Roger Fridrici

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Roger Fridrici, né le [1] à Metz (alors en Alsace-Lorraine, Empire allemand) et mort dans la même ville le , est un membre de l'administration préfectorale, actif dans la Résistance, qui joue un rôle important dans l'établissement de la Maison d'Izieu, en 1943.

Roger Fridrici
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
MetzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roger Edmond Albert FridriciVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Autres informations
Conflit
Distinction

Biographie modifier

Roger Fridrici est né le à Metz, en Moselle[2].

Son père, Edmond Fridrici, est né à Metz en 1849. Ingénieur chimiste, il tente d'introduire en Moselle la culture de la betterave et l'industrie sucrières. Les milieux agricoles de l'époque font échouer ses projets. Il est membre de la Société d'Histoire Naturelle de la Moselle dès 1881, et son archiviste-trésorier de 1892 à 1901. Il meurt en 1902. Roger Fridrici, le dernier né de ses trois enfants, n'a que 4 ans[3].

La Maison d'Izieu modifier

Miron Zlatin, directeur[4] de la maison d’Izieu[5] dans l'Ain, juif de Russie né à Orcha en 1904, issu d'une famille aisée, est le mari de Sabine Zlatin, plus connue comme la Dame d'Izieu. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le couple prit une part active dans le sauvetage d'enfants juifs à partir des camps (en particulier d'Agde, de Rivesaltes, de Gurs). Avec l'aide du préfet délégué de l'Hérault, Jean Benedetti[6], de son secrétaire général Roger Fridrici, et de Pierre-Marcel Wiltzer, sous-préfet de l'arrondissement de Belley dans l'Ain, Sabine, en , choisit Izieu pour y ouvrir la "colonie d'enfants réfugiés de l'Hérault". Izieu était en effet alors situé dans la zone d'occupation italienne, exempte de persécutions antisémites et, de plus, à proximité de la Suisse.

Nommé préfet délégué de Montpellier en , Jean Benedetti délivre, avec ses adjoints, Camille Ernst, secrétaire général et Roger Fridrici[7], chef de bureau du cabinet, plusieurs centaines de certificats d'hébergement [8]qui permettront d'exfiltrer avec le concours de l'OSE de très nombreux enfants des camps d'internement [9],[10],[11]. Il évite également l'arrestation imminente de plusieurs dirigeants du mouvement de résistance Combat[12]. Nommé en 1944 à Avignon, et à la suite d'une intense campagne de dénonciation menée par les partis collaborationnistes et notamment le rassemblement national populaire de Marcel Déat, il est arrêté le sur ordre du général SS Oberg[13], pour son appartenance avec dix autres membres du corps préfectoral au réseau Super-NAP (pour super noyautage des administrations publiques)[14]. Dans le même temps, son épouse (nom de code Marceau) œuvre au sein du réseau Nestlé-Andromède[15], puis au BCRA. Elle sera décorée de la Légion d'Honneur à titre militaire et de la Croix de guerre avec palme[16]. Déporté à Flossenbürg, il revient d'Allemagne à la libération du camp par les troupes de la 90 division d'infanterie de la 3e armée américaine, le .

Œuvres modifier

  • Roger Fridrici. André Bellard (1890-1969)). Société d'histoire naturelle de la Moselle, 23, 40e bull, 1970[17]

Reconnaissance modifier

L'historienne Katy Hazan note dans sa conférence du , à l'École militaire, intitulée A propos du sauvetage des Enfants Juifs[18]: "Ni Jean Benedetti, ni Roger Fridrici n'ont été reconnus comme justes parmi les nations"...

Références modifier

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. René Feuja. Roger Fridrici (1897-1981). Notice biographique.
  3. René Feuja. Roger Fridrici (1897-1981). Notice biographique, p. 41
  4. Sabine Zlatin (épouse de Miron) était la directrice en titre de la "colonie d'enfants réfugiés de l'Hérault ". Durant cette période d'avril 1943 à avril 1944 elle était en fait, le plus souvent, à Montpellier où elle continuait à sauver des enfants des camps d'Agde et Rivesaltes. Aussi Miron était-il le directeur de fait de la maison d'Izieu.
  5. « Mémorial d'Izieu.La colonie 1943-1944 », sur Memorial d'Izieu
  6. (fr) Benedetti Arnaud, "un préfet dans la Résistance", Paris, CNRS éditions, ,2012, 322 p. (ISBN 978-2-271-07073-9)
  7. Jean Benedetti, préfet de Montpellier, ou l'exemple d'une désobéissance administrative. Roger Fridrici est le chef de la 1re division, responsable du service des cartes d’identité.
  8. Gardel, L'OSE sous l'occupation allemande en France 1940-1940 Geneve 1947
  9. Témoignage de J.F.Guthmann Président de OSE du 21 07 2011 Arch perso F Benedetti
  10. Paul Niedermann. Ils font l'OSE. wwww,ose-fr.org.
  11. Gros plan sur une période de l'histoire. Conférence de Katy Hazan sur le sauvetage des enfants juifs pendant la guerre. www.ose-france.org.
  12. Pierre-Henri Teitgen, Faites entrer le témoin suivant : 1940-1958, de la résistance à la 5e République, éditions Ouest-France, 1988
  13. Arch Nat Courrier du général SS Oberg à Rudolf von Stülpnagel 13 mai 1944 - Mention secret
  14. Dossier de carrière de Jean Benedetti - Archives Fontainebleau CAC 199 10794 art 27
  15. Archives Nationales Série 72 AJ 35 Réseau Nestlé-Andromède
  16. Décret du 7/7/55 JOff 8/7/55
  17. Roger Fridrici. André Bellard (1890-1969).
  18. Katy Hazan. À propos du sauvetage des Enfants Juifs. note 7. crif.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier