Sa Majesté Minor

film franco-espagnol de Jean-Jacques Annaud, sorti en 2007
(Redirigé depuis Sa majesté Minor)
Sa Majesté Minor
Description de l'image Logo Sa majesté Minor.jpg.
Réalisation Jean-Jacques Annaud
Scénario Gérard Brach
Acteurs principaux
Sociétés de production Reperage
Malvarrosa Media
Mediapro
Studiocanal
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Comédie
Durée 101 minutes
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Sa Majesté Minor est un film franco-espagnol réalisé par Jean-Jacques Annaud, sorti en 2007.

Synopsis modifier

En des temps pré-homériques, dans une île grecque, quelque part en mer Égée, Minor, un orphelin dépourvu du sens de la parole, vit dans la porcherie d'un village, avec une truie, qui l'a adopté lorsqu'il était enfant. Cet être innocent, mi-homme, mi-cochon, attiré par Clytia - la fille du Patriarche de la communauté, et fiancée du poète Karkos -, est l'objet de moqueries et de brimades de la part des villageois.

Puni par la communauté pour s'être défendu en mordant la bouchère, Minor part un jour explorer la forêt mythologique de l'île, à laquelle les mortels n'ont, en principe, pas accès. Il y rencontre le dieu Pan, qui préfère qu'on l'appelle Satyre, et qui l'initie, à sa manière, à certaines pratiques de ces temps païens. De retour parmi les villageois, à l'occasion de la cueillette des olives, Minor tombe de l'arbre où il était perché pour observer Clytia, et se tue. Laissé pour mort, il ressuscite toutefois, une fois la nuit tombée, et retrouve l'usage de la parole.

Dès le lendemain, les villageois, interloqués par cette résurrection et cette nouvelle capacité de l'homme-cochon à parler, témoignent aussitôt un respect craintif à l'égard de Minor, qui se révèle, pour sa part, doué d'un grand sens de l'éloquence. À la suite d'une vision hasardeuse du devin du village, Cataractos, vision qui coïncide avec l'atterrissage d'une colombe - oiseau sacré - sur la tête du ressuscité, Minor est proclamé roi de la communauté, et va prendre conseil auprès de Satyre pour gouverner...

Fiche technique modifier

  France :
  Espagne :

Distribution modifier

Production modifier

Genèse et développement modifier

En 2004, le scénariste Gérard Brach envoie une lettre à son ami Jean-Jacques Annaud : « C'était en 2004, juste avant Noël. Dans ma boîte aux lettres, une enveloppe bistre avec des feuillets à l'intérieur, et un petit mot (...) Gérard me parlait de fulgurance, après une interminable période de jachère. Il avait passé un long séjour à l'hôpital. À sa sortie, saisi par une soudaine exubérance, il s'était jeté dans l'écriture de ces pages dont il rêvait depuis longtemps et qu'il avait intitulées le Grand Pan, du nom du Dieu Grec des bergers, des forêts et de la puissance sexuelle ». Gérard Brach décrit ainsi son projet : « En m'inspirant de l'immense richesse de la mythologie grecque, j'ai conçu ce texte insolent, iconoclaste, manipulateur. J'ai dévié certains mythes, en ai retourné d'autres, bousculant des tabous, explorant des complexes. Franchissant les interdits, l'histoire se présente sous forme d'une légende antique, baroque, insolente, grotesque, drolatique et dramatique. Elle se déroule au XVIIe siècle av. J.-C. dans une île imaginaire des Cyclades »[3]. De plus, Jean-Jacques Annaud voulait depuis longtemps réaliser une comédie[3], genre qu'il avait déjà abordé dans Coup de tête, son seul film contemporain. Gérard Brach meurt quatre jours après le début du tournage[4].

Casting modifier

Tournage modifier

Les scènes du village ont été tournées près d'Alicante en Espagne[4]. La forêt, quant à elle, a été recréée dans les studios Ciudad de la Luz[3].

Musique modifier

Sa Majesté Minor

Bande originale de Javier Navarrete
Sortie [5]
Genre musique de film
Compositeur Javier Navarrete
Label Sony Music Entertainment

La musique du film est composée par l'Espagnol Javier Navarrete[6].

Liste des titres
  1. Minor le Petit Cochon - 1:23
  2. Le Cochon a Mordu La Bouchère - 2:37
  3. Les Ombres dans le Crane - 1:04
  4. La Foret Mythologique - 1:18
  5. Pratiques Païennes - 1:12
  6. Retour au Logis - 0:59
  7. La Cueillette des Olives - 1:37
  8. Sarabande de La Belle Récolte - 0:45
  9. Connais-Toi Toi-même - 1:48
  10. Le Couronnement Par La Colombe - 2:40
  11. Minor à Poil - 0:57
  12. Masque d'Or - 1:14
  13. Amour et Folie - 2:11
  14. Non Satyre, Pour un Conseil - 2:00
  15. Les Lucioles - 1:36
  16. Une Larme dans La Nuit - 1:26
  17. Pour Vous Je Serai Toujours La - 1:02
  18. L'Abime de La Vie (interprété par Mathieu Abelli) - 0:26
  19. Fête de l'Inauguration - 1:19
  20. L'Art du Mensonge - 1:25
  21. Reve Lacté - 1:43
  22. La Syrinx Bouchée - 1:29
  23. Prédictions Avant l'Orage - 1:13
  24. Les Conspirateurs - 1:17
  25. Elle Parle ! - 1:34
  26. L'Aube - 1:48
  27. Le Destin de Karkos - 4:24
  28. Deux Syrinx dans La Foret - 0:46
  29. Joue Mimi - 0:56
  30. Satyre - 1:58

Accueil modifier

Réception critique modifier

Sa Majesté Minor est globalement très mal accueilli par la presse et par le public français. Incompréhensible, creux et lubrique[7] sont les principaux qualificatifs repris par les critiques après avoir visionné le film.

Le cinéaste se justifie et fustige la presse, même en projection de presse où il lit un plaidoyer défendant le caractère difficile du film et sa prise de risque :

« Je prends le risque de déranger, de larguer. Mais le cinéma n'est-il pas une prise de risque permanente, un défi aux règles ? L'art, le spectacle, doivent-ils se fondre dans le politiquement correct de l'hygiène globalisée[8] ? »

Pensant à la postérité après l'accueil froid, Annaud prend l'exemple de l'échec du Nom de la Rose en Italie et aux États-Unis, qui a mis des années avant de devenir un film de référence. Pour le réalisateur, Sa Majesté Minor n'est pas plus déroutant ou risqué que d'autres de ses films comme L'Ours dont le succès n'était pas prévisible a priori[4].

Dans Le Monde, Jacques Mandelbaum, au regard du playdoyer pro-domo du réalisateur, estime qu'« après le film, tout en songeant que ce discours aurait été plus approprié à La Belle et la Bête de Jean Cocteau, on quittait discrètement la salle, la queue logiquement entre les jambes[9]. »

En 2014, Julie Stankiewicz, surlequotidienducinema.com, propose l'explication suivante : « Alors à qui la faute si la mayonnaise ne prend pas ? Pas à la réalisation. C'est qu'elle est beaucoup plus sobre que ce scénario qui pèche par excès de zèle intellectuel, sous couvert de fêter les saines retrouvailles du cinéma avec la tradition de ce bon vieux Dionysos. Faire de la comédie grecque au XXIe siècle est risqué, et Annaud et son équipe le savaient[10]. »

Une hypothèse également avancée par l'équipe du film est l'écart entre les attentes du public et le contenu du film, la précédente œuvre du réalisateur Deux frères visant un public familial et le CNC n'ayant pas classé le film « interdit aux moins de douze ans »[4].

En 2023, Jean-Jacques Annaud et plusieurs de ses collaborateurs sur le film continuent d'affirmer la qualité du film, et estiment que sa perception auprès du public s'améliore[4].

Box-office modifier

Le film a fait un flop avec seulement 138 270 entrées en France[4] et 779 549 $ de recettes mondiales, pour un budget de 25 756 207 [2].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  2. a et b « Box-office Sa Majesté Minor », sur JP's box-office.com (consulté le ).
  3. a b et c « Secrets de tournage », sur AlloCiné (consulté le )
  4. a b c d e et f Jerôme Lachasse, « "C'est mon coup de boule à la Zidane!" : Sa majesté Minor, le flop magnifique de Jean-Jacques Annaud », sur bfmtv.com, .
  5. « Sa Majesté Minor », sur Fnac.com (consulté le ).
  6. (en) « Sa Majesté Minor », sur AllMusic.com (consulté le ).
  7. Thomas Baurez, « Jean-Jacques Annaud : Sur le gril », dans Studio, n° 239 (octobre 2007), p. 68-72.
  8. « Annaud Olympique », sur Les Inrocks, .
  9. « Sa Majesté Minor : une étrange bacchanale mythologique qui laisse perplexe », sur Le Monde,
  10. Sur LeQuotidienDuCinéma.com.


Liens externes modifier