Plan hippodamien

type de plan urbain

Un plan hippodamien ou hippodaméen (dit aussi milésien, en damier, en échiquier, quadrillé, ou orthogonal), est, en urbanisme, un type d'organisation de la ville dans lequel les rues sont rectilignes et se croisent en angle droit, créant des îlots de forme quadrangulaire, généralement parfaitement carrée ou rectangulaire.

Plan orthogonal du Havre, centre-ville reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.
Plan du centre de Chicago (1848).
Vue satellite de Sacramento (Californie).

Ce plan est largement repris par les Grecs de l'Antiquité pour leurs colonies, et ensuite par les Romains qui en font la base des villes établies à la suite de l'établissement de l'Empire à travers toute l'Europe[réf. souhaitée].

Il est également repris dans les villes neuves médiévales telles que les bastides, les castelnaux et les sauvetés[1].

Origine modifier

L'adjectif hippodamien est issu du nom d'Hippodamos, architecte grec considéré comme l'un des pères de l'urbanisme et dont les plans d'aménagement étaient caractérisés par des rues rectilignes et larges qui se croisaient à angle droit. Cependant, il n'est pas l'inventeur de ce plan, comme en témoigne la colonie sumérienne d'Habuba Kabira construite à la fin du IVe millénaire av. J.-C., sur un plan préconçu en damier[2], au VIIIe siècle av. J.-C. la colonie grecque de Megara Hyblaea[3] ou encore la ville étrusque de Misano au VIe siècle av. J.-C.[4].

Le qualificatif milésien provient de la ville de naissance d'Hippodamos, Milet.

L'appellation en damier ou en échiquier fait référence au plateau du jeu de dames ou d'échecs, dont les cases forment un motif identique.

Présentation modifier

 
Taille des blocs et des longueurs de rue, mesurée en pieds impériaux : à Barcelone, les îlots font 113,33 mètres de côté.

Pour les Romains, ce plan traduit la volonté des fondateurs de la ville d'organiser rationnellement le territoire en se basant sur le cardo maximus et le decumanus à la manière de la centuriation romaine, elle-même inspirée du bornage étrusque. Avec un tel plan, il est en théorie possible de calculer la distance entre deux blocs, quel que soit le quartier où l'on se trouve, avec l'algorithme de la « distance de Manhattan ».

Cependant, malgré sa simplicité apparente, ce type de plan présente des inconvénients : il rallonge les temps de trajet (sauf si on ouvre des « diagonales » pour circuler comme à Barcelone, ou Broadway à Manhattan) et fait fi de la topographie. Mais l'inconvénient de la forte pente des rues de San Francisco, qui en est l'exemple le plus célèbre, constitue pourtant un des charmes de cette ville.

Exemples modifier

Ont un plan quadrillé :

Galerie d'images modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Alain Lauret et al, Bastides, villes du Moyen Âge, Etudes et Communications, , p. 55
  2. Corinne Castel, « La première ville n’existe pas. Les premières villes ne sont pas toutes sumériennes… (2ème partie) », blog ArchéOrient, 26 juin 2015.
  3. Georges Vallet, François Villard et Paul Auberson, Mégara Hyblaea. 1. Le quartier de l'agora archaïque, Rome, École française de Rome, (ISBN 2-7283-0395-9, lire en ligne)
  4. Catherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 4 (« Rome et l'Italie »), p. 152.