Droits LGBT au Bangladesh

Droits LGBT au Bangladesh
Image illustrative de l'article Droits LGBT au Bangladesh
Manifestation en faveur des droits LGBT en 2015 à Dacca.
Dépénalisation de l'homosexualité  depuis 1860
Sanction peine de prison à vie
Identité de genre Troisième genre reconnu
Protection contre les discriminations  Non
Mariage  Non
Partenariat  Non
Adoption  Non

Les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) sont fortement mis à mal au Bangladesh[1],[2]. En raison de la mentalité traditionnelle de la société majoritairement conservatrice, les comportements négatifs envers les personnes LGBT sont courants. L'homosexualité y est illégale en vertu du droit bangladais depuis 1860, lorsque le pays était régi par le Raj britannique[3], et est passible d'emprisonnement à vie, même si cette loi n'est pas toujours appliquée.

Human Rights Watch affirme que « la discrimination à l'égard des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) est omniprésente au Bangladesh »[4],[5].

Les personnes transgenres (appelé hijras en Asie du Sud) sont légalement reconnues comme un troisième genre au Bangladesh. Néanmoins, elles font encore face à des discriminations de la part de la société et de rejet, bien qu'elles soient partie prenante de la culture du Bangladesh depuis la période du Kama Sutra.

Légalité de l'homosexualité modifier

L'article 377 du code pénal interdit la sodomie et la sexualité orale, quel que soit le genre et l'orientation sexuelle des participants[6],[7].

Le champ d'application de l'article 377 s'étend à tout acte sexuel impliquant l'insertion d'un pénis. Aussi, même consensuelle une fellation ou une pénétration anale entre un homme et une femme sont punissables[8],[7].

En 2009 et 2013, le parlement du Bangladesh a refusé de supprimer l'article 377[9].

Reconnaissance des relations de même sexe modifier

Le , un couple de femmes est arrêté pour s'être marié en secret. Shibronty Roy Puja, une Hindoue de 16 ans, et Sanjida Akter, une musulmane de 21 ans, ont fui leur ville de Dhaka et se sont mariées lors d'une cérémonie hindoue. Elles ont ensuite été arrêtées et menacées d'emprisonnement à vie[10].Un autre couple de femmes a été arrêté en du fait de leur relation. Une des deux femmes ayant les cheveux court, elle a été identifiée comme le mari. La police a eu recours à un test d'identification de sexe, et a déclaré qu'il s'agissait de deux femmes. L'affaire a été classée en vertu de l'article 209, qui régule les activités asociales[11].

Identité de genre modifier

Le , les hijras sont reconnus comme genre distinct des hommes et des femmes par le gouvernement du Bangladesh. Une étude réalisée par le ministère de la Protection sociale estime que depuis 2013, 10 000 personnes se sont enregistrées comme hijras[12]. Malgré cela, le Bangladesh n'a pas de législation décrivant les conditions nécessaires à une reconnaissance légale d'un changement de sexe, ni de définition légale des hijras[13].

En , le ministère de la Protection sociale a invité les hijras à postuler à des emplois de fonctionnaires. En , le ministère de la Santé a publié un mémorandum demandant à ce que « toutes les mesures nécessaires sont prises pour identifier les hijras en effectuant des examens médicaux approfondis ». Ces contrôles ont conduit à des « examens » en public d'hijras dénudés et à des palpations de leurs organes génitaux. Les photographies de ces examens ont par la suite transmis aux médias qui ont fait valoir que les hijras sont « vraiment des hommes »[14]. En , après qu'un hijra a été témoin du meurtre d'un blogueur laïc, et a aidé à l'arrestation des meurtriers, le gouvernement annonce un plan de recrutement d'hijras dans la police de circulation[15].

Références modifier

  1. (en) « Bangladesh Police Raid Gay Men’s Gathering », sur The New York Times, .
  2. (en) « Acceptance of lesbian love: Too much to expect? », sur dhakatribune.com, .
  3. (en) « Bangladesh authorities arrest 27 men on suspicion of being gay », sur Independent.co.uk, .
  4. (en) « World Report 2015 – Bangladesh », sur Human Rights Watch.
  5. (en) « Nowhere to turn for Bangladesh′s LGBT | Asia | DW | 17.05.2016 », sur DW, (consulté le ).
  6. (en) « Sodomy Laws Around the World » [archive du ], sur sodomylaws.org, (consulté le ).
  7. a et b (en) « Bangladesh_Penal_Code_1860_Full_text.pdf (application/pdf Object) » [archive du ], sur www.unodc.org (consulté le ).
  8. (en) « Bangladesh: Treatment of homosexuals including legislation, availability of state protection and support services » [archive du ], sur www.unhcr.org (consulté le ).
  9. (en) « Bangladesh refuses to abolish criminalisation of consensual same-sex ties - Click Ittefaq », sur www.clickittefaq.com, (consulté le ).
  10. (en) « Bangladesh lesbian couple threatened with life in jail for getting married », sur Gay Star News, (consulté le ).
  11. (en) « Bangladesh jails ‘married’ lesbian couple », sur Gay Star News, (consulté le ).
  12. (en) Mohosinul Karim, « Hijras Now a Separate Gender », sur dhakatribune.com, .
  13. (en) « Respecting their rights », sur dhakatribune.com, .
  14. (en) « Abuses in Bangladesh’s Legal Recognition of Hijras », sur hrw.org, .
  15. (en) « Hijras to be recruited as traffic police », sur Dhaka Tribune, .