Shunkokan (Citrus shunkokan) est un agrume du sud du Japon, hybride d'un pamplemoussier indéterminé (C. maxima) et de Citrus yatsushiro. Yatsushiro (C. yatsushiro hort. ex Yu. Tanaka) est une variété ancienne de mandarine qui n'est plus cultivée, résultant de rétrocroisements entre kunenbo (C. depressa) et la mandarine Kishu dans la région de Kagoshima.

Shunkokan est produit en petites quantités dans les préfectures de Mie et de Wakayama. Le fruit est une curiosité, son jus est réputé agréable.

Dénomination modifier

En japonais シュンコウカン (shunkoukan), souvent écrit shunkokan parfois shunkoukan[1], kanji ou chinois 春光柑 (chūnguāng gān) mandarine lumière du printemps, en coréen 춘광귤 (chungwang-gyul) mandarine de printemps[2] . D'après la rumeur, ce serait Haruo Sato (1892-1964) de Shingū qui lui aurait donné son nom[3].

Tanaka en a fait une espèce: C. shunkokan hort. ex Tanaka [4]. On le rencontre classé comme bigaradier Citrus ×aurantium L. sans que rien ne le justifie[5].

Shunkokan ne figure pas comme marque ou dénomination protégées du NARO (Ministère de l'Agriculture du Japon).

Description modifier

Phylogénie modifier

Tokurou Shimizu et al. (2016) donnent pour parent femelle un pamplemoussier indéterminé et pour fécondateur Kunenbo-A[6]. En 2022, il fait de Kunenbo-A un parent indirect via une seconde fécondation par la mandarine Kishu qui donne yatsushiro (C. yatsushiro hort. ex Yu. Tanaka)[7]. Les satsuma Yatsushiro et Kishu sont comme frères et sœurs[8].

Descendance modifier

Kaikoukan est un agrume important par sa descendance :

  • Andoukan = Kaikoukan x Kishu,
  • Iyo (C. iyo) = Kaikoukan x Dancy. Le iyokan est un agrume qui a connu un grand succès au Japon, il est réputé pour son jus,
  • Sanbokan (C. sulcata) = Kaikoukan x Kishu,
  • Yamabuki (Citrus yamabuki hort. ex Yu.Tanaka) = Kaikoukan x (inconnu),
  • les porte-greffes US-2234 (Shunkokan × mandarine Cleopatra), US-2250 et US-2272 (porte-greffe qui donne des jus colorés aux fruits)[9].

Yoshinori Hasegawa (2013) décrit haruka comme hybride naturel de hyuganatsu et shunkokan[10]. Les analyses postérieures montrent que le parent pollinisateur est natsudaidai et non shunkokan[6].

Phénotype modifier

Le fruit est à maturité en février-mars, il est jaune, juteux, sucré (11 °brix) et peu acide[11], de la taille d'une belle satsuma: hauteur 6,7 cm, largeur 8,3 cm. L'arbre est un gros buisson hirsute[12].

Le zeste de shunkokan et riche en narirutine, glycoside de flavone qui montre de puissantes capacités à supprimer l'adipogenèse et l'accumulation de triglycérides intracellulaires au même titre que ceux de Sambokan, des mandarines var Knep et Koji[13].

Utilisation modifier

Il est consommé en fruit de table[14] et en jus[3] produit à Kozagawa.

Un effet radioprotecteur a été observé dans le groupe de souris irradiées bénéficiant d'un extrait de shunkokan (2011), les auteurs l'attribuent à la capacité antioxydante du shunkokan[15].

Notes et références modifier

  1. (en) Akira Horibata et Tsuneo Kato, « Phylogenetic relationships among accessions in Citrus and related genera based on the insertion polymorphism of the CIRE1 retrotransposon », Open Agriculture, vol. 5, no 1,‎ , p. 243–251 (ISSN 2391-9531, DOI 10.1515/opag-2020-0026, lire en ligne, consulté le )
  2. « Citrus_2 », sur www.plantnames.unimelb.edu.au (consulté le )
  3. a et b (ja) « 幻のミカン、串本町でジュースに 「佐藤春夫命名」の春光柑:紀伊民報AGARA|和歌山県のニュースサイト », sur www.agara.co.jp (consulté le )
  4. (en) « Citrus shunkokan hort. ex Tanaka », sur www.gbif.org (consulté le )
  5. « PI 539546 GRIN-Global », sur npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  6. a et b (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Tokurou Shimizu, « Breeding New Premium Quality Cultivars by Citrus Breeding 2.0 in Japan: An Integrative Approach Suggested by Genealogy », Horticulturae, vol. 8, no 6,‎ , p. 559 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae8060559, lire en ligne, consulté le )
  8. (ja) « 御浜町のみかんづくりの歩み », sur 青を編む|三重県御浜町 (consulté le )
  9. Kim D. Bowman, Greg McCollum et Danelle K. Seymour, « Genetic modulation of Valencia sweet orange field performance by 50 rootstocks under huanglongbing-endemic conditions », Frontiers in Plant Science, vol. 14,‎ (ISSN 1664-462X, DOI 10.3389/fpls.2023.1061663/full, lire en ligne, consulté le )
  10. https://www.jstage.jst.go.jp/article/nskkk/60/10/60_609/_pdf
  11. (ja) « 春光柑の苗木(販売) », sur 果樹苗木の生産・販売 株式会社吉岡国光園(苗木屋) (consulté le )
  12. (en) « Citrus shunkokan hort. ex Tanaka RUTACEAE », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  13. (en) Kaihui Lu et Yew Mun Yip, « Therapeutic Potential of Bioactive Flavonoids from Citrus Fruit Peels toward Obesity and Diabetes Mellitus », Future Pharmacology, vol. 3, no 1,‎ , p. 14–37 (ISSN 2673-9879, DOI 10.3390/futurepharmacol3010002, lire en ligne, consulté le )
  14. « 春光柑 », sur 紀州・福亀堂 (consulté le )
  15. 山下 剛範 et 具 然和, « 春光柑エキスの放射線防護効果および免疫増強効果に関する研究 », 日本放射線影響学会大会講演要旨集, vol. 2011,‎ , p. 263–263 (DOI 10.11513/jrrsabst.2011.0.263.0, lire en ligne, consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier