Georges Maroniez

peintre français
Georges Maroniez
Georges Maroniez dans son atelier en 1892,
photographie anonyme, médiathèque municipale de Cambrai.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière communal de Cambrai (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Georges Philibert Charles MaroniezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Mouvement
Maîtres
Genre artistique
Distinction
Tombe de Georges Maroniez, Cambrai,
cimetière de la Porte Notre-Dame.

Georges Maroniez, né à Douai le et mort à Paris le , est un peintre, photographe et inventeur français.

Biographie modifier

Fils d'un industriel, fabricant de sucre à Montigny-en-Ostrevent, Georges Philibert Charles Maroniez manifeste un goût et des dons pour le dessin et la peinture. Son père l'encourage mais lui demande aussi de faire son droit, le métier d'artiste étant peu considéré à l'époque. À l'issue de ses études, il entamera une carrière de magistrat, successivement à Boulogne-sur-Mer (1891), Avesnes-sur-Helpe (1894) et Cambrai (1897).

En parallèle de la faculté de droit, il suit assidûment les cours académiques de l'école des beaux-arts de Douai, et devient en 1880 l'élève de Pierre Billet (1837-1922) à Cantin. Il y rencontre le peintre Adrien Demont (1851-1928), gendre du peintre réaliste Jules Breton (1827-1906). Sur les conseils de ce dernier, il présente son premier tableau au Salon de Douai puis, en 1887 à Paris, Soleil couchant à Esquerchin (localisation inconnue).

En vacances à Wissant, il se lie avec le ménage Adrien Demont et Virginie Breton, avec lesquels il découvre les paysages du littoral. À chaque été pendant plusieurs années, autour des Demont-Breton, il va y retrouver ses amis douaisiens : Fernand Stiévenart, Henri et Marie Duhem, Félix Planquette. C'est l'époque du groupe de Wissant. On parlera aussi de l'« École de Wissant » ou « de la Côte d'Opale », incluant des peintres de Berck amis des Demont-Breton, un des plus illustres étant Francis Tattegrain (1852-1915). Grâce à la présentation et au parrainage d'Adrien Demont, Georges Maroniez devient, en 1889, sociétaire de la Société des artistes français. Au Salon annuel, il obtiendra une mention honorable en 1891, une médaille de 3e classe en 1905 et une médaille de 2e classe en 1906 ; cette dernière le classant hors-concours aux Salons suivants.

Esprit inventif, curieux et pratique à la fois, il s'intéresse à la photographie et invente un premier appareil photographique à main[1], puis un deuxième encore plus simple[2], le Sphynx, appareils qu'il fait breveter en 1891. Le Sphynx emploie les films auto-tendus PLAVIC inventés par le chimiste et industriel boulonnais Victor Planchon (1863-1935)[3], avec lequel Georges Maroniez est en relation. Les prises de vue réalisées avec cet appareil portatif lui sont précieuses pour capter des scènes du bord de mer : départ et retour des pêcheurs, déchargement du poisson… scènes qu'il reproduira ensuite sur toile en atelier. Il rapporta également de ses nombreux voyages en Méditerranée (Afrique du Nord, Italie, Palestine, Égypte…) de multiples clichés sur plaques de verre. 1 620 photographies, dont 462 autochromes, ont été déposées puis données à la médiathèque d'agglomération de Cambrai, Le Labo, chargée de les conserver et d'en assurer le rayonnement [4].

Sa créativité est constamment en éveil, ainsi il imagine et construit un appareil cinématographique fonctionnant avec de la pellicule Lumière et dans lequel la trépidation des images est supprimée[5], appareil qu’il présente en à la Société photographique de Cambrai.

En 1899, il épouse Jeanne Dutemple à Cambrai. Le couple aura trois filles : Germaine, Simone et Madeleine.

En 1905, les succès de sa peinture et la politique anticléricale du ministère Combes le décident à démissionner de la magistrature et à se consacrer entièrement à son art. Mobilisé en 1914 quand éclate la Première Guerre mondiale, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[6] en . Pendant l'occupation du Nord, son atelier est pillé et son épouse déportée à Holzminden en Basse-Saxe avec des centaines d'autres otages civils français[7]. La famille Maroniez s'installe en 1919 à Paris, rue d'Aguesseau. En 1922, il est nommé Rosati d'honneur[8].

Désormais inspirée surtout par la Bretagne, la peinture de Georges Maroniez est très appréciée en France et à l'étranger. Il meurt d'une crise cardiaque à Paris le . Il est inhumé à Cambrai dans le caveau de famille au cimetière de la Porte Notre-Dame.

Son œuvre modifier

Jeune adolescent, Georges Maroniez commence à peindre aux environs de Douai alors que meurent Corot, Millet, Courbet, les grands maîtres du paysage. D'abord peintre de la campagne et de la vie rurale, au style naturaliste, il évolue ensuite au contact de l'École de Wissant vers les marines, plus précisément les paysages et scènes de bords de mer.

Il excelle dans ce genre au point d'être présenté comme un peintre de la mer, ce qu'il récusera. Peintre « des langueurs et des colères de la mer », il représente la vie des gens de mer dans les paysages côtiers et les scènes de port. Il s'attache à saisir le quotidien d'humbles marins-pêcheurs et de leurs familles, le labeur pénible, le courage, l'attente.

Il est aussi le peintre d'une France républicaine rurale et prospère après plus de 40 ans de paix, et d'une civilisation encore peu mécanisée, de chevaux et de bateaux à voile. Un monde qui va disparaître avec la Première Guerre mondiale : dès les années 1920, les chalutiers à moteur vont éliminer les flottilles de voiliers de pêche qui lui ont fourni tant de sujets de tableaux.

Son œuvre est abondante et disséminée en France, en Europe et en Amérique du Nord. On l'estime à plus de 800 tableaux[9], auxquels s'ajoutent des milliers d'études, pochades et dessins préparatoires, ainsi que ses nombreuses prises de vues photographiques. Plusieurs œuvres sont conservées dans des musées, principalement dans le nord de la France, notamment au musée de Cambrai et au musée de la Chartreuse de Douai.

Œuvres dans les collections publiques modifier

États-Unis
France
Royaume-Uni
  • Leamington Spa, Art Gallery and Museum : Clair de Lune, huile sur toile, 69 × 73 cm.
Taïwan

Notes et références modifier

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Jacques Maroniez, Catalogue raisonné des œuvres de Georges, Philibert, Charles Maroniez (1865-1933), Jacques Maroniez, , 164 p..
  • Jacques Maroniez, Supplément au Catalogue raisonné des œuvres de Georges Maroniez, Jacques Maroniez, , 60 p..
  • E. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays : Beduschi - Burchard. 2, Gründ, (ISBN 978-2-7000-3010-5), 4e édition en 14 volumes.
  • Benezit Dictionary of Artists, Oxford University Press, coll. « Oxford Art Online », (ISBN 978-0-19-989991-3), Maroniez, Georges Philibert Charles.
  • Michèle Moyne-Charlet, Anne Esnault, Annette Bourrut Lacouture, Yann Gobert-Sergent, Visages de Terre et de Mer - Regards de peintres à Wissant à la fin du XIXe siècle, Édition du Pas-de-Calais, Silvana Editoriale, , 135 p. (ISBN 9788836629299).
  • Musée de Gravelines, Dominique Tonneau Ryckelynck, Géraldine Piveteau, Alain Deflesselles, Manuela Cortal, Instants des Forts - Georges Maroniez photographe le long du chenal, il y a un siècle [catalogue de l'exposition du 26 avril au 2 septembre 2002], Gravelines, Musée de Gravelines, coll. « Gravelines en quête de mémoire », , 80 p. (ISBN 2-908566-14-1).
  • Yann Gobert-Sergent, Georges Maroniez, Parcours pictural autour de la Côte d'Opale, Boulogne, Revue Boulogne et la Mer, , 31 p.
  • Yann Gobert-Sergent, Georges Maroniez, un peintre de marines de la Côte d'Opale, Cercle Historique Portelois, Le Portel, juin 2022, p. 90–95.
  • Hélène Braeuener et Bénédicte Pradié-Ottinger, Les Peintres de la baie de la Somme : autour de l'impressionnisme, La Renaissance du Livre, , 150 p. (ISBN 2-8046-0554-X).
  • Manuela Cortal, « Georges Maroniez, peintre et photographe », in Bononia, n°27 et n°28, Association des amis des musées de Boulogne-sur-Mer, 1995 - 1996.
  • Dominique Horbez, Corot et les peintres de l'école d'Arras, Tournai, La Renaissance du Livre, , 191 p. (ISBN 2-8046-0860-3).
  • Constantin Imbs, Répercussions esthétiques attendues des différents procédés d'enregistrement photochimiques et de restitution de l'information photographique au XIXe siècle [en France], Sorbonne (Paris-IV), DEA histoire de l'art, sous la direction de Sylvie Aubenas, Martine Gillet et Bruno Foucart, .

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