Chemin de fer d'Abreschviller

Ligne de chemin de fer touristique française

ACFA
Chemin de fer forestier d'Abreschviller
Ligne d'Abreschviller à Grand-Soldat
Image illustrative de l’article Chemin de fer d'Abreschviller
Un train touristique tracté par la locomotive 030 Jung.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Abreschviller, Grand-Soldat
Historique
Mise en service 1884
Concessionnaire ACFA (depuis 1968)
Caractéristiques techniques
Longueur 6,1 km
Écartement étroit (700 mm)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Trafic Touristique

Le chemin de fer forestier d'Abreschviller est un ancien réseau ferroviaire destiné à l'exploitation de la forêt d'Abreschviller, dans le massif des Vosges, en Moselle.

Aujourd'hui, une partie de ce réseau a été reconvertie en ligne touristique. D'anciens trains à traction vapeur ou diesel circulent sur cette ligne à voie étroite de 0,70 m et d'une longueur de 6,1 km, qui serpente dans la vallée de la Sarre rouge[1].

Abreschviller était également l'aboutissement de la ligne à voie normale Sarrebourg - Abreschviller, fermée en 1991, aujourd'hui déclassée et déposée.

Offre touristique modifier

Les trains circulent d'avril à octobre en service régulier ou supplémentaire ; des manifestations sont ponctuellement organisées. Toutes les informations sont disponibles sur le site officiel de l'Association du chemin de fer forestier d'Abreschviller (ACFA).

Le comité départemental du tourisme de la Moselle a répertorié le chemin de fer touristique d'Abreschviller dans son réseau des Grands sites de Moselle[2].

Histoire modifier

Chemin de fer d'exploitation forestière modifier

 
Au temps de l'exploitation forestière.

L'origine de la ligne remonte à l'année 1884, lorsque l'administration forestière allemande de l'époque construit un premier tronçon de 5 km longeant le ruisseau d'Abreschviller, et fait le choix d'un écartement de 0,70 m utilisé par les chemins de fer militaires de la Prusse. La ligne, qui fait 13 km en 1888, va connaître un développement rapide. À cette époque, la traction animale est utilisée pour la remonte des wagons vides qui descendent, chargés, par gravité. La ligne à voie normale reliant Abreschviller à Sarrebourg est ouverte le 1892. Le de la même année, une forte tempête dévaste le massif forestier ; l'administration allemande réagit rapidement puisqu'elle construit en 4 mois environ 35 km de ligne (sans compter les voies de garage et d’évitement) et complète ce réseau par des infrastructures de maintenance à Abreschviller. Le , les premières locomotives à vapeur circulent sur la ligne en remplacement de la traction animale.

En 1898, le réseau possède 3 locomotives à vapeur, 130 wagonnets, 4 wagons à boggies et 7 wagonnets pour le transport du personnel.

Le chemin de fer forestier (« Waldeisenbahn ») connaît un premier déclin lorsqu'à la fin de l'exploitation du bois de la tempête, une partie de la voie est démontée et le surplus de matériel ferroviaire vendu, mais en 1902 une nouvelle tempête incite l'administration forestière à reprendre l'extension du réseau. De 50 km en 1918, il atteint un linéaire de 73 km (dont 9 km de voies de garage et d'évitement) à son apogée en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, le chemin de fer va décliner du fait de l'extension du réseau routier et de l'apparition d'un matériel d'exploitation routier performant. En 1960, le réseau a déjà perdu une quinzaine de kilomètres pour, le démontage se poursuivant, ne plus compter que 40 km en 1964 ; finalement, en 1966, avec l'arrêt de l'exploitation du bois, le chemin de fer cessera de fonctionner, 75 ans après sa création.

Exploitation touristique modifier

 
Manœuvre au Grand-Soldat.

L'origine de la circulation de trains touristiques revient à l'administration forestière française l'ONF. Avant la fin de l'exploitation du bois, au début des années 1960, elle répond à la demande de groupes en organisant des promenades en train certains week-ends. Cette première circulation touristique donna l'idée de conserver une portion du réseau du chemin de fer forestier avant sa totale disparition.

Le projet prend la forme d'un Comité qui regroupe : le syndicat d'initiative d'Abreschviller, l'administration forestière (ONF), et la FACS par l'intermédiaire du Docteur Singer président de la section de Strasbourg. Après avoir étudié différentes options, le Comité arrête son choix sur un parcours de 6,1 km entre Abreschviller et le Grand Soldat.

L'Association du chemin de fer forestier d'Abreschviller (ACFA) prend alors la suite du Comité. En juin 1968, un service régulier est assuré les fins de semaine avec un locotracteur diesel et trois voitures ouvertes. Plus de 10 000 passagers sont transportés pendant cette première année. Fort de ce succès, l'association se met au travail, aménage la ligne et achète et rénove du matériel ferroviaire. Le 1969 a lieu l'inauguration du « Chemin de fer forestier d'Abreschviller » en présence de Pierre Messmer, ministre des Armées.

Les 22 et 1985, plusieurs spectacles et manifestations sont organisés pour célébrer les 100 ans du chemin de fer d'Abreschviller. La SNCF s'associe à l'évènement en faisant circuler un autorail entre Sarrebourg et Abreschviller.

Association du Chemin de fer forestier d'Abreschviller modifier

L'Association du chemin de fer forestier d'Abreschviller (ACFA) est une association à but non lucratif (loi de 1908). Elle est dirigée par un conseil d'administration de cinq membres, qui sont statutairement :

Matériel roulant ferroviaire en voie de 700 mm modifier

Les listes suivantes ne sont pas exhaustives et devront être complétées ou actualisées au fil du temps (dernière actualisation en janvier 2024) :

Locomotives à vapeur modifier

Matricule Constructeur et date État actuel Origine et informations techniques Photo
020T no 4720 dite Stéphanie Orenstein & KoppelNordhausen), 1911 Hors service (exposée).
  • Provient des carrières de Vaujours près de Serain (Aisne).
  • Acquise après 1968.
  • 0,00 m, 00,0 t (00,0 t en ordre de marche), vitesse maximum : 00 km/h (30 ch).
  • Timbre chaudière : 00 kg/cm².
  • Capacité de la soute à charbon : 000 kg.
  • Capacité de la soute à eau : 0 000 L (0,0 m3).
  • Distribution : Orenstein à tiroirs plans.
 
La 020T Orenstein & Koppel no 4720
030T no 1835 (no 2) Decauville, 1926 Hors-service (depuis 1995).
  • Locomotive de série adaptée par le constructeur à la voie de 70cm, en service depuis l'origine.
  • Révisée en 1970 et 1992.
  • Envoyée en février 2020 à Anduze pour restauration par la CITEV.
  • 5,2 m, 8 t (10,5 t en ordre de marche), vitesse maximum : 20 km/h (60 ch).
  • Timbre chaudière : 12 kg/cm².
  • Capacité de la soute à charbon : 000 kg.
  • Capacité de la soute à eau : 0 000 L (0,0 m3).
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs plans.
 
030 avec tender no 10120 (no 4) JUNG (à Jungenthal), 1944 Opérationnelle
  • Acquise avec un tender de la série d'origine en 1970 : C'est une machine type Heeresfeldbahn HF 110 construite en grande série par JUNG et HENSCHEL pour l'armée allemande (front de Russie) : châssis extérieur, cette machine est à écartement variable (60-76 cm). Elle avait été acquise après la Seconde Guerre mondiale par l'Autriche. Elle circulait sur la ligne Preding-Wieselsdorf-Stainz de la Steiermärkirsche Landesbahn pour la traction de wagons à voie normale, sur trucks porteurs à voie de 76. Révisée en 1975-76 et 2005 (n° d'usine no 10120).
  • 10,18 m, 14,5 t (17 t en ordre de marche), vitesse maximum : 30 km/h (110 ch).
  • Timbre chaudière : 00 kg/cm².
  • Capacité de la soute à charbon : 2,5 t.
  • Capacité de la soute à eau : 6 000 L (6 m3).
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs cylindriques.
 
La 030 Jung no 10120
020+020T Mallet no 476 (no 1) Maschinenfabrik Heilbronn, 1906 Opérationnelle
  • Cette locomotive à été en service jusqu'à la fermeture du réseau forestier.
  • Révisée en 1969 ,1978 et 2000.
  • 00,00 m, 00,0 t (00,0 t en ordre de marche), vitesse maximum : 00 km/h (100 ch).
  • Timbre chaudière : 00 kg/cm².
  • Capacité de la soute à charbon : 000 kg.
  • Capacité de la soute à eau : 0 000 L (0,0 m3).
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs plans.
  •   Classée MH (1987) [3].
 
La Mallet no 476

Locotracteurs et draisines diesel modifier

Voitures à voyageurs et wagons de marchandises modifier

  • 4 voitures « Schirmeck »[10].
  • Voitures fermées « Wengen », no 41-42, construites en 1930[11], acquises en 1969
  • Voitures fermées « Wengen », au nombre de 4, acquises en 1999.
  • Voitures « Orléans », no 27-28, construites par les établissements Cadoux[12]
  • Voitures « Diebolt », no 25-26, de 1970[13].
  • 5 wagonnets 8 places[14].
  • 1 Voiture à glaces 6 places avec plate-forme[15].
  • 1 fourgon et pour les trains de bois « historiques  »
  • 8 trucks à bois avec l'équipement nécessaire au chargement des grumes (palans-treuils)[16].
  • 2 wagonnets à outils,
  • 3 wagons à benne,

Infrastructures ferroviaires modifier

Abreschviller : gare de départ et d'arrivée modifier

La gare de départ (à ne pas confondre avec l'ancienne gare d'Abreschviller de la ligne à voie normale Sarrebourg - Abreschviller) et le dépôt se trouvent à l'est de la scierie d'Abreschviller. L'association loue à la commune d'anciens bâtiments tels qu'un atelier d'entretien, diverses remises et une halle. Un pavillon en bois fait office de guichet pour l'achat des billets.

Grand-Soldat : halte terminus modifier

L'arrivée dans le hameau de Grand-Soldat (alt. 350 m) se situe au km 5,3. Le terminus se trouve 300 m plus loin, au milieu d'une forêt de sapins. La halte comporte un petit bâtiment en bois avec un guichet souvenir, un château d'eau et une voie d'évitement. Les touristes peuvent visiter une scierie à haut-fer, avec une roue à aubes, reconstituée par l'association.

Notes et références modifier

  1. Le site officiel de l'association gestionnaire est la principale source de cette page, site
  2. Tourisme dans la Moselle - Chemin de fer forestier d'Abreschviller
  3. Notice no PM57000003, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. Constructions Ferroviaires et Navales aux Sables-d'Olonne
  5. Matériel d'origine : « Machine arrivée en pièces détachées et monté par l'atelier de l'ONF, a roulé jusqu'en 1966. Révisé en 1968, le moteur Willème d'origine a été remplacé en 1976 par un moteur Perkins neuf. La boîte Hydraulique VOITH a été révisée en 1973 et en 2004. »
  6. Mis à disposition de l'association
  7. Matériel d'origine : « Un cric monté sous la voiture et pouvant prendre appui sur les rails permet de retourner le véhicule en bout de ligne. »
  8. Notice no PM57000568, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Matériel d'origine : « Construction libre, son nom vient de son moteur. »
  10. Matériel d'origine : « Ce sont d'anciens tombereaux provenant du chemin de fer militaire du Donon (1914) et servant au transport de munitions. Durant l'exploitation forestière, ces voitures servaient au transport de matériel ou de bois (bûches), et occasionnellement au transport de touristes. Trois de ces voitures ont été aménagées en 1967-68 par l'Association du Chemin de Fer Forestier d'Abreschviller en vue de la reprise touristique (pose de bancs + ridelles et toit sur les plates-formes), la quatrième est pratiquement restée à l'état d'origine. »
  11. « par SIG Neuhausen pour le Wengenalp Bahn (WAB) en Suisse (ligne Lauterbrunnen-Wengen-Kleine Scheidegg-Grindelwald). Elles ont été achetées en 1969. La transformation d'écartement de 80 à 70 s'est faite dans les ateliers d’Interlaken, puis l'adaptation complémentaire de ces voitures à l'origine poussées sur une ligne à crémaillère a été faite dans les ateliers de l'association (modification des freins, modification de la cabine de tête, etc.). En 1999 quatre autres voitures fermées ont été achetées à ce même réseau. Leur construction est identique SIG Neuhausen 1930 mais la WAB les modernisa dans les années 1950 en supprimant les portières latérales au profit d’un couloir. »
  12. « pour les Floralies d'Orléans (ligne à voie de 60). Achetées en 1970, elles ont été mises à voie de 70 dans les ateliers de l'association »
  13. « Elles ont été construites en 1970 par les Ets Diebolt à Marmoutier sur des boggies du réseau, d'après des plans conçus par l'Association du Chemin de Fer Forestier d'Abreschviller. »
  14. Matériel d'origine : « Restaurés, servant au transport des ouvriers ils servaient occasionnellement (avec la Decauville) ».
  15. Matériel d'origine : « était utilisée comme voiture « grand confort » durant l'exploitation forestière (un poêle à charbon permet le chauffage). »
  16. Matériels d'origine

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • « Chemin de fer forestier d'Abreschviller », revue des Chemins de Fer Régionaux et Urbains (CFRU), no 73, 1966-I
  • « Association du chemin de fer forestier d'Abreschviller », revue des Chemins de Fer Régionaux et Urbains (CFRU), no 76, 1966-IV
  • « Le chemin de fer forestier d'Abreschviller », actualité, La Vie du Rail, n°1064,
  • Jérôme Camand, « Le chemin de fer forestier d'Abreschviller », dans Petits trains de France, Sélection du Reader's Digest, 2002 (ISBN 2-7098-1324-6), pp. 168-171
  • André Linard, Sarrebourg parle de sa gare : Sarrebourg, Moselle, Sarrebourg : Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine, impr. 2008, coll. « Documents / Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine », 1998 [mis à jour en 2007], 191 p. (ISBN 9782909433424)

Articles connexes modifier

Lien externe modifier