Cocktail (pamplemousse)

Cocktail (pamplemousse) est un hybride du pamplemoussier 'Siamese Sweet' et de la mandarine 'Frua' (C. reticulata 'Dancy' × 'King' tangor). Cet agrume est principalement présent en Californie.

Dénomination modifier

Citrus paradisi Mac. cv. Cocktail est aussi nommé Mandelo aux Etats-Unis, soit la contraction de MANdarine et PomELO (C. maxima)[1].

Le nom de 'Pamplemousse Cocktail', en anglais Cocktail pummelo = Citrus maxima cv Cocktail est exact[2]. Louise Ferguson et al. (2014) écrivent bien que Cocktail pomelo n'est pas un grapefruit (C. paradisi). Pourtant Cocktail grapefruit = Citrus x paradisi est usuel[1] et employé par Muhammad Sarwar Khan (2021) qui précise qu'il s'agit d'un hybride[3].

Ces noms n'ont jamais été officiellement publiés (2024)[2] mais ils sont utilisés dans le publications académiques. Il est mentionné en 1999 sous son nom «Cocktail est un nouvel agrume, sélectionné par l'Université de Californie à Riverside, disponible à Monrovia... son jus est très sucré»[4].

Histoire modifier

UC Riverside chez qui il a été obtenu sous le code CRC 3555 pense qu'il date des années 1950. L'hybridation aurait été faite dans les années 1920 et le cultivar est devenu juridiquement libre 30 ans plus tard[5]. Il a été introduit en Europe via la quarantaine française des végétaux de l'ANSES en 2017-18.

La production aux Etats-Unis, aux Caraïbes et au Mexique est cantonnée aux jardins familiaux[1].

Description modifier

Phylogénie modifier

Le séquençage (2012) a permis d'isoler le groupe Wheeny (Australie Citrus ×aurantium L. var. racemosa (Risso) ined.), Hassaku (C. maxima x mandarinier 'Kunenbo'), Cocktail, Oroblanco (Californie Siamese Sweet x pomélo Marsh )[6]. Michel Chauvert (1980) avait dressé un inventaire des «fruits ressemblant au pamplemousse» et des problème de taxonomie de ces populations[7]. Les taxonomistes donnent d'autres hybrides asiatiques (zone de primo domestication de C. maxima et des mandarines) comme synonymes hétérotypiques: C. hiroshimana hort. ex Yu. Tanaka, C. kotokan Hayata, C. miaray Wester, C. natsudaidai Hayata (hybride C. maxima x Kishu mandarine C. kinokuni Tanaka), C. otachibana hort. ex Yu. Tanaka (introgression de C. maxima dans une mandarine asiatique), C. pomelana Van Deman[8]. Dan A. Kimball (20012) ajoute l'orangelo de Porto Rico[9]. La caractéristique de ces fruits est leur discrète amertume associée à la douceur et à la jutosité.

En quoi, Mandelo crée par les californiens est un terme générique qui pourrait être employé pour désigner ce cluster essentiellement asiatique, tout comme Tangelo (TANgerine x Citrus paradisi) désigne une population d'hybrides de C. paradisi essentiellement américains.

G. Albert Wu et al. (2018) ont «vérifié la filiation du pamplemousse Cocktail, avec un pamplemousse peu acide comme parent femelle et des mandarines King (KNG[10]) et Dancy (DNC) comme deux grands-parents du côté paternel». Dans leur diagramme de partage d’haplotypes la composante pamplemousse identifiée comme 'Chandler' apparait faible[11].

 
Phylogénie de Cocktail grapefruit [GF0] chez A. Wu et al. 2012.(King mandarin (KNG), Dancy tangerine (DNC) Chandler pummelo (CHP))[11].

Phénotype modifier

 
Cocktail en coupe avec 10 loges carpellaires il peut être mangé à la cuillère comme un grapefruit.
 
Plus sucré qu'Oroblanco, son poids peut atteindre 1 kg

Grand arbre vigoureux[2]. Le fruit est à maturité en janvier-février N, se conserve bien sur l'arbre[5]. Toutefois, comme pour Oroblanco 'Jaffa Sweetie' il est aussi récolté et commercialisé encore vert en novembre[12].

Il est jaune à maturité est assez gros (diamètre de l'ordre de 10 cm) avec une pulpe jaune-oranger nuance rose[13], nombreuses graines, riche en jus. Ce jus d'une faible acidité, est décrit comme possédant des notes d'orange[14], des notes florales, herbacées et fruitées[15].

Utilisation modifier

Les pépiniéristes, les horticulteurs et les vendeurs mettent en avant la vocation à faire du jus[13] dont la saveur se prête aux smoothies, aux long drinks, punchs et aux sauces, sirops, confiseries[1], y compris des jus fermentés. La composition du fruit a été analysée par une équipe chinoise (2022), elle est spécialement riche (1 015 composés phytochimiques dont 296 flavonoïdes, 145 acides phénoliques, 57 composés volatils)[16].

Capacité anti-oxydante modifier

Parmi les pamplemoussiers thaïs le péricarpe de Cocktail et Rio Red (mutant de Ruby obtenu au Texas[17]) ont la teneur en naringine (9 872 mg/kg fruit frais) et en néohesperidine (7 011 mg/kg) les plus élevées[18].

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en) « Cocktail Grapefruit », sur specialtyproduce.com (consulté le )
  2. a b et c (en) « Cocktail pummelo hybrid | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  3. (en) Muhammad Sarwar Khan et Iqrar Ahmad Khan, Citrus: Research, Development and Biotechnology, BoD – Books on Demand, (ISBN 978-1-83968-723-5, lire en ligne), p 30
  4. (en) Nursery Management & Production, Branch-Smith Pub., (lire en ligne)
  5. a et b (en) Louise Ferguson et Elizabeth Elliot Grafton-Cardwell, Citrus Production Manual, UCANR Publications, , p 85 (ISBN 978-1-60107-840-7, lire en ligne)
  6. (en) Mahmut Caliskan, Genetic Diversity in Plants, BoD – Books on Demand, (ISBN 978-953-51-0185-7, lire en ligne), p 226
  7. Michel Chauvet, « Pamplemousse ou pomelo : un cas exemplaire de conflit entre usage et norme », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 27, no 1,‎ , p. 55–81 (DOI 10.3406/jatba.1980.3808, lire en ligne, consulté le )
  8. « PI 539468 GRIN-Global », sur npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  9. (en) Dan A. Kimball, Citrus Processing: Quality Control and Technology, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-94-011-3700-3, lire en ligne), p 194
  10. https://static-content.springer.com/esm/art%3A10.1038%2Fnature25447/MediaObjects/41586_2018_BFnature25447_MOESM2_ESM.pdf
  11. a et b (en) Guohong Albert Wu, Javier Terol, Victoria Ibanez et Antonio López-García, « Genomics of the origin and evolution of Citrus », Nature, vol. 554, no 7692,‎ , p. 311–316 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/nature25447, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Kat Kinsman Updated November 26 et 2018, « The Case of the Mystery Citrus », sur MyRecipes (consulté le )
  13. a et b « Cocktail Grapefruit - Clausen Nursery », sur clausennursery.com (consulté le )
  14. (en-CA) « Mandelo (Cocktail Grapefruit) A Complete Guide », sur diversivore (consulté le )
  15. (en) « Cocktail Grapefruit », sur specialtyproduce.com (consulté le )
  16. Xuedan Cao, Shuijiang Ru, Xiugui Fang et Yi Li, « Effects of alcoholic fermentation on the non-volatile and volatile compounds in grapefruit (Citrus paradisi Mac. cv. Cocktail) juice: A combination of UPLC-MS/MS and gas chromatography ion mobility spectrometry analysis », Frontiers in Nutrition, vol. 9,‎ (ISSN 2296-861X, DOI 10.3389/fnut.2022.1015924/full, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Rio Red grapefruit | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  18. (en) Watcharee Sopanowoang, Comparative evaluation of different extraction method for biological compounds and antioxidant activity from young Citrus maxima Merr. for cosmetic utilization, Mae Fah Luang, School of Cosmetic Science Mae Fah Luang University, , 12 p. (lire en ligne), p 9

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier