Clément Vautel

journaliste, dramaturge et romancier

Clément-Henri Vaulet, dit Clément Vautel, né le à Tournai (Belgique) et mort le à Paris 16e[1], est un journaliste, romancier et dramaturge d'origine belge, naturalisé français (1904[2]).

Clément Vautel
Clément Vautel photographié par Henri Manuel.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Clément-Henri VauletVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Clément VautelVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
belgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Auteur de plus de 30 000 articles pour les journaux[3], il a également écrit sous le nom de Falstaff.

Biographie

modifier

Clément Vautel a écrit pour de nombreux périodiques, notamment Fin de Siècle avec Victorien Du Saussay, Le Charivari, La Liberté, Gil Blas, La Presse, Le Rire, La Vie illustrée, Le Matin (de 1908 à 1914[2]), Le Journal (de 1918 à 1940[2]), Cyrano… Il succède à Henri Harduin pour la rubrique « Propos d'un Parisien » publiée quotidiennement dans Le Matin.

Il est le créateur du personnage « Mon curé », dans le roman Mon curé chez les riches (1923) inspiré d'un père rédemptoriste qu'il connut sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Son roman connaît un succès de vente considérable. Dans ses souvenirs[4], il indique un tirage d'un million, précisant : « aucun autre roman français n'a je crois, atteint le tirage de Mon curé. »

Il écrit une suite : Mon curé chez les pauvres (1925) puis Le Bouif chez mon curé (1928), en collaboration avec Georges de La Fouchardière. Sa série Mon curé fut reprise dans de nombreux films et adaptée au théâtre par André de Lorde et Pierre Chaine.

En 1936, il contribue au mensuel Combat fondé par Jean de Fabrègues et Thierry Maulnier.

En 1940, il entreprend d'écrire ses souvenirs de journaliste, lesquels parurent en 1941 sous le titre Mon film. Souvenirs d'un journaliste[5].

Venu l'interviewer en 1941, le journaliste Henri Poulain le décrit ainsi :

« tout est rond dans sa silhouette, le chapeau à bords relevés bien horizontal sur le front, le visage, les grosses lunettes à peine posées sur un bout de nez minuscule et rond tandis que le profil accuse mieux qu'une promesse d'embonpoint et que la mâchoire est saillante. Timide, effacé, dans un costume à rayures d'un gris rigoureusement terne[3]. »

Il est inhumé au cimetière des Batignolles (division 31)[6].

Opinions

modifier

André Gide signale ironiquement dans son Voyage au Congo (1927) l'avis que Vautel porte sur lui et sur certains autres écrivains : « […] un réjouissant article de Clément Vautel, où je suis pris à partie en compagnie de Rimbaud, Proust, Apollinaire, Suarès, Valéry et Cocteau comme exemple de ces écrivains abscons dont la France ne veut à aucun prix[7]. »

Antisémitisme

modifier

Clément Vautel ne fait pas mystère de son antisémitisme. Il est à cet égard proche de Marthe Borély et de Théodore Joran, deux autres antisémites notoires des années 1920[8].

Décoration

modifier

Publications

modifier

Série Mon curé

modifier

Autres romans

modifier
  • 1919 : La Réouverture du paradis terrestre
  • 1921 : Les Folies bourgeoises
  • 1922 : Mademoiselle Sans-gêne
  • 1922 : Monsieur Palémon chez les Dingos
  • 1923 : La Machine à fabriquer des rêves
  • 1924 : Madame ne veut pas d'enfant
  • 1926 : Je suis un affreux bourgeois
  • 1927 : L'Amour à la parisienne
  • 1929 : La Grande Rafle, écrit avec Georges de La Fouchardière
  • 1930 : L'Empereur aux yeux bleus, roman historique, écrit avec Raymond Escholier
  • 1932 : Les Femmes aux enchères
  • 1934 : La Petite-fille de Madame Angot
  • 1939 : Le Fou de l'Élysée, « roman pamphlet »

Théâtre

modifier
  • 1907 : Mendès est dans la salle, comédie en 1 acte et 2 tableaux de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre de l'Oeuvre (23 décembre)
  • 1920 : Bout-de-banc, pièce en 1 acte de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre du Grand-Guignol (décembre)
  • 1921 : Paris qui filme, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (mai)
  • 1921 : A coups de griffes, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (novembre)
  • 1922 : Batignolles-Cigale-Odéon, revue à grande mise en scène en 2 actes et 25 tableaux de Clément Vautel et Max Eddy, mise en scène de Firmin Gémier, à La Cigale (janvier)[11],[12].
  • 1922 : Oh ! Shocking !, revue de Clément Vautel et Max Eddy, à la Cigale (21 avril)
  • 1923 : Adultère, comédie de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre des Deux-Masques (août)
  • 1923 : Candide, pièce en 5 actes de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre de l'Odéon (novembre)
  • 1928 : Voyage au pays des snobs
  • 1930 : Autour et alentour
  • 1941 : « Mon film ». Souvenirs d'un journaliste
  • 1942 : Candide Paturot à la recherche d'un idéal, petite histoire contemporaine
  • 1946 : Le Prince impérial, histoire du fils de Napoléon III
  • 1949 : M. Désiré Jolibois au paradis
  • 1951 : Les Maris, les Amants et la Femme, histoire des cocus célèbres depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours
  • 1952 : Le Bon Sens et la Vie

Filmographie

modifier

Il a écrit deux scénarios pour le cinéma :

Adaptations de son œuvre

modifier

Théâtre

modifier

Cinéma

modifier

Des films ont été adaptés de son œuvre, sans qu'il ait participé à l'écriture des scénarios :

D'autres films s'inspirent très librement du personnage « Mon curé » avec des scénarios qui ne sont pas, au sens strict, des adaptations des romans de Vautel :

Notes et références

modifier
  1. Acte de décès n° 2114 (vue 13/20). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1954..
  2. a b et c Et non en 1897 comme l'indique la notice bibliographique parue dans Mon curé chez les pauvres, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », . Source : dossier de la Légion d'honneur.
  3. a et b Je suis partout, 21 mars 1941, page 6.
  4. Cf. Clément Vautel, Mon film : Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, , p. 236 et 237.
  5. Le titre "Mon film" fait référence au nom d'une chronique que Vautel avait rédigée pour Le Journal pendant l'entre-deux-guerres.
  6. Cimetières de France et d'ailleurs
  7. André Gide, Voyage au Congo, Gallimard, Folio no 2731, 1927, p. 200
  8. Laurent Joly, « Le préjugé antisémite entre “bon sens” et humour gaulois : Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire », Archives juives, n° 43/1, 2010, p. 23-38.
  9. Parrain : Georges Charlet, rédacteur en chef du Journal.
  10. Au titre du ministre de l'Instruction publique (décret du 31 juillet 1921).Dossier LH 19800035/0050/6081. Ministère de la Culture, base Léonore.
  11. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le ).
  12. (en) Variety (January 1922), New York, Variety Publishing Company, (lire en ligne).
  13. « Mon curé chez les riches », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le ).
  14. « Mon curé chez les pauvres : pièce en cinq actes / André de Lorde et Pierre Chaine ; tirée du roman de Clément Vautel », sur thalia.ent-nts.ca (consulté le ).

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Laurent Joly, « Le préjugé antisémite entre « bon sens » et humour gaulois - Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire », Archives juives - Revue d'histoire des Juifs de France, vol. 43, no 1,‎ , p. 23-38 (lire en ligne, consulté le ).

Article connexe

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :