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Prieuré de Saint-Jean-du-Gray
Image illustrative de l’article Ruyblas13/Prieuré de Saint-Jean-du-Gray
Vue d'ensemble des bâtiments
Présentation
Nom local Prieuré de Saint-Jean-du-Grais
Culte Catholique
Type Prieuré
Rattachement Cistercien
Saint Augustin
Début de la construction XIIe siècle
Autres campagnes de travaux XIVe siècle
Style dominant Roman
Nombre de flèches 1
Protection Logo monument historique Classé MH (1928)[1]
Site web Prieuré Saint Jean du Grais
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau du Centre-Val de Loire Centre-Val de Loire
Département français Modèle:Indre-et-Loire
Arrondissement Tours
Commune française Azay-sur-Cher
Coordonnées 47° 19′ 08″ nord, 0° 50′ 40″ est[2]
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Prieuré de Saint-Jean-du-Gray
Prieuré de Saint-Jean-du-Grais
Vue d'ensemble du prieuré de Saint-Jean du Grais
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Style
Construction
XIIe siècle
XIVe siècle
Propriétaire
Privé
Patrimonialité
Site web
Localisation
Région
Département français
Arrondissement
Commune
Coordonnées
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Le prieuré de Saint-Jean-du-Gray, ou prieuré de Saint-Jean-du-Grais, est un ancien monastère situé dans la forêt de Brechenay, sur la commune d'Azay-sur-Cher. Le prieuré, qui a été dépendant de l'abbaye Saint-Paul de Cormery[4], est fondé dans la première moitié du XIIe siècle par deux ermites après une donation de Foulques V d'Anjou, roi de Jérusalem en 1120[5].

Un clocher, un dortoir, une salle capitulaire, un réfectoire et un puits sont les seules structures demeurées intacts de ce prieuré construit au Moyen Âge[4],[6].

charte de 1146 :

« Anno Domini MCXLVIO et Conradi imperatoris ixa, et Ludovici regis ix°, obiit Joscelinus fundator ecclesiœ de Gressu in Turonia sitse, et tune primo ibi institutus est prioratus. »

— [7].

charte de 1146

« Prioratus de Gressu fundatur. Ecclesia Tornacensis primo recipit episcopum. »

— [7].

Situation modifier

Le prieuré est localisé sur la commune d'Azay-sur-Cher, dans la partie centre-est du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire Accès par la départementale 82[8].

Le monastère tourangeau, situé dans la forêt de Brechenay, se trouve à la limite nord-ouest de la Champeigne tourangelle. Il repose sur un plateau entre le Cher et l'Indre. À l'instar de la tour du Brandon, l'emplacement du prieuré médiéval pourrait marquer le tracé d'une ancienne via romana secondaire allant du gué de Reignac-sur-Indre, au sud-est, jusqu'à Tours, au nord-ouest[9].

Histoire modifier

Selon André De La Ponce[10], puis Casimir Chevalier[11], Jacques-Xavier Carré de Busserolle[12], et Charles de Grandmaison[13], et Jacques Bourassé [1] aurait été fondé en 1027 par (attribuent la fondation de à) Foulques Nerra. Cependant, comme le souligne Guy-Marie Oury, les textes de la Grande Chronique de Touraine, réunis par André Salmon, mettent en évidence que la première mention du monastère est datée de 1127 par la charte de confirmation de donation par Foulques V d'Anjou et la seconde faite en 1146, à la mort d'un clerc, Jean Joscelin[14] :

« Anno Domini MCXLVIO et Conradi imperatoris ixa, et Ludovici regis ix°, obiit Joscelinus fundator ecclesiœ de Gressu in Turonia sitse, et tune primo ibi institutus est prioratus. »

— [7].

charte de 1146

« Prioratus de Gressu fundatur. Ecclesia Tornacensis primo recipit episcopum. »

— [7].

À l'origine de la fondation du monastère, très problement datée de 1146, se trouve une communauté érémitique venue s'installée dans la forêt de Bréchenay. La communauté notamment formée par deux ermites, dénommés Renaud Frémaud et Geoffroi Paissonel et par Jean Joscelin, un clerc, qui prend rapidement la tète de la communauté érémitique[14],[15]. Les ermites bénéficient d'un don terrien octroyé par le comte Foulques V[14],[11].

Les terres du Grais tombent ensuite sous la tutelle de la collégiale de Saint-Martin[16]. La communauté érémitique se retire dans une chapelle connue sous le nom de « Chapelle-Paissoniel » (ou de « Paissonneau ») et située non-loin du Grais[16],[14],[12]. Le domaine du Grais est remis aux mains des ermites de la forêt de Bréchenay par le doyen Barthélémy en 1163[16],[14],[12]. Pour autant cette donation est conditionnée : Barthélémy souhaite que les ermites y représentent le siège de son ordre (celui de Saint Martin)[14]. Pour G. Oury, il est probable que le chapitre de Saint-Martin ait voulu ériger un deuxième établissement monastique régulier postérieurement à la construction du prieuré de Saint-Cosme[14]. La même année, les travaux de construction d'un monastère régulier commencent[17],[14]. Les bâtiments sont alors conçus dans un « style roman plantagenêt »[17]. À partir de 1189, après l'intervention d'Étienne de Marsay auprès d'Henri II, sous la demande de la communauté érémétique, Saint-Jean-du-Grais cesse d'être du ressort de l'abbaye Saint-Paul de Cormery[14]. Deux ans plus tard, en date du , l'indépendance du Grais vis-à-vis de Cormery devient officielle, avec une bulle pontificale émise par Lucius III[14].

 
Le prieuré sur un extrait de la carte de Cassini (seconde moitié du XVIIIe siècle).

Les structures conventuelles sont ravagés une première fois par les ligueurs en 1562, puis définitivement détruits lors des événements de révolution[11].

En 1603, l'établissement prieural revint à des chanoines appartenant à la l'ordre de Saint-Augustin[12],[18]. En date du , Saint-Jean-du-Grais est adjoint aux possessions au collège royal de Tours[12],[18].

En date du , le prieuré fait l'objet d'une vente en tant que bien national pour une somme totale s'élevant à 60 000 livres[19].

L'église est détruite vers 1850[20].

Au tout début du XXe siècle, en 1901, l'ancien prieuré médiéval fait l'objet d'un rachat par la famille Darasse. Les Darasse entreprennent des travaux de restauration du Grais au cours des années 1920[17]. Les bâtiments et les vestiges du monastère bénéficient d'un classement au titre de monument historique par arrêté ministériel daté du .

En 2004, des vitraux, réalisés par le sculpteur d'art contemporain turco-arménien Sarkis sont inaugurés[21]. Ces vitraux, qui sont au nombre de 39[20], ont été insérés dans les fenêtres de la salle capitulaire, du dortoir et du réfectoire[22].

Bien que de l'église prieurale il ne demeure plus que le clocher et que d'autres structures soient ruinées, la vocation initiale de chacun des bâtiments peut être toujours identifiée[23].

Architecture et description modifier

église modifier

L'église est probablement contemporaine des autres bâtiments formant le monastère[12],[18]. Selon Robert Ranjard, qui a étudié le prieuré à la fin des années 1940[24],[25], la nef ne présentait pas un plan au sol strictement rectangulaire[26]. Par rapport au réfectoire, Elle formait un très léger angle avec le bâtiment abritant le réfectoire.

Tour Clocher modifier

L'église dispose d'un clocher de style roman. Le clocher se compose d'une tour[11] surmontée par une fèche à plan octogonale en pierre affectant la forme d'une mitre similaire à ceux de l'ancienne église Notre-Dame à Yzeures-sur-Creuse et de l'Église Saint-Urbain à Courçay[27],[12]. Le beffroi est aménagé de deux baies en plein-cintre[6].

Salle capitulaire et dortoir modifier

La salle capitulaire présente un plafond voûté. La voûte prend appui (repose) sur deux colonnes monocylindriques disposées au centre de la salle. La salle est aménagée de trois baies se trouvant côté cour, chacune pourvue de petites fenêtres en plein-cintre. Ces huisseries sont chacune encadrées par une arcade cintrée. Deux colonnettes géminées, couronnées par un chapiteau, viennent partager les fenestrelles de chacune des baies[11],[28]. Les fenêtres sont pourvues de vitraux uniforme de couleur rouge[22].

La salle du chapitre comporte deux nefs disposant chacune de trois travées. Les travées sont voûtées sur croisées d'ogives. Ces ouvertures sont supportées par deux colonnes en forme de cylindre et couronnées par des chapiteaux décorés de motifs végétaux. Les restes d'un décors polychrome subsistent sur quelques parties des murs[28].

La salle d'assemblée est surmontée d'un étage comportant la pièce de dortoir. La pièce, relativement vaste, présente un plan rectangulaire. Elle est pourvue d'un plancher pavé par des carreaux en céramique et de couleur rouge. Ses murs sont aménagés de meurtrières. Une toiture charpentée recouvre l'ensemble du bâtiment est recouvert par un toit charpenté[28]. Les étroites fenêtres du dortoir abrite des vitraux monochromes de couleur bleu[22].

Réfectoire modifier

Le réfectoire se présente sous la forme d'une longue salle[29]. La lumière pénètre au sud par 7 fenêtres cintrées hautes et étroites[29]. Le côté sud comporte également les vestiges de la chaire du lecteur surmontée d'une petite voûte[29]. Cette tribune est percée de 3 ouvertures[29]. L'escalier menant à la chaire subsiste également[4]. Chaque fenêtre est munie d'un vitrail de couleur jaune[22].

Les restes d'une fresque, datée du XIVe siècle, sont encore visibles sur le mur sud[29],[4]. La peinture murale, qui recouvre un faux appareil de couleur rouge sous-couché d'un enduit en plâtre[30], représente probablement un Christ en gloire accompagné des quatre évangélistes[31],[29]. Le trompe l'œil sur lequel a été apposé l'enduit se compose d'une seule ligne pour représenter les joints horizontaux de l'appareil et de deux lignes pour figurer les joints verticaux[30]. Ce type de faux appareil se retrouve au prieuré Saint-Christophe-en-Halatte, dans l'Église Saint-Étienne de Cambronne-lès-Clermont ainsi que dans l'abbaye Notre-Dame de Boschaud[30].

Autres structures modifier

Situé à l'ouest du réfectoire, se dressent les vestiges d'un bâtiment partiellement construit au cours du XVe siècle. Cette structure comprend une cave pourvue d'une voûte en berceau et affectée d'une forme brisée[29]. Situées au niveau de l'avant-cour, au nord de la salle de réfectoire, se tiennent les ruines d'un bâtiment probablement destiné à loger prieur. Ce bâtiment est daté du XVe siècle[29].

Placé dans la partie centrale du prieuré, se trouve un puits couronné d'une charpente[6].

Galerie modifier

Mise en valeur du site modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. « Ancien prieuré de Saint-Jean-du-Gray », notice no PA00097554, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Ancien prieuré de Saint-Jean-du-Gray (206691867) », sur le site OpenStreetMap (consulté le ).
  3. « Ancien prieuré de Saint-Jean-du-Gray », notice no PA00097554, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a b c et d Charles Hurault, « Ancien prieuré de Saint-Jean-du-Gray », sur la Base Mérimée du Ministère de la Culture, (consulté le ).
  5. Dom. G. Oury, Dom. Besse (dir.) et Jean Martial (dir.), « L'érémitisme au XIIe siècle dans le diocèse de Tours : Le Grais », Revue Mabillon, t. LVIII, no 244,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b et c « Prieuré Saint Jean du Grais », sur le site de la commune d'Azay-sur-Cher (consulté le ).
  7. a b c et d André Salmon, Grande Chronique de Touraine, Société archéologique de Touraine, (lire en ligne), pages 134, 135, 191 et 458.
  8. « Les journées du patrimoine 2017 - dans le diocèse », sur le site du Diocèse de Tours (consulté le ).
  9. Jean-Claude Yvard, « Délimitation de la Champeigne tourangelle historique. », Norois, no 167,‎ , pages 551 et 552 (DOI https://doi.org/10.3406/noroi.1995.6653, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Recueil de documents destinés à faciliter : Troisième Lyonnaise », Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. IX,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a b c d et e Casimir Chevalier, « La vallée du Cher : De Tours à Chenonceau », dans Casimir Chevalier, Promenades pittoresques en Touraine: Histoire, légendes, monuments, paysages, Mame, , 592 p. (lire en ligne).
  12. a b c d e f et g Jacques-Xavier Carré de Busserolle, « Grais », dans Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. III, Société archéologique de Touraine, , 419 p. (lire en ligne).
  13. Charles Loiseau de Grandmaison, « Préface », dans Charles Loiseau de Grandmaison, Archives ecclésiastiques antérieures à 1790 : inventaire sommaire de la série H - Clergé régulier - H1 987, Archives départementales de Tours, , 358 p. (lire en ligne [PDF]), page 24.
  14. a b c d e f g h i et j Guy-Marie Oury, « L'érémitisme au XIIe siècle dans le diocèse de Tours : Le Grais », Revue Mabillon, t. LVIII, no 244,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Jean-Mary Couderc, « Pouvoir féodal et pouvoir religieux en Touraine au XIe siècle », dans Histoire de la Touraine, t. 22, Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, (lire en ligne [PDF]).
  16. a b et c Ranjard 1949, p. 206.
  17. a b et c Jean-François Lagier (dir.), Jean-Paul Deremble, Paul-Louis Runy et al., « Prieuré de Saint-Jean-du-Grais - Azay-sur-Cher Indre-et-Loire 2004 », dans Lumières contemporaines - Vitraux du XXIe siècle et architecture du sacré, Chartres, Éditions Gaud, (lire en ligne [PDF]).
  18. a b et c Jean-Paul Ragot, « Deux dépendances de l'abbaye de Marmoutier : Le Louroux et Meslay... et deux dépendances de Saint-Martin de Tours : Saint-Epain et Saint-Jean-du-Grais », dans Jean-Paul Ragot, Légendes et patrimoine de Touraine, Éditions CPE, (lire en ligne).
  19. Ranjard 1949, p. 207.
  20. a et b Syndicat Mixte du Pays Loire Touraine, « Les autres édifices religieux : Le prieuré de Saint-Jean-du-Grais à Azay-sur-Cher », dans Pour un Pays d’art et d’histoire - Dossier de candidature novembre 2008, (lire en ligne [PDF]).
  21. Gérard Bardin, « La rentrée du club : du vin et de la culture ! », Média Loire, no 1,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  22. a b c et d « Sarkis illumine le prieuré de Saint Jean du Grais », Détours en France, no 14,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  23. Christian Gilbert, « Une abbaye tironienne en Touraine : Saint-Michel de Bois-Aubry au XIIe siècle. », Bulletin Monumental, t. 151, no 1,‎ , page 163 (DOI https://doi.org/10.3406/bulmo.1993.3333, lire en ligne, consulté le ).
  24. Henri-Paul Eydoux, « Monuments méconnus, Pays de la Loire. », Bulletin Monumental, t. 141, no 4,‎ , p. 441.
  25. Collectif, « Séance du 23 février 1950 », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 30,‎ , page 85 (lire en ligne, consulté le ).
  26. Ranjard 1949, p. 208.
  27. Pierre Leveel, « L'ancienne église Notre-Dame d'Yzeures », dans Pierre Leveel, La Touraine disparue : Et ses abords immédiats., CLD, (lire en ligne), page 110.
  28. a b et c « Salle capitulaire », sur le site de la commune d'Azay-sur-Cher (consulté le ).
  29. a b c d e f g et h « Réfectoire (prieuré St Jean de Grais) », sur le site de la commune d'Azay-sur-Cher (consulté le ).
  30. a b et c Marcel Aubert, « Les enduits dans les constructions du Moyen Age. », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, t. 115, no 2,‎ , page 116 (DOI https://doi.org/10.3406/bulmo.1957.3805, lire en ligne, consulté le ).
  31. « peintures monumentales du réfectoire : Christ en majesté », sur la Base Palissy, Ministère de la Culture - Direction de l'Architecture et du Patrimoine, (consulté le ).

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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