Pelagornis (littéralement « oiseau de haute mer ») est un genre fossile d'oiseaux de très grande envergure (5-6 m), ayant vécu du Miocène au Pléistocène et notamment au Gélasien.

Pelagornis
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution de Pelagornis chilensis par Diego Ortega
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre  Odontopterygiformes
Famille  Pelagornithidae

Genre

 Pelagornis
Lartet, 1857

Historique

modifier

Pelagornis a été décrit en 1857 par le paléontologue et préhistorien gersois Édouard Lartet à partir d'un humérus trouvé en Gascogne[1].

Pelagornis est construit sur les mots grecs πέλαγος / pélagos (« haute mer ») et ὄρνις / órnis (« oiseau »)[2].

 
Moulage d'un squelette de Pelagornis miocaenus au Musée national d'histoire naturelle des États-Unis de Washington.
 
Reconstitution du crâne de Pelagornis mauretanicus.

Description

modifier

Le bec de Pelagornis comporte des pseudo-dents : des épines osseuses probablement utilisées pour la capture de proies glissantes.

Disparition

modifier

On ignore les causes de l'extinction du genre Pelagornis, mais son temps d'existence correspond en grande partie à celui du Mégalodon, un requin de grande taille. Leur disparition commune est peut-être liée à la raréfaction de leurs proies lors du refroidissement du climat durant le Pliocène[3]. Il s'agissait probablement de grands cephalopodes[a] et de poissons à corps mou[b].

Liste des espèces

modifier

Le genre Pelagornis compte quatre espèces :

  • Pelagornis miocaenus Lartet, 1857 − espèce type ;
  • Pelagornis mauretanicus Mourer-Chauviré & Geraads, 2008 ;
  • Pelagornis chilensis Mayr & Rubilar, 2010[5] ;
  • Pelagornis sandersi Ksepka, 2014[6] ; d'une taille similaire à Argentavis magnificens, il peut être considéré comme le plus grand oiseau volant ayant jamais vécu[c], avec une envergure comprise entre 6,0 et 7,4 m[7].

Notes et références

modifier
  1. Les seiches (Sepiida) et les calmars (Teuthida) se sont diversifiés durant le Paléogène, et les Argonautoida (Octopodes pelagiques modernes) datent de la même époque voire d'un peu plus tôt. Les octopodes basaux Keuppia, Palaeoctopus et Styletoctopus du Crétacé supérieur étaient aussi, partiellement, pélagiques. Dans la mesure où les premiers Pelagornithidae vivaient presque certainement au Crétacé supérieur, les Vampyromorphida alors diversifiés (seul, aujourd'hui subsiste le Vampire des abysses, Vampyroteuthis infernalis), étaient les proies potentielles des premiers oiseaux à pseudo-dents ; bien que les plus grands Pelagornithidae ont été trouvés dans des couches du Néogène, il est possible que des juvéniles de Tusoteuthis aient pu servir de nourriture à ces oiseaux[4].
  2. Les anguilles (Anguillidae) et les congres (Congridae) sont attestés depuis l'Éocène et ont peut-être leurs origines au début du Paléogène voire un peu avant. Les poissons-chats (Plotosidae), les Ophidiiformes (donzelles et autres), certains Blennioidei et peut-être les Zoarcidae sont supposés être d'âge similaire avec une origine de leurs lignées remontant au Crétacé supérieur. Si les oiseaux à pseudo-dents ont leur origine au Crétacé, comme cela est probable, leurs proies initiales pourraient avoir été les Enchodontoidei, lesquels s'éteignirent à la fin du Mésozoïque[4].
  3. La valeur la plus probable de l'envergure de Pelagornis sandersi est de 6,4 m, deux fois plus que l’actuel Albatros royal.

Références

modifier
  1. Alphonse Milne-Edwards - Recherches anatomiques et paléontologiques pour servir à l'étude des oiseaux fossiles: Volume 1 - p.273
  2. Christophe Barbraud et Fabrice Genevois, Oiseaux marins. Entre ciel et mers, éditions Quæ, , p. 18
  3. Jean Trichet, Jérome Gaillardet, Monica Rotaru, Michel Steinberg, Les climats passés de la Terre, Vuibert, 2006 (ISBN 978-2-7117-5394-9), 216 p.
  4. a et b Paléodatabase.
  5. { (en) G. Mayr et D. Rubilar-Rogers. Osteology of a new giant bony-toothed bird from the Miocene of Chile, with a revision of the taxonomy of Neogene Pelagornithidae. Journal of Vertebrate Paleontology, 2010
  6. (en) Daniel T. Ksepka, Flight performance of the largest volant bird, PNAS, 2014
  7. Article du Figaro présentant les travaux de D. Ksepka

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier
  • Daniel Ksepka et Michael Habib, « Les géants du ciel », Pour la science, no 471,‎ , p. 55-61

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier