La bataille de Šiauliai, aussi appelée bataille du Soleil ou bataille de Saule (en lituanien : Saulės mūšis ou Šiaulių mūšis ; en letton : Saules kauja), est une bataille qui oppose les formations des chevaliers Porte-Glaive aux tribus païennes des Samogitiens, dans le cadre des croisades baltes. Elle se déroula le en Basse-Lituanie (Samogitie), à proximité de la ville de Šiauliai. Les Porte-Glaives y essuyèrent une terrible défaite qui entraîne leur intégration dans l'ordre Teutonique sous le nom de l'ordre de Livonie.

Bataille du Soleil
Description de l'image Confederation of Livonia 1260-fr.svg.
Informations générales
Date
Lieu Janiūnai près de Šiauliai
Casus belli Religieux
Issue Victoire décisive des Samogitiens
Belligérants
Chevaliers Porte-Glaive
Principalité de Pskov
Croisés du Holstein
Samogitiens
Commandants
Volquin de Naumbourg Vykintas
Mindaugas

Croisades baltes

Coordonnées 56° 06′ 54″ nord, 23° 30′ 52″ est

Le lieu de l'évènement modifier

 
Mémorial à Jauniūnai.

Le recueil Chronicum Livoniae, écrit par le chapelain Hermann de Wartberge (en) vers 1378, mentionne que la bataille fit rage en terram Sauleorum, sans qu'il ait été prouvé que cet endroit soit l'actuelle ville de Šiauliai dans le nord de la Lituanie. Il s'agit possiblement d'un domaine plus vaste s'étendant de Šiauliai jusqu'à Vecsaule dans la municipalité lettonne de Bauska au nord. De récentes recherches indiquent que le combat se déroula près du village de Jauniūnai dans la municipalité de Joniškis.

Contexte modifier

L'ordre militaire des chevaliers Porte-Glaive a été fondé à l'initiative de l'évêque Albert de Riga en 1202 dans le but de christianiser les populations baltes. Dans les années 1230, toutefois, les chevaliers se trouvaient en situation préoccupante : ils eurent des difficultés financières et sa portée politique s'est fortement amenuisée. De plus, l'ordre était entré en conflit avec le roi Valdemar II de Danemark dans l'Estonie où ils ont perdu le soutien de l'évêché de Riga et du pape Grégoire IX.

Le , le pape a appelé à une autre croisade contre les tribus baltes en Lituanie. Leur situation déplorable a poussé des chevaliers à se montrer prudents et leur maître Volquin de Naumbourg hésitait à marcher dans les terroirs inconnus au sud. Néanmoins, pendant que l'année avançait, un grand nombre de croisés sont venus et ont fait pression pour une campagne contre le Samogitiens.

La bataille modifier

En automne 1236, finalement, Volquin conduisit une campagne militaire vers le sud en Samogitie. Soutenus par le prince de Pskov et accompagnés par une force saisonnière de croisés originaires du Holstein, les chevaliers Porte-Glaive assaillirent et pillaient de vastes domaines ; les Samogitiens, pris par surprise, ayant reculé devant l'attaque. À leur retour vers le nord, toutefois, les chevaliers durent faire face à des attaques de Samogitiens au passage d'une rivière. Pour ne pas perdre de montures en ces terrains marécageux, les Holstein refusèrent de combattre à pied, ce qui força la troupe à passer la nuit sur place et y monter un camp. Mais le lendemain matin, le jour de saint Maurice, une troupe plus nombreuse de Samogitiens, menés par leur prince Vykintas (en), et des forces emmenées par le prince Mindaugas, attaqua les croisés. Les fantassins qui accompagnaient les chevaliers purent pour la plupart fuir, tandis que ces derniers, dont Volquin, tombèrent au cours de la bataille. Les croisés et chevaliers Porte-Glaive qui tentèrent de fuir vers Riga furent tués par les Semigalliens, bien qu'il ne soit pas certain qu'ils[Qui ?] prirent part à la bataille elle-même[pas clair].

Conséquences modifier

Après cette défaite écrasante, ce qui restait de l’ordre des chevaliers Porte-Glaive accepta d'être incorporé dans l’ordre des chevaliers Teutoniques sous le commandement du grand maître Hermann von Salza. Avec l'accord de la papauté, l'intégration a été menée à son terme en 1237. Les possessions des chevaliers au sein de la Confédération livonienne (Terra Mariana) ont été transférées à la branche autonome de l'ordre Livonien.

Sous la direction de Mindaugas, la Lituanie est parvenue à garder son indépendance. En état de conflit intérieur constant, le prince accepte le baptême en 1251 pour forger une alliance avec l'ordre de Livonie. Deux ans après, il se fait couronner roi de Lituanie par le pape Innocent IV.

Voir aussi modifier