Bourges pendant la Seconde Guerre mondiale

Comme beaucoup de villes françaises, Bourges, occupée dès le , vit entre 1940 et 1944 « à l'heure allemande », au rythme des avis de l'occupant placardés dans la ville afin de contrôler la population. La censure, le rationnement ainsi que les privations deviennent leur lot quotidien. Cependant du fait, entre autres, de sa proximité géographique avec la ligne de démarcation , la ville voit se développer de nombreux mouvements de résistance qui n'ont de cesse de s'opposer à l'occupant de diverses façons. La population va également subir les arrestations, la répression et la déportation. C'est finalement le , que la capitale berrichonne est libérée. Les troupes allemandes s'en vont et les résistants reprennent la ville.

Le contexte historique : Bourges et le Cher en 1940 modifier

Bourges occupée modifier

À la suite de la déclaration de guerre contre l'Allemagne, le , après l'invasion de la Pologne, l'armée allemande franchit la ligne Maginot le avec une grande facilité. Le , les Allemands entrent dans Paris, et continuent leur progression vers le Sud.

Des bombardements sur l'aéroport de Bourges ont lieu et les résistants prennent la décision de faire sauter les ponts traversant l'Auron, pour résister à l'armée allemande. Mais le maire refuse, préférant déclarer la ville ouverte, afin d'éviter les bombardements sur le centre historique et protéger la population berruyère.

Les Allemands entrent dans Bourges le et s'y installent. Quelques tirailleurs sénégalais postés du côté de la prison du Bordiot et du quartier de la butte d'Archelet sont capturés ou tués. L'armée allemande envahit alors Bourges[1].

La ligne de démarcation modifier

L'armistice, le , a été accueillie par la population avec résignation mais aussi avec soulagement. L'article 2 prévoit la partition de la France en plusieurs parties. Le département du Cher est affecté par cette partition car il est divisé en deux : sa moitié sud appartient à la zone libre et l'autre moitié est occupée.

 

Dans le Cher, cette ligne longe le cours d'eau Le Cher de Thénioux à Preuilly. À travers la campagne elle rejoint ensuite au Subdray la route G.C.31 qu'elle emprunte jusqu'à Plaimpied-Givaudins. Ensuite, elle suit le canal du Berry jusqu'à Saint-Just et, à nouveau la route G.C.31 jusqu'au sud de Crosses. De là, elle rattrape, au nord de Jussy-Champagne, la route G.C.15 puis la route G.C.100 qui passe par Raymond, Ourouer-les-Bourdelins, Germigny-l'Exempt et La Chapelle-Hugon, tout cela constituant la frontière jusqu'à Apremont-sur-Allier.

En , la surveillance de la ligne est très rigoureuse, en effet la Wehrmacht et la douane contrôlent les points de passages officiels, organisant des patrouilles régulières dans les campagnes sur les bords du Cher et sur les routes frontalières. Les sentinelles allemandes n'hésitent pas à tirer si des personnes tentent illégalement de franchir la ligne de démarcation. Malgré les moyens mis en œuvre par les Nazis, des passeurs parviennent à fournir de faux laissez-passer, aident à faire passer du courrier, dénichent de faux papiers d'identité et réussissent à faire passer des passagers clandestins. Mais ces clandestins ne parviennent pas tous à rejoindre la zone libre. Certains sont arrêtés, puis envoyés aux prisons de Bourges et Orléans. Ceux qui arrivent à franchir la ligne ne sont pas sauvés pour autant. Les Juifs étrangers qui se font prendre en zone Sud par la police française sont envoyés, par lettre du préfet, dans des camps comme celui de Nexon, dirigés par le gouvernement de Vichy. D'autre part, les dénonciations sont nombreuses.

Une vie quotidienne difficile modifier

À Bourges comme ailleurs, les Allemands utilisent les autorités administratives françaises pour faire appliquer leurs décisions, tout en mettant en place une Feldkommandantur dans la capitale berrichonne et des Kreiskommandantur et des Ortskommandantur dans les autres sous-préfectures et villes moyennes. De ces différentes et multiples administrations, naît chez les berrichons un sentiment de très grande confusion. Des affiches sont placardées pour déterminer les attributions et les divers services. La gendarmerie départementale surveille rigoureusement le respect des règles.

Parmi celles-ci, il y a l'instauration d'un nouveau couvre-feu, de 21h à 5h, avec la mise en place de l'heure allemande. De plus, tous les drapeaux Français sont brûlés et remplacés par le drapeau orné d'une Croix gammée.

La ville de Bourges possédant un terrain d'aviation et une usine de fabrication aéronautique va faire l'objet d'une implantation d’escadrilles d'avions bombardiers allemands[2].

La Collaboration dans le Cher modifier

La collaboration est une notion bien plus complexe qu’on ne le croit. En effet, la collaboration dépend du contexte, qui est très particulier en 1940.

La défaite française et l’armistice signé le sont une humiliation pour les Français. Ils se rattachent à leur chef, le Maréchal Pétain, qui met fin à la République le . C’est le début du gouvernement de Vichy. Le , Pétain rencontre Hitler à Montoire. Cette poignée de main scelle la collaboration entre les deux pays.

Elle prend différentes formes :

-        Officielle : tous ceux qui travaillent pour l’État français collaborent, avec comme chef Pétain. Ces personnes n’adhèrent pas forcément au nazisme, mais ils doivent faire appliquer les lois promulguées par Vichy, qui sont faites en lien avec les Allemands.

-        Économique : certaines entreprises n’ont pas le choix de travailler pour les Allemands sous peine de fermer, et les patrons d’être arrêtés.

-        Individuelle : l’engagement personnel dans la Milice, la LVF (Légion des Volontaires Français), voire la Gestapo pour les plus virulents.

La Collaboration de l'Etat modifier

L’État français, dirigé par le Maréchal Pétain, décide de collaborer avec les Allemands dès 1940. Tous les employés de l’État doivent donc collaborer, qu’ils soient en zone Nord ou Sud.

À Bourges, le préfet se doit d’obéir aux autorités allemandes installées dans la ville, mais aussi à Vichy, de qui il dépend.

Dans un document du , le préfet demande la mise en application de la loi du sur le statut des Juifs. Il est envoyé à tous les maires, chefs d’entreprises, directeurs d’hôpitaux… du département (zone Nord). Le préfet définit ce qu’est un Juif, (Est regardé comme « Juif » pour l’application de la nouvelle loi « toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands-parents de la même race si son conjoint lui-même est Juif ») et quels sont les métiers à présent interdits. Les destinataires doivent alors justifier qu’ils n’emploient pas ou plus de Juifs.

La Collaboration économique modifier

Les entreprises françaises sont affectées par l’Occupation et par la ligne de démarcation.

À Bourges, l’entreprise Leiseing la subit aussi fortement. Cette entreprise de travaux publics doit effectuer des travaux pour les Allemands, ce qui ne l’enchante guère. Malgré les ralentissements qu’elle génère sur les commandes, les travaux sont faits. Les ordres des nazis sont clairs, soit ils sont faits, soit il y a des représailles. Son immeuble de Bourges est réquisitionné et l’oblige à déménager.

Cependant, après la guerre, l’entreprise Leiseing devra rendre des comptes à la justice, pour des motifs de collaborations. Elle est accusée de collaboration, alors que celle-ci n’a pas été voulue, mais faite sous la menace.

Une autre collaboration économique a lieu, c’est celle du STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne. Des prospectus étaient envoyés aux habitants du Cher afin d’inciter les personnes à s’engager, même si celui-ci est rendu par la suite obligatoire.

La Milice modifier

La milice est créée le par Joseph Darnand. Elle est composée de 30 000 volontaires français, non juifs. Elle sert les intérêts allemands et vichystes et devient une force armée redoutée par les résistants. Ils participent aux arrestations et exécutions et sont partout sur le territoire.

La milice du Cher est dirigée par Roger Thévenot, assassiné en 1944. Elle est installée rue Calvin à Bourges et aussi à Saint-Amand-Montrond. Leurs victimes sont nombreuses : résistants,et juifs, raflés en . La moitié de ces derniers sont déportés, les autres sont massacrés aux puits de Guerry à Savigny-en-Septaine.

Le développement des mouvements de Résistance modifier

À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, la France est occupée dans ses deux tiers : le département du Cher est lui coupé en deux parties par la ligne de démarcation. Au nord la zone occupée comprend les villes de Bourges, Vierzon et Avord. Cette partie comprend 190 000 habitants car c'est la zone la plus peuplée mais c'est aussi la zone la plus industrialisée. La zone non occupée, elle, comprend Saint-Amand-Montrond et toutes les communes aux alentours, ce qui représente environ 96 000 habitants. Des deux côtés de cette ligne de démarcation, il est très difficile de survivre, de communiquer, de circuler car c'est logiquement une zone très surveillée. Cependant c'est aussi dans cette zone tout autour de la ligne de démarcation et de la rivière le Cher que sont présents le plus grand nombre de résistants au kilomètre carré. En effet on dénombre 40 réseaux de résistance rien que dans le département du Cher.

Des mouvements de résistance ont été créés, principalement au nord, à partir de 1943. Voici les trois plus importants :

Une organisation nommé l'organisation des Mains coordonnait tous les actes de résistance en envoyant cinq hommes dans chaque groupe de résistance, pour surveiller et envoyer des informations à Londres.

Tous ces groupes de résistance avaient comme objectifs de contrarier les plans allemands avec des actions de sabotage, des parachutages, embuscades, attaques de convois (notamment avec le déraillement d'un train à Marmagne, ou à Saint-Doulchard et Fenestrelay), champs de mines (avec le l'attentat manqué sur Pierre Paoli) et tout cela avec l'aide des Forces françaises libres (FFL) œuvrant depuis l'Angleterre sous l'impulsion du Général de Gaulle[3]. Les maires des communes du département ont eux aussi eu de l'importance pour la résistance berrichonne car certains ont délivré des faux-papiers pour éviter aux habitants de leurs communes d'êtres déportés notamment pour servir le Service de Travail Obligatoire (STO), en activité à partir de à Bourges[4].

Afin de stopper les activités de la résistance, l'occupant va tout d'abord essayer de ralentir les activités du groupement Libération-Sud en procédant à neuf arrestations durant le mois d'. Ces neuf résistants sont ensuite déportés dans les différents camps nazis. Le groupement Libération-Nord a lui aussi été victime des nazis : vingt personnes sont arrêtées en et également déportées dans les camps. Entre janvier et , 69 arrestations sont réalisées contre l'action du groupe Vengeance, certains sont fusillés sur place (fusillés de Montifault) et d'autre déporté dans les camps de concentration et les camps d'extermination.

Lors de la libération le , le bilan humain est très lourd pour le département du Cher : 699 personnes ont été déportées et dont 414 ne reviendront pas, 200 résistants et civils ont été directement exécutés sur le territoire Français, 172 hommes et femmes des Forces françaises de l'intérieur (FFI) sont morts lors des combats de la libération[5].

Une répression allemande et vichyste de plus en plus présente modifier

La Gestapo modifier

La Gestapo arrive à Bourges en 1942. Elle s'installe près de la cathédrale, la Feldkommantur, rue Michel de Bourges à partir de 1942, sous les ordres du SS Eric Hasse. Elle comporte une quinzaine de soldats allemands mais aussi des auxiliaires français comme Pierre Paoli et Roger Picault. Elle traque les résistants, les communistes et les juifs à l'aide de la Feldgendarmerie. Elle procède à de très nombreuses arrestations dans le département, torture, déporte en Allemagne et aussi exécute. 699 personnes du Cher sont déportées en Allemagne et 414 ne sont pas rentrées[6].

Les lieux de la répression à Bourges sont la prison du Bordiot et le sous-sol du local de la Gestapo mais il peut s'agir également de lieux d'exécution des prisonniers comme au lieu-dit Montifaut ou au camp des Bigarelles.

Les fusillés de Montifaut modifier

Montifaut est un lieu-dit faisant partie de la commune de Saint-Germain-du-Puy, près de Fenestrelay, à quelques kilomètres de Bourges. Ce lieu comportait autrefois un château qui appartenait à la famille Casanova puis à la famille Degadeaux, et qui fut détruit en partie en 1919. De 1940 à 1944, les Allemands stockèrent des munitions dans les caves, seules parties restantes de ce château.

Montifaut est également le lieu où furent exécutés par les Feldgendarmes ou soldats de la Wehrmacht les prisonniers condamnés à mort par le tribunal allemand de Bourges. Ils étaient extraits très tôt le matin de la prison du Bordiot pour y être conduits.

À Montifaut ont ainsi été exécutées 41 personnes dont 6 en 1942, 21 en 1943 et 14 en 1944. Parmi ces dernières on retrouve les 9 membres du maquis FTP d'Ivoy-le-Pré arrêtés en , exécutés le [7].

Date Noms Age Raison de l'arrestation
11/04/1942 Jules Plançon 52 Détention illégale d'arme à feu: fusil de chasse et munitions
09/05/1942 Jacques Masse 22 Vierzonnais arrêté pour distribution de tracts PCF
09/05/1942 Jean Lothe 22 Vierzonnais arrêté pour distribution de tracts PCF
11/05/1942 Albert Girouille 28 Détention illégale d'armes à feu : fusil de chasse
11/05/1942 Paul Novara 25 Polonais incorporé dans la Wehrmacht, membre du peloton d’exécution, refusa de tirer sur Girouille. Fusillé et inhumé à côté de celui-ci
03/06/1942 Alphonse Vernin 50 Détention illégale d'arme à feu et de munitions (dont 2 fusil de guerre, 2 pistolets et 250 cartouches) ou FTP
13/08/1943 Charles Tournant 48 Détention d'armes de guerre
07/10/1943 Marcel Guillemet 39 Membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Paulin Pecqueux 31 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Maurice Lucas 30 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Emile Rozet 57 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Maurice Tapissier 29 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Robert Lagarde 29 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Goerges Rollin 37 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Fernand Duruisseeau 56 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
07/10/1943 Alfred Clément 30 membre de Libération-Sud de Saint-Armand et Sancoins, arrêté après les parachutages de
18/11/1943 Robert Legeay 19 Détention d'armes, de munitions et de grenades
18/11/1943 Jean Jaguin 17 Détention d'armes, de munitions et de grenades
23/11/1943 Michel Pluquet 18 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Roger Malnich 34 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Julien Guillaume 22 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Eugene Goesse 19 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 André Schulpen 17 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Goerges Roger 21 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Gabriel Dordain 39 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Raymond Sardan 20 Membre du maquis FTPE d'Ivoy-le-Pré, arrêté en
23/11/1943 Eugène Poulard 32 Membre du maquis FTPE d'Yvoy-le-Pré, arrêté en
01/03/1944 René Rene 20 Cambriolage(armé) de la mairie, arrêté à Cours-les-Barres
13/05/1944 Bernard Clercy 21 Incident de Thauvenay
20/05/1944 Alexandre Moreau 19 Vol et attentat, arrêté à Marseilles-lès-Aubigny
20/05/1944 Gaston Roy 22 Arrêté à Jouet-sur-l'Aubois
20/05/1944 Pierre Martinet 21 Arrêté à Jouet-sur-l'Aubois
16/06/1944 Emile Veillard 55 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
16/06/1944 Albert Dupuis 19 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
16/06/1944 Marceau Auger 20 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
16/06/1944 Jean Chatellet 20 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
16/06/1944 Albert Letourneux 20 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
16/06/1944 Robert Lemonnier 19 Membre d'un petit groupe de jeunes pris en possession d'une mitraillette (posé sur un talus pendant qu'ils réparaient une bicyclette)
11/07/1944 André Senée 23 Membre du maquis de Souesmes
11/07/1944 François Chevanon 16 Membre du maquis de Souesmes
11/07/1944 Raoul Courtat 36 Membre du maquis de Souesmes

Source : m2navarre.net

Le camp des Bigarelles modifier

Dans la nuit du 22 au , l'armée allemande présente dans le Cher lance une offensive contre certains résistants et communistes résidant à Bourges ou à Vierzon. Ces derniers sont arrêtés et enfermés dans la prison du Bordiot. Mais cette prison se révèle trop petite pour accueillir l'ensemble des détenus. L'armée allemande va alors interner les prisonniers dans un ancien camp militaire des quartiers nord de Bourges, le camp des Bigarelles. Certains détenus seront fusillés sur place et d'autres déportés vers des camps de concentration[8].

La déportation à Bourges et dans le Cher modifier

Le département du Cher a vécu au rythme de la ligne de démarcation et de la Résistance durant les années d'occupation (1940-1944).

Bourges étant en zone occupée, les Juifs sont alors arrêtés par les Allemands et emprisonnés dans la prison du Bordiot où ils resteront peu de temps pour être transférés vers les antichambres d'Auschwitz que sont les camps de Beaune-la-Rolande ou Pithiviers.

C'est ainsi qu'entre le et le , 187 Juifs étrangers sont convoyés par les gendarmes du Cher vers Pithiviers et le 29 vers Beaune-la-Rolande[9].

Durant l'occupation 36 personnes sont cruellement massacrées aux puits de Guerry les 24, et . Le , faute de place dans les trains pour les camps, 26 hommes sont emmenés par Paoli et un milicien dans une camionnette direction Savigny-en-Septaine. Ils sont ensuite jetés vivants dans les puits de Guerry (une ferme à l’extérieur du village) avec des pierres et des blocs de ciment. Ils vont réitérer ces crimes le avec trois hommes. Le , c’est huit femmes qui prennent la direction des puits de Guerry. Elles sont d’abord exécutées d’une balle dans la tête puis jetées dans les puits. Il y a donc 36 victimes, et un seul homme survit, réussissant à s’échapper avant d’être jeté dans un des puits. Les corps ne sont découverts que le . Pierre Paoli sera l’un des principaux accusés pour ces crimes qui représentent encore aujourd’hui l’horreur de la Shoah dans le Cher.

Selon les travaux du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 206 Juifs (hommes, femmes et enfants y compris des bébés) arrêtés dans le Cher et déportés. Ces personnes ont été arrêtées essentiellement à partir de et en 1943. Parmi ces 206, 167 l'ont été lors d'une tentative de franchissement de la ligne de démarcation.

Libération modifier

Le , la capitale berrichonne est libérée. Les troupes allemandes s'en vont et les résistants reprennent la ville[10],[11]

Notes et références modifier

  1. « 1940 - La ligne de démarcation dans le Cher », sur berrichou.free.fr (consulté le )
  2. Alain Rafesthain, La résistance aux mains nues, Paris, Royer, , 320 p. (ISBN 2-908670-45-3)
  3. « Résistance et collaboration dans le Cher », sur www.agitateur.org (consulté le )
  4. Rafesthain, Alain, La Résistance aux mains nues, Paris, Royer, , 311 p. (ISBN 2-908670-45-3)
  5. « Bourges est libérée par la Résistance - Archives départementales et patrimoine du Cher », sur www.archives18.fr (consulté le )
  6. « | Le comité Français pour Yad Vashem », sur www.yadvashem-france.org (consulté le )
  7. Exécution rapportée par La Dépêche du Berry, le 4 décembre 1943 : m2navarre.net
  8. resistance-deportation18.fr
  9. Alain Rafesthain, Le cher sous Vichy : 1940-1944, Paris, Royer, , 285 p. (ISBN 978-2-915497-06-9 et 2-915497-06-0)
  10. « La libération de Bourges », sur archives départementales du Cher
  11. LA LIBERATION DE BOURGES Par Roland NARBOUX

Liens externes modifier