Collège Sainte-Croix (Montréal)
Le Collège Sainte-Croix, devenu le 14 septembre 1967 le Collège de Maisonneuve, est une maison d'enseignement collégial de Montréal.
Débuts
modifierLe Collège Sainte-Croix, c'est d'abord l'Externat classique Sainte-Croix fondé à Montréal en 1929 par les pères de Sainte-Croix, une congrégation enseignante créée par le père Basile Moreau au Mans en France en 1837. Le nom conféré à la corporation « L'Externat classique Sainte-Croix » par une loi de l'Assemblée législative du Québec du 15 mars 1933 est changé en celui de « Collège Sainte-Croix » le 4 janvier 1957 par un amendement à la loi 87[1].
Répondant au vœu de Monseigneur Georges Gauthier[2] qui souhaitait « fonder un externat classique dans la partie est de Montréal », le père Albert Cousineau, c.s.c., alors supérieur du Collège de Saint-Laurent, confie cette mission au père Hervé Morin, c.s.c., que les étudiants appelaient « le bon père Morin », et qui avait été pendant huit ans professeur et préfet des études au Collège de Saint-Laurent[3],[4].
L'objectif des fondateurs était de donner aux jeunes des quartiers modestes et défavorisés de l'est de Montréal, l'accès à une formation de qualité. On a préféré l'encadrement d'un externat plutôt que celui d'un pensionnat, qui était à cette époque le modèle des collèges classiques au Québec, mais aussi plus onéreux pour les parents[5].
Le 29 juillet 1929, avec deux collaborateurs, le père Hervé Morin s'installe dans une ancienne résidence des Frères des Écoles chrétiennes, sise au 2352 rue Létourneux. Il accueille, comme prévu, le 6 septembre 1929, ses 29 étudiants. Le premier élève inscrit est Bernard Dupire, fils de Louis Dupire, journaliste au Devoir[6],[7].
1934 : construction du pavillon Morin
modifierEn 1934, pour répondre à l'accroissement de la clientèle, on entreprend la construction d'un immeuble plus considérable, situé au 3820 est, rue Sherbrooke, qui permet de résoudre le manque d'espace vital que réclament les 200 étudiants.
En 1938, deux anciens étudiants, Henri Lavoie et Clément Montgrain, ainsi que le père Amédée Bourgeois, c.s.c., fondent Le Trait d'Union, qui deviendra plus tard le plus vieux journal étudiant francophone d'Amérique du Nord encore publié[8].
De 1945 à 1948, le nombre d'étudiants passe de 325 à 505, et c'est dans ce contexte de croissance que les Pères de Sainte-Croix acquièrent le Château Dufresne, angle Sherbrooke et Pie-IX, en biais avec le Jardin botanique de Montréal, une résidence prestigieuse et monumentale contenant une quarantaine de pièces, construite entre 1915 et 1918 par Marius Dufresne, membre d'une riche et influente famille de l'ancienne Cité de Maisonneuve[9],[10],[11]. Le château est alors réaménagé pour recevoir environ 150 étudiants, ceux des classes de Philo I et II, de Rhétorique et de Belles-Lettres. Il est baptisé pavillon Dufresne, tandis que l'établissement principal construit en 1934 prend le nom de pavillon Morin.
En 1950, Claude Tessier et Fernand Roussel, deux étudiants cinéphiles, créent le Ciné-Club Robert-Flaherty, accessible aux étudiants de Belles-lettres à Philosophie II. Coût annuel du membership : 10 $. Les films les plus marquants des débuts : Le Voleur de bicyclette, Le Troisième Homme, Les Grandes Espérances, María Candelaria, Qu'elle était verte ma vallée, Dieu a besoin des hommes. Les projections ont lieu à l'auditorium du Jardin botanique, le samedi soir[12],[13].
Le baby boom
modifierEn 1958, c'est l’arrivée des baby-boomers et les pavillons Dufresne et Morin débordent. Sous la direction du père Maurice Lafond, c.s.c., alors supérieur du Collège, les pères de Sainte-Croix entreprennent, cette même année, la construction d'une rallonge majeure du pavillon Morin, au coût de 2,2 millions$[14], dotée cette fois d'équipements des plus modernes à l'époque, dont un gymnase, une chapelle, des classes amphithéâtres, des laboratoires, une bibliothèque et un auditorium avec cabine de projection 16 et 35 mm. Pour réaliser cette construction d'envergure, les religieux cèdent le Château Dufresne à la Ville de Montréal en échange de terrains municipaux adjacents au pavillon Morin, dont l'ancienne rue Valois[15].
En septembre 1961, c'est la rentrée de 600 étudiants dans le collège agrandi[16].
La nouvelle construction, trois fois plus grande que le pavillon Morin[16] et comportant deux ailes majeures, est officiellement inaugurée le 19 mai 1962 en présence de plusieurs dignitaires politiques et religieux, des professeurs, des parents, des étudiants et de citoyens du quartier. Parmi les dignitaires, on note le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, Paul Gérin-Lajoie, alors ministre de la Jeunesse du Québec, et le R.P. Maurice Lafond, c.s.c., supérieur du Collège Sainte-Croix (1955-1962)[17].
- « Il est vrai que les cadres extérieurs conditionnent pour une large part les activités et l'esprit d'une maison d'éducation. Mais tout n'est pas là. Ce qui fait la continuité d'un collège repose davantage sur une filiation spirituelle qui, nous l'espérons, y gagnera avec ces nouveaux locaux. » (Extrait de l'introduction Nova et Vetera de l'Album-souvenir, p. 1)[17].
Dans l'allocution qu'il prononce à l'inauguration, le ministre Paul Gérin-Lajoie fait l'éloge des institutions classiques privées, affirmant qu'on ne pourra jamais mettre en doute le caractère essentiel et l'importance de ces mêmes institutions. Les colèges classiques sont en mesure de devenir de grandes institutions, du fait qu'elles peuvent communiquer ce qu'elles ont de particulier, de caractéristique, rapporte le journaliste du Devoir[14]. Deux ans plus tard, Paul Gérin-Lajoie devient ministre de l'Éducation dans le gouvernement Lesage et préside à une réforme complète du système d'éducation au Québec, fondée sur le Rapport Parent, dont les premières victimes sont les collèges classiques[18],[19]
Rénover sans nous détruire
modifier« Quand, au Canada français, nous pensons à nous rénover, ne commençons pas par nous détruire nous-mêmes en refusant tout ce que nous avons été. » Tels sont les premiers mots que prononce le cardinal Paul-Émile Léger dans son allocution lors de la cérémonie du dévoilement d'un buste en l'honneur du fondateur du Collège Sainte-Croix, le R.P. Hervé Morin, c.s.c., dans le cadre de l'inauguration de nouvelles ailes de la maison d'enseignement de l'est de Montréal, le 19 mai 1962[14],[20].
En 1964, les 63 finissants du 29e cours (1956 à 1964) obtiennent leur baccalauréat ès arts lors d'une cérémonie de collation des grades en présence des parents et amis, présidée par le directeur du quotidien montréalais Le Devoir, Claude Ryan, lui-même un ancien diplômé du Collège Sainte-Croix ; ces lauréats sont alors répartis dans deux classes de Philo II, baptisées respectivement « Descartes » et » Platon »[21] ; les bacheliers de la classe de Philo II « Platon » représentent le dernier cours de l'histoire du Collège à avoir complété les huit années à la suite du curriculum classique « traditionnel »[22], héritier d'une tradition qui remontait au XVIIe siècle ; le premier collège classique de cette tradition avait en effet été fondé en Nouvelle-France par les Jésuites dans la ville de Québec, en 1635[23].
En juin 1969, les diplômés du 34e cours (1961 à 1969) forment le dernier groupe à compléter le curriculum « moderne » du cours classique dispensé au Collège Sainte-Croix. À cause du climat agité et de la contestation étudiante qui ont marqué les années 1968 et 1969[24], il n'y eut aucune cérémonie de collation des grades pour cette promotion.
Le site Web du Musée de la civilisation, dans la section consacrée à l'œuvre du Séminaire de Québec, décrit le curriculum du cours classique de la tradition jésuite en ces termes :
- « La formation prodiguée dans le cours classique trouve son origine dans un cycle d’études instauré par les Jésuites et appelé ratio atque institutio studiorum. Cet ordre et ce plan d’études ont été en vigueur chez nous jusqu’à la réforme de l’éducation en 1960. Le principe de base de l’enseignement classique prend ses racines dans la pensée grecque et l’adaptation que l’empire romain en a faite et transmise au monde occidental. Un enseignement essentiellement littéraire fondé sur l’étude des auteurs, par une lente gradation dans les matières allant de la grammaire à la rhétorique, le tout complété par la philosophie et les sciences[25]. »
Et l'Album souvenir de l'inauguration de l'agrandissement de Sainte-Croix en 1962 cerne ainsi l'objectif premier de cette formation :
- « Si le cours classique ne prépare pas au gagne-pain immédiat, il garde le mérite de façonner des têtes bien faites, des hommes au sens fort du mot. N'est-ce pas encore ce qui compte le plus si on a l'ambition de ne pas faire n'importe quoi n'importe comment (…)[17]. »
Ailleurs dans le monde
modifier- Malgré cette disparition du cours classique de la tradition jésuite au Québec, fondé sur l'étude des langues et institutions gréco-latines, des professeurs de l'Université Laval plaident en faveur du retour de ces matières. «En France, le latin est encore enseigné dans tous les collèges, y compris dans ceux des banlieues des grandes villes», soulignent-ils, entre autres[26].
- Un professeur du secondaire signale que le Québec est, à l'égard des études classiques, à contre-courant des États-Unis et de plusieurs pays européens, dont la France et l'Angleterre[27].
- Le chroniqueur du Devoir Christian Rioux écrit ceci : « À lire les programmes actuels d’histoire ainsi que d’éthique et de culture religieuse, on a l’impression que les Amérindiens et l’animisme ont eu plus d’influence sur la culture québécoise que la grande tradition gréco-latine. Ce qui est risible. À feuilleter certains manuels, on croirait même qu’un nouveau clergé, guère plus éclairé que l’ancien, a mis les humanités à l’index au profit de la pensée cool et jetable [28]. »
- En Europe, « La culture classique a une place privilégiée dans l’enseignement secondaire en Europe, bien que son avenir soit incertain dans de nombreux pays. Notre héritage commun, en Europe, se fonde sur les mêmes racines linguistiques et culturelles, aussi est-il de la plus haute importance d’encourager l’étude du grec et du latin par une réflexion didactique[29]. »
Les neuf pères supérieurs
modifierAu cours de son histoire, le Collège Sainte-Croix a connu neuf supérieurs, tous pères de Sainte-Croix : Hervé Morin (1929-1935), le fondateur, l'âme de la maison de la rue Létourneux; Dismas Leblanc (1935-1936); Léopold Pauzé (1936-19390; Roméo Boileau (1939-1945); Eugène Ruel (1945-1949); Alfred Lavallée (1949-1955); Maurice Lafond (1955-1962); Aimé Fagnant (1962-1965); René Clément, à titre de supérieur (1965-1967) et, après la transformation de l'institution en cégep, à titre de directeur général (1967-1970)[30].
Illustres diplômés
modifier- Claude Benjamin, haut fonctionnaire du Québec, maire de Saint-Bruno-de-Montarville
- Raymond Charette, annonceur et animateur de Radio-Canada
- Jean Doré, maire de Montréal
- Gilles Gougeon, écrivain et journaliste
- Richard Goulet, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique
- Fernand Harvey, sociologue et historien
- Laurent Lachance, linguiste, pédagogue, auteur et créateur ; professeur au Collège Sainte-Croix et créateur de la série de télévision jeunesse Passe-Partout
- Yves Laferrière, compositeur et acteur
- Jean Rochon, ministre dans les gouvernements du Québec
- Claude Ryan, directeur du quotidien Le Devoir, chef du Parti libéral du Québec et ministre dans les gouvernements du Québec
- André Moreau, philosophe, créateur du Mouvement Jovialiste (système philosophique)
- Serge Laurin, historien et professeur
- Jean-Claude Corbeil, linguiste et professeur
- Léon Tétreault, médecin, professeur, pionnier de la recherche en pharmacologie clinique et de l’enseignement en biostatistique
- Jean-Claude Hébert, avocat criminaliste, professeur de droit et auteur
- Maurice Lagueux, universitaire, économiste, épistémologue et philosophe
- Robert Prévost, scénographe
- Serge Mongeau, médecin, écrivain, éditeur et père de la simplicité volontaire au Québec
- Robert Nadeau, épistémologue et professeur
- Maurice Blain, écrivain et notaire
Armoiries du Collège Sainte-Croix
modifierLes armoiries du Collège Sainte-Croix représentent une croix ancrée (aussi appelée croix grecque) devant des remparts derrière lesquels se lève le soleil. L'écusson est surmonté par un étendard déployé où figure la formule Hoc signo vinces (« par ce signe [de la croix] tu vaincras ») que le premier empereur chrétien Constantin avait inscrite sur son labarum. Le soleil qui se lève derrière les remparts rappelle l'implantation de l'institution des Pères de Sainte-Croix dans les quartiers de l'Est de l'île de Montréal[31],[32].
Bibliographie et liens externes
modifier- Les Jésuites québécois et le cours classique après 1945, Claude Corbo, Les éditions du Septentrion, Sillery (Québec), 2004, 404 pages, (ISBN 2-89448-384-8)
- Les collège classiques au Canada français, Claude Galarneau, Éditions Fides, 1978, 287 pages. (ISBN 0-7755-0682-6)
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, Collectif sous la direction de Laurent Lachance, Éditions Fides, Montréal, 2003, (ISBN 2-7621-2557-X).
- Historique du Collège de Maisonneuve. [1]
- Oger Magnuson, « Collège classique », L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
- Hélène Laberge, « Les collèges classiques », L'Encyclopédie de l'Agora, (consulté le ).
- Claude Bélanger, « Bibliographie des collèges classiques », L’Encyclopédie de l’histoire du Québec, (consulté le ).
- In hoc signo vinces
Notes et références
modifier- Laurent Lachance et al., De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, Éditions Fides, , 322 p. (ISBN 2-7621-2557-X), p. 314. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Grande Bibliothèque - Collection nationale - Livres, cote : 378.71428 D4416 2003 - Consultation sur place.
- Mgr Gauthier a été recteur de l'Université de Montréal et coadjuteur de Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal. Au début de son rectorat (1920-1923) à l'Université de Montréal, il met sur pied une faculté des lettres, une faculté des sciences et l’école des sciences sociales, économiques et politiques. (…) Il encourage et soutient la fondation de plusieurs scolasticats-écoles normales, favorisa le régime d’externat classique à Montréal par la fondation des collèges André-Grasset (1927) et Sainte-Croix (1929) — Église catholique de Montréal. Mgr Georges Gauthier http://www.diocesemontreal.org/leglise-a-montreal/notre-histoire/nos-eveques/mgr-georges-gauthier.html
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 50
- C'est au Collège de Saint-Laurent, fondé en 1847 par les pères de Sainte-Croix qu'est née, en 1937, sous la direction du père Émile Legault, c.s.c., la troupe de théâtre les Compagnons de Saint-Laurent, qui a fait connaître des grands noms de la scène artistique québécoise.
- Collège Sainte-Croix, site Web de l'Association des anciens du Collège http://ancienscollegestecroix.tripod.com/untitled-page-2.html. Consulté le 7 août 2013
- « Extrait de la liste complète des 29 premiers élèves : « Premier élève inscrit : M. Bernard Dupire, fils de M. Louis Dupire, journaliste au « Devoir », Montréal. M. Dupire demanda lui-même au R.P. provincial, Alfred Charron, c.s.c., d'inscrire son fils comme premier élève le 8 juillet 1929. — De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 53
- De 29 au début, les élèves de l'Externat passent à 182 en 1933. — De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 50
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 219
- Le Musée du Château Dufresne. Le Château http://www.chateaudufresne.com/PagesFr/chateau-dufresne.htm
- Château Dufresne. Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal http://patrimoine.ville.montreal.qc.ca/inventaire/fiche_bat.php?id_bat=0045-57-6671-01
- Résidence Dufresne http://www.milieuxdefavorises.org/hm/serie_B/11.html
- Collège de Maisonneuve. Historique, 1945-1959 http://www.cmaisonneuve.qc.ca/maisonneuve/historique/1945-a-1959
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 187
- Réal Pelletier, « Le Cardinal Léger au Collège Sainte-Croix : La rénovation ne fait pas table rase des traditions », Le Devoir, , p. 2 Cet article du Devoir peut être consulté et obtenu sur place, ou via un prêt entre bibliothèques (PEB), à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Montréal (Québec)
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 164
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 64
- Collège Sainte-Croix, 1929-1962 - Album souvenir, Montréal 1962, Éditeur: Cabana, Séguin & associés inc., 24 pages : ill., portr. ; 29 cm. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Grande Bibliothèque - Collection nationale - Livres, cote : 378.71428 C69791 1962 - Consultation sur place
- « (…) Les recommandations du rapport Parent ont façonné le système d'enseignement tel qu'il est maintenant : (…) Abolition des collèges classiques, mais maintien de l'enseignement privé subventionné. Les collèges classiques d'autrefois se transformeront soit en écoles secondaires privées soit en cégep, soit les deux à la fois. (…) » — Jean-Claude Corbeil, L'embarras des langues : Origine, conception et évolution de la politique linguistique du Québec, Québec Amérique, , 548 p. (ISBN 978-2-7644-0562-8), p. 94
- « La réforme de l'éducation sera menée « à la hache », selon l'expression du frère mariste Jean-Paul Desbiens (le frère Untel). «En 1960, on ne sait pas trop ce que l'on veut. Il y a des volontés diverses et contradictoires», explique le sociologue Jean Gould qui est un des rares chercheurs à avoir systématiquement interviewé les réformateurs de cette époque. Membre de la commission Parent, Jeanne Lapointe est inspirée par l'école française. Elle veut un cours classique pour tous. Mgr Alphonse-Marie Parent, qui préside la commission, est un jésuite qui a dirigé l'École de pédagogie de l'Université Laval. Il admire plutôt les collèges américains. Jean-Paul Desbiens, qui participera à la création des polyvalentes et des cégeps, est un frère en révolte contre le monopole du cours classique. Spécialiste du psychologue Jean Piaget, il est particulièrement ulcéré par l'interdiction faite pendant longtemps aux frères d'enseigner la philosophie ». — Christian Rioux, « Les grands mythes de la Révolution tranquille. Des collèges classiques aux polyvalentes. Quand l'Église cède sa place sans résister… ou presque », Le Devoir, (lire en ligne). Contrairement à ce qu'affirme l'article du Devoir précité, Mgr Alphonse-Marie Parent n'était pas un jésuite.
- Réal Pelletier, « Que fera-t-on du Château Dufresne ? », Le Devoir, , p. 1 (la une du journal) à 2. Cet article du Devoir peut être consulté et obtenu sur place, ou via un prêt entre bibliothèques (PEB), à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Montréal (Québec)
- Les finissants du 29e cours, Collège Sainte-Croix, 1964, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Grande Bibliothèque, Niveau 4-Coll. nation.-Musi… Conservation M000010051 CON (1 disque analogique et 1 brochure). Consultation sur place (avec délai)
- Le cours classique dit « traditionnel» comportait, pendant quatre années, l'enseignement du grec, des institutions et de la littérature grecques ; sur la place prépondérante qu'occupait le grec dans le curriculum « traditionnel » et sur la suppression progressive de cette matière, remplacée par des « sciences » vers le milieu des années 50 au Québec francophone (l'option latin-sciences), lire Les Jésuites québécois et le cours classique après 1945, Claude Corbo, Les éditions du Septentrion, Sillery (Québec), 2004, p. 150-236
- « Les pères ouvrent une école en 1635 et commencent à enseigner le latin une année ou deux après. Malgré l'incendie de 1640, l'enseignement continue d'être dispensé, si bien qu'en 1655, le collège de Québec comprend les classes de grammaire, d'humanités, de rhétorique et de philosophie. Mgr de Laval peut écrire à Rome en 1664 que les classes d'humanités sont florissantes et que les enfants sont élevés de la même manière qu'en France ». – Les collèges classiques au Canada français (1620-1970), Claude Galarneau, 1978, Éditions Fides, p. 15
- Lysiane Gagnon, « Bref historique du mouvement étudiant au Québec 1958-1971 », dans Bulletin d'histoire politique, volume 16, numéro 2. Lire notamment les parties du texte consacrées au Collège de Maisonneuve. Consulté le 7 août 2013
- Musée de la civilisation du Québec (L'Œuvre du Séminaire de Québec), Le cours classique http://www.mcq.org/seminaire/francais/chap3/3-3-1.htm. Consulté le 8 août 2013
- « Plaidoyer en faveur de l’enseignement des langues anciennes », Pauline Gravel, Le Devoir, 11 mai 2013, https://www.ledevoir.com/societe/education/378009/plaidoyer-en-faveur-de-l-enseignement-des-langues-anciennes. Consulté le 28 août 2013
- « Le latin est mort, vive le latin! Il n’est pas exagéré de constater que cette grande langue vit une renaissance, dont les signes tangibles abondent », Patrick Letendre, Le Devoir, 27 mai 2013, https://www.ledevoir.com/societe/education/379115/le-latin-est-mort-vive-le-latin. Consulté le 28 août 2013
- « Vive le latin! », Christian Rioux, Le Devoir, 17 mai 2013 https://www.ledevoir.com/societe/education/378469/vive-le-latin. Consulté le 28 août 2013
- Site européen CIRCE dédié aux TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) pour l'enseignement des langues anciennes http://www.circe.be. Consulté le 29 août 2013. Voir aussi : L'enseignement des langues anciennes en France et Enseigner les langues anciennes en Europe
- « Les supérieurs du collège ». De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 159-170
- Association des anciens du collège Sainte-Croix - Armoiries du collège Sainte-Croix http://ancienscollegestecroix.tripod.com/
- « Par ce signe tu vaincras.» De Sainte-Croix à Maisonneuve, op. cit., p. 287.