Raymond de Durban
Raymond de Durban ou Raymond de Barbastro ou Raymond de Roda ou encore Ramon Guillermo (né à Durban-sur-Arize, en France en 1065 et mort le à Huesca, en Espagne) est un évêque augustin de Barbastro et de Roda de 1104 à sa mort en 1126[1].
Évêque de Roda et Barbastro (d) Diocèse de Roda Barbastro (d) | |
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- | |
Ebons de Sarrancolin (en) Esteban of Huesca (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Sarcophagus of San Ramón de Roda (d) |
Activités |
Évêque catholique romain (à partir de ), philosophe, prêtre catholique |
Consécrateurs |
Bernard de Sédirac, Pierre de Roda (d), Esteban (d) |
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Étape de canonisation | |
Fête |
Biographie
modifierAprès avoir étudié, il devient militaire puis rapidement chanoine régulier de l'abbaye Saint-Antonin de Pamiers, puis prieur des chanoines de la collégiale Saint-Sernin à Toulouse, en 1100[2].
Sur proposition du roi Pierre Ier d'Aragon, il est élu évêque de Barbastro en 1104. Il est consacré évêque dans la cathédrale par l'archevêque et légat pontifical, Bernard de Tolède et Pierre d'Anduque, évêque de Pampelune, et Étienne, évêque de Huesca. Il a consacré de nombreuses églises dans son diocèse, à Aler, Fornillos, l'église Sainte-Marie de Viu de Llevata (es), l'église de la Nativité de Notre-Dame de Merli, à Alaó, la chapelle de Sant Agustí (ca) de la cathédrale de Roda, et les deux églises de Sant Climent et Santa Maria de Taüll, consacrées à un jour d'intervalle.
Un premier paréage à Pamiers est établi sous son égide en 1111 entre le comte de Foix Roger II et l’abbaye Saint‐Antonin, jusqu'alors en conflit[3].
Il a reçu un privilège pour sa cathédrale du pape Pascal II dans lequel il indique que l'évêque de Lérida aurait fui l'invasion sarrasine à Roda. Malgré l'appui du pape, il s'est brouillé avec les nobles de la frontière et avec des prélats. À la suite d'un différend sur la possession de la vallée de Boí, il est chassé de son évêché de Barbastro par l'évêque de Huesca, Étienne, en 1116, avec la complicité du roi d'Aragon, Alphonse Ier, dit le Batailleur.
Il est alors parti en exil dans son diocèse natal. En , il y a consacré[4] la cathédrale Saint-Lizier avec Jordanes Ier (ou Jourdain), évêque de Couserans.
Il assiste à plusieurs conciles dont celui de Toulouse en 1119 présidé par le pape Calixte II[5].
En 1119, il s'est réconcilié avec le roi d'Aragon. Il va participer à ses campagnes militaires à partir de 1121.
Grâce à une inscription sur une colonne de la nef, nous savons que Raymond a consacré le l'église Sant Climent de Taüll[6]. Les deux églises de Taüll se trouvent dans la vallée de Boí, dont la possession était l'origine du conflit avec les nobles et l'évêque de Huesca. C'est en 1140 qu'un arbitrage a mis fin au conflit entre les évêques de Barbastro et Roda avec l'évêque d'Urgell en attribuant la vallée de Boí à Urgell et l'abbaye Sainte-Marie de Lavaix à Roda.
Il participe en 1125 à l'expédition contre le royaume de Grenade avec le roi d'Aragon Alphonse Ier, il servit auprès des officiers et des soldats atteints par la peste qu'il contracta[2]. En revenant vers son diocèse, il est mort en chemin, le , à Huesca.
Son corps fut transporté à Saragosse. Le , grâce à Joan A. Ruano i Martín, évêque de Lérida, une partie de ses reliques furent transportées dans son village natal de Durban-sur-Arize (Ariège)[2].
Il fut canonisé par Innocent II en 1136[7] et devint saint Raymond, fêté le . Dans le diocèse de Pamiers, son diocèse natal, il est fêté le 20 juin, tel qu'indiqué dans l'Ordo.
La montée au ciel de saint Raymond de Durban est représentée dans un tableau des frères Pedoya se trouvant dans la chapelle de l'EHPAD de Saint-Girons, boulevard Noël Peyrevidal.
Notes et références
modifier- (en) Catholic-Hierarchy : Bishop St. Ramón Guillermo
- « Biographies des saints du diocèse de Pamiers », sur ariege-catholique.fr, Diocèse de Pamiers, Couserans et Mirepoix (consulté le )
- Jean-Luc Boudartchouk, « « L’invention de saint Antonin de Frédélas‐Pamiers » », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, , Tome 63, p. 35.
- « 900 ans : la «grâce» d'une cathédrale », La Dépêche du midi, (lire en ligne)
- « Saint Raymond », sur hominis.cef.fr, selon le martyrologe romain (consulté le )
- Montserrat Pagès, « L’Auctoritas et ses hérauts : les fresques romanes de Sant Climent de Taüll », dans sous la direction de Pierre Chastang, Patrick Henriet, Claire Soussen, Figures de l'autorité médiévale. Mélanges offerts à Michel Zimmermann, Publications de la Sorbonne (collection Histoire ancienne et médiévale no 142), Paris, 2016, p. 335-359, (ISBN 978-2-85944964-3) (lire en ligne)
- Marie-Madeleine Gauthier et Geneviève François, Émaux méridionaux : L'œuvre de Limoges - 1/ L'Époque romane, Éditions du CNRS, , page 64
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Raymond of Barbastro » (voir la liste des auteurs).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Élie de Roda, Vita beati Raimundi Basbastrensis antistitis, manuscrit BHL 7074, Diaz 914
- (en) « Psalter, Hymnary ans Rhymed Office of Saint Raymond » (1191, folio 153v), dans Susana Zapke (ed.), Hispania Vetus, Fundación BBVA, 2007, p. 324, (ISBN 978-84-96515-50-5) (aperçu)
- Claude Devic, Joseph Vaissète et Ernest Roschach, « XLVIII-Sur S. Raimond, évêque de Balbastro », dans Histoire générale de Languedoc, t. 4, (lire en ligne), p. 213-215