Charles Thomson (préfet)

haut fonctionnaire et diplomate français
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Charles Thomson
Fonctions
Trésorier-payeur général
Bouches-du-Rhône
à partir du
Trésorier-payeur général
Hérault
-
Ambassadeur de France au Danemark
-
Commandant en chef d'Indochine
-
Charles Bégin (d)
Gouverneur de la Cochinchine française
-
Charles Bégin (d)
Préfet de la Loire
-
Préfet du Doubs
-
Préfet de la Drôme
-
Sous-préfet de Saint-Nazaire
-
Sous-préfet de Vendôme
-
Sous-préfet de Brignoles
-
Sous-préfet de Briançon
-
Sous-préfet de l'arrondissement de Vervins
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Arnold Thomson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
Distinction
Archives conservées par

Charles Thomson ou Charles Antoine Francis Thomson, né le à Mustapha Pacha aujourd'hui Sidi M'Hamed, quartier d'Alger, et mort à Marseille le , est un haut fonctionnaire et diplomate français, gouverneur de Cochinchine de 1882 à 1886.

Biographie modifier

Origines familiales et débuts de carrière modifier

Né en Algérie d’un père d’origine anglaise employé des subsistances militaires et d’une mère issue d’une famille bayonnaise[2], Charles Thomson entre en 1864 dans la carrière administrative, à la suite de l’obtention de son baccalauréat es lettres, par la toute petite porte d’un emploi à la trésorerie d’Alger alors placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.

Proche des milieux républicains, notamment gambettistes, par ses liens familiaux[3], Charles Thomson devient en novembre 1870 après la chute de l’empire, sous-préfet de Vervins avant d’être ensuite nommé dans plusieurs arrondissements successifs, ainsi Briançon (août 1871)[4], Brignoles (décembre 1875), Vendôme (août 1876), Saint-Nazaire (février 1877).

L’épuration préfectorale de , qui suit la victoire des Républicains aux élections législatives, lui donne l’occasion de devenir préfet de la Drôme, puis du Doubs () et enfin de la Loire ().

Soutenu par les milieux républicains — et peut être son frère cadet, Gaston, proche de Gambetta, député de Constantine depuis 1877[5] — Thomson connaît ensuite une promotion très rapide.

Gouvernorat de Cochinchine modifier

Il quitte en effet Saint-Étienne en novembre 1882 pour la Cochinchine où, nommé par l’amiral Jauréguiberry, il exerce, jusqu’en juillet 1885, la fonction de gouverneur. Contre toute attente, premier civil à accéder à cette fonction, sans évoquer son âge — il n'a que 37 ans — sa marque sur l'organisation coloniale française va s'avérer importante. En effet, sous son autorité, d’une manière dont la brutalité sera dénoncée dès cette époque, il va contraindre le roi du Cambodge, Norodom Ier, à accepter un traité plaçant de facto le royaume sous la tutelle française.

Si le contexte était déjà depuis le Second Empire[6] celui d’une administration indirecte du royaume par la France, il reviendra à Thomson, en , outrepassant sans doute les instructions qu’il avait reçues du gouvernement, de transformer l’État khmer en colonie, initiative qui sera validée par le parlement français peu après[7].

Ambassade au Danemark et retour en France modifier

Rentré en métropole en juillet 1885, Thomson, dont le départ paraît lié à la volonté du gouvernement d’apaiser les relations avec le roi Norodom qui ne pardonne pas au gouverneur son coup de force, reste toutefois en fonctions jusqu’en mars 1886 (l’intérim est alors attribué au général Charles Bégin).

Après un court congé, Thomson est nommé ministre de France à Copenhague en juillet 1886. Il reste au Danemark jusqu’en janvier 1891, date à laquelle, pour raisons de santé, il quitte les fonctions diplomatiques pour prendre la direction de la trésorerie générale de l’Hérault. En mars 1894, il devient trésorier payeur général des Bouches-du-Rhône où il décède brutalement en fonctions en juillet 1898.

Postérité modifier

Outre son frère Gaston qui sera le député français ayant connu dans l'histoire la plus grande longévité en termes de mandat (près de 55 ans), qui sera ministre plusieurs fois et qui épousera Henriette Peigné (1859-1946), petite fille d'Adolphe Crémieux, Charles Thomson a eu quatre filles. Si deux sont décédées en bas âge, Madeleine (1876-1951) et Andrée (1886-1967) ont eu une descendance.

Décorations modifier

Notes modifier

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1859 » (consulté le )
  2. L’acte de mariage en date du 23 novembre 1844, à Alger, indique la position du beau-père, garde-magasin aux subsistances, ainsi que l’absence légale (au titre de l’article 142 du Code Civil) des parents de l’époux, « passés en Amérique » depuis 1816.
  3. Son père, sous le nom de plume d’Arnold Thomson, né à Paris en 1815 et décédé à Alger en 1869, était devenu rédacteur en chef du journal algérois l’Akhbar et fut condamné à plusieurs reprises par les autorités militaires impériales.
  4. Il s’y marie en avril 1874 avec Virginie Carilian (1855-1917), fille d’un prospère entrepreneur local.
  5. Un journal conservateur, « la Vérité », publie en juin 1883, un portrait venimeux de Thomson dans lequel il est qualifié « d’administrateur apathique et paresseux », très soutenu par les élus gambettistes et qui, indemne de tout relief professionnel, notamment militaire, n’en a pourtant pas moins accédé à cette importante fonction, premier gouverneur civil de Cochinchine.
  6. A travers deux traités, l’un avec le Cambodge (1864) et l’autre avec le Siam (1867)
  7. Certaines sources indiquent que le rôle de son chef de Cabinet, Antony Klobukowski qui l'avait suivi depuis la préfecture de la Loire, fut déterminant dans la conclusion de cette affaire au détriment du Cambodge.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Marcel Blanchard, « Administrateurs d'Indochine (1880-1890) », Revue d'histoire des colonies, vol. 39, no 137,‎ , p. 1-34 (DOI 10.3406/outre.1952.1174, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier