Harry Benson

photographe britannique
Harry Benson
Portrait photographique de Harry Benson en 2019 à San Francisco.
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Harry James BensonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
américaine (depuis )
britanniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Gigi Benson
Enfant
Autres informations
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Distinction

Harry Benson, né le à Glasgow, est un photographe écossais. Au cours de sa carrière, il a immortalisé en images de nombreux événements et personnages marquants du XXe siècle.

Biographie modifier

Enfance et entrée dans la vie active modifier

Harry James Benson est né à Glasgow, dans le district de Knightswood[1],[2]. Il est contraint de sortir du système scolaire à 13 ans et entre à la Glasgow School of Art[1],[3]. Son père — directeur du zoo de Glasgow —, lui offre un appareil photographique alors qu'Harry Benson avoisine les 15 ans[1],[4]. Durant son adolescence, Harry Benson travaille dans un journal local[5]. Il devient livreur pour une agence de publicité, emploi qu'il décrit comme un « boulot d'enfer », et souffre de ne pouvoir poursuivre ses études à l'université contrairement à d'autres britanniques de son âge[1]. Il s’intéresse davantage à la photographie après sa sortie vers 1949 de la Royal Air Force, où il travaille comme cuisinier[6]. Il commence alors par photographier des mariages[6]. À partir de 1958, il travaille pour des titres tels que le Daily Sketch, le Daily Express ou le Evening Standard.

Premiers succès modifier

Harry a finalement obtenu une première opportunité lorsque le Daily Sketch de Londres lui demande de se rendre à East Kilbride, sur la scène du meurtre d'Anne Kneiland, 17 ans, victime d'un tueur en série[1].

Harry Benson forge des liens avec des bandes criminelles par l'intermédiaire d'un preneur de paris local et rencontre une dizaine de fois le tueur en série à la prison de Barlinnie; tout en s'assurant qu'aucun autre journaliste n'ait accès à celui-ci[7].

Beatlemania modifier

C'est à contre-cœur qu'Harry Benson s'envole pour Paris en suivre les Beatles trois semaines durant[N 1], ne prenant conscience de l’intérêt de la Beatlemania qu'une fois sur place[1],[9]. C'est là, à Hôtel George V, qu'il immortalise les Beatles en pleine bataille d'oreillers[10] — Benson dit lui-même que c'est la meilleure photo de toute sa carrière — dans un moment de spontanéité qui incarne l'esprit du groupe. Puis, tandis qu'il s’apprêtait à partir au Kenya en Afrique[1],[11], il s'envole le pour les États-Unis, suivre la première des tournées nord-américaines des Beatles[12] — mission qu'il effectue toujours pour le compte du Daily Express[5],[13].

De 1964 à 1966, Harry Benson suit les Beatles à travers les États-Unis[14],[15],[11]. C'est durant cette période que Benson rencontre sa future épouse, Gigi, lors d'un bal de charité à Houston tandis qu'il voyageait avec le prince Philip pour le Daily Express en 1965[4].

Carrière modifier

En 1967, il photographie Charles de Gaulle devant l'hôtel de ville de Montréal[16], où le président de la République française donne un discours durant lequel il s'écrie « Vive le Québec libre ! ».

Harry Benson dit s'être fait arrêter en Pologne dans les années 1980 — période de Guerre froide —, avec l'un de ses confrères lorsqu'ils travaillaient à Life[17],[N 2].

Le , Harry Benson est témoin de l’assassinat de Robert F. Kennedy[19].

Au cours de sa carrière, il est également témoin de l’assassinat de Martin Luther King et de John Lennon. Il infiltre les rangs du Ku Klux Klan en Caroline du Sud, s'entretient avec Mark David Chapman et fréquente l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Le photographe, qualifié de « légendaire » par le Time[20], travaille pour Life, Vanity Fair, People et d'autres magazines[6].

En , il photographie Nim Chimpsky au cours d’une séance photo dans son atelier. Le cliché fait la une d’un numéro de New York publié en février de la même année[21].

En , alors qu’il travaille pour Life, il accompagne Roman Polanski et Nastassja Kinski lors d'un voyage aux Seychelles et les y photographie[22].

En 2014, Harry Benson est chargé par la Scottish National Portrait Gallery de photographier Élisabeth II. Cette première commande du musée pour la reine est un moment fort de sa carrière[23].

Photographe de guerre modifier

Harry Benson a couvert deux guerres en Israël[24] ainsi qu'en Bosnie, en Irak et en Afghanistan[14].

Il se rend en République dominicaine, en proie à une guerre civile, où il capture les deux camps belligérants dans la même journée[25].

Benson et la Maison Blanche modifier

 
Harry Benson photographiant Ronald Reagan à Los Angeles au balcon du Century Plaza Hotel en , par Pete Souza.

Il tire le portrait de tous les présidents américains de Dwight D. Eisenhower« dans les années cinquante, à la sortie d'un tournoi de golf en Écosse »[26] — à Joe Biden[1],[14],[24].

La photographie de Ronald et Nancy Reagan dansant à la Maison Blanche, prise en 1985 par Benson en mission pour Vanity Fair, est utilisée en couverture du magazine et semble sauver le périodique de la difficulté ainsi que le poste de sa rédactrice en chef de l'époque, Tina Brown[4].

Situation familiale modifier

Harry Benson est marié depuis 1967 à une femme nommée Gigi[27],[28] avec qui il eut deux filles, nommées Wendy[29] and Tessa[30],[31]. Il est l’oncle du journaliste Harry Benson, exerçant une influence positive sur la carrière de celui-ci de manière certaine[32].

Dès les années 1960, il habite avec sa femme à New York, non loin de la Première Avenue[2]. En 2016, il y réside toujours, dans l´Upper East Side[33],[4]. Il possède également une résidence secondaire à Wellington[34],[35],[36].

Distinctions et hommages modifier

Harry Benson reçoit le prestigieux prix Infinity Awards en , décerné par le Centre international de la photographie[16],[17].

Il reçoit le prix Lucie Award du portrait en 2005[30].

Il est deux fois nommé photographe de presse de l'année par la Missouri School of Journalism et la National Press Photographers Association[30].

Il est deux fois récipiendaire de la médaille d'excellence Leica[30].

Il reçoit le prix Madeline Dane Ross pour l’ensemble de son œuvre le , décerné par l’Overseas Press Club of America[37],[30].

  Harry Benson est fait Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II en 2008[4].

40 des portraits qu'il a réalisé figurent dans la collection permanente de la National Portrait Gallery du Smithsonian Institute à Washington[30].

En , il reçoit le Lifetime Achievement Award décerné par Art Miami pour l’ensemble de son œuvre[38],[39].

Dans les arts modifier

Cinéma modifier

  • Harry Benson: Shoot First, film documentaire américain de Justin Bare et Matthew Miele en 2016.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les Beatles se produisent du au à l’Olympia[8].
  2. Il travaille pour le magazine Life pendant au moins 30 ans[18].

Références modifier

  1. a b c d e f g et h (en) Christina O'Neill, « Harry Benson looks back on his photo legacy from The Beatles to Muhammad Ali » [« Harry Benson revient sur son héritage photographique, des Beatles à Muhammad Ali »], sur glasgowlive.co.uk, Glasgow, (consulté le ).
  2. a et b Jack Webster, A final grain of truth : My autobiography, Black & White Publishing, (ISBN 978-1-84502-759-9 et 1-84502-759-0, OCLC 862049042, lire en ligne), chap. 16 (« Heading for Big Apple »).
  3. (en) Geoff Holder, The Little Book of Glasgow, The History Press, , 20,5 cm (ISBN 9780752460048 et 0752460048, OCLC 866440747, lire en ligne), chap. 7 (« City of culture »).
  4. a b c d et e (en-US) Celia McGee (photogr. Bryan Derballa), « Harry Benson, an Early Photographer of Trump, Looks Back and Forward » [« Harry Benson, l'un des premiers photographes de Trump, regarde en arrière et en avant »], The New York Times, New York,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b (en) « Harry Benson », sur www.nationalgalleries.org (consulté le ).
  6. a b et c (en-US) Jeffrey Elbies, « Harry Benson's America » [« L'Amérique d’Harry Benson »], sur popphoto.com, (consulté le ).
  7. (en) Christina O'Neill, « Harry Benson's Peter Manuel prison visits and why picture legend's mum burned killer's letters », sur glasgowlive.co.uk, GlasgowLive, (consulté le ).
  8. « Dans l'intimité des Beatles avec Harry Benson au Georges V », sur francetvinfo.fr, Paris, (consulté le ).
  9. « Dans l'intimité des Beatles avec Harry Benson au Georges V », sur francetvinfo.fr, France Info, Paris, (consulté le ).
  10. (en-US) « On tour with The Beatles: Harry Benson, the man who captured 1960s Beatlemania », sur faroutmagazine.co.uk (consulté le ).
  11. a et b Olivier Nuc, « Les Beatles dans l'œil du cyclone », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  12. (en) David Paone, Mickey Rooney was right : how I spent my lifetime following a dream when logic and those around me said to stop, (ISBN 978-1-4490-7626-9, 1-4490-7626-2 et 978-1-4490-7627-6, OCLC 951612990, lire en ligne), chap. 3 (« School of Hard Knocks »), p. 49.
  13. (en) Herald & Times Picture editor, « Behind Beatlemania. Privileged access to the Fab Four: Harry Benson. The Beatles 1961-1966 », sur heraldscotland.com, Glasgow, Glasgow, Herald & Times Group, (consulté le ).
  14. a b et c Sami Emory, « Harry Benson a photographié tout le monde, de Martin Luther King à Kate Moss », sur vice.com, Vice, (ISSN 1077-6788, consulté le ).
  15. « Harry Benson : The Beatles and Beyond », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
  16. a et b Véronique Lauzon, « Harry Benson: le grand parmi les grands », sur lapresse.ca, La Presse, (consulté le ).
  17. a et b (en-US) Emily Smith, « Photojournalist Harry Benson honored by ICP » [« Le photojournaliste Harry Benson honoré par l'ICP »], sur Page Six, New York, (consulté le ).
  18. « Des Beatles à Charles de Gaulle : le photographe Harry Benson s'amène à Montréal », sur Radio-Canada.ca, Ottawa, Société Radio-Canada, (consulté le ).
  19. (en) Richard Wilson, Scots who made America, Édimbourg, Birlinn, (1re éd. 2006) (ISBN 1-84158-485-1 et 9780857908827, OCLC 946928678, lire en ligne).
  20. (en) « I’ve Photographed Donald Trump More Than Anyone Else » [« J'ai photographié Donald Trump plus que n'importe qui d'autre »], sur time.com, Time, New York, (consulté le ).
  21. Herbert S. Terrace (trad. Antoinette Armand), Nim : un chimpanze qui a appris le langage gestuel, Bruxelles, Pierre Mardaga, (ISBN 2-87009-127-3 et 978-2-87009-127-2, OCLC 299355408, lire en ligne), chap. 7 (« La personnalité de Nim »), p. 120-121.
  22. Roman Polanski (trad. Jean-Pierre Carasso), Roman par Polanski, Fayard, coll. « Documents, témoignages », , 544 p., 154 x 235 mm (ISBN 978-2-213-68832-9 et 2-213-68832-X, EAN 9782213685892, OCLC 991070527, lire en ligne).
  23. Raziye Akkoc, « The Queen's new portrait - 50 years after Harry Benson's first photograph of Her Majesty » [« Le nouveau portrait de la Reine - 50 ans après la première photographie de Sa Majesté par Harry Benson »], sur www.telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, Londres, (consulté le ).
  24. a et b Jessica Steinberg, « 250 photographes du monde captent le regard des derniers survivants de la Shoah », sur fr.timesofisrael.com, The Times of Israel, Jerusalem, (OCLC 969749342, consulté le ).
  25. « Harry Benson : "Mon métier, c’est de prendre des photos, sans me perdre dans l’affectif" », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
  26. Ange-Dominique Bouzet, « SPECIAL ARLES. Les tentations du pouvoir. «La photo parfaite m'ennuie». De Kennedy à Clinton, Harry Benson a pisté tous les hôtes de la Maison Blanche en franc-tireur à la traque feutrée. A l'abbaye de Montmajour, les Rencontres portent leur regard sur la photographie officielle et l'attraction réciproque du pouvoir et de l'objectif. », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  27. « Harry Benson à Moscou », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
  28. (en-US) « Certainty of purpose », sur newyorksocialdiary.com, New York Social Diary, New York, (consulté le ).
  29. en, « Weddings : Wendy Benson, Michael Landes », The New York Times, New York, vol. CL, no 51549,‎ , p. 417 (lire en ligne  ).
  30. a b c d e et f (en) « Harry Benson », sur lucies.org (consulté le ).
  31. (en-US) Christian Josi, « Harry Benson Reflects on His Decades of Photographing Paul McCartney » [« Harry Benson revient sur les décennies passées à photographier Paul McCartney »], sur insidehook.com, InsideHook, (consulté le ).
  32. (en) Christopher Wilson, « Ross Benson : Award-winning journalist », sur theguardian.com, The Guardian, Londres, (OCLC 60623878, consulté le ).
  33. (en-US) « Harry Benson on Palm Beach Socialites, Dick Nixon and Shooting the IRA » [« Harry Benson parle des mondains de Palm Beach, de Dick Nixon et de l'IRA »], sur Observer, (consulté le ).
  34. (en) Linda Marx (photogr. Jeffrey Langlois), « Mixing it up », Palm Beach Life,‎ , p. 89.
  35. (en) Christine Davis, « Harry Benson : Celebrating Beatlemania in style », Palm Beach Life,‎ , p. 84.
  36. (en-US) Staci Sturrock, « Wellington photographer flew to America with Fab Four capturing the breakout of Beatlemania » [« Un photographe de Wellington s'est envolé pour l'Amérique avec les Beatles pour capturer l'éclosion de la Beatlemania »], sur palmbeachpost.com, The Palm Beach Post, Palm Beach, (consulté le ).
  37. (en-US) The Overseas Press Club of America, « People Column », sur opcofamerica.org, (consulté le ).
  38. (en-US) Jane Moore, « Palm Beach Modern + Contemporary returns this weekend; nixes tent site for convention center », sur palmbeachpost.com, The Palm Beach Post, Palm Beach (consulté le ).
  39. (en) Robin Hodes, « Palm Beach modern + contemporain 2022 : Here's everything you need to know. », sur design-raven.com, (consulté le ).

Liens externes modifier