Thomas-Philippe d'Alsace de Hénin-Liétard

prélat catholique

Thomas-Philippe d'Alsace de Hénin-Liétard
Image illustrative de l’article Thomas-Philippe d'Alsace de Hénin-Liétard
Biographie
Naissance
Wolvertem, château du Seigneur d'Impde
Ordination sacerdotale
Décès (à 79 ans)
Malines
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Clément XI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de San Cesareo in Palatio
Cardinal-prêtre de Santa Balbina
Cardinal-prêtre de San Lorenzo in Lucina
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Archevêque de Malines

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Thomas-Philippe d'Alsace de Hénin-Liétard (connu sous le nom de cardinal d’Alsace), né le à Wolvertem et décédé le à Malines, est archevêque du diocèse de Malines de à . Il est créé cardinal en .

Biographie modifier

Famille modifier

Thomas-Philippe est né dans le château familial d'Impden (nl) situé à Wolvertem, fils de Philippe-Louis de Hénin (ru), 7e comte de Boussu, 10e prince de Chimay, et d'Anne-Louise Verreycken d'Impden. Son baptême a lieu dans la chapelle castrale d'Impden[1].

Études modifier

Il fait ses études primaires et secondaires chez les Jésuites, avant d'étudier la philosophie à Cologne. Destiné à l’état ecclésiastique - il reçoit la tonsure dès l’âge de 11 ans -, il est envoyé à Rome pour y faire des études de théologie. Il obtient son doctorat en théologie de l'université grégorienne le . Il est ordonné prêtre peu après, le .

Carrière diocésaine modifier

De retour aux Pays-Bas, il est nommé chanoine au chapitre de Saint-Bavon de Gand en . Il est élu doyen du même chapitre : à cette époque, il remarque déjà que la majorité de ses collègues du même chapitre sont des jansénistes[2]. Bientôt, il est nommé vicaire général de son diocèse.

Prélat domestique du pape Clément XI en , il est pressenti pour devenir évêque d’Ypres, lorsque l’empereur Charles VI souhaite le voir nommé archevêque de Malines.

Cardinal-archevêque de Malines modifier

Le , à Vienne, Hénin-Liétard est consacré évêque pour l'archidiocèse de Malines. Il est très obéissant envers Rome et suit les directions pontificales contre les jansénistes. Le pape lui en est très reconnaissant après la publication de Unigenitus. Grâce à sa loyauté et son amitié avec Camillo Paolucci et Giuseppe Spinelli, il reçoit le bonnet rouge[3].

Au consistoire du , il est créé cardinal par Clément XI. Son portrait se trouve au château de Bourlémont.

En , le cardinal d'Alsace encourage par écrit le mariage clandestin d'un prince avec sa lingère. Ce fut, selon le Journal d'Henri Reinecke, comte de Calenberg (-), le grand scandale bruxellois de l'année [4]. À la demande de ses parents, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche fait interner le jeune marié - pour cause de mésalliance - dans la forteresse d'Anvers : il y reste de nombreuses années. Adrien de Touron, le prélat de l'abbaye du Coudenberg, qui les y a mariés, est destitué : il en serait « mort de chagrin ». Rentré en grâce en seulement, le prince est réintégré dans ses fonctions de Grand-Veneur du Brabant (en)[5].

Le cardinal d’Alsace meurt le à Malines (Belgique) après un cardinalat de 39 ans et 37 jours. Il est inhumé dans la cathédrale Saint-Rombaut de sa ville épiscopale.

Contributions aux arts modifier

  • Le cardinal donna sa bibliothèque au grand séminaire, aujourd'hui conservée comme bien culturel de valeur ; elle compte 3 000 pièces[6].
  • Le cardinal donna son pectoral en topazes comme votif à la Sainte Vierge d'Affligem. Il fut abbé commendataire de cette ancienne abbaye[7],[8].
  • Pendant son séjour à Rome, il emmena des reliques authentiques de saint Jacques le Majeur et les donna à la paroisse de Kemzeke[9].
  • Dans la sacristie de la cathédrale on conserve un ornement pontifical en or d'origine romaine. Cet ornement fut ramené par le cardinal de son séjour à Rome (1738-1741). Il demanda à l'architecte Filippo Barigioni (en) de construire le palais épiscopal de Malines[10].

Notes et références modifier

  1. Folklore brabançon, Nummers 173-176, p. 91
  2. Vlaamse Stam Jg. 30.- 1994.- pag. 01-31
  3. De controverse rond de jurisdictie van de nuntius: het placet op de geloofsbrieven van Spinelli, Valenti-Gonzaga, Tempi en Crivelli, 1725-1749.
  4. Henri comte de Calenberg, Le journal du comte Henri de Calenberg pour l'année 1743; pub. par Eugène Bacha et Hector de Backer ...: Notices et documents [including Notices biographiques sur les personnages mentionnés dans le Journal du comte de Calenberg] 1915, Imprimé par la Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique, (lire en ligne)
  5. Dansaert 1930.
  6. (nl-BE) « Bibliotheek Kardinaal d’Alsace erkend als nieuw Vlaams Topstuk », sur FARO (nl), (consulté le ).
  7. Christelijk Vlaams Kunstendaarsverbond, 1973/Vlaanderen, no 131-137, p. 14
  8. De Brabantse folklore no 233-240
  9. (nl-BE) « Op zoek naar Sint-Jakob de Meerdere in Kemzeke » [« A la recherche de Saint-Jacques Majeur à Kemzeke »], sur Heemkring d'Euzie Stekene (consulté le ).
  10. (nl-BE) « Aartsbisschoppelijk paleis » [« Palais épiscopal »], sur Inventaris Onroerend Erfgoed (Inventaire du patrimoine immobilier) (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • Georges Dansaert, Les Grands-Veneurs de Brabant, Bruxelles, L'Éventail, .
  • Comte de Calenberg, Mémoires (1743), (publiés et commentés par Hector Bacha), Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique, (3 tomes) Bruxelles, 1923

Liens externes modifier

  • Claude-Pierre Goujet et Académie des sciences, belles-lettres et arts, Supplément au Grand dictionnaire historique, généalogique, géographique, etc. de M. Louis Moreri, pour servir à la dernière édition de l'an 1732 et aux précédentes..., Pierre-Gilles Lemercier, (lire en ligne), p. 119