Pierre-Albert Clément

écrivain et historien français

Pierre-Albert Clément est un écrivain français, historien du Languedoc, né à Nîmes le [1], et décédé le à Alès.

Pierre-Albert Clément
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Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Alès
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinctions
Prix de littérature régionaliste (d) ()
Médaille du Club cévenol ()
Membre non résidant de l'Académie de NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Les Chemins à travers les âges
En Cévennes avec les bergers

Biographie modifier

  • Né à Nîmes en 1924[2], Pierre-Albert Clément passe son enfance à Canaules dans le Gard où son père est instituteur.

1924-1944 : un jeune studieux modifier

1944 : Le maquis, l’expérience militaire et politique modifier

Son arrivée au maquis (juin, date non précisée), l’opération « dynamite » (19- au Collet-de-Dèze) et le barrage de la Croix de Berguerolles pour contrer le retrait de l’armée allemande, le , où il a le bras droit fracassé par une balle explosive, ces trois récits ont été publiés[4].

  •  : il a été affecté à l’hebdomadaire Le Volontaire des F.T.P., où il a alors rédigé ses premiers articles, puis au journal L’Assaut qui lui succède, jusqu’en .

Il reçoit la Légion d’honneur (D.P.L.V.) pour actes au péril de sa vie et la médaille de la Libération.

1944-1961 : La vie civile, la thèse et l’« Olympia des Cévennes » modifier

1956-1981 : vie professionnelle et défense du patrimoine modifier

  • 1956 à 1981 : il vit à Saint-Ambroix et travaille aux usines GARD à Potelières (30). « Une entreprise familiale spécialisée dans la conception d’outils pour le travail du sol. Depuis 1875 avec la création de la charrue vigneronne[9] ». Directeur commercial, « il a sillonné pour vendre la charrue vigneronne l’Espagne et l’Italie où il a été frappé de voir le parti que ces pays tirent de leurs richesses archéologiques[10] ». Il est licencié à la suite d'un plan social de restructuration.

Depuis les années 1960 jusqu’à son décès, il reste président du Club de football de Canaules, et s’investit dans la défense « du patrimoine du bas Languedoc et des Cévennes qui pourrait servir de base pour faire prospérer la région et faire un tourisme intelligent ». Il pourfend les gaspillages pécuniaires des communes, les amitiés entre politiques qui se renvoient l’ascenseur, le mépris du patrimoine local tant petit que grand et les promesses non tenues pour la préservation du patrimoine.

1983- 2005 : l’Histoire et ses retentissements modifier

« Rien ne semblait, a priori, annoncer une telle carrière de découvreur d’un monde oublié. […] La richesse de ses découvertes dépassa ses espérances. Elle le conduisit à travers les Cévennes, vers tous les horizons du Languedoc ? Il y fut capté pour la vie. »

— Max Rouquette[11]

  • 1983 à 1999 : ses trois premiers ouvrages d’envergure :
    • Les chemins à travers les âges,
    • En Cévennes avec les bergers,
    • Foires et marchés d’Occitanie,

tous ayant connu plusieurs rééditions. Leur succès ? « Mon principe majeur est d’utiliser un vocabulaire à la portée de chacun en ne faisant pas étalage d’un jargon scientifique […] je peux dire que je suis un autodidacte en histoire de l’art, en viographie, en nundinologie[12], d’où des termes et des expressions que tout le monde peut comprendre »[3].

  • 1988 : il est élu comme membre non résidant de l’Académie de Nîmes, où il n’a pas eu le temps de faire une communication[13].
  • 1990 : après le décès de Jean Pellet son fondateur, il est élu rédacteur en chef du Lien des Chercheurs Cévenols, dont il devient le président de 2002 à 2012. Durant ses mandats de rédacteur en chef, il a contribué à faire passer cette revue au stade grand public avec de nombreux auteurs.
  • 1990,  : première balade pour le « lever du soleil à la Vieille Morte ». Il poursuivra ce pèlerinage annuel jusqu’en 2013, accompagné de nombreux marcheurs et amateurs.
  • 1991 : président de l’association L’Air du Pays, pour la défense du patrimoine gardois, il fait barrage à un projet de construction près du temple de Diane à Nîmes qui a démoli un portique du Ier siècle, plus vieux monument de Nîmes[14]. L’association distribuait des « truelles d’or » pour ceux qui respectaient et soignaient le patrimoine et des « Pitié pour le Gard » aux bétonneurs…
  • 1992 : il est coopté comme chercheur associé au CNRS, rattaché au G.D.R. 926 (Université de Besançon) sur « les paysages antiques et l’atlas des cadastres de Gaule ». Son ouvrage sur « Les Chemins » est cité en référence bibliographique par de nombreux auteurs qui ont travaillé sur la thématique des paysages antiques.
  • 1992 : il lance la fête de la transhumance à l’Espérou. Son ouvrage « En Cévennes avec les bergers », s’est vendu à 40 000 exemplaires.
  • 1992-2004 : démarches pour l’inscription de la ville de Nîmes au patrimoine mondial de l’UNESCO.

2004 à 2014 : Nouveaux intérêts, nouveaux ouvrages modifier

  • 2004 : il met au net le tracé de la Voie Domitienne à travers Montpellier.
  • 2005 à 2008 : deuxième brassée d’ouvrages :
    • Via Domitia des Pyrénées aux Alpes, qu’il a fait classer comme monument historique avec l’aide de Philippe Lamour.
    • Loys Bastide et sa Chaline (roman), les aventures d’un muletier au XVIe siècle.
    • Sainte-Resquille (chronique clochemerlesque d’un bourg cévenol) dont les lecteurs ont reconnu, sans difficulté, un village de la plaine gardoise.
    • l’Olympia des Cévennes (Les fêtes de la Pleine Lune à Canaules de 1950 à 1975).
  • Il avait mis en train son nouvel ouvrage sur Sauve depuis 2008, pour lequel il ne trouvait pas d’éditeur.
Retour à la langue d’oc 

« Pour bien comprendre, cependant cet univers perdu aux dérives du temps, et pour mieux l’appréhender, pour le réintégrer dans son vrai patrimoine, celui de l’Occitanie, Pierre Clément savait qu’il fallait en passer par la langue. Alors tranquillement, en plus des travaux qu’il ajoutait à son quotidien vital, il approfondit ce qu’il pouvait en connaître déjà. »

— Max Rouquette

  • 2012, mai : il inaugure la stèle consacrée au maquisards à Champ-Domergue.
  •  :

« Pierre-Albert Clément est parti pour sa dernière transhumance. Mais, il a laissé des traces indélébiles auprès de ceux qui ont partagé son pas assuré et généreux sur le chemin hasardeux des hommes. »

— Donato Pelayo et Tristan Cuche

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. « Pierre-Albert Clément (1924-2014) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. Présentation de l'auteur sur la jaquette de Les chemins à travers les Âges en Cévennes et bas Languedoc.
  3. a et b Entretien lors d’une conférence aux Mages, 2005, arch. privées.
  4. Clément P.-A. « Mon arrivée à Champ-Domergue », Lien des Chercheurs cévenols, no 170, 2012, p. 4-9. Clément Pierre-Albert, « Opération dynamite », de Pierre Lanvers, Au service de la France, témoignages, éditions LBM, janvier 2007. Témoignage dans Vielzeuf Aimé, Bloc Notes 44, p. 130-133.
  5. Recension de cette thèse publiée par les Languedoc éditions, revue Population, année 1954, vol. 9, p. 552-553.
  6. Frédéric Quinonero, Johnny Live 50 ans de scènes, 2012, Éditions L'Archipel, page 47, citation : « [...] Johnny Hallyday a été à l'origine du lancement des Fêtes de la Pleine Lune, à Canaules [...] Une manifestation qui accueillera pendant quinze ans les plus grands noms de la chanson française, de Jacques Brel, à Claude François, en passant par Sylvie Vartan, Françoise Hardy [...] Pierre Albert Préjean n'est pas peu fier d'avoir donné à sa commune [...],une audience nationale qui lui a valu l'appellation flatteuse d'"Olympia des Cévennes". »
  7. http://anecdotes-gardoises.over-blog.com/2018/02/les-yeyes-a-canaules.html / consulté le 26 juillet 2020.
  8. « Sait-on en effet que Canaules était le passage obligé (et souhaité) des plus grandes vedettes de l'époque, et que sur la scène aménagée dans un terrain derrière l'école communale, les soirs d'été, se sont succédé des plateaux dont la composition et la richesse feraient crever de jalousie tous les organisateurs d'aujourd'hui ? » / Source : Roland Massabuau, Midi Libre, 20 juillet 2008.
  9. Publicité de l’entreprise sur son site internet.
  10. L’exploitant agricole, 9 août 2002.
  11. Arch. privées, Pierre A. Clément, par Max Rouquette
  12. L’étude des chemins et la « science des foires ».
  13. Liste académiciens résidants et non résidants sur le site de l'Académie de Nîmes.
  14. Arch. privées, Attestation de Pierre Gros, professeur à l’Université d’Aix-en-Provence, Institut de Recherches sur l’Architecture Antique.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Laurent Pichon et Fabrice Sugier, « Clément Pierre-Albert dit Antoine Dupin », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, (ISBN 978-2-915742-23-7) — notice individuelle non paginée.
  • « Pierre-Albert Clément », dans Personnages connus ou méconnus du Gard et des Cévennes, t. I, Brignon, La Fenestrelle, (ISBN 979-1-0928-2666-1), p. 131-133 — ouvrage édité par l'Académie cévenole.

Liens externes modifier