Oppidum de Châteaumeillant

Oppidum de Châteaumeillant
Mediolanum Biturigum, Mediolanon[1]
Image illustrative de l’article Oppidum de Châteaumeillant
Lion en bronze mis en évidence au sein un puits gallo-romain de l'oppidum de Mediolanum/Châteaumeillant. Cette œuvre, accompagnée de près de 6 000 autres objets, date du début du IIIe siècle apr. J.-C.[2].
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
arrondissements français Saint-Amand-Montrond
Canton Châteaumeillant
Site archéologique Oppidum
Coordonnées 46° 33′ 46″ nord, 2° 12′ 05″ est
Altitude entre 212 et 388 m
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Oppidum de Châteaumeillant
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Oppidum de Châteaumeillant
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Histoire
Protohistoire Période hallstattienne
Protohistoire Période laténienne
Antiquité Période gallo-romaine
Haut Moyen Âge
Internet
Archea [3]
Oppida : Premières villes au Nord des Alpes [4]

L'oppidum de Châteaumeillant, site archéologique de Mediolanum Biturigum est localisé au sein de la ville de Châteaumeillant, dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire. Cette ville protohistorique est fondée au cours du IIIe siècle av. J.-C. (vers 250 av. J.-C.)[a],[3]. La cité antique appartient à la civitas de la tribu gauloise des Bituriges Cubes[b],[3],[5].

Élément de décoration (buste) retrouvé dans les vestiges d'un puits gallo-romain à Châteaumeillant.
Élément de décoration (buste) retrouvé dans les vestiges d'un puits gallo-romain à Châteaumeillant.

Au milieu du IIe siècle av. J.-C. cité antique subit un important incendie. Plusieurs indices matériels, sous la forme d'éléments architecturaux et d'artéfacts de fabrication artisanale, confirment que l'occupation du site se développe et s'accroît postérieurement à cet événement[3].

Mediolanum Biturigum connaît son apogée entre le milieu du IIe et le début du Ier siècle av. J.-C. Au cours de cette période, à La Tène « finale » (« C2 » - « D1 »), une voie commerciale, reliant l'Oppidum de Lemonum (l'actuelle ville de Poitiers), à celle de Lugdunum (autrement dit, l'antique Lyon), dessert alors l'antique cité berrichonne[3],[5]. À cette même époque, de nombreux hiérarques gaulois, pour la plupart de riches commerçants en produits vinicoles de provenance italienne, se sont implantés à Mediolanum/Châteaumeillant. Une grande quantité d'amphores[c] gréco-italiques, mise en évidence au cours des multiples programmes d'explorations préventives réalisées tout au long du XXe et du début du XIXe siècle, témoigne de l'orientation économique de la ville antique Biturige[3],[5]. Située au cœur de la Gaule laténienne, l'oppidum berrichon apparaît alors comme une « plaque tournante » du secteur vinicole[3].

Quoique dans une moindre mesure, et comme le suggèrent certaines constructions exhumées lors d'investigations archéologiques, l'utilisation de l'oppidum se perpétue à l'époque romaine[3].

Les structures protohistoriques du site révèlent une imposante muraille, sous la forme d'un murus gallicus. Cette fortification vient ceindre les habitations domestiques[3]. En outre, dans les marges de l'agglomération gauloise, plusieurs fosses ont été mises en évidence. La présence de ces « puits » tend à suggérer l'emplacement d'une nécropole[3],[5].

Localisation et toponymie modifier

Contexte géographique modifier

Oppidum de 25 ha, peu élevé, de forme quadrangulaire et bordé de deux rivières parallèles.

Toponyme modifier

Pour les linguistes, le toponyme Mediolanum, est un terme récursif qui fait traditionnellement référence aux éléments géographiques de « plaine médiane », ou « milieu de la plaine », ou encore, « plaine du milieu »[7]. Toutefois, certains spécialistes, comme le philologiste Georges Dottin (1863-1928), ont mis en évidence que le suffixe de déclinaison latine "-lanum" de Mediolanum serait étroitement associé au mot breton « lan », se traduisant par les termes « église », « sanctuaire », ou encore « terre consacrée »[7]. Le nom de Mediolanum peut aussi être étroitement associé à la présence d'un complexe protohistorique à caractère cultuel[d] et dont l'implantation est antérieure à l'assise de la cité[8]. Sous cet angle, le suffixe "-lanum" se rapporte alors à un lieu de « clairière » ou d'« enclos sacré »[8].

Globalement, Mediolanum, mot de consonance latine et de racine celtique[e]. se révèle au sein d'une aire géographique clairement délimitée. Il s'agit de l'ensemble des territoires celtiques (à l'exception de l'Ibérie), et de koinè (ou culture) celte, soit une zone qui englobe la Gaule Chevelue, la Belgique, l'Armorique, la Bretagne insulaire, la Cisalpine et la Transalpine[7]. Par ailleurs, l'adjonction du terme Mediolanum à certains complexes urbains celtes, correspond à une période allant de la fin l'époque hallstattienne « D » / début de celle La Tène « A »[f] (Ve siècle av. J.-C.), jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C.[7]. Outre le cadre strictement topographique, trois autres facteurs apparaissent déterminer le choix de dénomination de certaines villes protohistoriques ou antique sous le toponyme Mediolanum : il s'agit des contextes géologique, pédologique et hydrographique[7]. Ainsi, de nombreuses cités dont le nom est Mediolanum ou un dérivé de ce terme, sont fréquemment signalées dans les bassins hydrographiques du Rhône, de la Loire, et de la Seine[9].

Par le biais de la carte de Peutinger, il est actuellement possible de distinguer une importante quantité d'oppida gauloises dont l'appellation se rapporte à Mediolanum : c'est notamment le cas de cités telles que Mediolanum Santonum (l'actuelle Saintes) appartenant à la civitas des Santones, Mediolanum Aulercorum (pour la ville d'Évreux)[10], ou encore de l'Oppidum de Montmélian (civitates des Parisii[11].

Le nom de l'oppidum de Châteaumeillant apparaît quant à lui sous la forme de Mediolanum Biturigum[g],[10].

À l'instar des autres cités recensées en Gaule et baptisées du nom de Mediolanum, l'oppidum de Châteaumeillant se révèle être une agglomération d'importance dès l'époque gallo-romaine, sous la forme d'un vicus. Ultérieurement, ce statut de métropole semble se perpétuer au cours du Haut Moyen Âge (à l'époque mérovingienne) : la ville berrichonne se présente alors tel un castrum[11].

Découvertes et fouilles modifier

Découvertes modifier

Présence de deux remparts, dont le plus ancien est un murus gallicus.

Fouilles modifier

Études approfondies modifier

Histoire modifier

Âge du fer modifier

Période gallo-romaine modifier

Haut Moyen-Âge modifier

Monuments modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. C'est-à-dire la période dite de La Tène « C2 ».
  2. Traduction de l'ethnonyme Bitoúriges oi Koũboi en grec ancien, ce qui donne en langue latine : Biturii Cubi.
  3. Les fouilleurs ont ainsi retrouvé des amphore à vin amalgamées à des céramique « à motif géométrique ». Ces dernières sont attribuées à La Tène III ou « C »[6].
  4. Les structures qui constituent le site procèdent alors d'un culte de nature soit religieuse, soit guerrière[8].
  5. Les linguistes mettent généralement en jeu le terme « Mediolanon ».
  6. Autrement dit : l'époque au cours de laquelle le territoire celte connaît son apogée[7].
  7. Le terme "Biturigum" étant une forme de déclinaison latine de l'ethnonyme "biturii"[10].

Références modifier

  1. Charles Picard, « Circonscription de Paris (Sud) », Gallia, t. 21, no fascicule 2,‎ , p. 293-325 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Sonia Syllac, « Sophie Krausz nous raconte l'histoire du site archéologique de Châteaumeillant », site internet de l'Université de Bordeaux/Montaigne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i et j Sophie Krausz, « Châteaumeillant-Mediolanum (Cher) : Recherches archéologiques sur un oppidum gaulois dans la cité des Bituriges Cubi », sur Archea, (consulté le ).
  4. Olivier Buchsenschutz et Stefan Fichtl, « Châteaumeillant », sur Oppida : Premières villes au Nord des Alpes, (consulté le ).
  5. a b c et d Charles Picard, « Circonscription de Paris (Région Sud) », Gallia, t. 19, no fascicule 2,‎ , p. 327-331 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Paul-Marie Duval, « Chronique gallo-romaine », Revue des Études Anciennes, t. 62, nos 3-4,‎ , p. 412 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b c d e et f Desbordes 1971, p. 187.
  8. a b et c Michel Roblin, « Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes », École pratique des hautes études, vol. 4e section, Sciences historiques et philologiques, no Annuaire 1975-1976,‎ , p. 417-418 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Desbordes 1971, p. 187-190.
  10. a b et c Desbordes 1971, p. 188-190.
  11. a et b Elisabeth Pailard-Frutieaux, « Le village disparu de Montmélian aux confins du Parisis et du Senlisis sur les communes de Saint-Witz (Val-d’Oise) et de Mortefontaine (Oise) : du Mediolanum celtique aux châteaux et églises de Montmélian », dans Elisabeth Pailard-Frutieaux et al., Revue archéologique de Picardie : Hommage à Marc Durand, vol. supplément, (DOI 10.3406/pica.2009.3380, lire en ligne), p. 57.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Sophie Krausz, « La topographie et les fortifications celtiques de l’oppidum biturige de Châteaumeillant-Mediolanum (Cher) », Revue archéologique du Centre de la France, t. 45-46,‎ 2006-2007 (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le )
  • Sophie Krausz, « La sculpture celtique anthropomorphe à Châteaumeillant (Cher) : découverte récente d’une main en grès », Revue archéologique du Centre de la France, t. 48,‎ (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le )
  • Jean-Miche Desbordes, « Un problème de géographie historique : le Médiolanum chez les Celtes », Revue archéologique du Centre de la France, t. 10, fasc. 3-4,‎ , p. 187-201 (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le )
  • Yves Menez, « Les céramiques fumigées ("Terra Nigra") du Bourbonnais. Étude des collections de Néris-les-Bains et Châteaumeillant », Revue archéologique du Centre de la France, t. 28.2,‎ , p. 117-178 (ISSN 1951-6207, lire en ligne, consulté le )
  • Christophe Batardy, Olivier Buchsenschutz et Françoise Dumasy (dir.), Le Berry Antique : Atlas 2000, vol. 21, Tours, FERAC, coll. « Supplément à la Revue archéologique du centre de la France », , 190 p. (ISBN 2-913272-05-3, lire en ligne)
  • José Gomez de Soto et al., « La France du Centre aux Pyrénées (Aquitaine, Centre, Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) », Gallia, vol. 60,‎ , p. 107-138 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier