (en) « Crash of a Boeing 727-2F2 Near Isparta: 154 Killed » [archive du ], sur Bureau of Aircraft Accidents Archives (consulté le )
- (tr) « THY Uçağının Kalıntıları Hala Orada » [« Les restes de l'avion THY sont toujours là »] [archive du ], sur AirportHaber, (consulté le )
- Gök 2018, p. 124.
- Gero 2000, p. 139.
- (tr) « Uçak Kazasının Nedeni Saptanamadı » [« La cause de l'accident de l'avion n'a pas pu être déterminée »], Cumhuriyet, , p. 1
- (tr) « Antalya Uçağının Ses Bandı Dinlendi, Uçuş kaydını İçeren İkinci Kara Kutu da Bulundu » [« La cassette audio de l'avion d'Antalya a été écoutée et la deuxième boîte noire contenant le dossier de vol a également été trouvée »], Cumhuriyet, , p. 1
- Gök 2018, p. 126.
- (tr) Selma Kunar et Ferhat Kaya, « Ölen İtalyan yolcular unutulmuyor » [« Les passagers italiens décédés ne sont pas oubliés »], İhlas News Agency, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (tr) « Bazı Uzmanlar Antalya Uçağı Kazasında Pilotaj Hatasının Etken Olduğunu Öne Sürdüler » [« Certains experts ont suggéré qu'une erreur de pilotage était un facteur dans l'accident d'avion d'Antalya »], Cumhuriyet, , p. 1
- (tr) « Antalya Havaalanının Uzaklık Bildiren Aygıtın Uçak Kazasından 3 Gün Önce Bozulduğu Açıklandı » [« Annonce que le dispositif de rapport de distance de l'aéroport d'Antalya est tombé en panne 3 jours avant l'accident d'avion »], Cumhuriyet, , p. 1
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Accidents similaires
- Impact sans perte de contrôle
Vidéos
modifier- (en) [vidéo] AP Archive, « Reportage filmée du site du crash deux jours après l'accident », sur YouTube
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Air Pictorial, « London/Heathrow », Air Pictorial, Air League of the British Empire, vol. 37, .
- (en) David Gero, Aviation Disasters: The World's Major Civil Airliner Crashes Since 1950, Sparkford, P. Stephens, (ISBN 978-1-852-60602-2).
- (tr) Kerem Gök, Uçak Kazaları: Türk Sivil Havacılık Tarihine Damgasını Vuran Kazalar [« Accidents d'avions: des accidents qui ont marqué l'histoire de l'aviation civile turque »], Ankara, Kanon Kitap, (ISBN 978-6-056-86441-4).