Utilisateur:Tuskaland/Brouillon

Tuskaland, origine d'un nom.

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La Tusque de Sainte Eulalie d'Ambarès avec ses trois tumuli funéraires.

Ce nom qui apparaît dans la Saga de Saint Olaf rapportée par Snorri Sturluson dans la Heimskringla Saga, désignait une région française. On a pensé à la Touraine (du scandinave Turska qui aurait désigné Tours). D’après Joël Supéry, auteur de la Saga des Vikings (Autrement,2018) ,'Tuskaland' aurait désigné le Pays des Tucs, c’est-à-dire la Gascogne. Le mot gascon tuc, qui désigne une butte, viendrait du scandinave tuska, la défense qui aurait désigné une motte castrale. Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc avait ainsi étudié une motte castrale nommée la Tusque de Sainte Eulalie d'Ambarès près de Bordeaux.

Tuskaland, un projet culturel

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Tuskaland est une association L.1901 dont l’objet est de promouvoir l’histoire des invasions et l’héritage viking en Nouvelle Aquitaine. L’objectif de l’association créée en 2019 est de rassembler les documents nécessaires à la réalisation d’un site culturel dont la vocation est de raconter le passé scandinave de la Gascogne et de l’Europe au sud. L’association s’appuie sur les travaux de Joël Supéry qui a développé une théorie des invasions vikings en Occident prenant en compte la moitié sud de la France.

Cette théorie qui remet en cause la lecture traditionnelle a été critiquée par l'historien Jacques de Cauna et le linguiste Régis Boyer, dans les pages du Figaro littéraire en 2005, le médiéviste aquitain Frédéric Boutoulle dans la Revue archéologique de Bordeaux [1] en 2008, et le médiéviste normand Alban Gautier dans Le Point[2] , L'Histoire,[3] et les Annales de Normandie [4] en 2018. Ces recherches qui viennent remettre en question le discours officiel sont par contre soutenues par le philosophe Michel Onfray qui a rédigé la préface de son ouvrage "La Saga des Vikings, une autre histoire des invasions", collection Université Populaire, Autrement, 2018. L'ouvrage est entré dans le programme de l'agrégation en 2018. [5]

Une théorie originale des invasions vikings

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Une guerre commerciale.

Joël Supéry analyse les invasions comme une guerre commerciale financée par la traite des esclaves vers l'Emirat de Cordoue. Les hommes du Nord auraient cherché à atteindre le commerce méditerranéen. Ils auraient envahi la Gascogne dès 840 pour créer une route commerciale entre Atlantique et Méditerranée. Afin d'attirer le commerce sur cette route, ils devaient détruire les routes concurrentes. Ces routes partaient de Venise et Marseille, transitaient par Lyon et Genève et rejoignaient Mer du Nord et Manche. Les attaques menées sur le Loire, la Seine, la Somme, la Meuse, l’Escaut et le Rhin auraient eu pour objectif de détruire le commerce franc, créer l’insécurité et attirer le commerce sur la route gasconne plus sûre. Lorsqu’ils entrent en Méditerranée, cela n'aurait pas été pour en piller les monastères, mais obtenir de leurs « partenaires » méditerranéens qu’ils livrent leurs marchandises non plus à Venise et Marseille, mais à Narbonne et Barcelone.

Une domination sur la Gascogne.

D’après l’auteur, les Vikings auraient dominé la Gascogne entre 840, date de l’invasion évoquée par Pierre de Marca notamment, et 982 date de la bataille de Taller. Les Vikings n’écrivaient pas et l’auteur considère que le peu de traces écrites en Gascogne à l’époque pourrait s'expliquer par leur présence. Par contre, les artisans auraient laissé des traces techniques, les hommes de loi des traces juridiques, les hommes libres des traces politiques, les marins un héritage naval, les Germains des traces linguistiques et leurs descendants des traces humaines. D’après l’auteur, les Agots, littéralement les Goths, apparus autour de l’An Mil en Gascogne et Navarre, terres des vainqueurs de la bataille de Taller, seraient les descendants des vaincus scandinaves.

Axes de recherche

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Archéologie : l’association cherche à répertorier et identifier les sites (mottes, ports et lieux de réunion) que les hommes du Nord auraient fondés.

Ethnologie : l'association vise à collecter tous les éléments de traditions et contes gascons pouvant témoigner de l’héritage scandinave. Haille de Nadau, feu de la Torelle, le Mai, les Bécuts

 
L'atalaye était la tour de guet des chasseurs de baleines de Biarritz. Elle se trouve dans le quartier de Gardague. Ce nom germanique viendrait de vard-haka, le promontoire du gué, désignant le plateau de l'atalaye.

Techniques : les Scandinaves étant des artisans remarquables, ils ont laissé des techniques dans la construction navale, le tissage, le travail du bois, mais aussi un vocabulaire technique.

Linguistique : plusieurs membres étudient toponymie et vocabulaire afin de repérer les mots scandinaves entrés dans les parlers gascon et basque.

Juridique et politique : de nombreuses traditions juridiques et politiques gasconnes sont étudiées : les assemblées (biltzar et jurades), le droit de varech ou droit d'épave, les sires de Gascogne, les Cadets de Gascogne, le bannissement, le Wergeld, le Bihore (pendant gascon du Haro normand), la coutume de Dax

Réalisations

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L’objectif de l’association est de réaliser et financer des expositions thématiques, préparer une grande exposition destinée à présenter les invasions vikings en Occident et l'héritage scandinave, et à terme constituer le premier site touristique et culturel consacré à la période des invasions au sud de la Loire. Exposition. Vikings, une ambition méditerranéenne ? Cette retraçant les origines des invasions, fut présentée pour la première fois durant l’exposition LA MER XXL du 29 juin au 10 juillet 2019 à Nantes qui a accueilli près de 36 000 visiteurs. Musée. En collaboration avec la commune landaise de Taller, l’association a participé à la conception du Musée de la bataille de Taller (prononcer Tallé), près de Dax, inauguré en octobre 2019. Avant d’être une étape du chemin de Saint Jacques de Compostelle, Taller aurait été le lieu de l’affrontement ultime entre les alliés gascons et navarrais contre les Normands de Gascogne. Cette bataille aurait mis fin à la domination scandinave en Gascogne et permis le retour de cette terre au christianisme dans les années suivantes, retour symbolisé par la refondation de l'Abbaye de Saint-Sever

Références

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De Marca, Pierre, L'histoire de Béarn, Paris, Veuve J. Camusat. 1640.[6]

Sturluson, Snorri, Heimskringla [7] In Dillmann, François-Xavier, Histoire des Rois de Norvège, NRF, 2000. [8]

Supéry, Joël, Le Secret des Vikings, les Equateurs, 2005. [9]

Supéry, Joël, Les Vikings au coeur de nos régions, Yago, 2009.[10]

Supéry, Joël, La Saga des Vikings, une autre histoire des invasions, Collection Université populaire, Autrement, 2018.[11]

Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome III, Paris, 1856.[12]

Liens externes

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https://www.youtube.com/watch?v=LdT77j_K9Jk&t=3288s Lancement de l'université populaire nomade en septembre 2019. Soutien de Michel Onfray. ]

www.tuskaland.com

Articles de J. Supéry sur Academia.edu

Vikings un ambition méditerranéenne ?