Liste des accidents ferroviaires en France dans les années 1880

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La liste des accidents ferroviaires en France dans les années 1880, est une liste non exhaustive, chronologique par années.

1880 modifier

  • - Dans le brouillard, à 19 h 0, un omnibus pour Argenteuil s’apprêtant à faire halte en gare de Clichy - Levallois est rattrapé par un direct circulaire Ouest-Nord. On dénombrera 16 morts et 94 blessés[1]. Le suivant, le tribunal correctionnel de Paris attribuera au mécanicien du train tamponneur et au conducteur[a] du train tamponné, tous deux tués dans l'accident, l'essentiel de sa responsabilité, mais condamnera à 4 mois de prison et 50 F d'amende deux aiguilleurs considérés comme ayant eux aussi manqué à leurs obligations[2].

1881 modifier

  • - Sur la ligne Paris-Strasbourg, vers 16 heures, en gare de Mézy, un train de marchandises en manœuvre est percuté par un train direct venant d'Épernay, dont le chauffeur et le chef de train sont tués, le mécanicien blessé, ainsi qu'une dizaine de voyageurs[4].
  • - À la sortie du tunnel de Midon, sur la ligne d'Annonay à Saint-Rambert-d'Albon, un train de marchandises heurte un amoncellement de rochers tombés de la montagne. Le mécanicien et le chauffeur, écrasés par le tender, sont tués ; les deux conducteurs[a] et le serre-frein sont blessés[5].
  • - Peu après la Gare de Bondy, la locomotive du train de banlieue no 73 quitte les rails après avoir heurté un wagon vide en dérive sur la voie. Elle est heurtée à son tour par la machine du train no 70 de sens contraire. On dénombrera 1 mort et 22 blessés[6].
  • - Le lendemain de son inauguration[7], la ligne Tulle-Clermont-Ferrand connait son premier accident. Vers 9 heures, après son départ de la gare de Volvic, le train venant de Tulle déraille en abordant une courbe de 250 mètres de rayon à une vitesse excessive, faute d'une connaissance suffisante de la ligne par le mécanicien. Le serre-frein est tué, et 18 personnes, dont 15 voyageurs, sont blessées[8].
  • - À son entrée en gare de Belfort, l'express Calais-Belfort percute un rapide pour Paris. Quatre voitures sont écrasées. On en tirera un mort et huit blessés graves[9].
  • - Sur la ligne Toulon-Nice, près de la gare du Trayas, Vers 7 heures 35, le train mixte marchandises-voyageurs venant de Marseille déraille sur une section de voie où un rail a été ôté par malveillance. La locomotive et les 4 wagons de marchandises qui la suivent tombent d'une hauteur de 15 mètres. Le mécanicien et le chauffeur sont tués. Sept voyageurs et deux conducteurs[a] sont blessés[10].
  • - Sur la ligne Paris-Belfort, au petit matin, entre les gares de Jussey et de Montureux, un train de voyageurs en détresse par suite de l'avarie d'une de ses deux machines est percuté par celui qui le suivait. Dans le train tamponné, un voyageur est tué, six sont blessés[11].
  • - Charenton-le-Pont : en gare de Charenton le rattrapage par un rapide venant de Lyon d'un train omnibus en provenance de Montargis fait 26 morts et de nombreux blessés[12].
  • - Sur la ligne de Cavignac à Coutras reprise par le réseau de l'État, vers 2 heures, entre Lapouyade et Guîtres les dernières voitures d'un train de voyageurs déraillent, semble-t-il par suite d'un écartement de la voie dans une courbe. Un garde-frein est tué, dix-neuf militaires se rendant à Libourne sont blessés, dont deux grièvement[13].

1882 modifier

1883 modifier

  • - Sur la ligne Lyon-Roanne, entre les gares de L'Arbresle et de Saint-Romain-de-Popey, une machine haut-le-pied dont le mécanicien n'a pas respecté la signalisation percute un train de voyageurs, faisant un mort et neuf blessés. Le responsable de la collision, bien qu'invoquant une fatigue excessive due à la surcharge de travail, sera condamné à 15 mois de prison et 300 F d'amende par le Tribunal correctionnel de Villefranche[19].
  • - Près de Lille, à la bifurcation des lignes de Valenciennes, Tournai et Somain, un train venant de Valenciennes déraille à 10 heures, et un rail traverse une voiture de première classe. On comptera un mort et 7 blessés graves[20].
  • - À 16 heures 20, sur la ligne de Gray à Culmont-Chalindrey, la locomotive et cinq voitures d'un train de voyageurs venant de Gray déraillent entre Maâtz et Culmont-Chalindrey et dévalent le remblai. Le mécanicien est tué, le chauffeur, le chef de train et cinq voyageurs sont gravement blessés, vingt-cinq autres voyageurs sont contusionnés[21].
  • - Sur la ligne de Paris au Mans, vers minuit, une machine-haut-le-pied rentrant au dépôt percute le train poste Paris-Brest à l'arrêt en gare de La Ferté-Bernard, écrasant le fourgon de queue et deux voitures. Un voyageur est tué, dix -neuf autres sont blessés[22].
  • - La Ligne de Ploërmel à La Brohinière est encore en construction par l'État avant sa remise le 1er janvier 1884 à son concessionnaire, la Compagnie de l'Ouest. Vers 19 heures, alors qu'une locomotive revient du chantier en poussant un wagon à ballast sur lequel ont pris place trente huit ouvriers rentrant du travail, elle entre en collision frontale près de Saint-Méen avec un train de wagons vides circulant en double traction. Dans le choc, dix-huit des ouvriers sont tués sur le coup, et quinze si grièvement blessés que plusieurs succomberont par la suite[23].

1884 modifier

1886 modifier

  • - Sur la ligne Nantes-Pornic, entre La Bernerie et Pornic, un train mixte déraille par suite de la rupture d'un rail. La locomotive, le fourgon et trois wagons quittent la voie. Le mécanicien et le chef de train sont tués sur le coup, le chauffeur, blessé, meurt peu après. Les voyageurs sont indemnes[26].
  • - En gare de Fontvielle, sur la ligne d'Arles à Fontvielle du réseau de la Société nouvelle des chemins de fer des Bouches-du-Rhône, un train déraille. Le mécanicien est tué[27].
 
catastrophe de Roquebrune.
  • - Sur la ligne de Marseille à Vintimille, le chef de gare de Roquebrune laisse par erreur partir sur la voie unique un train pour Nice, alors que celui de Monte-Carlo a déjà lancé en sens contraire un train pour Vintimille. La collision des deux convois a lieu vers 16 heures 45 dans une courbe surplombant la mer. Derrière les deux locomotives qui se heurtent de front, dix voitures se télescopent et se disloquent, quatre tombent au pied de la corniche. L'accident fera 3 morts et 23 blessés[28].
  • - En gare d'Angers, à 20 heures, à la suite d'une erreur d'aiguillage, un train de marchandises en cours de manœuvre est heurté par un train mixte marchandises/voyageurs venant de Nantes, dont le mécanicien, le chauffeur et un graisseur sont tués. Le mécanicien de la machine tamponnée et un voyageur sont blessés[29]. Un mois et demi plus tard, le tribunal correctionnel d'Angers jugera responsable de l'accident un homme d'équipe remplaçant un aiguilleur absent un court instant, et le condamnera à deux mois de prison[30].
  • - En gare de Tournay, vers 12 heures, un train de marchandises pour Toulouse est en cours de garage afin de laisser passer un rapide lorsqu'il déraille. Un serre-frein meurt écrasé dans sa guérite[31].
  • - Vers 5 heures, sur la ligne de Saumur à Château-du-Loir, ouverte une semaine auparavant, un train mixte marchandises/voyageurs venant de Paris déraille entre Chenu et Château-la-Vallière. Le chauffeur et le chef de train sont tués, le mécanicien et un voyageur sont blessés[32].
  • - Vers 11 heures 50, sur la Ligne de Lyon-Perrache à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble), minée par des pluies continues, la montagne s'effondre au passage d'un train de voyageurs venant de Marseille deux kilomètres avant son arrivée en gare de Sisteron, ensevelissant d'abord la locomotive et une voiture de première classe, puis, l'éboulement progressant, le reste du convoi. L'accident fait six morts et une vingtaine de blessés[33].

1888 modifier

  • - Sur le réseau à voie métrique de la Société des chemins de fer du Périgord, un train de ballast participant à la construction de la ligne de Périgueux à Brantôme déraille dans une courbe, faisant deux morts et quatre blessés[34].
  • - Sur la ligne Paris-Dijon, dans la descente suivant le tunnel de Blaisy-Bas, près de Velars, vers 2 heures, l'express Paris-Genève déraille à 60 km/h par suite de la déformation des rails. Immédiatement après, arrive sur l'autre voie l'express Modane-Paris. Les machines se percutent et chutent de chaque côté du talus, et la plupart des voitures se télescopent et sont disloquées. L'accident fera 9 morts et une dizaine de blessés graves[35].

1889 modifier

  • - En gare de Villers-Bretonneux, sur la ligne d'Amiens à Laon, vers 11 heures 35, un train de marchandises en manœuvre est pris en écharpe par l'express Bâle-Calais, dont la locomotive et les trois premières voitures déraillent. Le chauffeur de l'express est tué, mais les voyageurs sont tous indemnes[37].
  • - Sur la ligne Paris-Bruxelles, vers 20 Heures 15, près de Maubeuge au passage d'un aiguillage, deux express, l'un pour Paris, l'autre pour Bruxelles, se prennent en écharpe. Les deux machines déraillent et un wagon de première classe est enfoncé. On en tirera un voyageur norvégien mort, bien que sans blessure apparente. Cinq autres personnes sont contusionnées[38].
  • - Sur la ligne de Pont-l'Évêque à Honfleur, peu avant d'arriver à Honfleur, vers 14 heures, un train-poste déraille. Le mécanicien et le chauffeur sont tués, le chef de train et le conducteur[a] sont blessés, les voyageurs sont indemnes[39].
  • - Sur la ligne de Caen à Trouville, vers 8 heures 30, juste après Troarn, un train déraille à la halte de Bures-sur-Dives. Le chef de train et la femme du garde-barrière sont tués, le mécanicien, le chauffeur et 4 des 20 voyageurs sont blessés[40].
  • - Sur la ligne de Lens à Ostricourt, en gare de Billy-Montigny, une machine de marchandises en manœuvre prend en écharpe un train de voyageurs allant de Lens à Lille, dont la machine et le fourgon sont renversés. Le chauffeur est tué, le mécanicien et six voyageurs sont blessés[41].
  • - À 11 heures 35, entre les gares de Bordeaux-Bastide et Bordeaux-Saint-Jean, un train de marchandises de 40 wagons des compagnies d'Orléans et du Midi déraille par suite du blocage d'un aiguillage. La machine, le tender, le fourgon et huit wagons se renversent et se disloquent. Le chef de train est tué, le mécanicien blessé[42].

Notes et références modifier

Notes modifier

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Liste des accidents ferroviaires en France au XIXe siècle » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e et f « Conducteur » : à ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel «chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie»...

Références modifier

  1. Journal Le Figaro des 4, 5, 6 et 7 février 1880, Le Figaro du jeudi 5 février 1880
  2. Le Figaro des 10 (p. 3) et 11 juillet 1880 (p. 3); et Le Petit Parisien du 15 juillet 1880, p. 3.
  3. Le Temps du 18 août 1880, p. 4.
  4. La Presse du 12 janvier 1881, p. 3.
  5. La Presse du 1er février 1881, p. 3.
  6. Le Temps du 23 mars 1881, p. 2.
  7. Le Petit Journal du 8 juin 1881, p. 3.
  8. Le Figaro du 8 juin 1881, p. 5.
  9. Le Temps du 14 août 1881, p. 4.
  10. Le Figaro du 30 août 1881, p. 3. et La Presse du 30 août 1881, p. 4.
  11. Le Figaro du 30 août 1881, p. 3.
  12. Le Petit Journal du 7 septembre 1888, p. 1
  13. Le Temps du 22 septembre 1881, p. 3.
  14. Le Figaro du 18 février 1882, p. 3.
  15. Le Figaro du 3 mai 1882, p. 5/
  16. Le Figaro du 18 juillet 1882, p. 3
  17. Le Figaro du 14 août 1882, p. 3.
  18. Le Figaro du 25 décembre 1882, p. 2.
  19. Le Temps du 17 avril 1883, p. 3.
  20. Le Figaro du 6 juillet 1883, p. 3
  21. La Presse du 18 août 1883, p. 3.
  22. La Presse du 4 novembre 1883, p. 3.
  23. Le Petit Parisien du 3 décembre 1883, p. 3. et Le Petit Parisien du 5 décembre 1883, p. 3.
  24. La Presse du 15 mai 1884, p. 1.
  25. Le Temps du 1er janvier 1885, p. 4.
  26. Le Figaro du 8 janvier 1886, p. 3 et Le Matin du 8 janvier 1886, p. 1.
  27. Le Temps du 4 février 1886, p. 3.
  28. Le Petit Parisien du 13 mars 1886, p. 3.
  29. Le Petit Journal du 8 mai 1886, p. 4
  30. Le Temps des 9 mai 1886, p. 3, et 28 juin 1886, p. 4.
  31. Le Temps du 27 mai 1886, p. 2.
  32. Le Temps du 23 juillet 1886, p. 4.
  33. Le Temps du 14 novembre 1886, p. 2.
  34. Le Petit Journal du 5 janvier 1888, p. 4, et La Croix du 6 janvier 1888, p. 3.
  35. Le Temps du 7 septembre 1888, p. 2 et 3
  36. Le Figaro du 5 octobre 1888, p. 2.
  37. La Presse du 14 février 1889, p. 3.
  38. Le Figaro du 14 février 1889, p. 2.
  39. Le Matin du 11 mars 1889, p. 1.
  40. Le Figaro du 12 août 1889, p. 3
  41. La Presse du 24 novembre 1889, p. 3.
  42. Le Matin du 21 novembre 1889, p. 2.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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