Louis V Joseph de Bourbon-Condé

général français

Louis V Joseph de Bourbon-Condé
Description de cette image, également commentée ci-après
Louis V Joseph de Bourbon, prince du sang.
Biographie
Titulature Duc de Bourbon
Duc d'Enghien
Prince de Condé
Prince du sang
Seigneur de Chantilly
Dynastie Maison de Condé
Distinctions Grand maître de France
Autres fonctions Colonel général de l'infanterie (1780)
Armée de Condé
Naissance
Hôtel de Condé, Paris (France)
Décès (à 81 ans)
Chantilly ou Palais-Bourbon, Paris (France)
Père Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé
Mère Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg
Conjoint Charlotte de Rohan-Soubise (1737-1760) (1)
Maria Caterina Brignole (1737-1813) (2)
Enfants Marie de Bourbon (1755-1759)
Louis-Henri de Bourbon (1756-1830), prince de Condé
Louise-Adélaïde de Bourbon (1757-1824)
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Louis V Joseph de Bourbon-Condé

Description de l'image Blason du dernier prince de Condé.svg.

Louis V Joseph de Bourbon-Condé, né le à Paris et mort le au Palais Bourbon, prince du sang, devient le 8e prince de Condé en 1740.

Il est particulièrement connu comme un des premiers à prendre le chemin de l'émigration en juillet 1789 et comme le chef de l'armée des Princes.

C'est aussi un proche de la famille des marquis de Sade, et il a été élevé aux côtés du Divin Marquis (1740-1814).

Biographie modifier

Origines familiales et formation modifier

Il est le fils de Louis IV Henri de Bourbon-Condé (1692-1740), duc de Bourbon puis 7e prince de Condé, et de la princesse Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741).

 
Portrait de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé (1736-1818), en uniforme de colonel général de l'infanterie, avec le cordon du Saint-Esprit, Musée Condé.
 
Combat de Gruningen 1762.

Enfant, Louis-Joseph porte le titre de duc d'Enghien. À la mort de son père, en 1740, il devient Grand maître de France. Il n'a encore que 5 ans lorsque sa mère meurt à son tour, un an plus tard. Il est alors confié à la garde de son oncle paternel, Louis, comte de Clermont.

De quatre ans l'aîné du marquis de Sade, né lui aussi à l'hôtel de Condé (sa mère étant parente et dame d'honneur de la princesse), élevé avec lui jusqu'à l'âge de huit ans, il est le parrain de son fils Louis-Marie, baptisé dans la chapelle privée des Condé à Chantilly.

Le père de l'écrivain, le comte de Sade, amant de sa mère à la fin de l'année 1735, est par ailleurs considéré comme le possible père adultérin du prince[1].

Mariage (1753) modifier

Le , il épouse à Versailles, Charlotte de Rohan (1737-1760), fille de Charles de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1715-1787) et d'Anne Marie Louise de La Tour d'Auvergne (1722-1739).

La marquise Marie-Thérèse de La Ferté-Imbault raconte dans ses mémoires qu'elle rencontra le prince quand il avait 16 ans, et se montrait d'une timidité telle qu'il se tenait toujours à l'écart, "n'osant parler à personne". Elle le prendra sous son aile, et le prince en sera touché. Son attachement pour madame de La Ferté-Imbault s'accrut de sa reconnaissance et il cherchera toujours auprès d'elle des conseils, des secours et des consolations. La marquise le dépeindra comme "sûr, loyal, et chevaleresque dans toute la conduite de sa vie", et écrira au seuil de la vieillesse "après avoir passé ma vie à fréquenter et à voir de près les autres princes, celui-là est le seul qui m'intéresse et que j'aime."[2]

Période de l'Ancien Régime modifier

Durant la guerre de Sept Ans (1756-1763), il sert avec une certaine distinction aux côtés de son beau-père le prince de Soubise. Il est nommé lieutenant général des armées du roi en 1758 et remporte quelques-unes des rares victoires françaises à Grüningen et à Johannisberg (1762). Il administre ensuite la Bourgogne.

En 1764, il rénove et agrandit le Palais Bourbon et quitte l'hôtel de Condé où il est né. Il fait également embellir le château de Chantilly.

En 1765, il hérite de sa tante paternelle Élisabeth Alexandrine de Bourbon, et reçoit les généreuses pensions qu'Élisabeth Alexandrine avait elle-même rachetées à sa cousine Mademoiselle du Maine.

En 1770, il marie son fils à Bathilde d'Orléans, fille de Louis-Philippe, duc d'Orléans et sœur de Philippe Égalité. Le mariage est censé guérir les relations entre les Condé et les Orléans.

Par l'ordonnance du , le roi Louis XVI recrée à son intention le grade de colonel général de l'infanterie[3].

 
« Marche du Don Quichotte moderne pour la défense du Moulin des Abus. »
Caricature anonyme de 1791 montrant le prince de Condé en Don Quichotte accompagné du vicomte de Mirabeau (Mirabeau Tonneau) en Sancho Panza, entourés d'une armée de contre-révolutionnaires se portant à la défense du « moulin des abus » surmonté d'un buste de Louis XVI.

Au moment de la convocation des États généraux (5 août 1788), bien que passant pour libéral[réf. nécessaire], il est opposé au doublement du nombre de députés du Tiers état, mais cette demande est acceptée par le roi.

Période de la Révolution française et de l'émigration modifier

Turin (1789-1791) modifier

Il est l'un des premiers à quitter le royaume, le , trois jours après la prise de la Bastille, alors que la France est entrée en révolution. Il part par Valenciennes vers Bruxelles, capitale des Pays-Bas autrichiens. Il voyage ensuite le long du Rhin, puis en Suisse et rejoint en le comte d'Artois, dans la belle-famille de celui-ci à Turin, où il reste jusqu'en 1791.

L'armée des émigrés (1791-1801) modifier

Au printemps 1791, alors que les frères du roi établissent leur quartier général à Coblence, il organise une armée à Worms. Mais, soucieux de contrôler étroitement les mouvements des émigrés, les Autrichiens et les Prussiens le tiennent à l'écart des opérations militaires en 1792 et le subordonnent à un général autrichien en 1793.

Stationnée sur les bords du Rhin en 1794 et 1795, l'armée de Condé passe ensuite sous le contrôle de la Grande-Bretagne, de l'Autriche qui assurent successivement son entretien[4].

En 1797, après le traité de Campo-Formio, l'armée de Condé passe au service du tsar de Russie. Elle est engagée contre les armées de la République française dans les batailles de Wissembourg, de Haguenau, de Bentheim. Après le traité de Lunéville (1801), le prince doit congédier son armée et se retire en Grande-Bretagne avec son fils.

Séjour en Grande-Bretagne (1801-1814) modifier

Ils logent à Wanstead, servis par des domestiques dont les gages ne sont payés qu'irrégulièrement mais continuant à observer le cérémonial de l'Ancien Régime. Ils reçoivent de George III une pension de 675 livres pour deux. De Londres, il envoie à son petit-fils, le duc d'Enghien, des instructions belliqueuses sans comprendre que les temps ont changé[réf. nécessaire]. Celui-ci est enlevé, condamné à mort et exécuté en 1804 sur les ordres du consul Bonaparte.

Retour en France sous la Restauration modifier

En 1814, il revient en France avec Louis XVIII.

Pendant son absence, le grand château de Chantilly a servi de prison politique, puis a été rasé ; le parc de Chantilly, laissé en friche, a été morcelé et vendu. Il parvient à récupérer une partie de ses biens.

Il retrouve, malgré son âge (78 ans), sa charge de Grand maître de la Maison du Roi, ce qui lui vaut d'être assidu à la cour des Tuileries, que son fils déserte.

Pendant les Cent-jours, il tente d'organiser la résistance dans l'ouest, puis passe en Angleterre et revient à Paris le , après la bataille de Waterloo.

Mort et funérailles (1818) modifier

Il meurt à Paris, au Palais Bourbon à l'âge de 81 ans[5].

Documents modifier

La correspondance des princes de Condé avec le duc de Bourbon est conservée aux Archives nationales sous la cote 34AP[6].

Famille modifier

Ascendance modifier

Mariages et descendance modifier

 
Monsieur le Prince en 1814, par Louis Pierre Deseine. Château de Chantilly

De son épouse Charlotte de Rohan, Louis-Joseph aura trois enfants :

Louis V Joseph épouse en secondes noces (en 1798 ou 1808) la princesse Maria Caterina Brignole Sale (1737-1813), séparée, puis veuve du prince Honoré III de Monaco.

Titulature et décorations modifier

Titulature modifier

  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-Joseph de Bourbon, duc d'Enghien, prince du sang de France
  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, prince du sang de France

Décorations françaises modifier

  Chevalier des ordres du Roi ()
  Grand-croix de l’ordre royal de la Légion d'honneur ()[7]
  Grand-croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis ()[8]

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. Brighelli, Jean-Paul., Sade, Larousse, (ISBN 2-03-505012-X et 9782035050120, OCLC 48662422, lire en ligne), p. 30
  2. marquis de Ségur, Le royaume de la rue Saint-Honoré, Calmann-Levy, chapitre IX
  3. Recueil général des anciennes lois françaises: depuis l'an 420, volume 26, Jourdan, Decrusy, M. Isambert (François André) [1]
  4. Comte de Ribes, Documents pour servir à l'histoire de la Maison de Condé - Journal d'émigration du prince de Condé 1789-1795, Paris, Georges Servant, , V-546 p. (lire en ligne)
  5. Patrick Van Kerrebrouck, La Maison de Bourbon 1256-2004, tome 2, Villeneuve d'Ascq, l'auteur, , 1010 p. (ISBN 2-9501509-0-X), p. 662-663
  6. Archives nationales
  7. « Ordre de la Légion d'honneur - Textes officiels antérieurs à 1962 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
  8. « Ordre royal et militaire de Saint-Louis », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier